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Critique de Takalirsa


Six histoires, six situations d'intolérance, autant de raisons de débattre.
"Mon pire cauchemar" démarre par l'intolérance religieuse : la mère d'Elie rejette autant sa petite amie musulmane que le frère de celle-ci abhorre les Juifs, démontrant tout deux qu'une haine ancestrale peut traverser les générations au lieu de tirer leçon des événements du passé... Loin de renoncer à son amour pour Amèle, Elie affirme sa position avec des paroles sans concession : "Maman, ton père est mort à Auschwitz, il aurait honte de toi ! Te voilà devenue communautariste, sectaire, et même islamophobe ?", puis "Mokthar, ta mère qui s'est jetée sous un train, elle aurait honte de toi. Fanatique, antisémite, violent, anti-femmes... tout cela au nom d'Allah... !". Attitude courageuse, mais très risquée...
La deuxième nouvelle aborde le problème du racisme. Dans la petite ville où il s'est réfugié, Akemi se fait harceler par des types au crâne rasé, "futur service d'ordre de la France Bleu Marine". Mais cette fois l'espoir est permis à travers un groupe d'ouvriers pour qui "les indésirables, ce sont les racistes", pas les étrangers.
Lueur d'espoir également dans la quatrième nouvelle à travers le personnage d'Angel, ami (imaginaire ?) du héros qui vient en renfort. Parce qu'il est bien démuni, le pauvre Léo, ne comprenant pas pourquoi on s'acharne sur lui : "Pourquoi moi ?", et ne trouvant guère de soutien auprès de sa famille, sa mère se contentant d'un "Fais-toi respecter, mon fils"... Jusqu'à ce qu'il comprenne un élément déterminant : son ennemi, c'est la peur. Il est cependant dommage que dans cette histoire de harcèlement, tout bascule aussi subitement après seulement un incident : cela ne semble pas très crédible. Par la suite, tout n'est qu'énumération de la "douleur confuse" du jeune garçon.
Même impression dans "Valmasque", qui nous transporte en quelques phrases au coeur du peuple mapuche. Il est question de déforestation, et plus largement de la suprématie de l'argent sur la préservation des traditions ancestrales. Malheureusement la fin est un peu brusque. C'est l'inconvénient des recueils de nouvelles : les récits sont souvent trop brefs pour que l'on s'immerge pleinement dans les histoires...
"Le capitaine Riboulet" m'a semblé plus difficile d'accès, dans le style comme dans le contenu. On comprend qu'il faut éviter l'amalgame entre allemand et nazi, mais à part ça, le récit est un peu obscur...
Enfin, la nouvelle de Gérard Dhôtel a une saveur toute particulière : emporté par un cancer foudroyant en court d'écriture, l'auteur donne un aspect autobiographique à son texte particulièrement touchant. Plusieurs thèmes sont évoqués : la discrimination sociale, la misère en Afrique, les attentats contre Charlie Hebdo.
L'ensemble permet d'aborder des thématiques très diverses à partir de textes courts et accessibles, et c'est bien là le point fort du recueil : amener une réflexion, un échange, sur des actes d'intolérance... intolérables.
Lien : http://www.takalirsa.fr/non-..
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