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Les grandes espérances tome 0 sur 3
EAN : 9781986973526
470 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (06/09/2018)
3.83/5   50 notes
Résumé :
Edition exceptionnelle en format broché.
Texte intégral.
Avec Atlantic Editions, plongez dans la lecture des plus grands chefs-d'oeuvre de la littérature anglaise.

Pip est un jeune Anglais qui habite un petit village du Kent, dans le Sud-Est de l'Angleterre. Orphelin, il vit chez sa sœur aînée acariâtre, mariée à Joe Gargery, le forgeron du village, un homme à la bonté sans faille. Le soir de Noël 1812, la vie de Pip bascule lorsqu'il re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Parfois, je plonge dans mon incommensurable PAL numérique et je choisis un titre, un peu au hasard, interpellée par un auteur, une ambiance, un souvenir…
C'est ainsi que j'ai enfin lu Les grandes Espérances de Charles Dickens.

Un roman d'apprentissage à la première personne : nous suivons Pip, le héros narrateur, de l'enfance à l'âge adulte, dans l'Angleterre triste, brumeuse et pluvieuse du XIXème siècle. Tout va passer par le prisme de son point de vue, focalisation qu'il ne faut jamais perdre de vue pour bien comprendre ce livre.
Un jeune orphelin, élevé « à la main » par sa soeur, une femme autoritaire, et son mari, un gentil forgeron, que tout destine à une semblable vie de labeur, a de grandes espérances et rêve plus que tout de devenir un vrai gentleman et de réussir dans la vie.
Des rencontres insolites vont émailler son parcours : des forçats évadés, une vieille folle recluse dans son manoir, une fillette hautaine et perverse, un jeune garçon timide, un homme de loi, un mystérieux bienfaiteur… Il quittera son village pour aller vivre à Londres d'une manière à la fois studieuse et dissipée, découvrant le monde et bénéficiant de la belle amitié d'un jeune homme déjà entrevu par le passé ; il délaissera les siens, focalisé sur un amour impossible et ses grandes espérances. La vie va lui réserver bien des surprises.

L'écriture mêle habilement tout un lot de péripéties et de destins imbriqués dans un grand foisonnement de styles et d'émotions.
Si l'humour et même le grotesque sont parfois au rendez-vous, certains passages véhiculent une terrible violence ; si l'émotion nous submerge tantôt, une impression de malaise la remplace car les desseins de certains personnages dénotent des motivations vengeresses et sournoises… L'insensibilité d'Estella fait froid dans le dos !
Dickens nous parle de ce qu'il connaît bien, de la vie difficile des classes populaires et des enfants abandonnés.

Ce roman peut aujourd'hui nous paraître un peu désuet par l'avalanche de bons sentiments et la naïveté de son personnage principal… Personnellement, j'y trouve quelques accents hugoliens et, surtout, j'aime la manière dont la personnalité de Pip et sa grande imagination déteignent sur sa narration ; ses impressions et ressentis ont des côtés poétiques et fantasmagoriques car ses émotions, ses rêves et ses visions donnent à l'ensemble une aura très personnelle et originale.
J'ai apprécié les descriptions de certains lieux comme la prison de Newgate, les ambiances sombres et inquiétantes de quelques scènes, l'aspect gothique de Miss Havisham, les liens complexes entre les différents protagonistes, le dénouement ouvert…

Oserais-je dire qu'il faut lire ou relire Dickens ? Oui !

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Les grandes espérances /Charles Dickens /740 pages
Les faits :
Nous sommes en 1812 dans le comté rural du Kent. le jeune orphelin Pip, diminutif de Philip, qui n'a jamais connu ni son père ni sa mère même en portrait puisque la photographie n'existait pas encore, mène une existence humble auprès d'une soeur acariâtre et de son mari, le bienveillant forgeron Joe Gargery.
« Joe et moi, nous étions compagnons de souffrances » avoue Pip.
Un soir, dans le cimetière où l'enfant est venu s'incliner devant la tombe de ses parents, se produit un événement qui changera plus tard le cours de son existence : il est surpris par un vieux forçat fraîchement échappé de prison et trainant sa chaine, qui le contraint violemment à aller chercher des outils dans la forge pour scier ses entraves et l'aider dans sa fuite.
Ainsi commence l'histoire que nous raconte Pip. Il n'est alors qu'un petit orphelin de sept ans, tyrannisé par sa soeur et habitué aux mauvais traitements. Partagé entre la terreur et la pitié, il va aider ce forçat en cavale sans rien dire à personne...
Un an après ces terribles événements, le timide et trop sensible Pip est expédié par sa soeur chez une riche dame de la ville voisine, qui a le caprice bizarre de voir «jouer un petit garçon». Miss Havisham, c'est son nom, n'a plus quitté sa robe de mariée depuis que son futur mari l'a abandonnée. Elle vit dans une inquiétante demeure fermée à la lumière du jour. C'est là que Pip fait une seconde et fatale rencontre, celle de la belle et froide Estella, une jeune demoiselle adoptée par Miss Havisham, qui la dresse à briser le coeur des hommes. Et il semble si facile de briser le coeur de Pip ! qui en tombe éperdument amoureux. En même temps, le regard méchant qu'Estella lui porte lui fait ressentir son infériorité sociale.
« Son air de complète supériorité en marchant à côté de moi, et mon air de soumission et de naïveté en marchant à côté d'elle formaient un contraste que je sentais parfaitement. Il m'eût encore fait souffrir davantage si je ne l'avais considéré comme venant absolument de moi, qui étais si éloigné d'elle par mes manières, et en même temps si rapproché d'elle par ma passion… Mais l'air d'inaccessibilité que lui donnaient sa beauté et ses manières me tourmentait au milieu de mon bonheur ; cependant j'avais l'assurance intime que notre protectrice Miss Havisham nous avait choisis l'un pour l'autre…Quel bonheur ce serait de vivre près d'elle, tout en sachant que je ne serais jamais heureux avec elle, mais toujours misérable…Elle se servait de moi pour tourmenter ses autres admirateurs…Elle était destinée à assouvir la vengeance de Miss Havisham sur les hommes, et elle ne me serait pas donnée avant qu'elle ne l'eût satisfaite pendant un certain temps. »
Mais un nouveau rebondissement va changer le cours de sa vie. Alors qu'il est devenu un apprenti forgeron mécontent de son sort, incapable d'apprécier à leur juste valeur l'affection de son maître et beau-frère, Joe Gargery, un homme bon et de raison, et celle de la charmante Biddy, à qui il doit de savoir lire et écrire, il apprend de la bouche d'un mystérieux homme de loi, un certain Jaggers venu tout exprès de Londres, qu'une personne, souhaitant garder l'anonymat, lui offre les moyens de se métamorphoser en homme du monde. Si Pip accepte de quitter son village pour la capitale et d'y recevoir une véritable éducation, il a désormais devant lui... de grandes espérances, une vraie fortune que lui laisse un bienfaiteur anonyme. Avec la promesse d'être ainsi enrichi, Pip part pour la capitale, laissant derrière lui sa pauvreté, sa famille, son enfance.
À Londres, Pip étudie auprès de Matthew Pockett, tuteur excentrique mais efficace, fait des rencontres, acquiert les attitudes de son nouveau rang social et expérimente la vie mondaine, la plupart du temps en servant d'escorte à Estella. Il est convaincu que son bienfaiteur anonyme est la vieille Miss Havisham qui le met sans cesse en contact avec la belle Estella, l'incitant ainsi à l'aimer. Or Estella, entourée de nombreux prétendants, essaie de lui faire comprendre qu'elle a été éduquée dans le seul but de nuire aux hommes.
Dépité, Pip subit une autre déception, immense cette fois, lorsqu'il découvre enfin et avec horreur la véritable identité de son mécène. Et il comprend enfin que Miss Havisham s'est jouée de lui, animée par le besoin de faire souffrir les hommes et ainsi se venger de son propre fiancé qui l'a abandonnée le jour même de leur mariage.
En s'échappant de prison, où il est retourné après sa fugue, afin de rencontrer son protégé, le forçat Abel Magwitch met sa vie en péril et Pip doit faire face à la réalité : son protecteur n'est qu'un vulgaire criminel. Et Miss Havisham l'a trompé ; Estella ne l'aimera jamais ; il a cru aux valeurs d'une société superficielle et hypocrite ; il a trahi sa famille, ses racines. Il décide alors d'emmener loin d'Angleterre cet évadé encombrant. Mais, lors de leur périple, il apprend de lui les relations complexes qui lient tous les protagonistes de son histoire : l'identité de la mère d'Estella, les circonstances de sa naissance, le nom du fiancé qui a trahi Miss Havisham. Il ressent aussi la compassion qui est due à un homme traqué, blessé et condamné à la potence. Après de nombreuses et souvent violentes péripéties, il comprend enfin que la bonté du coeur est le bien le plus précieux et ne dépend nullement du statut social.
L'analyse :
Pip est un jeune garçon rêveur et sensible. Élevé par une soeur revêche et un beau-frère d'une nature excellente mais tenu sous la coupe de cette maîtresse femme, il aime à traîner au cimetière où sont enterrés ses parents. Les pierres tombales, bien évidemment, ajoutent à l'atmosphère lugubre de l'Angleterre dépeinte par Dickens, toile de fond au récit de l'ascension sociale de Pip. Enfant, avant même qu'un héritage inattendu éveille en lui "de grandes espérances", il voit le monde à travers le filtre étrange de son imagination qui frise parfois le surnaturel et le prédispose à la rencontre avec deux êtres qui vont transformer sa vie : un forçat évadé, figure qui reparaîtra de manière récurrente, et Miss Havisham, vieille folle implacable qui n'a de cesse, pour venger sa jeunesse bafouée, d'exhorter Estella à briser le coeur de toute la gent masculine. C'est chez elle, dans une demeure au temps assassiné, qu'il fera l'apprentissage des bassesses de la nature humaine.

Dickens signe là un de ses derniers romans de sa plume si caractéristique : reconnaissances, filiations inattendues, considérations morales, thème de l'orphelin, paternités de substitution et autres motifs bien prévisibles qui ne lassent pourtant jamais, tant la fraîcheur et l'humour de la langue renouvellent sans cesse le ressort de ce récit aux mille rebondissements.
Roman de la maturité d'un Dickens déjà célèbre, "Les grandes espérances" puise largement dans la propre histoire de l'auteur. Il raconte l'ascension d'un jeune homme, pauvre et passablement maltraité par une soeur aînée. Dans la forge de Joe le forgeron, Pip se morfond et rêve d'une vie meilleure. Ce jusqu'au jour où il apprend qu'il est porteur de "grandes espérances", sous la forme d'un protecteur anonyme. Lorsque notre jeune homme va apprendre d'où vient sa bonne fortune, il va perdre brusquement ses illusions et devenir ce qu'il aurait dû être depuis longtemps : un homme, pourvu de toutes les qualités devant lui permettre de conquérir par ses propres moyens la fierté d'exister.
Roman initiatique, "Les grandes espérances" contient une belle galerie de personnages grotesques hauts en couleurs. le délicieux humour si caractéristique de Charles Dickens, cette façon de dire les pires incongruités avec le plus grand sérieux (qu'on appelle à tort "humour anglais"), est présent à toutes les pages.
En un long et convulsif processus de changement, les thèmes conflictuels, classiques chez Dickens, de la richesse et de la pauvreté, de l'amour et du rejet, du snobisme et de l'amertume, finissent par céder peu ou prou le pas au pouvoir de la bonté et à sa victoire sur les forces de l'obscurantisme et du mal. Malgré quelques longueurs et situations un peu alambiquées, ce grand roman de 740 pages est un agréable moment de lecture, et une belle leçon de vie...


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Pip un enfant orphelin est le narrateur de sa propre histoire. Alors qu'il se rend au cimetière pour se recueillir sur la tombe de ses parents, il rencontre un forçat évadé qui lui demande de le libérer des ses fer et de manger et Pip y pourvoit.

L'enfant est pris en charge par une de ses soeurs, acariâtre et son beau frère un homme, franc, juste et bon. Lorsque Pip rentre chez lui, sa soeur s'informe sur sa disparition mais il tient le secret pour protéger l'évadé.

Pip est pris comme garçon de compagnie par l'antique miss Havisham qui vit recluse, ruminant éternellement son souhait de mariage avorté.

Pip rencontre la fille adoptive de miss Havisham, Estella. Miss Havisham invite Pip à l'aimer et le lui rappelle continuellement alors que Pip est rejeté par la belle jeune fille à cause de sa condition sociale. Miss Havisham se venge des hommes par l'intermédiaire d'Estella.

Jaggers un homme de loi annonce à Pip qu'il est bénéficiaire de « Grandes espérances ». Par la fortune que lui laisse un bienfaiteur anonyme. Avec la promesse d'être enrichi, formé, élevé dans l'échelle sociale, Pip part à Londres. C'est Matthew Pockett, son tuteur, qui y pourvoit.

A Londres, Pip sort avec Estella, qui essaye de lui faire comprendre qu'elle a été éduquée dans le seul but de nuire aux hommes. Pip qui pensait que Miss Havisham était son mécène apprend que c'est une autre personne.

A vous amis lecteurs de découvrir le dénouement.

J'arrive au bout du livre de 707 pages, paru aux éditions folio classique, édité en 1999 avec une résolue détermination. J'ai gouté à l'étiquette Dickens faite de thèmes conflictuels tels : Richesse et pauvreté, amour et rejet, snobisme et amertume. Dans la plupart des romans de Dickens, à petits pas, la bonté, fini par triompher des forces du mal.

Je me plais à souligner que David Lean, scénariste, réalisateur, producteur à adapté « Les grandes espérances au cinéma, mais aussi « Olivers Twist, Lawrence d'Arabie, le pont de la rivière Kwaï, Dr. Jivago, … »

J'aime, lorsque je travaille à une critique, m'interroger par liens et extensions, apprendre autre chose. A cette occasion, j'ai fait la connaissance de ce « grand Monsieur » qu'est David Lean.

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Philip Pirrip dit Pip est un pauvre orphelin du Kent et il est élevé «à la main» par son acariâtre soeur mariée au gentil forgeron du village, Joe Gargery, dans l'Angleterre du XIXe siècle. À l'âge de sept ans, durant une soirée alors qu'il se rend sur la tombe de ses parents, il rencontre par hasard dans les marais un forçat qui lui demande d'aller lui chercher une lime pour qu'il puisse se libérer de ses chaînes et de la nourriture. le jeune Pip obéit et il s'ensuit pour lui une série de hasards qui l'amèneront à Londres où il pourra apprendre à devenir un gentleman et il quittera par le fait même, le pauvre monde dans lequel il a grandi pour côtoyer des personnes d'un milieu supérieur grâce à un mystérieux bienfaiteur. Il vit alors une meilleure existence en apprenant, en connaissant l'amitié et en développant un goût pour l'argent et le beau. Pip est depuis très longtemps amoureux d'Estella, une jeune fille qui a été adoptée lorsqu'elle avait 3 ans par Mlle Havisham, une dame excentrique vivant dans un manoir dans un présent intemporel où les aiguilles des horloges sont figées et où trônent une robe de mariée en décrépitude et un gâteau où les vers blancs ont élu domicile. Cette dernière a été abandonnée par son fiancé le jour de ses noces et depuis, elle n'a plus quitté sa robe de mariée. Pip finit par déclarer sa flamme à l'élue de son coeur, mais celle-ci est vite éteinte par le coeur froid d'Estella qui a été élevée dans un mépris de l'amour et des hommes. Puis, Estella épouse au grand malheur de Pip un homme mauvais. Ainsi, Pip perd ses grandes espérances et il cherche ensuite à renouer avec ceux de son enfance qui l'ont toujours aidé grâce à leur bonté.

Mes impressions

J'ai eu de la difficulté à résumer cette histoire tant il y a des personnages, tant il y a des rebondissements, tant il y a des drames, tant il y a des oppositions de système de valeurs. Cependant, je dois avouer que je ne me suis pas ennuyée une minute en lisant Les Grandes espérances et en suivant les aventures de Pip. Je me suis attachée à lui et j'ai vibré lorsqu'il se retrouvait dans des situations difficiles. J'ai éprouvé de la peine lorsqu'il a été repoussé par la trop belle Estella qui possède un coeur froid. Pip s'avère un merveilleux personnage pour lequel il est impossible de ne pas ressentir de la compassion. Il apparaît bien souvent imparfait, mais la lectrice ou le lecteur lui pardonne ses faiblesses comme la vanité ou l'orgueil. Mais plus que tout, cette histoire est une histoire de coeur. Ainsi, alors qu'il débute son apprentissage, son ami Herbet Pocket lui mentionne ceci :

«[…]; mon père avait pour principe qu'un homme qui n'est pas vraiment gentleman par le coeur n'a jamais été, depuis que le monde existe, un vrai gentleman par les manières. Il disait aussi qu'aucun vernis ne peut cacher le grain du bois, et que plus on met de vernis dessus, plus le grain devient apparent.» (p. 160)

Toute son évolution sera en lien avec cette information. Alors, il mettra tout son coeur à tenter d'accéder à un statut social grâce à l'espoir d'un avenir meilleur et à l'argent, thèmes qui détiennent une place capitale dans le récit. Cependant, toutes ses aventures et mésaventures vont lui permettre de réaliser que la gloire et la richesse ne sont pas vraiment importantes alors que la bonté du coeur, oui. Quelle belle leçon de vie pour notre petit Pip, orphelin battu par sa méchante soeur!

Mais encore, j'ai trouvé très fascinant le personnage fantomatique de Mlle Havisham, car elle est excentrique et elle a aimé passionnément un homme, jusqu'à la folie, jusqu'à vivre dans un temps fixe. D'ailleurs, elle mentionne ceci :

«Je vais vous dire, fit-elle, dans le même murmure passionné et précipité, ce que c'est que l'amour vrai : c'est le dévouement aveugle, l'abnégation entière, la soumission absolue, la confiance et la foi contre vous-même et contre le monde entier, l'abandon de votre âme et de votre coeur tout entier à la personne aimée.C'est ce que j'ai fait. » (p. 213)

Pour moi, cette vieille excentrique représente bien l'humour anglais ou l'ironie anglaise. Elle fait partie de ces personnages de l'absolu qui revêtent une puissance frisant la folie, la destruction. Elle cherche à se venger par le biais d'Estella et c'est son obsession. Elle ne vit que pour cette vengeance.

Donc, je ne peux que vous conseiller de plonger dans ce merveilleux roman d'apprentissage. Pour moi, cette histoire fait partie des belles leçons de vie et Pip s'avère inoubliable.

Alors, lisez-le…Les classiques sont souvent si merveilleux…surtout en été!

https://madamelit.ca/2023/08/28/madame-lit-les-grandes-esperances-de-charles-dickens/
Lien : https://madamelit.ca/2023/08..
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Je viens d'avoir l'occasion de lire enfin ce classique où plutot de l'écouter sur Radio France en 15 épisodes . Sans cela je crois que je ne l'aurais jamais lu.
Je ne suis pas fan de l'univers grisailleux et triste de Dickens. Ici pourtant j'y ai pris plaisir car l'adaptation est réussie et les diverses voix très agréables à entendre.
Roman d'initiation par excellence, nous suivons le parcours du jeune Pip dont l'entourage est tout de meme assez restreint y compris lorsqu'il se retrouve à Londres. Un concours de circonstances va dessiner le destin de Pip qui n'agit pas vraiment et obéit plutot qu'il ne décide.
Une fin moins tragique que celle à laquelle je m'attendais. C'est déjà ça!

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut pour moi une mémorable journée, car elle opéra en moi de grands changements. Mais il en est de même pour n'importe quelle vie. Imaginez qu'on en fasse disparaître une seule journée choisie avec soin, et voyez comme le déroulement en eût été différent. Arrêtez vous un instant, lecteur de cette page, et songez à la longue chaîne de fer ou d'or, d'épines ou de fleurs, qui ne vous aurait jamais enserré si le premier maillon ne s'en était trouvé forgé au cours de quelque mémorable journée.

That was a memorable day to me, for it made great changes in me. But it is the same with any life. Imagine one selected day struck out of it, and think how different its course would have been. Pause you who read this, and think for a moment of the long chain of iron or gold of thorns or flowers, that never would have bound you, but for the formation of the first link on one memorable day.
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Pip, cher vieux camarade, la vie est composée d’une suite de séparations de personnes qui ont été liées, s’il m’est permis de le dire : l’un est forgeron, un autre orfèvre, celui-ci bijoutier, celui-là chaudronnier. La séparation entre ces personnes doit venir un jour ou l’autre, et il faut bien l’accepter quand elle vient.

Pip, dear old chap, life is made of ever so many partings welded together, as I may say, and one man's a blacksmith, and one's a whitesmith, and one's a goldsmith, and one's a coppersmith. Diwisions among such must come, and must be met as they come.
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Je me trouvai ainsi dans une assez vague pièce, tout éclairée de bougies de cire. Pas la moindre lumière du jour n’y pénétrait. D’après une table bien en vue, ornée de lingerie et d’un miroir à cadre doré, je compris tout de suite que c’était là le cabinet de toilette d’une belle dame.
Peut-être n’aurais-je pas fait cette découverte si une belle dame n’avait été assise dans un fauteuil, le coude posé sur cette table et la tête appuyée sur sa main. Cette dame était bien la plus étrange que j’eusse jamais vue.
Elle était richement vêtue de satin, de dentelles et de soieries, et tout en blanc. Un long voile blanc lui tombait sur les cheveux, blancs aussi et ornés d’une couronne de mariée. Des bijoux scintillaient à son cou et à ses mains ; d’autres étaient posés sur la table. Des robes, moins somptueuses que celle qu’elle portait, et des malles à demi garnies gisaient pêle-mêle dans la pièce. La dame n’avait pas fini de s’habiller, puisqu’elle n’avait qu’un pied chaussé de son soulier, que son voile n’était pas fixé en place, que sa montre et sa chaîne, un jabot de dentelle, un mouchoir, des gants et des fleurs et un livre de prières s’entassaient en désordre autour du miroir.
Dès les premiers instants je vis aussi que tous les objets exposés aux regards avaient dû être blancs, ou encore qu’ils l’avaient été jadis et avaient perdu leur éclat : le blanc était jauni. Je remarquai que la mariée, dans sa toilette de noces, s’était fanée comme la robe et comme les fleurs ; seuls ses yeux creux gardaient quelque éclat. La robe avait été portée par une femme jeune, aux formes arrondies ; mais la silhouette s’était desséchée et la robe, trop vague pendait.
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Dieu sait que nous n'avons jamais à rougir de nos larmes, car elles sont comme une pluie sur la poussière aveuglante de la terre qui recouvre nos cœurs endurcis.

Heaven knows we need never be ashamed of our tears, for they are rain upon the blinding dust of earth, overlying our hard hearts.
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L’inconnu commença à s’asseoir, par tirer à lui la chandelle ; puis il ouvrit son portefeuille pour consulter quelques notes et déclara :
- Je m’appelle Jaggers ; je suis avocat à Londres. Je suis assez connu. Je dois traiter avec vous une affaire peu courante et, tout de suite, je précise que je n’y suis pour rien. Si l’on m’avait demandé conseil, je ne serais pas ici ce soir. Je n’agis qu’en qualité d’homme de confiance, au nom d’autrui. Je suis porteur d’une offre destinée à vous décharger de ce jeune homme, votre apprenti. Vous ne feriez pas d’objection à résilier son contrat, sur sa demande et pour son bien ? Vous ne réclameriez aucun dédommagement ?
- Que je réclame quelque chose pour laisser Pip suivre sa voie ? A Dieu ne plaise !
Mr. Jaggers regarda Joe, comme si pareil désintéressement lui semblait le fait d’un fou.
- Très bien, dit Mr. Jaggers. N’oubliez pas l’engagement que vous venez de prendre, et ne cherchez pas à vous en délier. Ce jeune homme, donc, je suis chargé de vous l’annoncer, est appelé à de Grandes Espérances.
Nous nous regardâmes, Joe et moi, bouche bée.
- Oui. Il sera un jour en possession d’une belle fortune. En outre, selon le désir de celui qui détient actuellement cette fortune, il faut l’arracher immédiatement au milieu dans lequel il vit, afin de l’élever en gentleman…, en jeune homme qui a de « grandes espérances ».
Mon rêve se réalisait : les faits concrets dépassaient encore ma folle imagination ; miss Havisham se préparait à faire ma fortune, et largement.
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"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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