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Dans L'incendie, le deuxième tome de la trilogie Algérie, Omar est envoyé à la campagne, en montange, à Bni Boublen. Là, il est initié à la vie agricole et pastorale. Rustique et archaïque. Malheureusement, elle est toute aussi rude que celle de la ville. Les gens vivent dans la pauvreté, la misère et leurs ventres sont à peine plus remplis que ceux des citadins. C'est que le fruit de leurs efforts va chez les colons français pour qui ils travaillent. Cette vie, tout ce qui la distingue, c'est un aspect plus enchanteur, mystique. Ses secrets sont dévoilés au garçon, entre autres, par le Comandar (un vieil homme amputé des jambes, rescapé de la Première Guerre mondiale), une sorte philosophe-conteur. Beaucoup sont suspendus à ses lèvres.

Mohammed Dib nous présente un autre visage de l'Algérie, celui des campagnes, de la paysannerie algérienne. En 1939, les fellahs vivent dans des conditions pénibles et travaillent pour un salaire de crève-faim. Mais, alors qu'autrefois ils acceptaient leur sort sans broncher, des murmures d'insatisfactions commencent à se propager. Certains agitateurs parlent de grèvent et le mouvement s'enclanche malgré les menaces des propriétaires terriens, pour la plupart français. Même l'incendie de leurs habitations (duquel les grévistes sont accusés et leurs meneurs, arrêtés) ne fait pas bouger les fellahs dans leur résolution.

Dans L'incendie, le jeune Omar est peu présent. En effet, il présente les lieux et les personnages mais est loin d'occuper un rôle central. Il fait surtout le lien entre le tome précédent et le suivant. Je pourrais parler de Sliman Meskine, de Ba Dedouche, de Kara Ali, du Comandar et de plusieurs autres mais aucun n'est plus important que les autres. Mais, en fait, le personnage principal est le peuple algérien des campagnes, les fellahs en tant que groupe. Par extension, c'est aussi l'Algérie. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, j'aime bien qu'un roman repose sur les épaules d'un personnage. Dans tous les cas, ça permet à l'auteur d'exploiter la montée du sentiment d'anti-colonialisme sans le trop la personnaliser. Cela contraste avec La grande maison, qui s'ouvre avec le discours du professeur Hassan qui proclame et essaie de faire comprendre à ses élèves que la France est la mère patrie. À suivre.
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L' auteur du roman ," L' Incendie" ,est Mohamed Dib, un classique de la littéra
-ture algérienne . Ce livre est le deuxième de sa trilogie consacrée à la tragédie de la société algérienne durant la colonisation française . Cette trilogie commence avec le premier roman " La Grande Maison" publié et édité en 1952 . le second livre " L' Incendie" publiait en 1954 et le troisième livre,
" le Métier à tisser" en 1957 .Cette période est vécue par la population algérienne de façon dramatique car cette population fait face à deux fléaux
qui sont la colonisation et les effets de la Seconde Guerre mondiale, c' est à dire que la société algérienne est prise " entre l( enclume et le marteau" à son corps défendant .L' auteur comme observateur et témoin lucide ,il analyse tout ce qui touche sa société et l' injustice faite aux Algériens .
Nous sommes à l' été 1939 et nous retrouvons les personnages du roman précédent de Mohamed Dib, La Grande Maison, en particulier un jeune garçon de onze ans, Omar. Ce dernier quitte la ville et Dar Sbitar pour aller
à la compagne. Dans une Algérie essentiellement agricole, la majorité des habitants vivent directement ou indirectement des produits de la terre. Mais peu profitent réellement des ressources du pays, les colons qui tiennent les grandes propriétés sont les principaux bénéficiaires des richesses du sol. C' est dans le village de Bni Boublen, qu' Omar est initié aux mystères de la terre par Commandar, un vieil homme estropié. A ses côtés naviguent les cultivateurs, les petits possédants pauvres, et la masse des paysans sans terre , les fellahs, pour qui la seule issue est dans l' action et la grève .
Et la seule réponse des grands propriétaires est la répression. Profitant d' un feu qui naît dans les gourbis d' ouvriers agricoles, les fellahs sont d' être des incendiaires et les meneurs sont arrêtés....
La deuxième Guerre mondiale éclate. Les hommes sont mobilisés et ne restent, alors que les femmes et les enfants . Omar rentre chez lui mais il a mûri . Tous semblent avoir oublié . Mais, Omar, lui, n' a pas oublié et
après, vingt ans lui et ceux de sa génération se révoltent et retrouvent la liberté avec l' Indépendance acquise.
Un très beau roman de Dib nous montrant les sacrifices consenties par toute une génération afin de libérer le pays de l' injustice et de toutes les injustices .

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Nous sommes en Algérie, peu de temps avant la seconde guerre mondiale, en pleine colonie française. Il fait chaud, les ouvriers agricoles sont de plus en plus miséreux mais les traditions ne les incitent pas à se rebeller, non pas que Dieu soit responsable de tout, mais le fellah est un travailleur, pas un homme qui se perd en mots, qui gâche son temps à réfléchir à des choses qui le dépassent et qui perd la récolte. Voilà l'image que ces paysans ont d'eux-mêmes. Pourtant, ils n'en peuvent plus. Les colons se sont approprié leurs terres, faisant d'anciennes familles de seigneurs de pauvres exploitants. Les colons les payent une misère et certains exploitants arabes, amis des Français, ne sont pas en reste quand il s'agit de tuer les compatriotes à la tâche, reprenant à leur compte les discours coloniaux à la gloire française. Alors le jour où un jeune homme se présente pour appeler les hommes à la grève, il y a débat. Pourquoi faire grève ? Peut-on faire grève ? Les arrestations, les coups, l'impatience et la panique des colons qui voient les récoltes mourir ne changent rien à la détermination des fellahs, pas même l'incendie qui ravage leurs maisons.
Ce n'est pas tant le jeune Omar que l'on suit dans cette tranche de vie algérienne que les adultes qui se débattent avec la misère et les autorités pour vivre et se projeter vers l'avenir, pour trouver des solutions de survie quand on est une femme sans ressource mais à charge, pour envisager de transformer une agriculture séculaire et tout ce que cela signifie au plan symbolique. A travers cette révolte pacifique des fellahs, c'est à un tournant de l'Algérie qu'on assiste : le refus, loin des villes aussi, de se laisser dominer par les français, la nécessité de transformer ses habitudes et, partant, la société, pour exister.
Le récit est bien écrit, parfois difficile d'accès pour quelqu'un qui, comme moi, découvre la culture arabe. Je ne saisis pas l'importance des chants qui font taire ceux qui les écoutent et les aident à surmonter leur indécision, tant cette poésie n'est étrangère ; je suis surprise par la lenteur de la révolte, le besoin de la justifier. Mais c'est aussi pour ces raisons que j'ai aimé lire ce roman, qui me fait vraiment entrer de plain pied dans une autre culture.
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M. Dib nous livre ici un roman poignant et passionnant, bien écrit et qui donne un éclairage complémentaire à une partie de l'histoir (y-compris de France)
Un enfant nous guide dans la découverte d'un monde mal connu, celui des paysans Algériens, alors que l'on nous parle bien plus souvent des villes et des centres de décision de ce pays, dans un contexte qui préfigure ce que seront de fameux "événements"...
C'est une réflexion originale sur la vie, l'amour, la mort, l'espoir, l'engagement, et tant d'autres choses que l'on peut découvrir entre les lignes, entre les mots.
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«l'Incendie». Toujours la chronique algérienne. Mais cette fois-ci, non plus en ville, mais Omar à la campagne, au milieu des travailleurs ruraux (surtout dans les fermes coloniales) et des paysans de la montagne. La misère absolue (on est en 39) qui vous fait oublier les réalités (ce qui donne une écriture plus grave, encore plus engagée, «décidée», que dans celle de la Grande maison)... mais aussi, une prise de conscience que la seule voie est la lutte. Grâce à des militants comme Hamid Saraj, grâce à des visionnaires comme Commandar, grâce à des baroudeurs obsédés par la liberté, les choses se mettent en place. «Un incendie avait été allumé, et jamais il ne s'éteindrait. Il continuerait à ramper à l'aveuglette, secret, souterrain ; ses flammes sanglantes n'auraient de cesse qu'elles n'aient jeté sur tout le pays leur sinistre éclat»
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Dans l'incendie, Mohammed Dib porte, dans un cadre littéraire réaliste, un témoignage sur la vie dure de la campagne environnante de Tlemcen (à l'ouest algérien) durant l'hiver 1939-1940. Pareille à un volcan en veille, l'effervescence paysanne se manifeste pour démontrer la colère des agriculteurs devant l'exploitation dont ils sont victimes. Cette colère se traduit par une grève généralisée qui dénonce leurs conditions misérables.

Malheureusement, les grévistes sont accusés d'être responsables d'un incendie qui s'est déclaré, une certaine nuit, dans les gourbis d'ouvriers agricoles. Et ainsi, les meneurs sont arrêtés. Bientôt la seconde guerre mondiale éclate, certains hommes sont mobilisés et leurs femmes se noient de plus en plus dans la misère. Les mois passent, les années passent, le colonisateur paraît avoir oublié cette scène.

Mais dans l'esprit des enfants de la patrie, témoins de toutes les scènes coloniales évoquées par sa répression et sa barbarie, grandissent le sens du patriotisme et l'éveil politique qui, Quinze ans plus tard, se soulèveront pour mettre fin à la colonisation française et décrocher la souveraineté nationale de l'Algérie libre et indépendante !
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Entre l'ager et le saltus, les Bucoliques défient la sanglante ritournelle du golem. Désormais, nous savons.

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Mohammed Dib et son oeuvre

Mohammed Dib est originaire de :

Kabylie
Tlemcen
Alger
Constantine

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