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Critique de kuroineko


Plaisir de la relecture en ce début d'année avec David Copperfield de Charles Dickens. Monument de la littérature XIXème siècle britannique dans tous les sens du terme car il allie densité et qualité. Un bon pavé pour se tenir chaud au coeur et partir avec le narrateur à la découverte de sa vie. Et, partant, d'éléments autobiographiques propres à l'auteur qui s'en est inspiré pour dépeindre les vicissitudes de l'existence du jeune David. D'ailleurs leurs initiales respectives  (DC/CD) les rapprochent considérablement.

David Copperfield, donc, nous narre en détails sa vie depuis sa naissance jusqu'à un âge adulte conforté. Comme souvent chez Dickens, c'est l'occasion de rencontrer des personnages hauts en couleurs, dans le positif comme dans le négatif. le sévère et tyrannique Mr Murdstone fait frémir par son attitude et sa façon de traiter la mère de David et l'orphelin lui-même. Alors que le débonnaire et impécunieux Micawber prête souvent à sourire et se révèle fort attachant en dépit de sa malheureuse gestion de ses affaires financières.

Dickens n'hésite pas à s'épancher dans la sensibilité. On pleure beaucoup, on s'exalte tout autant. Pourtant, ce trait ne suffit pas à détourner l'attention du récit. Des débuts difficiles puis carrément sordides de David à son élévation morale et physique grâce à sa tante Betsy Trotwood - encore un personnage inoubliable! - on suit son cheminement avec toujours l'envie de poursuivre en sa compagnie. Retrouver les membres de la famille Pegotty "rudes mais rudement prêts à rendre service".

Les études, selon deux systèmes diamétralement opposés, l'amitié, et bien sûr l'amour sous diverses formes. Avec l'aveuglement qu'il peut susciter en ce qui concerne David.

Un personnage sort du lot par ses caractéristiques exceptionnelles : Uriah Heep. Imaginez l'araignée la plus machiavélique s'unissant à la limace la plus visqueuse et qu'elles donnent naissance à une descendance. Leur rejeton, aussi horrible soit-il, passerait encore pour un modèle de bonté et de beauté (pas que physique bien évidemment) à côté de "l'humble très humble" Uriah Heep. C'est le genre de type qu'on adore détester et dont chaque apparition, ou même évocation, provoque chez moi une grimace de dégoût. Sa mère est pas mal non plus. Mauvais sang ne saurait mentir...

Après mille et quelques pages fortes en événements divers et émotions de même, j'ai refermé ce livre avec la sensation de perdre de vue des amis chers. C'est souvent le cas avec les volumineux ouvrages dont la lecture fascine. Il y a tant à dire sur le style fleuri et non dénué d'humour de Dickens. Sur les thèmes abordés tels que la misère, l'éducation et le désir si fort chez David, rabaissé à simple manoeuvre dans l'entreprise décrétée par son beau-père pour le former, de s'élever intellectuellement. Les arcanes de la justice, de l'éducation et de certaines parts de la bonne société sont révélés au fil des pages. Restent néanmoins les éléments fondamentaux de la vie tels que l'amour, la famille, les relations sincères. Moraliste Dickens certes parfois mais avant tout, passionnant, foisonnant et vibrant de vie.
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