Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Cet ouvrage de référence est composé des actes du colloque qui s'est tenu à la Bibliothèque nationale de France les 31 mai et 1er juin 2007. Acteurs de l'édition jeunesse (éditeurs, auteurs, traducteurs) et universitaires se sont penchés sur le cas de la traduction de littérature pour la jeunesse. Quelle est la part des ouvrages traduits dans la production francophone ? Où se vendent les livres français ? Pourquoi la production anglo-saxonne semble-t-elle franchir toutes les frontières avec un même succès ? Autant de questions auxquelles ces professionnels du secteur tentent de répondre, avec leurs expériences, leurs visions propres. Les traducteurs invités parlent avec bonheur et passion de leur métier à la fois si beau et si difficile, et les éditeurs, de leurs coups de coeur et succès de librairie (notamment Cécile Terouanne évoque l'acquisition de Twilight pour Hachette). On notera une réflexion profonde et passionnante de la traduction comme vectrice de culture étrangère et prisme de perception d'une littérature, à travers l'enquête de Nathalie Beau (de la Joie par les livres) et de Mathilde Lévêque (Enseignante chercheuse), et le point de vue de Vivianne Ezratty (de la bibliothèque de L'Heure joyeuse). Enfin, il est question des particularités de la traduction de livres en direction d'un jeune public, pour la fiction romanesque, mais aussi pour l'album, le manga ou le documentaire.
Si toutes ces problématiques apportent un éclairage nécessaire et fascinant sur un domaine qui, en dépit de son histoire riche et ancienne, est en perpétuelle évolution, on regrettera que certaines interventions restent théoriques et ne fassent pas davantage état des contraintes ressenties par les acteurs de l'édition au quotidien (délais toujours plus serrés, communication réduite, etc.) À l'heure de la mondialisation et alors que la frontière entre littérature pour la jeunesse et pour les adultes devient souvent ténue, il est dommage qu'un ouvrage aussi ambitieux et destiné à un public de professionnels n'ait pas davantage pris en compte les conditions actuelles de réalisation des livres. ? Marie Cambolieu
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