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Les androïdes rêvent-ils de moutons ... tome 1 sur 2
EAN : 9782848103259
120 pages
Emmanuel Proust (24/03/2011)
3.88/5   47 notes
Résumé :

Dans un futur post-apocalyptique, l'espèce humaine a colonisé la planète Mars pour s'y protéger desradiations. Seuls quelques hommes vivent encore sur Terre, la plupart des habitants étant remplacés par des androïdes. Rick Deckard, chasseur d'androïdes, a un rêve : remplacer son mouton électrique par un vrai… Sa rencontre avec la belle Rachel bouscule ses convictions, et va le conduire à s'interr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Oeuvre majeure de la littérature contemporaine, "Do Androids dream of electric sheep ?" n'est pourtant pas considérée, pour beaucoup de ses lecteurs, comme le roman le plus important de Philip K.Dick. Un récent débat lancé sur le forum de Babelio laissait à penser que des ouvrages comme Ubik étaient autrement plus puissants que "Blade Runner" aka "Do Androids dream of electric sheep ?" et méritaient autant d'égard que ce Blade Runner qui n'en finit plus d'être adapté dans tous les supports possibles et imaginables.

C'est pourtant bien Blade Runner qui a fait de K. Dick l'un des plus grands auteurs de Sf, détrônant certainement Asimov aux yeux du grand public. La faute à un film qui irrigua l'imaginaire de nombreux scénaristes, écrivains, programmeurs et anonymes du monde entier. A tous ces gens, ce film donna une image quasi définitive de ce que devait être la terre dans quelques centaines d'années. Un monde sombre, violent et totalement déshumanisé.

L'histoire est celle d'un chasseur d'androïdes traquant plusieurs d'entre eux qui se sont évadés de Mars, en écrasant leur vaisseau dans les décombres de la planète Terre. Plus Rick Deckard, ledit chasseur, avance dans son enquête, plus ce dernier comme le lecteur se perdent dans leur définition de l'humanité. de quoi l'humanité est-elle faite ? la question est ancienne mais Philip K. Dick sait traiter ce sujet avec subtilité et profondeur : Pitié, ambition, besoin de paraître, sentiments amoureux, éveil des sens, remords, lâcheté et bien sûr empathie, toute la panoplie des traits propres à l'humanité sont disséqués par l'auteur sans que celui-ci ne livre ne livre sa véritable réponse, celle-çi étant celle du lecteur.


Adapté en film et en un remarquable jeu vidéo (dans lequel ce sont vos actions qui décident de qui vous êtes à la fin du jeu : androïde ou humain, et, que ce soit l'un ou l'autre, héros ou salaud), Blade Runner refait aujourd'hui surface grâce à une excellente bande dessinée de Tony Parker publiée aux Editions Emmanuel Proust (que je remercie pour l'envoi du livre !). L'intérêt de cette bande dessinée repose sur plusieurs choses : La première tient dans le fait que l'auteur de cette adaptation s'en est tenu à un rigoureuse fidélité au livre de K.Dick et ce jusqu'à reprendre l'intégralité du roman dans une nouvelle traduction.
Il n'est ainsi pas question ici d'ajouter des séquences, de quelconques lignes de dialogues ou encore de supprimer les passages sur le Mercerisme, sorte de religion qui permet aux humains de ressentir physiquement une sorte d'expérience mystique et qui occupe une place très importante dans le roman original car illustrant le besoin d'empathie de l'humanité. Sachant que cet élément, pourtant décisif dans la conclusion narrative du roman, avait été purement et simplement coupé du film de Ridley Scott (au grand désarroi des fans d'ailleurs), il est extrêmement plaisant de retrouver visuellement ces expériences mystiques.
Autre aspect exclu du film : l'angle d'Isodore, un homme à faible intelligence exclu par sa propre race qui décide d'aider des replicants/androïdes pour les beaux yeux d'une jolie robot mais aussi parce que ces derniers lui permettent -croit-il ?- de se faire enfin des amis et de sortir de sa solitude et de l'image de moins que rien que lui renvoie le reste de l'humanité...

La fidélité chirurgicale envers l'oeuvre mère est un énorme avantage même si les lecteurs du roman recherchant quelques surprises risquent évidement d'être quelque peu déçus d'un point de vue narratif.

L'autre atout fort de cette bande dessinée repose dans les dessins et l'angle esthétique qu'a choisi le dessinateur Tony Parker. Dans un style assez léché mais aux couleurs quelque peu délavées, celui-ci a réussi à trouver une véritable identité sans que l'on ne vienne à regretter l'esthétique du film, restée pourtant dans la mémoire collective. A l'inverse du film, les rues sont ainsi totalement vides et l'horizon est principalement faits de buildings calcinés et de cratères creusés. Un vrai sentiment de solitude s'installe tout au long de l'histoire.
L'esprit "polar" noir du film a disparu- contrairement à ce que laisse penser de manière un peu mensongère la magnifique couverture !- mais il s'agit d'une vraie réussite de la part du dessinateur dans ce qui constituait probablement son plus gros challenge. de nombreux très jolis artworks de différents dessinateurs ainsi qu'une préface de Warren Ellis encadrent le récit même si j'ai trouvé un peu frustrant de tomber sur les mots " à suivre" quasiment dix ou vingt lourdes pages avant la fin du livre. Les Artworks sont superbes et la biographie de K.Dick appréciable mais la "fin" tombe tout de même de manière un peu abrupte. Peut-être était-ce l'effet recherché ?
Au rayon des mauvais points également, je ne suis pas un grand adepte du format de publication choisi. Ce format comics aux pages excessivement petites ( même si c'est probablement aussi celui de la publication aux États-Unis ) empêche le lecteur de profiter pleinement des planches...


Une très belle bande dessinée en résumé que cette adaptation de "Do Androids dream of electric sheep ?". Les amateurs du livre vont ainsi retrouver leur aventure dans une adaptation différente de celle du film. C'est aussi je pense un excellent moyen de découvrir pour la première fois ce roman, le texte étant extrêmement fidèle au roman original et, dit-on, reproduit intégralement.
Le film a et garde ses avantages mais se plonger dans cette bande dessinée androido-métaphysique ne pourra j'en suis sûr, ne faire que des heureux !

Vous avez lu le livre ? Vous voulez revenir sur un point de ma critique ? Venez en parler dans le forum : http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=2596
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Je n'ai pas adhéré au concept

Tony Parker prend le parti d'adapter littéralement le texte de Dick. Un très bon texte au demeurant. 1992, la Terre, dévastée par une guerre nucléaire, n'est plus habitée que par les rares humains qui ont choisi de ne pas émigrer sur Mars ou qui en sont empêchés car considérés comme inférieurs. Dans ce monde dévasté, on tâche d'oublier le vide de son existence et l'on cherche à tout prix un lien d'empathie. Aussi, la TV est allumée en permanence, et la population regarde l'émission de variété de l'ami Buster, présentateur toujours impeccable, frais et jovial, ayant toujours quelque chose à dire. Par ailleurs, le mercerisme est une religion où l'individu cherche à ressentir la "Passion" d'un nouveau Christ, appelé Mercer, par le biais d'un appareil appelé boîte à empathie. Lorsqu'on y est connecté, l'on ressent violemment, jusqu'à en être physiquement affecté, le chemin de croix de Mercer, brutalisé et lapidé. de plus, cet appareil permet de choisir et réguler son humeur, une sorte de super anti-dépresseur en somme.
Par ailleurs, la plupart des espèces animales ont disparu dans le cataclysme si bien que leur simple possession est devenue, non seulement un signe de richesse, mais aussi un signe d'empathie, érigée en qualité absolue et une réelle source de bien-être pour des Terriens vivant isolés.
Rick Deckard est l'un de ces hommes qui continuent à vivre sur Terre. Chasseur d'androïdes à San Francisco, il rêve de remplacer son mouton électrique par un vrai. Aussi, lorsque son supérieur lui apprend que des androïdes Nexus 6 se sont illégalement enfuis de Mars vers la Terre, il espère aussitôt que la récompense offerte pour leur capture va lui permettre de réaliser son rêve...

Cette adaptation a le mérite de révéler toute la qualité du roman de Philip K Dick, qui s'y entend pour distiller des ambiances noires, ici à mi-chemin entre le polar et la sf. L'idée d'ériger les animaux vivants en signes extérieurs de richesse, et donc de créer toute une "filière" autour d'eux (le commerce d'animaux vivants, mais aussi de faux plus vrai que nature, de réparateurs qui se présentent comme des vétérinaires etc...) est tout simplement géniale. Comme souvent dans l'oeuvre de l'auteur transparaît la question fondamentale, qui le hante et révèle le trait paranoïaque de sa personnalité : comme distinguer le réel de l'illusion. Qu'est ce qui fonde l'humanité d'un être ? Il est intéressant de noter que, si les androïdes, de plus en plus perfectionnés à chaque génération, se rapprochent de l'humanité, certains hommes (et femmes), handicapés par les stigmates des radiations sont, en quelque sorte, déclassés au rang d'êtres inférieurs (ce qui ne leur permet pas d'immigrer sur Mars). Comme quoi les frontières sont floues et le facteur biologique, dans ce monde cauchemardesque, incertain à définir l'humanité. Au passage, l'eugénisme est fortement critiqué par l'auteur.

Ce qui m'a gêné véritablement c'est que le choix de Tony Parker d'adapter littéralement le texte de Dick entraîne une multiplication des cartouches et phylactères, ce qui relègue clairement le dessin au second plan, voir le "mange" carrément. Heureusement (remarquez l'ironie du propos) que ce dernier est tout juste correct, on a le sentiment de ne pas perdre grand chose (pour être précis c'est surtout les couleurs qui sont moches). Finalement, j'en ressors avec la désagréable (mais purement subjective) sensation d'un auteur qui ne respecte pas la bande dessinée, en tant qu'art, contrairement à l'oeuvre de Dick, dont il semble être un grand amateur.
Bref je n'enchaînerai pas avec les deux tomes suivants mais ne manquerai pas de lire le texte original (et si c'était là l'intention de Parker, alors c'est une franche réussite).
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Quelle déception à la lecture de cette bande dessinée.
Elle tient à deux choses. Tout d'abord, à la couverture que je trouve très réussie mais qui trompe par rapport au contenu: en effet les dessinateurs sont différents et n'ont visiblement pas appréhendé l'oeuvre sous le même angle.
Ensuite, et avant tout, ce n'est pas d'une adaptation dont il s'agit mais d'une transcription du texte de Dick, c'est-à-dire que le roman est reproduit en l'état et agrémenté si l'on veut de dessins. le rendu est selon moi très indigeste, d'autant plus que je n'apprécie pas du tout les dessins de Tony Parker.
Autrement dit, autant lire le roman, qui, je le rappelle au passage, est bien loin de la vision et pour le coup réelle adaptation de Ridley Scott au cinéma.
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Une très bonne "transposition" que cette version de "Do Androids dream of electric sheep".
Je ne parle pas d'adaptation car pour moi il n'en s'agit pas tout à fait d'une. En effet, Tony Parker illustre le texte intégral. Pas d'ajout ni de retrait de texte, mais une fidélité à toute épreuve. C'est ce que j'apprécie ici. J'avais été très déçue de la libre adaptation de Ridley Scott, qui m'avait littéralement endormi.
Là où Tony Parker met sa touche perso c'est dans les images. Très comics, sombres et parlantes. Je me suis complètement plongée dans cet univers visuel.
L'ajout de nombreuses (trop?) personnalités donnant leurs impressions sur Dick, son oeuvre et Blade Runner en particulier, peut être intéressant pour ceux que l'univers passionnent. Pour les autres, il suffit de les zapper!
Je ne me jetterai pas avidement sur les 2 volumes suivants, mais je les lirai à coup sûr.
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Image parfaite de l'univers de Blade Runner : on s'endort. Comme pour le film ou le roman.
Et pourtant, on ne s'ennuie pas (pas forcément, on va dire). C'est du contemplatif, sur un monde qui s'est arrêté, avec des habitants dont la vie s'est arrêtée.
Même les illustrations sont figées et recouvertes d'une poussière radioactive.
Au détour, on découvre un détail de l'univers construit par Philipp K. Dick. Et on se dit qu'il est bon, quand même, le Philou.
Je me suis toujours emm... à mourir à lire ou à voir du Blade Runner. Et là, ça n'a pas raté, j'ai mis 3 jours à lire ce premier tome, 4 semaines pour écrire la critique. du jamais vu.
Donc, si vous avez aimé le film, je recommande. Si vous avez aimez le roman, mouais, on y trouvera rien de neuf, mais vous pourrez cultiver votre fan attitude. Ni l'un, ni l'autre... bref, vous m'aurez compris !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sous l'égide de l'ONU, chaque émigrant recevait automatiquement un androïde de son choix. Après 2019, la variété de sous-produit dépassait l'entendement, comme la production automobile américaine dans les années 60. L'incitation à la colonisation : les esclaves androïdes comme carotte, les retombées radioactives comme bâton. L'Onu avait rendu l'émigration facile, et difficile le fait de rester. Continuer à flâner sur terre, c'était risquer de devenir biologiquement inacceptable, une menace pour la pureté de la race.
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Rick songea que les androïdes de classe nexus-6 dépassaient en intelligence plusieurs catégories d'êtres humains "spéciaux". Autrement dit, les androïdes équipés du cerveau nexus-6, avaient atteint le sommet d'une évolution qui les avait conduits de l'état de machines jusqu'à celui de presque-humain. Pour le meilleur ou pour le pire, l'esclave, dans certains cas, surpassait le maître.
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Postface d’Ed Brubaker : J’ai beau adorer la version Final cut du Blade Runner de Ridley Scott, elle est quand même un échec. C’est parce que Hollywood est incapable de produire un film où les stars jouent des personnages bizarres, imparfaits, disons-le… des ratés. Parce que Dick est le roi des losers. Autant j’adore l’atmosphère, l’esthétique et la beauté de Blade Runner, mais le cœur de l’histoire est centré sur la petitesse de l’être humain. Ses héros sont toujours de petites gens. […] Même dans ce grand récit d’aventures d’androïdes, de chasseurs de primes et de mort Et Hollywood se soucie peu des petits détails.
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Aujourd’hui, tout le monde avait oublié pourquoi la guerre avait éclaté, et qui avait gagné – pour autant qu’il y ait eu un vainqueur. La poussière qui avait contaminé la majeure partie de la surface de la Terre ne provenait d’aucun pays en particulier, et aucun, même les pays belligérants, ne l’avait provoquée.
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Demander « Votre mouton est-il vivant ? » serait de la pire impolitesse, encore pire que de demander à quelqu’un si ses dent sou ses cheveux étaient vrais.
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Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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