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Critique de NMTB


Déçu. Je m'attendais à lire un roman sur la Révolution Française et ce n'est pas le cas, elle ne sert que de décor. L'histoire n'est pas réaliste, elle est bourrée de clichés, de traits grossis. L'Ancien Régime est vraiment ancien, barbare, avec des aristocrates ignobles, une plèbe opprimée qui ne l'est pas beaucoup moins, de vieilles légendes de droit de cuissage, une révolution qui n'est qu'une grande jacquerie de gueux assoiffés de sang, rien sur les changements politiques, sur le déroulement des évènements, que des symboles de violence : Bastille, guillotine, carmagnole, tricoteuses, etc. C'est folklorique, pittoresque, superficiel, tout sauf instructif. Une caricature.
Les personnages aussi sont caricaturaux, ou plutôt symboliques. Dickens va jusqu'à supprimer leur nom, les aristocrates sont les « Monseigneur » et les sans-culottes les « Jacques », sans distinctions. Lucie Manette est l'ange de pureté sans tâche, madame Defarge l'inquiétante Parque de la révolution, une de ses amies se nomme simplement la Vengeance, etc. Il n'y a que deux personnages qui à mon avis sont un peu plus ambigus. D'abord le docteur Manette, qui a été embastillé pendant dix-huit ans, sans qu'on sache pour quelle raison (d'ailleurs, ça n'effleure l'esprit d'aucun personnage de se le demander), on ne l'apprend qu'à la fin. Il est devenu fou pendant son enfermement, a guéri par la suite, et fait quelques rechutes. le chapitre intitulé « La Consultation » est vraiment intéressant à lire de ce point de vue, si l'on considère l'époque où il a été écrit.
L'autre personnage, un peu plus fouillé que les autres est Sydney Carton. Il est directement en lien avec une réflexion qu'on trouve tout au long du roman sur le destin, la révolte et la résignation : Peut-on changer le cours des choses ? A priori Carton est lui aussi un symbole, celui de la résignation passive. Ce n'est pas le seul personnage dont l'un des traits de personnalité est l'indifférence, Madame Defarge en a aussi l'aspect, mais elle est plus réellement indifférente et en même temps beaucoup plus énergique, elle est l'indifférence même face aux autres. Carton, dans un sursaut de foi et d'amour, finira quand même par intervenir et déjouer le sort.
Comme je ne veux rien dévoiler je ne préciserai rien, mais il y a énormément d'illogismes dans l'intrigue, des tas de coïncidences incroyables, n'importe quoi quand on y songe, mais c'est souvent le lot des romans publiés en feuilleton. le choix des moments racontés tout au long de ces vingt années, de 1775 à 1794, est curieux, certains évènements sont évoqués trop rapidement, alors que des pans entiers de l'intrigue sont superflus. Bien qu'il contienne de jolis passages d'écriture, avec de belles métaphores, je trouve ce roman trop facile et trop alambiqué.
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