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Critique de jmb33320


“Et Mme Defarge suivait toujours sa route, s'approchant de plus en plus.”
Cette phrase, en apparence anodine, répétée de diverses manières, amène un suspense quasi hitchcockien à la fin de ce roman de Dickens, qui a décidément compris avant tout le monde quels sont les “trucs” qui maintiennent l'intérêt du lecteur.

Il faut dire que cette chère Thérèse Defarge est LA teigne numéro un de ce roman qui en comporte pourtant beaucoup. Avec sa camarade, sobrement surnommée La Vengeance, elle peut se vanter d‘avoir envoyé à l'échafaud un grand nombre d'aristocrates et apparentés pendant ces années de Terreur révolutionnaire. Et elle a de bonnes raisons pour ça...

Ce roman de Dickens n'a pas la puissance de ses chefs-d'oeuvre mais il reste tout à fait honorable et passionnant. J'imagine qu'on pourrait lui reprocher d'être parfois trop démonstratif, peu vraisemblable aussi. En réalité il semble que Dickens se soit senti frustré pendant sa rédaction car il a été gêné par les contraintes de la publication dans sa revue “All the Year Round” : lui qui aime tant multiplier les pages et les personnages, a ici été obligé de faire preuve de concision.

On retrouve pourtant toute une galerie d'originaux, tels Melle Pross, Jerry Gruncher et Jarvis Lorry mais sans l'humour qu'on peut trouver dans certains autres de ses romans. le fond du roman est pessimiste. Pour Dickens les massacres de la Terreur sont la conséquence directe des souffrances imposées au peuple par les puissants d'avant la Révolution. Et l'enchaînement des violences était inévitable. Mais il ne les cautionne pas pour autant. Les scènes entourant la guillotine sont des plus effrayantes et désespérées.

La fin, assez abrupte, est en partie énigmatique. Un personnage projette sur l'avenir ses espoirs mais du coup le doute reste : et si ce n'était qu'un voeu pieux ?
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