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EAN : 9782848767703
157 pages
Philippe Rey (08/04/2021)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Considéré comme l'un des penseurs importants de notre époque, Souleymane Bachir Diagne retrace dans cet ouvrage son parcours de jeune Sénégalais élevé dans la tradition d'un islam soufi et lettré, devenu philosophe et aujourd'hui professeur à l'université de Columbia. Une vie entre Saint-Louis-du-Sénégal, Ziguinchor, Dakar, Paris, Chicago, New York, lieux qui ont formé cet homme de trois continents, le rendant sensible aux richesses de chacune des cultures propres a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
" Lux mea lex " ( la lumière est ma loi ).
Souleymane Bachir Diagne est un penseur important dans le domaine des philosophies et en particulier dans la philosophie africaine mais, aussi dans la logique algébrique.
Comme l'indique sa citation ci-dessus : il est attaché à l'Islam des Lumières, à la communication entre les civilisations dans un "universel de rencontres et d'accomplissement du pluralisme ". L'humanité doit être pensée et construite ensemble comme le dit l'expression bantoue " ubuntu " ( faire humanité ensemble ).
De Saint-Louis-du-Sénégal, en passant par Ziguinchor, Dakar, Paris, New-York : il a été un homme des 3 continents parlant couramment plusieurs langues et, sensible aux cultures des pays qui l'ont accueilli.
Il est né à Saint Louis mais il a suivi ses parents fonctionnaires des Postes dans leurs différentes affectations, cependant : c'est son père érudit passionné de mystique, de théologie qui lui a fait découvrir le Coran et l'Islam soufis.
Il a été le premier sénégalais à entrer à l'école d'Ulm et suivre les cours de Louis Althusser et Jacques Derrida, pour ensuite passer son agrégation et présenter une thèse sur l'algèbre de Gorge Boole.
Il a eu pour maîtres : Jean-Toussaint Desanti, Paulin Hountondji Ngugi wa Thiong'o mais il a été influencé par Henri Bergson, Sartre, Léopold Sédar Senghor ( un des fondateurs de la Francophonie ) et l'indien musulman Mouhamed Iqbal. Il a été le conseiller à la culture et à l'éducation d'Abdou Diouf ( successeur de Senghor à la tête du Sénégal ).
Pour revenir à son " fagot de la mémoire " : il faut analyser son livre sous deux aspects :
d'une part sur la forme : une écriture brillante, structurée, claire à l'image du philosophe et mathématicien qu'il est !
d'autre part, sur le fond : c'est une biographie qui retrace son cursus d'exception, avec quelques souvenirs personnels liés à sa famille, ses ami(e)s, ses sensibilités politiques.
Avant tout, il reste profondément attaché au soufisme pour ses valeurs de paix et de tolérance.
Avec mes remerciements à babelio,et aux éditions Philippe Rey pour la Masse Critique de Juin 2021.
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Le fagot de ma mémoire est un court récit autobiographique rédigé à New York pendant le Confinement. Souleymane Bachir Diagne, est professeur à l'Université Columbia, philosophe, mathématicien (il a consacré sa thèse à George Boole), élève de Althusser et Derrida, il se qualifie dans le livre de "althusserien et soufi" . 

Chacun des neufs chapitres du livre porte le nom d'une étape dans la vie de Diagne, Saint Louis, Ziguinchor, Dakar Sicap, Paris, Cambridge Massachusetts, Dakar les Mamelles, Chicago Illinois, New York. Trois villes sénégalaises de son enfance, trois continents.

 A Paris, comme Senghor avant lui, il intègre la Rue d'Ulm   , prépare l'agrégation de philo, mais va aussi danser au Palace (avec Schopenhauer en poche), 

Jeune agrégé, il passe par Harvard en 1979 et découvre la ségrégation raciale. 

Après avoir soutenu sa thèse, il rentre au Sénégal  pour une brillante carrière universitaire enseignant la "philosophie africaine". Il est vivement question de décoloniser les esprits. Les années 1980, marquées par la révolution iranienne voient aussi surgir une réislamisation des sociétés musulmanes.L'islam devient une question géopolitique et le département de philosophie ne peut faire l'économie d'une réflexion sur la philosophie islamique ni de la décolonisation de l'histoire de la philosophie. Il étudie un philosophe indien Iqbal appelant à reconstruire la pensée religieuse de l'Islam. Là, je décroche un peu, n'étant pas du tout au fait des différents courants religieux. Toutes ses explications sur le soufisme m'intéressent bien sûr, mais je n'ai pas tout saisi.

A Chicago, il rejoint un programme pluridisciplinaire sur les études africaines. Entre temps la tragédie du 11 septembre donne un autre sens à l'enseignment de la philosophie islamiste. le soufisme, mouvement tolérant est discuté. 


A Columbia, on lui offre un poste sous le signe du postcolonial ou du décolonial.

"Si le postcolonial était une religion, Columbia serait son premier temple"

C'est là qu'Edward Said a enseigné. La querelle entre postcoloniaux et pourfendeurs de ces postcoloniaux au nom de l'universalisme, principalement européens et français est une question passionnante et d'actualité.


Le mot de la fin est bantou : Ubuntu : "faire humanité ensemble, S'opposer aux inégalités entre les nations afin que chacun puisse se réconcilier avec elle-même et se sentir une parcelle d'une humanité solidaire....c'est la définition que Jaurès a donné du socialisme"


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Le fagot de ma mémoire est le récit autobiographique du philosophe (ente autres casquettes) sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Rédigé pendant son confinement à New-York lors de la pandémie du COVID-19 de 2020, ce texte est une promenade dans ses souvenirs, organisés simplement de façon chronologique et géographique. Au cours de cette déambulation rythmée par de nombreuses rencontres, les anecdotes qui lui reviennent (les fagots qu'il ramasse) sont l'occasion de partager avec le lecteur sa compréhension des hommes au travers de sujets qui lui sont chers tels que la religion, le langage, les sciences, le dialogue entre les cultures. Il se dégage de ce récit une impression de sérénité, de simplicité et d'humilité.

J'en retire également l'idée inattendue que la biographie d'un philosophe peut avoir un goût de récit d'aventure, tant il nous ouvre des perspectives et des horizons, au même titre qu'un Thomas Pesquet partageant ses expéditions dans l'espace.

Enfin j'avoue avoir plafonné sur certains passages par manque de bagage culturel et philosophique, sans que cela ne ternisse le plaisir de cette lecture.

Merci donc à Babélio et à ses opérations Masse critique pour cette très belle découverte, ainsi qu'à l'éditeur Philippe Rey pour l'envoi de ce livre.
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Lux mea lex

Ce petit livre résume bien la belle devise « Que la Lumière soit ma Loi ».

Merci Monsieur le Professeur de partager ces moments, votre histoire et votre élan vital entre trois continents.

La lecture de ces mémoires m'a appris plein de choses sur le Sénégal - les portugais de Casamance par exemple, sur la France, sur un brillant parcours mais surtout m'a apporté un supplément, un complément de curiosité. Cela suffit à rendre ce livre passionnant et extraordinairement agréable.
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Récit autobiographique : vie et réflexion d'un intellectuel sénégalais.

Un jeune Sénégalais brillant, après avoir passé son baccalauréat au lycée van Vollenhoven de Dakar, commence ses études supérieures à Paris, hésite entre des études scientifiques et des études de philosophie. Ce sera finalement la philo, à quoi ça tient ! Khâgne, Normale Sup. Conclut ses années d'études par un doctorat à l'EHESS en Histoire des Sciences, réunissant ainsi, ses deux thèmes de prédilection : science et philosophie.

Famille sénégalaise cultivée imprégnée de philosophie soufi.

Souleymane Bachir Diagne invite le lecteur à parcourir en sa compagnie sa vie, ses études d'oeuvres philosophiques, ses rencontres, ses professeurs renommés : toutes ces brindilles qui rassemblées constituent le fagot de sa mémoire.

Sa carrière d'enseignant à son retour au Sénégal, tout d'abord, puis professeur dans des Universités américaines. Se veut philosophe universaliste, mais ses origines africaines et son engagement l'obligent malgré lui à être, en Occident, un représentant de l'intelligentsia africaine.

On terminera (il faut lire jusqu'au bout) sur l'articulation entre l'Universalisme de la réflexion philosophique et les études postcoloniales qui cherchent à mettre en valeur l'apport intellectuel des sociétés colonisées par le passé par l'Occident.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au cœur de la philosophie d'Iqbal se trouve cette tradition prophétique dont son œuvre peut être considérée comme un grand commentaire : "Ne dénigrez pas le temps car le temps est Dieu". Les temps qui changent ne sont donc pas l'ennemi de la religion, mais la condition de l’approfondissement continu de son message et de la réalisation de sa promesse.
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J'ajoutais que pour moi aussi la religion, toutes les religions, ne se révélaient dans leur vérité que lorsqu'elles étaient comprises comme inquiétude permanente et non certitude de gens installés.
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Prétendre ne rien avoir à faire avec le postcolonial et vouloir le tenir à distance de la demeure de l'universalisme revient à souhaiter reconduire le grand partage qu'a effectué le colonialisme entre l'ici de la civilité, celle de la métropole, et l'ailleurs de la barbarie, celle de la colonie.
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Et je crois que, si je devais désigner les moments où j'ai pu donner à ma mère les plus grandes joies qu'elle a connues, mon admission à l'École normale supérieure figurerait dans le top 5.
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Videos de Souleymane Bachir Diagne (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Souleymane Bachir Diagne
La dixième édition des "Rencontres Recherche et Création" organisées par l'Agence nationale de la recherche, dont Philosophie magazine est partenaire, s'est tenue les 10 et 11 juillet dans le cadre du Festival d'Avignon.
Durant deux jours, des chercheuses et des chercheurs de différentes disciplines sont intervenus pour présenter en une quinzaine de minutes leurs travaux, et ils ont dialogué avec les artistes programmés au Festival autour du thème retenu cette année : "La fabrique des sociétés".
Parmi eux, deux philosophes ont répondu face à la caméra aux questions de Cédric Enjalbert, rédacteur en chef adjoint de Philosophie magazine qui a pris part à ces rencontres. Il s'agit de Souleymane Bachir Diagne et de Kate Kirkpatrick.
Professeur de philosophie à Columbia University, à New York, Souleymane Bachir Diagne est un spécialiste des question de traduction et d'interculturalité. Contre les égoïsmes qui fracturent nos sociétés à l'heure où nos destins sont liés, il propose d'apprendre à agir en tant qu'espèce humaine et défend ce qu'il appelle une "politique de l'humanité". Retrouvez son entretien en vidéo.
Et pour voir la vidéo de Kate Kirkpatrick, c'est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=JenrxcqnD6o
Journaliste : Cédric Enjalbert Réalisation : Sébastien Cotterot Montage : Ariane Nicolas
Retrouvez toutes les vidéos des Rencontres Recherche et Création, et les ouvrages des éditions précédentes en libre accès sur : https://www.recherche-creation-avignon.fr
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