AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean Guichard (Traducteur)
EAN : 9782742740987
193 pages
Actes Sud (06/11/2002)
4.19/5   16 notes
Résumé :

Ce livre n'est pas une étude, une enquête, ni l'exposé d'un intellectuel sur la réalité ouvrière. C'est un témoignage, celui de Tommaso Di Ciaula. Ouvrier lui-même, petit-fils de paysans, il vit et travaille près de Bari (Italie du Sud - mais là ou ici, n'est-ce pas la même histoire ?), enfile tous les jours son bleu, fait ses huit heures, écrit le soir après l'usine, de toutes ses forces, a... >Voir plus
Que lire après 'Tuta blu' (Bleu de travail)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bari dans la région des Pouilles au sud de l'Italie. le narrateur évoque tantôt ses souvenirs d'enfance heureuse et vagabonde, tantôt son travail de tourneur harassant et déprimant. Tuta blu est le bleu de travail de l'ouvrier, rivé au tour, contraint aux 3/8 et soumis à toujours plus de rendement. Satire féroce de l'industrialisation, des petits chefs, des syndicats et du consumérisme organisé qui fait perdre aux paysages et aux hommes leur identité.
Le traducteur, Jean Guichard, précise que la langue très personnelle et créative de l'auteur n'a pas été facile à rendre.
Belle édition dans la collection "les inépuisables" chez Actes Sud.
Commenter  J’apprécie          100
Quelle bonne idée pour Actes sud de rééditer le livre de di Ciaula par les temps qui courent car il évoque des sujets qui peuvent tout à fait s'appliquer à ce défendent aujourd'hui ceux qui se battent contre cette odieuse Loi Travail. Ecrit pourtant dans les années 80 et retraçant la vie d'un ouvrier tourneur des Pouilles, il dénonce déjà et avec force les conditions de vie des ouvriers. Tommaso n'a pas la langue dans sa poche et il ne se gêne pas pour dire ce qu'il pense, que ce soit vis à vis des ces petits chefs qui ont conquit le pouvoir à force de lèche et de comportements douteux, de ces contremaitres se vautrant dans des fauteuils moelleux (Casse toi ou je te bouffe !!!!!) alors que lui, debout devant son tour des heures durant on ne lui parle que rendement et rendement au mépris des règles de sécurité les plus fondamentales.
Dénonciation des syndicats et de leur complaisance avec le patronat et qui ne représentent plus personne à part eux-mêmes et leurs avantages. Dénonciation du monde ouvrier qui ne se révolte pas assez. Dénonciation du monde moderne qui détruit peu à peu celui paradisiaque où il a grandit. Tout le monde en prend pour son grade mais ce qui est magique dans le livre de Ciaula, c'est la langue qu'il utilise pour nous transmettre ses pensées. C'est une langue extrêmement vivante et imagée et on rit souvent de sa truculence, on s'émerveille de sa poésie et de sa douceur qui contraste immédiatement avec des propos aussi crus que la vie qu'il dénonce à grands cris.
C'est vraiment un livre à lire où à relire car il nous éclaire de manière magnifique sur les luttes passées (sans oublier les morts) qui nous permettent aujourd'hui de vivre dans des conditions qui tentent de nous éloigner de l'esclavage. Mais soyons attentifs car des requins sans scrupules sont désireux de remettre les compteurs à zéro et revenir à des temps que l'on croyait depuis longtemps résolus. Indispensable !!!!!!
Commenter  J’apprécie          10
Tommaso di Ciaula est un ouvrier, un père, un mari, un gamin de la campagne. Dans «Tuta blu», il nous raconte sa vie par bribes, par petits morceaux, griffonnages glanés au fil du temps. Rien de bucolique ou de poétique... il raconte la pauvreté, la nécessité de se vendre à une usine pour survivre, le béton qui pousse dans les champs, les difficultés familiales et surtout la vie abrutissante de l'usine. Dans ce texte il dépeint aussi le portrait politique catastrophique d'une Italie qui n'arrive pas à se construire.
Les mots de di Ciaula sont puissants, percutants et interpellants. Quand on lit les mesquineries des patrons et petits chefs, les différences de traitement entre col bleu et col blanc, les faux avantages offerts, comment ne pas penser à tous ces travailleurs précaires d'aujourd'hui? A travers son expérience personnelle, Tommaso di Ciaula interroge son lecteur sur son rapport au travail et à la société. Un texte qu'il faut absolument découvrir!
Commenter  J’apprécie          31
Tuta Blu. Plongée radicale dans les pensées obscures d'un ouvrier des Pouilles.
Le témoignage d'un homme meurtri par l'aliénation de son quotidien, la seule vie qu'il connaisse. C'est souvent brutal et parfois poétique.
A lire d'une traite pour une immersion totale.

Bravo au traducteur pour avoir préservé le ton de cet ouvrage singulier.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce matin, moi, ouvrier métallurgiste, fils de la cgil cisl uil, petit fils de la flm, quand j'ai posé mes mains sur les manettes de mon tour, je me suis senti un con, je me suis mis à crier comme un fou que je voulais mourir, que je voulais retourner piocher la terre, retourner charmer les serpents, faire des mélanges d'herbes vénéneuses, danser la saltarelle et la tarentelle, que je voulais retourner enculer les chèvres.
Commenter  J’apprécie          20
Je me sentais plus fatigué que jamais. Les heures passaient lentement. Huit heures de travail. Pourtant je ne reste jamais huit heures à manger. Huit heures de suite à dormir, huit heures de suite à m'amuser toujours, huit heures à faire l'amour, et pourtant ici je dois rester à travailler pendant huit longues heures. (p.188-189)
Commenter  J’apprécie          20
Dans les villages, les princes et les marquis viennent encore toucher le fermage de leurs terres. Histoires de fous, nous sommes allés sur la lune et il existe encore des princes et des barons, princes de merde. On devrait tous leur couper la tête. (p. 22)
Commenter  J’apprécie          20
Qu'est-ce qu'on attend pour mettre des singes sur ces machines? Moi je proposerais ça à Agnelli: les singes à l'usine et les ouvriers dans les arbres. Quelquefois, j'ai l'impression que nous sommes plus bêtes que des singes. (p. 18)
Commenter  J’apprécie          20

>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
autres livres classés : classe ouvrièreVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1705 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..