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Critique de boudicca


Après une enquête mouvementée dans un quartier chaud de la Nouvelle Orléans où sévissait un groupuscule raciste prônant la suprématie de la race blanche, notre matou détective s'offre un peu de bon temps à Las Vegas en tant que garde du corps d'un riche vieillard. Seulement s'il permet bien de payer les factures, le boulot en lui-même n'est pas des plus palpitant... Heureusement, le retour dans la vie du héros de l'un de ses anciens mentors et sa rencontre avec une charmante écrivaine vont vite venir bouleverser la monotonie de sa nouvelle vie. Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido nous offrent une fois encore une bande dessinée d'une qualité remarquable, aussi bien sur le plan du scénario que des graphismes. C'est avec plaisir que l'on retrouve le personnage de Blacksad, séduisant chat noir toujours en proie à une certaine mélancolie et qui se retrouve confronté ici à certains démons issus de son passé. Comme dans les deux tomes précédents, le lecteur se laisse aisément prendre par les rouages de la nouvelle intrigue élaborée par le scénariste qui, cette fois encore, trouve les moyens de nous surprendre jusqu'à la fin.

Après le thème du racisme abordé dans le tome précédent qui n'était pas sans rappeler par certains côtés l'époque sombre où le Ku Klux Klan rencontrait un certain succès chez une partie de la population américaine, c'est celui du maccarthisme que les deux auteurs on choisi d'aborder ici. Influent et charismatique sénateur apprécié du peuple et désireux d'entamer une véritable chasse aux communistes, souvenirs douloureux de la Seconde Guerre mondiale qui refont surface, relations tendues entre les deux plus grandes puissances mondiales... : tout est là et permet au lecteur de vraiment apprécier la qualité de l'intrigue tissée par Juan Diaz Canales qui mêle habilement fiction et histoire. de grands auteurs tels que La Fontaine ou Orwell nous ont déjà prouvé depuis longtemps que l'on pouvait aborder des sujets très sérieux et proposer des réflexions parfaitement pertinentes tout en mettant en scène des animaux, et, dans une moindre mesure, c'est le cas ici aussi. Les animaux anthropomorphes de Juanjo Guarnido sont pour leur part toujours aussi bluffants de réalisme et en mettent encore une fois plein la vue au lecteur qui ne peut attendre avec impatience qu'une seule chose une fois la dernière page tournée : la suite.

Avec « Âme rouge » Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido signent à nouveau un tome remarquable consacré à une période trouble de l'histoire des États-Unis. C'est avec un plaisir intact que l'on découvre la suite des aventures de Blacksad et de ses compagnons, à commencer par le petit Weekly dont je constate avec plaisir qu'il fait désormais partie des personnages récurrents. Nul doute que le quatrième opus, « L'enfer, le silence » nous réserve encore de belles surprises !
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