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Critique de Titine75


Cloisterham est une petite ville anglaise paisible dont l'activité tourne autour de la cathédrale. John Jasper est musicien, il fait chanter les choeur des moines. Son neveu, Edwin Drood, est promis depuis l'enfance à Rosa Bud, orpheline et pensionnaire dans une école de la ville. Les deux jeunes gens se posent beaucoup de questions sur leur avenir. S'aiment-ils assez pour passer leur vie ensemble ? Leurs doutes sont renforcés par l'arrivée de M. Neville et de sa soeur Helena, séduisants et fascinants personnages venus de l'étranger. Neville n'est pas insensible aux charmes de Rosa. Ce qui occasionne une violente dispute entre Neville et Edwin. Durant la nuit de Noël, Edwin Drood disparaît. Bien entendu Neville est tout de suite suspecté. Faute de preuves, ce dernier est relâché mais M. Jasper lui voue une haine terrible. Il jure de retrouver l'assassin de son neveu et de se venger.

« le mystère d'Edwin Drood » est le dernier roman de Charles Dickens et il est malheureusement inachevé. le romancier n'en a écrit que la moitié. Il ne laisse cependant pas de doute sur l'identité de l'assassin. Néanmoins de nombreuses questions restent en suspens à la fin : qu'est-il arrivé à Edwin Drood ? Que va devenir Rosa ? Qui est le mystérieux M. Datchery qui semble espionner M. Jasper ? le lecteur ne peut compter que sur son imagination pour y répondre.

J'ai retrouvé dans « le mystère d'Edwin Drood » tout ce qui me plaît chez Charles Dickens. Il crée une extraordinaire galerie de personnages. Ceux qui sont au centre de l'intrigue sont très vivants, très attachants, ou terrifiant pour le criminel supposé. Comme toujours les nuances ne sont pas de mise dans la caractérisation des héros. Les personnages secondaires sont très pittoresques et souvent victimes de la plume acide de Dickens : M. Sapsea est un âne à la stupidité suffisante, M. Durdles est un prodigieux abruti et M. Honeythunder est « un peu semblable à une pustule sur le visage de la société. »

Les descriptions de Dickens sont saisissantes et son écriture de toute beauté comme dans ce passage : « le lendemain matin, un soleil éclatant brille sur la vieille cité. Ornés d'un lierre vigoureux qui luit au soleil, entourés d'arbres somptueux qui se balancent dans l'air embaumé, ses monuments anciens et ses ruines sont d'une beauté incomparable. Les jeux d'une lumière radieuse, qui changent avec le mouvement des branches, les chants des oiseaux, les parfums qui s'exhalent des jardins, des bois et des champs -- ou plutôt de cet immense jardin qu'est toute l'Angleterre cultivée à cette époque de la récolte -- tout cela pénètre dans la cathédrale, triomphant de son odeur terreuse et prêchant la résurrection et la vie. Les froides tombes de pierre, vieilles de plusieurs siècles, se réchauffent, le soleil lance des points lumineux sur le marbre jusque dans les coins les plus austères de l'édifice, où ils palpitent comme des ailes. »

Ces quelques lignes montrent à quel point Charles Dickens était au summum de son style au moment de sa mort. Même inachevé « le mystère d'Edwin Drood » reste un excellent témoignage du génie de l'écrivain anglais. D'ailleurs, le fait que le roman ne soit pas terminé a attisé la curiosité de nombreux écrivains cherchant à élucider la disparition d'Edwin Drood, nous donnant ainsi l'occasion de retrouver le personnage de Charles Dickens.
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