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Le magasin d'antiquités tome 0 sur 3

Alfred des Essarts (Traducteur)
EAN : 9782377354351
816 pages
Archipoche (12/03/2020)
3.97/5   44 notes
Résumé :
Un soir, un vieux Londonien s'entend prier par une jolie petite fille de lui indiquer le chemin d'une rue située loin, très loin... II y conduit l'enfant et fait ainsi la connaissance du grand-père de Nelly, propriétaire d'un magasin d'antiquités. Ce vieillard, qui a aussi un garnement de petit-fils, entretient d'étranges relations avec un nain odieux; celui-ci, perfidement, le dépossède de son magasin... Alors, une nuit, Nelly et son grand-père, la main dans la mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Charles Dickens est un merveilleux conteur, c'est presque un lieu commun de le dire. Et pourtant, redisons-le en choeur, de peur qu'on ne l'oublie un jour.

Il y a d'abord la plume, parfois tortueuse, parfois trop descriptive, mais qui est si douée pour mettre en exergue la personnalité et la psychologie de chaque personnage.

Ensuite, viennent les personnages, justement. Avec Dickens, les honneurs du lecteur et la gloire des projecteurs ne sont pas réservés aux seuls protagonistes principaux mais aussi à une foule de personnages secondaires, voire tertiaires, dont chacun est, à sa façon, un héros très fouillé sans lequel la narration deviendrait bancale ; un héros enchaîné à la destinée de tous les autres et prêt à les accompagner jusqu'au bout de leur périple.

La destinée, justement, parlons-en. C'est un trait caractéristique des romans de Dickens. Qu'ils viennent d'une haute ou d'une basse extraction, qu'ils soient sur le devant de la scène ou à l'arrière-plan, les personnages de Dickens sont toujours chevillés à leur destinée ; elle les guide dans tous leurs actes, dans chaque décision, à tel point que le lecteur se sent rapidement impliqué dans leur chemin respectif et très investi dans leur devenir particulier.

Alors, de quoi parle "Le magasin d'antiquités" ? Aucunement d'antiquités, ou si peu qu'il est inutile de s'y attarder. Ce roman fleuve qui mêle aventures de grands chemins et tableaux moraux présente essentiellement le parcours de deux jeunes amis, Nelly et Kit. Chacun de son côté, un peu à la manière d'Amy Dorrit et d'Oliver Twist, autres célèbres héros de l'auteur, va progresser au gré des expériences et des hasards, des bonheurs ou des malheurs, servant de prétexte à Dickens pour faire triompher une fois de plus l'honnêteté, la pureté, la justice, l'amour et la vertu face à la méchanceté, aux vices, à l'hypocrisie et au crime.

Dans l'univers manichéen de Dickens, il est très aisé de distinguer les loups des agneaux, et c'est peut-être là que, pour moi, le bât blesse toujours un peu, car si j'adore ses loups - les personnages de Mr Quilp et de Miss Brass sont juste fabuleux, je les adore -, ses agneaux ont tendance à me porter sur les nerfs. Aussi Nelly n'est-elle pour moi qu'une Sainte-Nitouche que je giflerais volontiers et son copain le maître d'école une figure peu reluisante qui m'inspire davantage la pitié que l'amitié. Fichtre, ferais-je moi aussi partie des méchants ?

Enfin, malgré quelques inévitables longueurs au fil de ces quelques 850 pages, ce roman reste un très émouvant moment de littérature classique, un grand drame paradoxalement rehaussé par la verve et l'humour plein de saveur de son inimitable créateur.


Challenge PAVES 2015 - 2016
Challenge MULTI-DÉFIS 2016
Challenge 19ème siècle 2016
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Voici l'histoire tragique d'une adolescente qui n'a pas encore fêté ses quatorze ans (Nelly Trent) et qui vit dans l'innocence et l'amour total qu'elle porte à son grand-père, un vieil homme propriétaire d'un magasin d'antiquités, dans la ville de Londres.

Voici l'histoire de son (vénal) frère, Frédéric Trent, qui n'a qu'un seul but : récupérer coûte que coûte (l'hypothétique) fortune de son grand-père. Un grand-père qui l'a rejeté, estime-t-il, au profit de sa jeune soeur … Quitte à sacrifier la petite Nell, afin que cette dernière épouse son rusé comparse, un certain Richard Swiveller. Et que les deux hommes puissent bénéficier de cet argent …

Voici l'histoire de Daniel Quilp, un homme de très petite taille (décrit comme un nain par l'auteur) particulièrement concupiscent, qui – non content de martyriser sa femme et sa belle-mère – désire plus que tout s'approprier le magasin du grand-père. Et surtout capter l'affection de la jeune Nelly – sur qui il a des vues fort peu honorables …

Un roman plein de rebondissements, doublé d'une intrigue on ne peut plus trouble. Un texte magnifiquement écrit. Chez Charles Dickens, on retrouve l'empathie d'un Victor Hugo, l'humanité d'un Balzac, le mystère d'un William Wilkie Collins, ou la noirceur d'un Eugène Sue ! Certaines de ses oeuvres sont bourrées d'humour et/ou de fantaisie. D'autres – au contraire – font ressortir la vilénie, la scélératesse ou la perfidie des protagonistes (c'est le cas pour celui-ci !)

Un coup de coeur pour cette lecture qui me donne très envie de découvrir les deux ou trois ouvrages de l'auteur qui me restent encore à savourer …
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"One would have to have a heart of stone to read the death of little Nell without dissolving into tears...of laughter" Oscar Wilde.

Une grâce pachydermique ! Un pathos pataud !

Ce (trop) gros roman, d'une lourdeur inusitée chez Dickens, conte les mésaventures de la petite Nell, jeune bourgeon chlorotique, qui fuit Londres et ses dangers, en compagnie d'un grand-père sous l'emprise du jeu. le style est évidemment munificent mais ce qui d'habitude fait la force de Dickens, ici enraye les plus généreuses idées. Sa fantaisie tourne à vide, victime d'exagérations lacrymales et bouffonnes... et, vraisemblablement, d'une composition hâtive.

L'héroïne, insupportable chromo sulpicien, n'en finit pas de geindre et son errance sur les routes anglaises paraît interminable. Quant au bon-papa flambeur, Anchise sénile et étrangement mutique, il est par trop ténébreux pour inspirer la moindre sympathie.

Roman lugubre, le Magasin d'antiquités ne brasille que faiblement comme si l'écrivain avait mis sa verve sous le boisseau. Bien sûr, çà et là crépitent quelques joyeux drilles dont Dickens a le secret, mais aucun ne retient vraiment l'attention. Pour ma part, je distinguerai le drôlatique Dick Swiveller, rimailleur dipsomane et cossard, l'inattendu Moustache, poney hautement récalcitrant et la curieuse "Marquise", une Natascha Kampusch victorienne, esclave impubère d'une tribade qui s'ignore...

Même les méchants se montrent décevants. Miss Sally Brass, vierge hommasse, et son frère, le papelard Sampson, semblent bien pâlichons face à l'incarnation du mal qu'est Daniel Quilp, gnome contrefait et sadique. Constamment grotesque, ce nabot simiesque, à force d'outrances, lasse notre indulgence !

Heureusement Dickens écrit d'or. Qu'il dessine au fusain les bidonvilles qui bordent la Tamise ou les villes minières des Midlands, qu'il croque à la sanguine le petit peuple de Londres ou les baladins en roulotte, son talent de chroniqueur rutile.

Un Dickens mineur.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Encore une fois, Charles Dickens a su jouer avec mes sentiments avec l'histoire de cette petite-fille et son grand-père obligés de fuir sur la route pour pouvoir rester ensemble. Ce livre m'a beaucoup touchée et même brisé le coeur par moments. On y retrouve ces personnages si caractéristiques de Dickens, ceux que j'appelle les innocents et les corrompus. Ce livres est avant tout une aventure humaine et d'amour filial. Une très belle lecture.
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La petite Nelly vit seule avec son grand-père à Londres dans une mystérieuse vieille maison de Londres, dont le rez-de chaussée est occupé par un magasin d'antiquités. Pourquoi cette étrange situation ? Qui sont-ils ? Pourquoi le vieillard s'absente-t-il toutes les nuits, laissant Nelly toute seule parmi ces objets sinistres et bizarres ? le mystère plane… Bientôt une partie du secret va se dévoiler, lançant l'enfant et son grand-père sur les routes d'Angleterre, dans une longue et douloureuse errance peuplée de personnages plus pittoresques les uns que les autres : des « méchants », bien sûr, qui s'imaginent que les fuyards sont recherchés par une riche famille et espèrent bien profiter de la situation, mais il y a aussi des amis qui aideront Nelly et le vieillard tout au long de leur périple…

Adapté de nombreuses fois pour le cinéma et la télévision, le Magasin d'antiquités fut publié par Charles Dickens pour la première fois dans son éphémère revue L'Horloge de Maître Humphrey entre 1840 et 1841, et traduit en français en 1876. le dénouement de ce feuilleton, qui sera publié ici dans quelques semaines, suscita de vives réactions parmi les lecteurs qui, par milliers, écrivirent à Dickens des lettres enflammées.
Nous n'en dirons pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue…

À suivre…

Traduction : Alfred Des Essarts (1811-1893).

Illustration : Fred Barnard (1846-1896), Little Nell and Her Grandfather.

Licence Creative Commons
> Écouter un extrait : Chapitre 01.
Lien : http://www.litteratureaudio...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Ma fille est votre femme, monsieur Quilp, dit la vieille dame avec un rire qu’elle s’efforça de rendre badin et satirique ; et elle ajouta, comme s’il avait besoin qu’on lui rappelât cette circonstance :
- Votre femme légitime.
- Certainement, certainement, dit le nain.
- Et elle a le droit, j’espère, d’agir comme il lui plaît, Quilp, dit mistress Jiniwin, tremblant, en partie de colère, en partie de la crainte secrète que lui inspirait son gendre diabolique.
- Vous espérez qu’elle en a le droit. Ne savez-vous pas qu’elle l’a ?
- Je sais qu’elle devrait l’avoir, si elle avait ma manière de voir.
- Ma chère, pourquoi n’avez-vous pas la manière de voir de votre mère ? dit le nain se retournant pour s’adresser à sa femme. Pourquoi, ma chère, n’imitez-vous pas en tout constamment votre mère ? Elle est l’ornement de son sexe ; votre père le disait chaque jour de sa vie, j’en suis sûr.
- Son père était un heureux caractère, et qui valait vingt mille fois mieux que certaines gens ; que dis-je ? vingt millions de milliards de fois.
- J’eusse aimé à le connaître, repartit le nain. Il se peut qu’il fût une heureuse créature déjà à cette époque ; mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il l’est maintenant. Doux repos pour un homme qui a, je crois, souffert longtemps.
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Quelques jeunes enfants au visage rieur jouaient à cache-cache parmi les tombes. Ils avaient avec eux un bébé qu'ils avaient posé tout endormi, dans une couette de feuilles, sur la sépulture d'un enfant. C'était une tombe récente, et la petite créature qui y reposait avait dû souvent s'asseoir là, patiemment résignée à son état maladif, pour les regarder jouer, de sorte que dans leur esprit elle avait à peine changé d'aspect.

Chapitre LIII.
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D’où vient que nous supportons mieux les douleurs morales d’une séparation que l’émotion physique d’un adieu ? D’où vient que nous ne nous sentons pas le courage de prononcer le mot, quand nous avons la force de vivre à distance de ceux que nous aimons ? À la veille de longs voyages ou d’une absence de plusieurs années, des amis tendrement unis se sépareront en échangeant le regard accoutumé, la poignée de main habituelle, en convenant d’une dernière entrevue pour le lendemain, tandis que chacun sait bien que ce n’est là qu’un subterfuge, un moyen factice de s’épargner mutuellement la peine de prononcer le mot d’adieu, et que l’entrevue n’aura pas lieu. La possibilité serait-elle donc plus pénible à supporter que la certitude ?
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Enfin le sommeil appesantit par degrés ses paupières ; un sommeil brisé, agité, où, dans ses rêves, il lui semblait qu’elle tombait du haut de quelque tour et dont elle s’éveillait en sursaut avec de grandes terreurs. Un sommeil plus profond succéda au premier, et alors, qu’est-ce ?… Quelqu’un dans la chambre !…
Oui, il y avait quelqu’un.
Nelly avait entr’ouvert la persienne pour apercevoir le jour aussitôt que l’aube naîtrait. Entre le pied du mur et la croisée encore obscure, rampait et se glissait une sorte de fantôme, cheminant sans bruit sur les mains et décrivant un cercle autour du lit. L’enfant n’avait la force ni de crier pour appeler à son secours, ni de faire un mouvement : elle restait immobile et attendait…
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D’ordinaire, les discussions conjugales ont lieu entre les parties intéressées sous la forme d’un dialogue auquel la dame prend part au moins pour la moitié. Chez M. et mistress Quilp cependant il y avait, sous ce rapport, exception à la règle générale. Les observations réciproques se réduisaient à un long monologue du mari ; peut-être la femme trouvait-elle à y introduire quelques courtes supplications, mais qui ne s’étendaient pas au delà d’une syllabe jetée à intervalles éloignés, d’une voix basse et soumise.
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Videos de Charles Dickens (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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