Les prisonniers de la liberté
Trois destins
Trois personnages principaux
Raquel, Rosetta et Rocco
Trois prénoms qui commencent par un R
Comme renaissance !
Renaître dans une nouvelle vie !
Alors ils quitteront tout, refuseront un avenir tout tracé !
Luca di Fulvio, que je ne connaissais pas, va m'embarquer pendant plus de 600 pages entre la Russie, l'Italie et l'Argentine.
Dès la première page, je sais que j'entre dans une lecture dure, violente !
Mais j'accompagne trois êtres prêts à tout pour conquérir leur liberté : alors je n'hésite pas !
Raquel, Rosetta et Rocco prennent le bateau pour l'Argentine.
Raquel treize ans juive russe voit son père adoré mourir dans un pogrom et n'a qu'un choix : s'enfuir !
Rosetta n'ayant connue que la violence des hommes, battue par son père, harcelée et violée dans son village Sicilien : son tort être belle, fière et rebelle !
Rocco fils d'un mafieux illustre, refuse de se soumettre à cette pègre et veut une nouvelle vie dans un nouveau monde !
Sauf que ce nouveau monde n'est pas différent, voir pire : l'extrême pauvreté, la mafia, corruption et la prostitution, rien n'est épargné dans cet enfer brûlant !
La vie des femmes est la plus horrible : elles ne peuvent qu'être des putes. Elles subissent des viols !
Et comme disait
Sorj Chalandon aucun qualificatif ne doit être accolé au mot viol qui contient à lui seul toutes les horreurs ! Mais là en plus, ce sont des viols
multiples !
Ce sont des esclaves sexuelles, vendues comme du bétail.
L'exploitation des miséreux fait la richesse des forts.
Si l'histoire est une fiction les actes et l'époque sont bien réels.
Et là, après 300 pages de viols, sadisme, cruauté, j'ai posé ce livre : trop horrible !
J'étais même en colère car trop c'est trop !
Et putains, ces femmes n'en étaient pas ! courageuses, combattives, libres dans leurs têtes : elles avaient droit à leur humanité !
Et ces hommes prêts à les aider, voulant devenir différents !
Luca di Fulvio dont le talent est indéniable a senti que la limite du supportable était franchie.
Mais je ne voulais pas abandonner ces trois amis !
Car dans toute cette noirceur, il existe forcément une petite lumière : l'espoir que leur vie est digne de considération, une main tendue, l'entraide !
Alors, l'auteur va leur redonner la parole ! faire chanter l'humanité de ces personnages
Et il va m'offrir un tango pour la liberté :
"Dans ce monde, nous les misérables,
on est comme des morpions, on ne vaut que dalle,
commença doucement Tano avec une espèce de mélodie dans la voix, comme s'il chantait
au nom de tous les malheureux.
Le tango, c'est une manière de se planter là
et de dire aux autres :
"Regardez-moi ! Je suis là et je ne suis pas un morpion. Si je veux, je peux vous baiser. Et je peux même vous planter un couteau dans le ventre."
Et l'humanité, la générosité c'est Raquel, cette gamine de treize ans sachant lire et écrire : elle va agir dans l'ombre par son écriture, ses mots qui vont droit au coeur de tous.
"« Je suis la fille sans nom. Je suis les yeux de ceux qui n'en ont pas. Je regarde ce dont les autres détournent les yeux.
Mais nous tous, nous devrions au moins apprendre à dire ensemble :
ce n'est pas juste ! "
Et j'ai terminé ce récit, cette extraordinaire aventure aux côtés de personnages fabuleux, vivant leurs émotions, cette force du sentiment d'autonomie et de dignité humaine !