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Mohammed Dib est sans doute le plus grand écrivain algérien d'expression française. Mais connaissez-vous son grand roman ?
« La danse du roi », de Mohammed Dib, c'est à lire en poche chez Points.
Mohammed Dib/5
1 notes
Résumé :
« L.A. Trip est un roman en vers. Il conte les tribulations au Nouveau Monde d’un homme de l’Ancien Monde et renoue ainsi avec une tradition un peu perdue (de vue). Mais pourquoi en vers ? Mais d’abord pourquoi faut-il que cela soit un roman ? À cette dernière question, une réponse simple : pour donner corps à une poésie devenue de nos jours ectoplasmique, languissante, épuisée par des impressionnismes à bout de souffle. Le réalisme du roman est le meilleur antidépr... >Voir plus
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American gothic
Ses yeux dans les miens, et
sans un mot la vieille dame
hochait la tête. Du cottage
voisin hochait, sans un mot.
Un moment, et moi sans un mot
moi ne comprenant rien à rien
je hochai la tête puis souris.
Mais elle continuait, hochait.
Et mes yeux dans les siens
qui sûr ne me voyaient pas,
je cessai de hocher la tête.
Elle hochait la tête encore.
Au parc zoologique proche
Avec son clairon, un paon
fila son cri de foi et ça
n’arrangea pas les choses.
p.83
Ses yeux dans les miens, et
sans un mot la vieille dame
hochait la tête. Du cottage
voisin hochait, sans un mot.
Un moment, et moi sans un mot
moi ne comprenant rien à rien
je hochai la tête puis souris.
Mais elle continuait, hochait.
Et mes yeux dans les siens
qui sûr ne me voyaient pas,
je cessai de hocher la tête.
Elle hochait la tête encore.
Au parc zoologique proche
Avec son clairon, un paon
fila son cri de foi et ça
n’arrangea pas les choses.
p.83
Invisible City
Un pas. C'est tout blanc
et un pas, c'est tout noir.
L. A. Invisible City.
Blanche plongée, coma
dans ce qui bat de l'aile
noir et se tait et se parle.
Mais l'air ennuyé
c'est déjà demain. C'est
l'océan bien ordonné.
Lointain qui bat
de l'aile, qui bat
lointain de l'aile.
Invisible City.
Ils n'en sont pas revenus
les voyageurs.
p.10
Un pas. C'est tout blanc
et un pas, c'est tout noir.
L. A. Invisible City.
Blanche plongée, coma
dans ce qui bat de l'aile
noir et se tait et se parle.
Mais l'air ennuyé
c'est déjà demain. C'est
l'océan bien ordonné.
Lointain qui bat
de l'aile, qui bat
lointain de l'aile.
Invisible City.
Ils n'en sont pas revenus
les voyageurs.
p.10
Le dos tourné
Lui. Le petit enfant noir.
Lui Ià de dos, d'où sort-il ?
On le regarde. Là il reste.
Que dire à quelqu'un qui
le dos tourné n'attend rien.
De vous ou de quelque autre.
Un dos en paix. Un dos étroit.
Un dos qui regarde devant lui.
Ou bien regarde en coulisse.
On voudrait être à sa place.
Voir ce qu'il voit. Oh quel
sacré coup de pot ce serait !
Mais sa figure il la porte
comme un masque en attendant ?
Sa figure mais quelle figure ?
p.105
Lui. Le petit enfant noir.
Lui Ià de dos, d'où sort-il ?
On le regarde. Là il reste.
Que dire à quelqu'un qui
le dos tourné n'attend rien.
De vous ou de quelque autre.
Un dos en paix. Un dos étroit.
Un dos qui regarde devant lui.
Ou bien regarde en coulisse.
On voudrait être à sa place.
Voir ce qu'il voit. Oh quel
sacré coup de pot ce serait !
Mais sa figure il la porte
comme un masque en attendant ?
Sa figure mais quelle figure ?
p.105
Vivre
Mourir de vivre ici ?
De quel bien lui serait-il,
le mal qu'il pouvait faire ?
À titre d'essai il marcha.
Encore Hollywood Boulevard.
Il marcha droit, se perdant
en conjectures. Devant lui.
Où le reste se perdait.
Et s'il allait se ressouvenir ?
Et que ça revînt l'inquiéter ?
Il marcha droit devant lui.
Encore Hollywood Boulevard.
p.9
Mourir de vivre ici ?
De quel bien lui serait-il,
le mal qu'il pouvait faire ?
À titre d'essai il marcha.
Encore Hollywood Boulevard.
Il marcha droit, se perdant
en conjectures. Devant lui.
Où le reste se perdait.
Et s'il allait se ressouvenir ?
Et que ça revînt l'inquiéter ?
Il marcha droit devant lui.
Encore Hollywood Boulevard.
p.9
Ces choses américaines
Les choses ouvrirent
d'elles-mêmes les yeux.
Il s'émut en silence
de leur silence. Lui,
en mourait d'envie.
Ces choses présentes.
Lui qui leur était étranger,
qui leur rôdait autour. Non,
pas chagrin. Silencieux.
Puis d'inconnues
elles se firent proches
pour son envie de vivre ici.
Il s'émut en silence.
p.7
Les choses ouvrirent
d'elles-mêmes les yeux.
Il s'émut en silence
de leur silence. Lui,
en mourait d'envie.
Ces choses présentes.
Lui qui leur était étranger,
qui leur rôdait autour. Non,
pas chagrin. Silencieux.
Puis d'inconnues
elles se firent proches
pour son envie de vivre ici.
Il s'émut en silence.
p.7
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Mohammed Dib et son oeuvre
Mohammed Dib est originaire de :
Kabylie
Tlemcen
Alger
Constantine
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