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François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782070722594
288 pages
Gallimard (06/04/2006)
3.6/5   10 notes
Résumé :

Mais qui est cet immigré clandestin dont on n'arrive à déceler ni l'origine ni la langue ? Qui se cache derrière son silence ? Quelle est l'histoire qu'il ne veut pas (ou ne peut pas) raconter ? En deux cents pages inoubliables, Jesús Diaz met en scène l'incroyable destin de Manuel, le plus brillant des chercheurs cubains de l'Institut de physique des basses températures de l'URSS, et le seul qui refusa de rentrer à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre. Moins par l'intrigue que par la mise en page, où les quatre parties s'enchaînent sans beaucoup de paragraphes, où l'on a le vague sentiment de manquer d'air au début de la lecture, avant de s'y habituer. En revanche, l'intrigue, bien que s'inspirant de faits réels, est tout simplement incroyable. Un jeune cubain, étudiant la physique en Ukraine, doit quitter l'URSS, au moment de la dissolution de celle-ci. Les quatre chapitres correspondent aux quatre saisons, mais aussi à ses quatre essais de fuite. Au cours d'aventures pour le moins rocambolesques, le jeune Manuel va traverser une partie de l'Europe en l'espace d'une année, en tant que réfugié politique à la recherche d'un pays d'accueil. Ce récit est mené à un rythme soutenu, d'une écriture fluide, maintenant le suspens entre des épisodes amoureux et un humour décapant. Nous sommes au tout début des années 90, une période où l'histoire vacille et le monde bascule dans l'espoir d'un renouveau.
Un livre que je conseille vivement.
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Mon oeil d'occidentale moderne ne faisait pas de lien entre la chaleur caribéenne de Cuba et l'immensité froide de l'URSS. Et pourtant... le communisme a fait le lien. Manuel, brillant étudiant cubain, a eu l'autorisation d'intégrer le prestigieux institut de Physique à Kharkov, ville ukrainienne, au moment où le bloc de l'Est se fissure (Gorbatchev est au pouvoir, Boris Eltsine arrive). Jugé "conflictuel, individualiste, cosmopolite" avec son ambition scientifique et son désintérêt du collectif révolutionnaire, le voilà obligé de rentrer à Cuba. Pour ne pas renoncer à la physique, il est contraint à la fuite à l'Ouest, et ballotté par un destin et des décisions hasardeuses.
Les 4 fugues de Manuel est un roman d'aventures rocambolesques plein de réalités (l'Ukrainien qui veut retrouver son pays libre, les communistes perdus de voir leurs idéaux s'écrouler, le poids des régimes autoritaires, l'existence d'un sans-papier...), que je n'arrivais plus à lâcher (ce n'est pas si souvent).
J'avais découvert Jésus Diaz, auteur cubain, avec Sibérienne qui m'avait surprise et enthousiasmée (il faut que je le relise). Il fait désormais partie de ces auteurs qui me donnent envie d'avoir tous ses livres dans ma bibliothèque.
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Manuel est Cubain et physicien en URSS. C'est un excellent physicien et il est tout prêt de réussir à être reconnu quand l'administration cubaine lui met des bâtons dans les roues. En fait, ils veulent" juste" le renvoyer à Cuba,ce qui signifie pour Manuel l'arrêt de la physique, et ça il n'en est pas question. Il lui faut donc quitter l'URSS et rejoindre ....l'Ouest., le suppôt de Satan , l'Ouest dévoué au capitalisme! le mur de Berlin n'est pas encore tombé, les deux blocs s'opposent et pour Manuel qui a vécu uniquement sous des régimes communistes l'Ouest c'est la trahison...

Mais quitter l'URSS et être accueilli dans un autre pays relève du parcours du combattant. Les voyages de Manuel sont peu glorieux, tristes, sales,épuisants, n'ayant nulle part sa place il est pourtant contraint de partir et repartir.

Il y a des éléments intéressants dans ce livre, le contexte politique, on oublierait presque ce que fût la guerre froide et le rejet du migrant dont personne ne veut.

Néanmoins il m' a été difficile de lire ce texte, est- ce le thème, est-ce l'écriture, est-ce moi... je ne suis pas vraiment rentrée dans l'histoire et je suis restée à distance de Manuel
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Manuel, ressortissant cubain, poursuit de brillantes études de physique en Ukraine, sous la direction d'un des plus grands scientifiques du monde., mais on vient lui annoncer qu'il est rappelé à Cuba pour y devenir un vrai révolutionnaire. ll prend la fuite et s'y reprend à quatre reprises. refoulé de Suisse, puis de Finlande, de Suède avant de se retrouver à Berlin. On suit ses pérégrinations aventureuses et ses folles aventures. La chute nous révèle une belle surprise. Très belle histoire trépidante et loufoque.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il se lava les mains, mit l'ongle sali par la merde directement sous le jet, puis tenta de le nettoyer avec celui de l'autre index. Il n'y arriva pas complètement, un mince filet brun demeurait sous l'ongle, comme une cicatrice. Il remonta rageusement son pantalon, revint dans le compartiment et se recoucha en pensant qu'il allait enfin pouvoir se reposer. Il en fut incapable. L'image de l'ongle ourlé d'un indélébile filet de merde le poursuivit, elle devint une obsession qu'il contemplait comme hypnotisé en se demandant si ce n'était pas là une bonne métaphore de sa vie.
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- je dois cependant vous avertir que je ne vois rien de bon dans l'avenir, Manuel, rien. Les communistes vont perdre, et personne ne gagnera au change. Il m'arrive de me demander si l'histoire a un sens.
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Alors, quand il reprenait conscience de ne pas être dans son berceau cubain mais perdu en Ukraine, il chantait à voix basse un poème d'une tristesse infinie. La colombe s'est trompée, elle s'est trompée, elle voulait aller au nord et elle est partie au sud, elle a pris l'eau pour du blé, la mer pour le ciel, la neige pour la chaleur, les étoiles pour la rosée et la nuit pour le matin. Oui la colombe de la chanson se trompait, comme il s'était trompé en s'enffuyant en Suisse, en revenant à Kharkov, en s'enfuyant à Kiev, comme il venait de le faire quelques instants plus tôt lorsque des régions du ciel étaient passées du gris au rouge et que l'espoir insensé l'avait habité que le soleil était en train de se lever sur Cuba.
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