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Vita Nostra tome 1 sur 1

Denis E. Savine (Traducteur)
EAN : 9791036000195
528 pages
L’Atalante (24/10/2019)
4.19/5   316 notes
Résumé :
Vita nostra brevis est, brevi finietur…
« Notre vie est brève, elle finira bientôt… »

C’est dans le bourg paumé de Torpa que Sacha entonnera l’hymne des étudiants, à l’« Institut des technologies spéciales ». Pour y apprendre quoi ? Allez savoir. Dans quel but et en vue de quelle carrière ? Mystère encore. Il faut dire que son inscription ne relève pas exactement d’un choix : on la lui a imposée… Comment s’étonner dès lors de l’appa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 316 notes
Cette fin d'année des littératures de l'imaginaire n'en finit pas de réjouir.
Après la fantasy proto-historico-mythologique de Vorrh de Brian Catling et la philosophie-SF à l'audace narrative incroyable de Trop Semblable à l'éclair d'Ada Palmer, c'est un troisième pavé qui vient retourner le lecteur par surprise : Vita Nostra de Marina et Sergueï Diatchenko.
Si les deux auteurs ne sont pas inconnus en France, aucune traduction n'était parue depuis celle du Messager du Feu en 2012.
Avec Vita Nostra, roman écrit en 2007, les éditions L'Atalante entendent bien changer les choses pour redonner quelques lettres de noblesse au genre délaissé de la fantasy russe (ou ukrainienne puisque les deux auteurs sont ukrainiens mais écrivent en russe).

Harry Potter au goulag
Vita Nostra est-il d’ailleurs un roman de fantasy ? Pas vraiment.
Il présente pourtant bien des similitudes avec l’un des canons du genre, le fameux Harry Potter de l’anglaise J.K. Rowling.
Tout commence avec Alexandra Samokhina surnommée Sacha, une jeune fille russe de seize ans qui se réjouit tout particulièrement de ses vacances dans une petite ville balnéaire avec sa mère.
En empruntant la rue « Qui-mène-à-la-mer », Sacha s’aperçoit qu’un homme vêtu de noir et retranché derrière des lunettes toutes aussi noires l’observe avec insistance. Apeurée, elle cherche à l’éviter mais celui-ci s’entête.
Craignant pour sa vie, elle finit par le confronter et celui-ci lui formule une étrange demande : elle devra se rendre tous les jours à quatre heures du matin à la plage, se dévêtir complètement et nager jusqu’à la bouée de signalisation avant de revenir. Perplexe, Sacha refuse d’abord mais Farit Kojennikov s’entête. Si elle ne fait pas ce que lui demande l’inconnu, des conséquences fâcheuses pourraient bien survenir…
De peur, Sacha s’exécute. Lorsqu’elle reprend pied sur le sable, la voilà prise de nausées recrachant plusieurs pièces d’or aux ornements incompréhensibles.
Lorsque le réveil ne sonne pas quelques jours plus tard, un terrible drame menace la famille de Sacha et celle-ci comprend que l’homme en noir ne plaisantait pas. Après d’autres défis tout aussi dénués de sens, Farit Kojennikov explique à Sacha qu’elle doit désormais s’embarquer pour une petite ville reculée du nom de Torpa pour entrer à l’Institut des Technologies spéciales. Et si Sacha n’a rigoureusement aucune envie d’y aller, Farit lui rappelle qu’elle n’a pas le choix…
En arrivant à l’Institut, Sacha s’aperçoit vite que les autres premières années sont aussi là contraints et forcés et que les étudiants de seconde année se comportent d’une façon étrange et inquiétante, comme des automates détraqués et hors du temps. Que se passe-t-il à l’Institut ? Qui est Farit Kojennikov ? Et que deviendra Sacha si elle échoue à l’examen de « spécialité » ?
Voilà, sans trop en dire, les bases de l’intrigue développée par les Diatchenko dans ce premier volume de Vita Nostra. Sacha est une proto-Harry Potter qui n’a jamais voulu entrer dans une école de magie, qui est terrorisée par ce qu’il se passe et qui pressent que des choses terribles se trament à l’orée de sa vision. Bienvenue dans une version angoissante et tendue d’une internat où réussite rime avec souffrance(s).

Hypertension narrative
Si Vita Nostra partage l'environnement scolaire avec Harry Potter et le côté adolescent avec Les Magiciens de Lev Grossman, nul doute que le roman trouve très rapidement une autre voie, plus sombre, plus énigmatique, plus dangereuse. On vous a dit plus haut que Vita Nostra était une histoire fantasy…mais on aurait tout aussi bien pu dire qu'il s'agissait de fantastique ou de réalisme magique ou même d'horreur.
Refusant de se laisser piéger dans une petite case, le roman des Diatchenko est une épreuve dans tous les sens du terme.
Pour ses personnages d'abord, sorte d'élèves-bagnards qui apprennent dans une tension constante et où le danger vient des « professeurs » eux-mêmes et non d'un élément extérieur.
Pour le lecteur ensuite car, soyons honnêtes, il faut s'accrocher à la lecture de Vita Nostra. Nageant dans un épais brouillard narratif, l'intrigue suit les découvertes cryptiques de Sacha quant à l'Institut et se sobjectifs.
Les disciplines sont obscures, les enjeux pas bien nets…bref, où veut en venir Vita Nostra ?
C'est précisément là que se terre le premier aspect remarquable du roman : Vita Nostra parvient à captiver totalement en nous laissant dans un brouillard épais et assumé. La tension qui écrase Sacha se reporte sur le lecteur et le moindre petit accroc dans le parcours de l'étudiante devient un élément savoureux pour nous accrocher toujours davantage. Les auteurs parviennent de façon prodigieuse à maintenir un récit tendu qui force le lecteur à continuer encore et encore afin de rassembler les pièces du puzzle et de se forger sa propre réalité quant à cette histoire entre apprentissage sadique, expérience humaine et sens du sacrifice.

Des ombres sur les murs
Vita nostra brevis est, brevi finietur…
« Notre vie est brève, elle finira bientôt… », c'est la devise de l'établissement de Torpa où les professeurs semblent inhumains (et pas seulement dans le traitement de leurs élèves) et où personne ne semble vouloir dire à quoi l'établissement forme ses jeunes apprentis.
Vita Nostra utilise le concept de la réalité pour y marier une composante Biblique, le tout planqué derrière le concept Platonicien de la Caverne.
Et si vous n'avez pas compris cette dernière phrase, c'est normal puisque, comme Sacha lorsqu'elle débute, vous n'avez pas encore les mots pour comprendre.
L'entreprise de métamorphose(s) à la fois humaine et textuelle de Vita Nostra relève purement et simplement du génie, les Diatchenko utilisant la force du Mot et du Verbe pour transformer une banale histoire d'apprentissage magique en voyage vers l'age adulte à marche forcée. Les multiples épreuves que vont affronter Sacha et ses amis sont autant de puissantes métaphores des obstacles encombrant le chemin de l'adolescent vers l'âge adulte.
La relation entre Sacha et sa mère évoque ce changement brutal dans la vie d'une personne, où la jeune fille devient un monstre quasi-inconnu pour sa propre famille avant de trouver véritablement qui elle est.
Plus dérageant encore, Vita Nostra insinue que le succès et le dépassement de soi passent, forcément, par la souffrance et la peur, deux émotions extrêmes qui sont celles qui vont déterminer la course de notre existence.
C'est notre résistance à ces deux phénomènes qui façonne notre être futur.

Un roman russe
Ce qui importe ici aussi, c'est la narration très brute, presque rude, des deux auteurs russes avec ce ton et cette cadence froide des pays slaves.
Les émotions arrivent par paquets, entrecoupant des périodes cliniques où l'on dissèque des idées et des concepts.
Sacha, extraordinaire personnage adolescent, à la fois rebelle et humaine, faillible et héroïque, incontrôlable et entêtée, n'a rien à envier à Harry Potter, bien au contraire. Tout ici est plus crédible, plus froidement réaliste, avec la peine et les larmes que cela implique, avec les complications amoureuses vues par le prisme d'un adulte et pas par les atermoiements faciles d'un adolescent.
Vita Nostra consacre l'effort et le changement, le cycle de la vie en somme qui rencontre la marche du temps.
C'est extrêmement fort et incroyablement prenant.
On en ressort transformé, tout simplement.

Votre vie est brève, lecteur, et Vita Nostra est long.
Hâtez-vous de plonger dans l'histoire de Sacha et de découvrir le génial concept qui se cache derrière le roman de Marina et Sergueï Diatchenko, un roman protéiforme et transfictionnel qui ouvre l'adolescence comme une chrysalide pour en tirer un papillon magnifique et dangereux aux couleurs glacées.
Lien : https://justaword.fr/vita-no..
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Si les écrits de Marina et Sergueï Diatchenko sont particulièrement réputés en Europe de l'Est, les deux auteurs originaires d'Ukraine sont, en revanche, presque totalement inconnus en France. Ou du moins était-ce le cas, avant la publication par les éditions L'Atalante du premier tome des « Métamorphoses », une trilogie parue à l'origine en 2007 et dont les deux autres volumes (« Numérique, ou brevis est » et « Migrant, ou brevi finietur ») devraient être édités dans les mois à venir. le roman met en scène une jeune fille originaire d'Europe de l'Est, Alexandra Samokhina (surnommée Sacha), qui, alors qu'elle est en vacances sur la côte avec sa mère, fait la rencontre d'un homme étrange qui lui prête une attention oppressante. Pour une raison qu'elle ignore, ce dernier la terrifie, et elle fait son possible pour s'en tenir éloigner. Mais l'homme aux lunettes noires ne se laisse pas décourager et finit par réussir à aborder la jeune fille à qui il confie une mission simple mais peu banale. Chaque jour, Sacha devra se lever à quatre heure du matin et aller se baigner, nue, dans la mer avant de rentrer chez elle. Nulle perversion là-dedans, la rassure l'homme, seulement un entraînement à la discipline et la ponctualité. Sans qu'aucune véritable menace ne soit verbalisée, Sacha sait que sa mère courra un grave danger en cas de désobéissance, et c'est donc la mort dans l'âme qu'elle accepte. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'il ne s'agit là que de la première d'une longue série d'épreuves qui la conduiront à l'institut des technologies spéciales, une école d'un genre très particulier situé dans une toute petite ville quasiment absente des cartes : Torpa. Adieu les rêves d'indépendance et de grandes écoles : Sacha n'a pas le choix et doit se résigner à rejoindre cet institut peuplé de professeurs plus étranges les uns que les autres et d'élèves qui semblent tous souffrir de malformation ou de désordres mentaux. Voilà, pour résumer, l'intrigue de départ de ce roman aussi déconcertant que passionnant et pour lequel je ne m'attendais pas à avoir un aussi gros coup de coeur.

« Un Harry Potter pour adulte ». Voilà, en gros, ce qu'on est tenté de penser à la lecture de la quatrième de couverture qui met d'ailleurs volontairement l'accent sur la comparaison avec l'oeuvre de J. K. Rowling. Or, si les deux romans traitent bien de la formation « magique » d'un jeune prodige dans une école spécialisée, la ressemblance s'arrête là. L'institut des technologies spéciales de Torpa n'a, en effet, rien à voir avec Poudlard qui passerait plutôt ici pour une sympathique colonie de vacances. Contrairement à celle d'Harry, la formation de Sacha est brutale, les conditions de vie médiocres, et les conditions d'apprentissage proches de celles qu'on trouverait dans un goulag. Ainsi, les élèves ignorent (presque) tout de ce qu'on leur enseigne, leur première année ne consistant qu'en la mémorisation d'un manuel étrange, le module textuel, dont ils ne comprennent pas un traître mot. On serait en droit de considérer cette incompréhension comme un obstacle majeure à l'apprentissage, mais il n'en est rien. Aussi étrange que cela puisse paraître, les professeurs sont toujours en mesure de distinguer les élèves qui ont « travaillé » sur le texte des autres. Déroutant ? Pour le moins, et dites-vous bien qu'il ne s'agit là que d'une des bizarreries de ce roman qui déstabilise complètement le lecteur. N'allez cependant pas croire que l'ouvrage ne reposerait que sur de l'enfumage et serait difficile à décrypter, c'est tout le contraire. le récit se lit en effet avec une facilité et une fluidité déconcertante tant on est avide d'avoir enfin des réponses à toutes nos interrogations. Qu'étudie exactement Sacha ? Qui sont réellement ses professeurs et quelle est l'étendue de leur pouvoir ? En quoi consiste ces capacités exceptionnelles dont la dotent les enseignants de l'institut et qui l'isolent de ses camarades ? Autant de mystères qui titillent la curiosité du lecteur, quitte à lui faire passer la nuit sur le roman tant le désir de comprendre est impérieux, et l'histoire bien construite (le roman est découpé en trois partie mais il n'y a pas de chapitres, seulement un astérisque pour séparer le texte et indiquer un changement de lieu ou de temps, ce qui encourage à continuer encore et encore la lecture).

A la qualité de l'intrigue et de la plume des auteurs s'ajoute celle des personnages, et notamment de Sacha, une héroïne inoubliable et profondément attachante. Difficile en effet de ne pas se lier d'affection pour cette jeune fille avide d'apprendre et soucieuse de son entourage, qui se retrouve prise malgré elle dans une spirale qui l'entraîne toujours un peu plus loin des siens. La relation qu'elle entretient avec sa mère est particulièrement touchante, et les conflits que son éloignement forcé ne manquent pas de créer nous paraissent d'autant plus douloureux. Les rapports qu'entretient Sacha avec les autres élèves de l'institut se situent également au coeur du récit, et c'est cette importance accordée à l'amitié et aux dépassements de soi qu'elle permet qui contribue à faire à nouveau le lien avec les romans de J. K. Rowling. Les relations sont toutefois beaucoup plus ambiguës et surtout plus adultes, puisqu'on a affaire à des adolescents proches de la majorité et dont davantage concernés par des problématiques comme la sexualité, l'alcool ou la drogue. le paradoxe est d'ailleurs très étonnant entre des scènes qui relèvent de la banalité de la vie étudiante (fêtes, liaisons amoureuses, disputes entre colocataires…), suivies aussitôt après de passages presque glaçants dans lesquels Sacha se voit rappeler à l'ordre. Ainsi, quand bien même certains élèves ou certaines situations parviennent à nous faire oublier l'espace d'un instant l'endroit dans lequel se trouve l'héroïne, l'angoisse et la peur finissent toujours par refaire surface, et souvent de manière inattendue. Les transformations que subit la jeune femmes sont notamment impressionnantes, tant sur le plan physique que psychologique, a tel point qu'on en vient à éprouver une sorte de fascination morbide pour ces mutations tour à tour merveilleuses ou effrayantes (un sentiment que j'avais également éprouvée à la lecture des « Meurtres de Molly Southbourne »). La métamorphose saisissante de l'héroïne n'empêche toutefois pas le lecteur de rester profondément attaché à elle, même si cette affection se teinte désormais d'une touche d'effroi et d'admiration. Les personnages secondaires sont d'ailleurs nombreux à susciter eux aussi des sentiments contradictoires. C'est le cas évidemment des professeurs, qui adoptent un jour des allures de tortionnaires, et le suivant celles d'un pédagogue bienveillant, mais aussi des élèves pour lesquels on alterne là encore entre sympathie, pitié, rancoeur ou dégoût.

Avec « Vita nostra » Marina et Sergueï Diatchenko signent un roman étrange et déroutant mais aussi remarquable, tant par sa construction que par sa manière de se réapproprier des thématiques éculées en fantasy (l'enfant prodige, l'école de magie…). Si le contexte russe n'est évidemment pas étranger à la perte de repères éprouvé par le lecteur, celle-ci tient aussi et surtout à l'habilité avec laquelle les auteurs parviennent à entretenir le mystère concernant la nature de l'enseignement dispensé à cette jeune héroïne touchante et courageuse, tout en prenant garde à préserver la fluidité du récit. Un gros coup de coeur.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Que des avis très élogieux sur ce roman et je comprends pourquoi. Pourtant, moi ce brouillard et ce manque de compréhension m'a empêchée de l'apprécier pleinement...parce que jusqu'à la fin j'ai eu du mal à comprendre ce qu'elle était devenue. Par contre c'est vrai que j'ai apprécié ma lecture, c'est un page turner, très original et avec une ambiance sombre, qui met un peu mal à l'aise . La jeune Alexandra est forcée d'intégrer une université dans un coin perdu où elle rencontre d'étranges étudiants et une matière incompréhensible. Toutes les étudiants de première année sont perdus et doivent travailler dur sans vraiment savoir pourquoi. C'est le début d'une métamorphose pour la jeune fille qui va passer des caps , dans son travail comme dans sa vie personnelle. J'ai particulièrement apprécié les relations avec sa mère et Kostia. Mais elles sont toutes intéressantes, évolutives. C'est un roman à découvrir même si moi je suis restée dubitative sur le but de ses études, ça a plu aux autres lecteurs donc c'est peut-être moi qui n'est pas tout compris.
Challenge Mauvais genres 2021
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Vita nostra de Marina & Sergueï Diatchenko

Tome 1 de la trilogie: Les métamorphoses.
Intrigant, étranges, addictif, étranges, jouissif, étrange, captivant... ce roman fut une belle découverte et je n'ai qu'une hâte, découvrir le tome 2.
Oppressant par son ambiance, ses personnages aussi bien froid, qu'étrange, M'ont laissé parfois perplexe sur la suite des chapitres. Ce qui me donnai encore plus envie de lire la suite.
On suis une jeune étudiante Sacha durant son parcours universitaire, plus que spécial, dans une université, « étrange ». le livres est découpé en 3 parties ce qui permet de distinguer les différentes années d'études. Roman fantastique qui nous laisse sans voix. J ai eu parfois l'impression d'une transposition des changements adolescents, ou pour rester dans le fantastique, d'une histoire à la Harry Potter russe , en un peu plus Dark.
Une fin qui laisse dubitatif et nous amène à nous poser des questions.

Depuis quelques jours Sacha n'a qu'une hâte quitter son lieu de vacances. Depuis quelques jours, celle-ci se sent espionné par un homme vêtu de noir, de lunettes noires et d' un chapeau noir. Tous les jours elle a l'impression que celui-ci L'observe, que chaque jour se ressemblent. Lorsque celui-ci se décide à l'aborder, il donne une mission à Sacha. « nager nus jusqu'à la bouée avant 4h du matin ». Celui-ci promet des représailles très grave si la jeune fille ne s'exécute pas. Par peur, la jeune fille ne manque pas à l'appel. Chaque fois, après avoir fait sa longueur, celle-ci vomit des pièces d'or. Ensuite, l'homme en noir lui donne une autre mission dans le même genre. « Mais jamais rien impossible ». Et comme dans les missions précédente, Sacha vomit encore.
Quelques temps après, l'étranger vient réclamer les pièces, et la félicite pour son admission à l'institut de technologie spéciale. de la l'étudiante ne s'imagine pas la porte qui lui a été ouverte. Celle ci retissante n'aura d'autre choix que d'entrer à l'institut de Torpa, afin de préserver sa famille des griffes de son tuteur. Un monde nouveau s'offre à elle et Ouvre de nouvelle porte bien difficile à fermer. Une nouvelle soif d'apprendre rapprochera Sacha de bien des dangers. de nouveau changement sont à venir.
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Décidément, le peuple slave ne peut que se transformer dans la souffrance, les larmes et la peur. Même dans un monde imaginaire, ce sont elles qui dominent.
Vita Nostra brevis est... notre vie est brève. Sacha, notre héroïne, est contrainte d'intégrer cette notion à la fin de son adolescence, ce moment charnière où l'adulte en devenir commence à se construire. Contre son gré, la voilà propulsée dans une école mystérieuse, dans un bled russe, où l'on ne sait pas, des professeurs ou des étudiants, lesquels sont les plus étranges. L'apprentissage est rude, dur, violent, sadique parfois et l'objectif est inconnu, pour Sacha, comme pour le lecteur.

Ce fut, je pense, la lecture la plus étrange que j'aie pu expérimenter jusqu'à présent. Et j'écris bien expérimenter car je pense avoir vécu une réelle expérience, littéraire sans doute, mais aussi intellectuelle. Il a fallu, comme Sacha, que je m'accroche dans un premier temps tant le sens manquait aux propos et puis, passé un cap, je me suis sentie presque envoûtée par cette histoire. Et un peu à l'image de cet enseignement, je ne parviens pas à trouver les mots pour décrire comment j'ai vécu cette lecture. Ce fut presque hypnotisant. Esprits cartésiens, fuyez tant qu'il est encore temps.

L'écriture des deux auteurs apporte bien entendu une dimension supplémentaire au récit. Elle s'appuie principalement sur un phrasé sec, très factuel, sans fioriture pour tout à coup basculer dans un état proche de l'onirisme et de la poésie. Ils sont parvenus à rendre un monde imaginaire sous la forme d'un concept.

Bref, une lecture qui m'a subjuguée, surtout dans la seconde moitié.
Par contre, je pense qu'on y entre ou qu'on n'y entre pas et certains pourraient vraiment ne pas aimer ce roman. Dans tous les cas, ceux qui croient y retrouver les ingrédients habituels de la fantasy et qui se fient aux quelques comparatifs avec Harry Potter risquent vraiment d'être déçus. Mais si vous êtes curieux et pouvez entrer dans un bouquin sans a priori et prêts à remettre le genre en question, n'hésitez pas !
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critiques presse (1)
Elbakin.net
07 décembre 2018
Mais, à l’heure de l’immédiateté, il n’est pas certain que Vita Nostra se révèle gratifiant pour tous les lecteurs : comme Sasha, il faut à un moment ou un autre en cours de route se résigner à accepter l’indicible en attendant que les choses deviennent plus claires… ce qui n’est pas forcément le cas, même une fois le livre refermé.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
- Toutes les choses se reflètent les unes dans les autres. Vous vous en souvenez ? Le vent change de direction pour contourner le rocher, qui s'effrite en repoussant le vent. Le caméléon change de couleur pour refléter celle des feuilles... Le lièvre ordinaire devient blanc pour refléter l'hiver. Je me reflète en vous quand vous m'écoutez. Vous-même vous vous reflétez plus ou moins profondément dans beaucoup de gens. La Sacha Samokhina que vous connaissez n'est que le reflet de sa véritable essence. Maintenant que cette essence change, le reflet d'efforce de changer également.
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Sacha se figurait ces définitions à rallonge comme des bébés dragons roulés en boule. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était trouver le bout de la queue puis dérouler le tout avec précaution : remonter le long de la colonne vertébrale jusqu'à la tête de la bête qui, bien des fois, se révélait polycéphale. Parfois elle retirait du plaisir de la seule compréhension de ce qu'elle lisait; en d'autres occasions, elle en éprouvait de la déception. À ces moments-là, elle avait l'impression que le manuel de philosophie était une brique d'aliments prémâchés et prédigérés, et qu'elle apprenait des définitions issues de la vie intérieure d'un autre, sans être capable d'appréhender les cheminements de pensée qui avaient abouti à ces conclusions.
p. 185
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- Est-ce que je peux vraiment lire mon avenir ?
- Facilement. Quand tu achètes un billet de train, tu ne fais pas que lire ton avenir, tu le formes. Sur le billet sont inscrits l'heure du départ, le wagon, le siège... Cela signifie que, dans l'avenir le plus probable, tu te rendras à la gare et tu rejoindras le wagon dont le numéro est imprimé sur ton billet.
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A ceux qui s'investiront honnêtement dans l'étude, en y consacrant toutes leurs forces, je garantis ceci : à la fin du parcours, ils seront vivants et en bonne santé.
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Rue « Qui-mène-à-la-mer », ce fut ainsi que Sacha décida de l’appeler. Les petites plaques qui portaient le nom mensonger de cette voie, un mot simple et repoussant, n’avait aucun sens. Il arrive que les gens donnent des noms stupides à des choses merveilleuses, et inversement…
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