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Tout au long des 1 470 pages de ce roman, c'est une nouvelle fois toute la virtuosité du grand Charles Dickens qui s'exprime et se déploie à travers les destinées parfaitement maîtrisées de ses très nombreux personnages.

La qualité du travail de conteur, l'ingéniosité mise dans les rouages de la double narration aux multiples facettes, le grand souffle romanesque que Dickens sait, mieux que quiconque, distiller dans chacune de ses phrases, enfin son incomparable humour 'so british' aux accents cyniques, font de "Bleak-House" un monument littéraire.

On s'étonnera peut-être de trouver dans la liste des 110 livres préférés des Anglais pas moins de six romans de Dickens mais lorsqu'on plonge dans son oeuvre titanesque, on ne saurait plus s'étonner de rien. D'un roman à l'autre se retrouveront les thèmes qui lui sont chers mais il arrive si bien à les renouveler à travers les portraits typés de ces personnages - dont beaucoup sont inoubliables - qu'on ne se lasse jamais malgré la densité impressionnante de chaque roman.

Du rythme, de l'action, des rebondissements, du drame, de la tendresse, de l'amour... et un oeil peu conciliant et très critique sur la société qui était la sienne, ainsi que sur la nature humaine, sont les éléments avec lesquels Charles Dickens jongle avec une maestria inégalable.


Challenge BBC
Challenge PAVES 2018
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge XIXème siècle 2018
Challenge PYRAMIDE
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Dickens, je l'ai redécouvert grâce à Babelio et surtout au challenge BBC de Gwen. Il est vrai que je suis tombée sous le charme de la plume de cet écrivain et j'ai plus qu'apprécié les lectures de « Oliver Twist » et de « David Copperfield ».
J'ai donc abordé la lecture de « Bleack House » avec sérénité, car j'étais sûre de vivre un bon moment de lecture….
Le plaisir de retrouver le style de Dickens a été au rendez-vous. Mais pas seulement… Par moments, l'ennui a aussi été présent au vu de la longueur de ce livre et des circonvolutions que lui a fait prendre l'écrivain. En effet, j'avoue que j'ai été tentée plus d'une fois de tourner les pages pour retrouver plus rapidement Esther et son petit monde.
Autant j'ai été prise d'intérêt et d'affection pour cette jeune personne, autant j'avoue que tout ce qui était en lien avec la Chancellerie, le procès Jarndyce contre Jarndyce m'a laissée de marbre…
Heureusement, et c'est ce qui a sauvé ce livre pour moi, on y retrouve cette plume acérée matinée d'un humour assez féroce et surtout ce regard critique et sans concessions sur la société anglaise de l'époque.
Une lecture sympathique, certes, mais qui ne me laissera cependant pas de souvenir impérissable, contrairement aux deux livres précédemment cités.

Challenge Pavés 2023
Challenge BBC
Challenge ABC 2023/2024

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A chaque nouvelle lecture d'un roman de Charles Dickens, celui-ci devient mon préféré.

Bleak House est un roman en double narration : l'héroïne principale, Esther Summerson, et un narrateur anonyme nous racontent tour à tour l'histoire entremêlée des derniers protagonistes d'un procès débuté plusieurs décennies auparavant.

Pour profiter pleinement de ma lecture, j'ai bien aimé lire en préalable la trame de l'histoire et imprimer une liste de personnages en guise de marque-pages. Les notes de cette édition sont également précieuses et éclairantes. Et un dictionnaire à portée de main pour apprendre quelques mots nouveaux (même si vous lisez en français).


Nous avons donc :
- Une justice injuste, fainéante, absurde et inefficace.
- Londres : brumeux, effrayant, pauvre, sale et attachant.
- Beaucoup de personnages avec beaucoup de malheur, mystères, secrets, dévoilés au compte-goutte au fil du roman.
- de bons sentiments, de l'espoir, de la solidarité, de la loyauté, du don de soi, des histoires d'amour.
- Des interrogations intelligentes et incisives en dépit de leur apparence naïve (un peu à la Luna Lovegood)


Charles Dickens met en questions les codes et fonctionnements de la société anglaise qui l'entoure alors : les castes et statuts sociaux, la religion, la place de la femme, le mariage, l'éducation des enfants.

Notre monde a changé depuis 1852, mais les mouvements qui animent ce roman sont toujours les nôtres :
S'endetter, sortir de la pauvreté, trouver un travail, affronter la maladie, grimper l'échelle sociale, être coincer dans un procès interminable, tomber amoureux, gérer son foyer, vouloir le mieux pour ses enfants, se battre contre les inégalités, vivre les deuils, trouver un sens à sa vie.


J'aime sa belle plume, incisive et poétique à la fois : il parvient à insuffler poésie et tendresse dans le drame social.

J'aime que tout finit bien pour les Gentils.

J'aime le foisonnement qu'a permis l'écriture en épisodes. Comme le format série par rapport au film, elle permet plus de personnages, plus de lieux, de descriptions, de détails qui rendent chaque anecdote attachante.

L'écriture en épisodes fait aussi que chaque chapitre apporte son suspens particulier, et nous permet d'avaler 1300 pages comme on en lirait 300.

Enthousiasmée par ma lecture, je me préparai un petit challenge personnel : tout Dickens en Anglais. Pour me préparer, je me lançai dans sa biographie, et là, douche froide. La vie de l'homme ne paraît pas à la hauteur de la vision du monde qu'il défend dans son oeuvre.

Je sursois donc en reprenant le premier roman de Jane Austen….
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J'ai découvert ce roman magistral de Dickens avec cette lecture. En effet ll ne me semble pas avoir vu d'adaptation pour la télévision ou le cinéma de ce vaste roman-feuilleton (dans le bon sens du terme). Sa publication originale s'est étendue sur un an et demi, en livraisons mensuelles, de mars 1852 à septembre 1853. Si la multitude de ses personnages peut aujourd'hui rebuter un peu, même un lecteur bien intentionné, il ne faut pas oublier que celui de 1852 attendait impatiemment le fascicule du mois suivant et relisait (probablement) ceux déjà publiés. La construction du roman est originale : des chapitres racontés du point de vue d'un narrateur omniscient, ironique envers les pouvoirs juridiques et politiques, alternent avec ceux de l'héroïne du roman, Esther Summerson. Car il s'agit là d'un roman autour d'un interminable procès en Chancellerie, qui dure depuis des décades. Esther est concernée par ce procès, qui porte le nom de son tuteur, Jarndyce, mais ne découvrira toute l'étendue de son implication, liée à ses origines, qu'à la fin du roman. J'ai beaucoup aimé me perdre dans les dédales de ces récits imbriqués les uns dans les autres, accompagné par des personnages tellement marquants (agaçants parfois) comme Dickens savait les caractériser.
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Entre policier et comédie humaine, ce roman de presque 1 400 pages (en version poche) est si riche et foisonnant que je me suis perdue et essoufflée par moments, essentiellement du fait des très nombreux personnages et des non moins longues digressions chères à son auteur. Cela m'a un peu lassėe par moments et j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. Cependant, la plume de Dickens m'a retenue tant son style est unique. Meme si Bleak House n'est pas l'oeuvre de Dickens que j'ai préférée jusqu'à maintenant, je suis finalement contente de l'avoir lue jusqu'au bout ; si vous souhaitez découvrir cet auteur, tournez-vous plutôt vers David Copperfield ou de grandes espérances.
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L'hiver s'est donc passé dans la lecture en anglais de ces 992 pages exactement, aux pages jaunies par une vieille édition des presses universitaires d'Oxford datant de 1919 et illustrées de gravures d'un certain « Phiz ». Voilà pour l'ambiance. Ajoutons à cela que je ne lisais l'ouvrage qu'à la nuit tombée où seule la lampe de mon bureau éclairait le monde dickensien, à raison d'un chapitre par jour.
Maintenant entrons dans ce monde foisonnant. D'abord, l'histoire se passe à Londres, commence dans le brouillard, allégorie du flou qui règne à la « Chancellerie » c'est-à-dire à la cour de justice où le procès de Jarndyce contre Jarndyce n'en finit pas, passe de procédures en procédures. Premier jalon, Dickens attaque le ridicule de la justice, sa lenteur. Puis nous nous transportons dans la résidence des Dedlock, vieux aristocrates qui semblent regarder le monde de haut depuis leur propriété de Chesney Wold. le lien avec la justice apparaît sous les traits d'un certain Tulkinghorn qui les représente à la Chancellerie. Enfin, la mise en place de l'action passe surtout par Esther Summerson, jeune orpheline, élevée par sa marraine (comme dans les contes) et qui est en passe d'être recueillie par John Jarndyce justement, un riche philanthrope. Esther se fait la narratrice de sa propre histoire dont les chapitres alternent avec le point de vue d'un narrateur plus ironique, sinon plus détaché, survolant chaque microcosme avec un microscope.
Car, à la faveur de ses mouvements, vers Londres notamment, Esther rencontre d'autres personnages qui viennent compléter le tableau. Ainsi la famille Jellyby où les enfants sont laissés à l'abandon par une mère qui les néglige au profit d'une lointaine oeuvre humanitaire en Afrique, les Rouncewell dont la mère est servante chez les Dedlock, qui a deux fils dont un est un ancien soldat mais qu'elle ne voit plus, les juristes et tout leur entourage, Snagsby le scribe et le cabinet où travaille le jeune Guppy, prétendant maladroit d'Esther, le Capitaine Hawdon qu'on retrouve mort d'une surdose d'opium et qui vivait au dessus de l'échoppe du vieux Crook, endroit étrange peuplé d'objets hétéroclites ; le vieux Smallweed qui ne peut se déplacer que lorsqu'on le porte mais qui mène ses affaires avec âpreté et pingrerie… Et bien d'autres encore qui occupent la scène un moment pour disparaître l'instant suivant mais qui font avancer l'action.
Enfin Esther vit chez Jarndyce en compagnie de Ada et Richard, deux autres pupilles recueillis par le philanthrope qui entretient aussi ce personnage énervant de Skimpole, prétendument artiste, « ne comprenant pas les affaires d'argent » puisqu'il estime n'être « qu'un enfant » ; bref un beau profiteur déguisé. Car Dickens sait rendre sympathiques ceux qu'il veut et ce sont rarement les personnages qui ont l'air le plus innocent et s'encombrent de beaux discours.
La multiplicité des personnages permet à l'auteur celle des styles – parodie du style juridique avec l'avoué Vholes, parodie de poésie niaise avec Skimpole par exemple – tout en restant fidèle au sien propre avec ses accumulations, son vocabulaire riche et précis de vrai professionnel. Cette multiplicité permet aussi d'établir la structure du roman elle-même qui tient dans les rapports que peut entretenir Esther avec tous ceux qui gravitent autour de son monde, car le personnage qui se présente elle-même d'une intelligence moyenne, évolue aussi bien socialement –roman d'apprentissage –que de façon identitaire – roman de la quête d'identité, et même physiquement. Dickens introduit aussi une histoire policière – on a affaire à trois morts suspectes dont un meurtre -, un mélodrame romantique – qu'on ne peut révéler aux lecteurs potentiels ; en fait du suspense à tous les niveaux.
A noter que les illustrations, que je trouve très belles montrent toujours Esther de dos dans un décor assez vaste où même la propriété de « Bleak House » -qui désigne la résidence de Jarndyce est mise en abyme à la fin du roman. Il faut aussi mentionner le fait que la maison tire son nom de la façon dont tourne le vent, influençant l'humeur de son propriétaire qui s'est même réservé une pièce qu'il appelle « The growlery », où il va méditer ses sombres pensées et passer seule sa mauvaise humeur quand le vent est à l'est, autre allégorie des mouvements du roman et de son procès qui n'en finit pas, où l'on ne va pas toujours au bout des chemins empruntés, car le destin varie comme le vent . Il en va ainsi des bruits de pas sur la terrasse de Chesney Wold qui résonnent de telle sorte qu'on croit qu'un fantôme hante encore le lieu. Cette petite touche de fantastique appartient bien à Dickens aussi.
Une fois entrés dans ce monde bien particulier, il est difficile d'en sortir mais, étrangement, vu la longueur, on ne regrette pas d'avoir fini sa lecture et on laisse reposer tous ces personnages.
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C'est un fait: Dickens, il ne faut pas lui demander de pondre une brochure touristique attractive pour attirer le chaland dans la capitale anglaise: rues coupe-gorge qui baignent dans le brouillard, manoir avec sa légende de triste fantôme, maisons de guingois et pauvres hères à tous les coins de rue. Par contre, on peut sans se tromper lui demander de tailler un joli costard en 2-3 phrases bien senties à ses contemporains. Ses personnages, plus ou moins miteux du dedans ou du dehors selon la pauvreté de leur bourse ou de leur coeur, gravitent tous tels des satellites autour de la planète Justice. Car c'est là le thème central: la satire du système judiciaire tourné en dérision. La Chancellerie est présentée comme une pieuvre tentaculaire ridicule, dont la tête est constituée de magistrats incapables contents d'eux-mêmes et dont les tentacules balaient le reste de la populace sur leur passage, ôtant aux pauvres plaideurs leur fortune, leur espoir…et leur vie. le fil rouge du roman est justement le procès Jardnyce et Jardnyce, démarré des décennies auparavant, étendant son ombre au-dessus d'une génération de jeunes gens qui n'en connaît plus ni les tenants ni les aboutissants. Sur le principe du « comme le monde est petit », Dickens en profite pour faire se côtoyer toute une galerie de personnages touchés de plus ou moins près par ce jugement qui tourne en rond, avec son lot de fiançailles, de vie misérable d'indigents, de contingences aristocratiques et de décès malheureux. le tout raconté par deux narrateurs qui brisent à bon escient le rythme de narration: l'omniscient qui dresse des tableaux généraux, et l'héroïne, petite bonne femme bien gentille et serviable dont on devine qu'un secret entoure la naissance. Si tu aimes les longs pavés où les événements se distillent tranquillement, le style sophistiqué du 19è siècle truffé de tournures qui font mouche, le romanesque des rebondissements et les bouquets finaux pleins de révélations, Dickens est décidément une valeur sûre.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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C'est un roman d'une complexité et d'un aboutissement impressionnants. Peut-être LE roman le plus abouti de Dickens; en tout cas, souvent nommé comme le préféré des Anglais.
Ce foisonnement de personnages, cette double, triple, quadruple intrigue sont là pour rappeler l'affaire judiciaire, point central de l'histoire. Ce roman est une allégorie de la justice que nous sert Dickens et j'aurais dû m'en méfier. J'ai voulu le lire en anglais (mais oui ! J'ai un assez bon niveau pour m'attaquer à ce pavé, voyons !) Eh bien, ma fierté en a pris un coup.
J'ai essayé de tout comprendre, de relire au besoin...je l'ai fini ! J'ai trouvé l'histoire incroyable : le génie de Dickens à son zénith ! Mais ce fut long et cette lecture laborieuse a complètement gâché mon image du roman.
Je me donne un défi : le relire quand j'aurai le niveau !! ahah ! Je l'aurai un jour, je l'aurai !!
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Je vais être très bref : en plus ou moins 45 ans de lecture assidue, je ne crois pas avoir lu plus de quinze ou vingt romans qui arrivent à la cheville de celui-ci. On a l'impression que Dickens a réussi (avec une facilité déconcertante, qui plus est) à faire entrer presque tous les genres romanesques existants (roman social, roman de moeurs, roman d'apprentissage, roman d'aventures, roman juridique, roman policier, roman à mystère, roman noir, roman industriel, roman d'amour, roman politique, roman satirique, roman fantastique...) ainsi que plusieurs histoires (qui, au final, n'en feront qu'une) dans un seul et même livre !

Je n'ai bien sûr pas lu tous les romans anglais du 19e siècle mais, dans mon palmarès personnel des romans victoriens, seuls La Foire aux Vanités (William Makepeace Thackeray) et Middlemarch (George Eliot) font, pour le moment, jeu égal avec Bleak House.
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C'est un roman dense d'une construction fine et croisée autour d'une famille aux prises avec un interminable procès. Héritage ou chimères, seuls les plus avisés savent régler leur vie sans attendre la décision à venir, d'autres s'y brûleront. le thème de la justice est cruel surtout lorsque la décision finale est rendue, impensable, absurde ...
Et puis au centre de cette famille, la jeune Esther, victime de l'injustice faite aux femmes et dont la bonté et le dévouement sont sans limites.
Un roman qui se mérite par le nombre de ses pages.
Un roman à lire....
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