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La Maison d'Âpre-Vent tome 1 sur 2
EAN : 9782352875314
500 pages
Archipoche (21/08/2013)
4.03/5   19 notes
Résumé :
Esther Summerson, modeste orpheline, a d'abord été recueillie par sa tante, puis par le notable John Jarndyce, propriétaire de Bleak House, qu'elle croit être son père. En réalité, elle est la fille d'un certain Nemo, ancien officier, et de Lady Dedlock, qui, croyant sa fille morte, est partie finir ses jours à l'abri des regards...
L'excellent Jarndyce, père de Richard et Ada, s'est occupé d'Esther comme de sa propre fille, après avoir songé à l'épouser... M... >Voir plus
Que lire après La Maison d'Âpre-Vent, tome 1 : La mystérieuse Lady DedlockVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Première découverte pour moi du monde littéraire de Charles Dickens, et plutôt une bonne voire très bonne découverte. Ce roman est long (1300 pages) mais sa lecture est plutôt facile une fois que l'on a bien compris qui était qui. c'est un peu difficile au début car la liste est longe mais au passé la moitié du livre, c'est beaucoup plus fluide. côté écriture, on n'est pas loin du style d'Alexandre Dumas ou d'Émile Zola, il y a quelques descriptions mais on est vraiment dans l'action. L'histoire nous permet de suivre la destinée d'Esther, enfant abandonné qui va découvrir ses origines et se construire une nouvelle vie grâce à son tuteur. La famille de ce dernier est au coeur d'un imbroglio juridique qui dure depuis de nombreuses années et fait travailler de nombreux avoués, juristes... Il y a également des traits d'humour et beaucoup d'ironie notamment autour de ce procès sans fin. Un pavé littéraire que je vous invite à découvrir et qui m'incite à poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Dickens!
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Charles Dickens est un des plus grands auteurs de l'Histoire et je souhaitais faire sa rencontre depuis bien longtemps. C'est enfin chose faite avec le premier tome cette énorme saga divisée en deux tomes et parue en août dernier aux Editions Archipoche.

Une rencontre plutôt ardue, je dois l'avouer. Sans vouloir exagérer, j'ai l'habitude de lire des classiques et j'en éprouve énormément de plaisir. Ce fut également le cas ici même si je dois être honnête, ce fut assez difficile. le style de ce cher Mr Dickens est tellement étoffé que cela rend parfois son style un peu lourd. Tout est complexe et très emmêlé. Il y a une multitude de personnages qui finissent tous plus ou moins liés, de près ou de loin. Il est d'abord compliqué de se rappeler qui est qui mais cela s'arrange petit à petit au fil du récit.

Je dirais que cette histoire est divisée en deux points de vue: le premier est un point de vue très personnel, avec l'utilisation de la première personne, et est narré par Esther, le personnage principal donc. Celle-ci nous raconte son enfance difficile ensuite éclairée par Mr Jarndyce qui l'enverra en pension puis la prendra avec lui comme dame de compagnie d'une autre de ses pupilles, Ada, avec qui Esther se sentira proche dès leur rencontre. Esther ne sait rien de sa famille, de ses parents. Elle est dans le noir complet et a un réel besoin qu'on l'aime, un réel besoin de reconnaissance. Elle sait se faire adorer de tous par des attentions charmantes et vraiment sincères.

Le deuxième point de vue est présenté par un narrateur externe qui utilise la troisième personne. Celui-ci nous raconte tout ce qui se passe autour, que ce soit cette fameuse affaire Jarndyce contre Jarndyce ou les dizaines de personnages que cela concerne qui apparaissent petit à petit sans qu'on ne sache vraiment pourquoi au début, c'est seulement en avançant qu'on découvre l'étendue de ce qui les relie tous.

Vous pourrez deviner assez facilement que j'ai beaucoup plus accroché à l'histoire d'Esther, je l'ai même vraiment beaucoup apprécié. J'ai passé un excellent moment car c'est intime et on ne peut que s'attacher à quelqu'un de si gentil, presque naïf par moment. On se réjouit de la voir heureuse après avoir été si mal traitée mais surtout en voyant à quel point elle recherche l'amour des autres. J'ai trouvé cette partie du récit absolument adorable, on est porté par sa gaieté et son entrain naturel.

Ensuite, il y a cette autre partie qui s'intercale et qui m'a semblé très longue et très compliquée, j'avais vraiment très envie de retrouver Esther au plus vite. Tous ces personnages, ce qui est déjà difficile à démêler à la base, sont entourés d'une foule de descriptions. Que ce soit sur ce qui les entoure de façon proche mais également beaucoup de monologues sur le système judiciaire anglais de l'époque qui, on l'aura compris, était vraiment des plus affreux. Des procès qui durent des années et des années, des héritages qui n'aboutissent pas, des affaires totalement inextricables dont on doute qu'elles finissent un jour. On y parle de Chancelier, de clercs, de notaires, un monde assez compliqué et un peu lassant à vrai dire. C'est très lourd et il faut s'accrocher pour ne pas s'y perdre.

Une moitié adorée et une autre un peu indigeste, au final. Néanmoins je ne regrette nullement d'avoir enfin découvert l'écriture de Dickens qui est, somme toute, fabuleuse. Alors bien sûr, ce n'est pas un roman léger qu'on lit comme ça vite fait. C'est une découverte à faire avec.. délicatesse et presque avec respect, ais-je envie de dire. J'ai eu du mal mais je suis ravie de m'être quelque peu accrochée car plus on avance et plus tout s'éclaircit, une fois que l'on se sent plus à l'aise dans l'environnement global on peut se laisser porter et rentrer pleinement dans l'histoire. Une lecture à conseiller aux vrais amateurs de classique à qui les longues descriptions ne font pas peur!
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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C'est du Dickens, alors nous avons le droit à beaucoup de descriptions, beaucoup de personnages qui se croisent. Mais le tout m'a beaucoup plus. j'adore l'atmosphère de ce livre. Bien qu'il soit parfois un peu dur de s'y retrouver avec tous les personnages, j'ai beaucoup apprécié ce livre.
Je vais lire le deuxième tome : le choix d'Esther
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’art d’écrire (des romans) est un art très futile s’il n’implique de voir le monde comme un potentiel de fiction. Hasards et coïncidences s’imbriquent dans la création d’un monde nouveau. C’est pour cela qu’il faut voir les grands romans comme de merveilleux contes de fées. Si les grands romans sont de grands contes de fées, Dickens, quant à lui, est un enchanteur. Assurément, pour un lecteur d’aujourd’hui, les romans de Dickens restent des œuvres marquées par leur époque. Ses créations cherchent à défendre et illustrer des valeurs, qui sont celles du cœur plus encore que celles de l’intelligence. Alors pourquoi refuserions-nous d’être touchés par la tendresse la générosité la délicatesse qui en émane ? N’oublions pas que Dickens écrivait en premier lieu pour ses contemporains, c’est à dire un public qui en avait le goût. Bleak House est l’un des trois derniers grands romans de Dickens. Huit de ses romans furent écrits et publiés au rythme de livraisons mensuelles qui s’étalaient sur dix neuf mois Bleak House paraîtra de mars 1852 à septembre 1853.



Tant est considérable le foisonnement des idées, le nombre des thèmes abordés et riche la qualité narrative de Dickens, qu’il serait malaisé de résumer l’histoire sans s’étendre sur plusieurs dizaines de pages. Disons qu’elle se compose de deux intrigues distinctes, l’une dans la plus pure tradition de l’auteur qui met en scène un homme généreux et excentrique, John Jarndyce, entouré de ses pupilles. Ils vont d’une ville à l’autre rencontrent sans cesse de nouveaux personnages excentriques et loufoques tels que les dames philanthropiques Jellyby et Pardriggle, le professeur de maintien Mr. Turveydrop ou encore le fantaisiste Harold Skimpole.
A côté de cette intrigue une seconde, sombre et serrée, policière et criminelle, dont on ressent la très nette influence de son ami Wilkie Collins. Mais avant tout Bleak House est un fantastique roman noir. Noir comme « la fumée (qui) tombe des tuyaux de cheminée, bruine molle et noire, traversée de petites pelotes de suie » sur un Londres froid et venteux de novembre. Brouillard partout où se dessinent confusément quelques becs de gaz. « L’âpreté de l’air, la densité du brouillard, la boue des rues atteignent leur point culminant aux alentours (…) de Lincoln’ Inn Hall où, au cœur même du brouillard siège (…) la Haute Cour de Chancellerie. Par ces bribes d’extraits de la fantastique description de Londres sous le brouillard qui ouvre le roman, le ton est donné à cette puissante satire de la coûteuse et ruineuse Haute Cour de Chancellerie, aussi brumeuse, noire et assassine que le brouillard qui l’environne. Au cœur même du roman, parmi la multitude de dossiers et d’affaires interminables, la Chancellerie s’occupe du cas de l'héritage Jarndyce contre Jarndyce. L'héritage finira par être complètement absorbé par les frais de succession. Mais au-delà de cette sombre histoire juridique qui conduira à la ruine et à la mort plus d’un individu. Le livre est plein de scènes cruelles et barbares. Neuf personnages de premier plan meurent de façons diverses : l’un sera assassiné, les autres succombent à la phtisie, à la douleur, au remords, à la folie ou à la paralysie; l'un d'eux, Krook, finira de façon « extraordinaire » et partira en fumée comme des particules de suie grasses qui inondent la ville.
Les thèmes abordés sont nombreux. Les pages les plus touchantes sont consacrées aux enfants. Les enfants livrés à eux-mêmes de la philanthrope Mrs Jellyby, les industrieux petits orphelins Neckett, les « sales petites mollassonnes en robe de tulle » qui prennent des leçons de danse, la famille de briquetier où nous découvrons un enfant mort etc… Mais parmi ces enfants plutôt morts que vifs, parmi ces enfants de la peine se dégage la figure de Jo. Crotté, enroué, loqueteux, sans père, ni mère, sans amis, sans foyer. Dans le brouillard « à la nuit, une traînante silhouette parcourt l’allée-tunnel jusqu’à l’extérieur de la grille de fer. Elle s’accroche à la grille des deux mains et regarde à travers les barreaux (…) puis avec un vieux balai qu’elle traîne avec elle, elle balai doucement la marche et nettoie l’allée voûtée». Ce "porte-parole" de l'enfance malheureuse aura une fin dramatique quand « la lumière est arrivée sur le sombre chemin des ténèbres. » « Mort, Votre Majesté. Mort, Messeigneurs et Messieurs. Mort, Révérends, justes et injustes, de toutes confessions. Mort, hommes et femmes qui portez dans vos cœurs, innée, la compassion céleste. Et il en meurt ainsi, de la même manière chaque jour. » conclue Dickens. Terrible constat.
Si l’un des traducteurs de ce roman tel Sylvère Monod considèrait comme un aveu d’impuissance d’avoir conservé le titre original lors de la première traduction en 1884 et lui préfèrait quant à lui celui de « La Maison d’âpre-vent », je reste quant à moi attaché à celui de « Bleak House » qui comme l’ensemble des choses inanimées dégagent une atmosphère qui finit par vous obséder : les vieilles maisons décrépites sont à jamais marquées par les souvenirs des anciens crimes; les ruelles sales et les impasses repoussantes sont fréquentées par des bandits ou sont le théâtre de morts violentes, et les portes et les fenêtres, les cheminées ou les statues finissent par prendre un aspect sinistre. « Il n’est pas certain que Bleak House sera le meilleur livre de Dickens, mais peut-être est-ce son meilleur roman. » écrivait Chesterton. Nabokov dans ses cours de littératures le considérait comme un ce-d’œuvre. Il est donc heureux qu’enfin celui-ci soit disponible que dans une collection de poche absente, hélas des illustrations originales.
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Sir Leicester accueille la goutte comme un mal inopportun mais néanmoins un mal d'origine patricienne. De temps immémorial, tous les Dedlock ont eu la goutte en ligne mâle et directe. Le fait est prouvé, monsieur, et personne ne le conteste. Les pères des autres hommes ont pu mourir de rhumatismes ou être atteints par basse contagion d'une maladie vulgaire, mais les Dedlock ont imposé, même à la mort, cette grande niveleuse, quelque chose d'exclusif. Ils meurent tous de leur propre goutte, qui s'est transmise à l'illustre lignée, comme la vaisselle d'argent, les tableaux et la manoir du Lincolnshire. Elle fait partie de leurs dignités et de leurs droits. Sir Leicester, bien qu'il ne l'ait jamais dit à personne, a néanmoins l'arrière-pensée, quand un des membres de sa famille expire, que l'ange de la mort s'exprime ainsi auprès des ombres de l'aristocratie : "Milords et gentlemen, j'ai l'honneur de vous présenter un autre Dedlock, arrivé, suivant certificat, par la goutte de famille."
Il en résulte que le baronnet abandonne ses nobles jambes à la maladie de ses ancêtres, à titre de redevance féodale pour son nom et sa fortune. Il trouve bien que c'est de la part de la goutte une liberté un peu grande que d'étendre un Dedlock sur le dos, de lui tordre les orteils et de lui larder les membres avec des pointes acérées, mais à cela il se dit : "Tous mes aïeux ont subi cette torture, elle appartient à la famille, il est convenu depuis des siècles que cette noble maladie nous conduira seule au caveau de nos ancêtres, je ne puis donc que ratifier cet ancien compromis."
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Sir Leicester Dedlock est seulement baronnet, mais de tous les baronnets le plus puissant et le plus noble. Sa famille est aussi vieille que les collines et infiniment plus respectable. Il pense en général, que le monde pourrait fonctionner sans les montagnes, mais serait fichu sans les Dedlock. Il admet que la nature est une heureuse idée (toutefois un peu vulgaire, quand elle n'est pas comprise dans la clôture d'un parc) mais dont la réalisation dépend essentiellement des grandes familles terriennes d'Angleterre.
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Chesney Wold est fermé, les tapis sont roulés et placés dans les coins de petites chambres inhabitées, le damas fait pénitence sous la toile brune, les sculptures et les dorures se mortifient dans l'ombre, et les ancêtres de la famille Dedlock s'évanouissent de nouveau dans les ténèbres. Autour du vieux manoir, les feuilles s'amoncellent ou s'envolent pour retomber en tournoyant avec une morne lenteur que le jardinier les balaye, qu'il les enlève des pelouses, les entasse dans sa brouette et les conduise au loin. Elles n'en couvrent pas moins d'une couche épaisse les allées et les pelouses. Le vent hurle, siffle dans les arbres et vient s'abattre en gémissant contre les murs. La pluie fouette les vitres, les fenêtres craquent, les cheminées grondent, les nuages couvrent les avenues d'un voile épais, masquent les points de vue, et passent comme un cortège funèbre au-dessus des pelouses ruisselantes. Partout dans le château s'élève une odeur fade et glacée, pareille à celle qu'on respire dans la chapelle, et qui fait naître cette pensée, que les vieux Dedlock se lèvent du tombeau pour venir se promener la nuit dans leur ancien manoir et laissent derrière eux cette vapeur sépulcrale.
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C'était un de ces vieilles maisons délicieusement insolites où l'on monte et descend des marches pour aller d'une pièce à l'autre, où on découvre encore des chambres quand on croit avoir tout vu, qui contiennent une foule abondante de couloirs et de passages, et dans lesquels on découvre d'autres endroits inattendus, et d'encore plus anciennes chambrettes avec des fenêtres à losanges et des plantes grimpantes qui poussent à travers.
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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