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sur 28964 notes
"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé". Damned! Ce n'était donc pas un bon livre, Harry, que ce livre dans lequel vous vous êtes démené. Je suis ravie de l'avoir achevé et que s'ouvrent d'autres perspectives de lectures. Car j'avoue avoir décroché plus souvent qu'une connexion wi-fi un soir d'orage.

Il faut dire que vous et moi avons débuté sur un malentendu. Vous ne cessez d'expliquer ce qu'est un bon livre et un grand écrivain. Un bon livre, un chef d'oeuvre même, est un livre qui se vend comme un hamburger chez MacDo. A ce compte, le Big Mac est un monument culinaire. Mouais… Par ailleurs, un écrivain de talent écrit un chef d'oeuvre dès son premier bouquin, remarqué par plusieurs éditeurs qui s'en arrachent les droits à grands coups de centaines de milliers de dollars. Mouais toujours. Les Carver, Dybeck, McCarthy et consorts apprécieront.
Et les extraits de votre propre chef d'oeuvre, Les origines du mal, m'ont laissée, comment dire… dubitative: « Ma tendre chérie, vous ne devez jamais mourir. Vous êtes un ange. Les anges ne meurent jamais. Voyez comme je ne suis jamais loin de vous. Séchez vos larmes, je vous en supplie ». Le reste est à l'avenant.
J'imagine Philip Roth ou Pynchon ou Powers (qui me semblent être des références littéraires aux States) devant ces quelques lignes.
Comme ils apprécieront le destin de votre poulain, Marcus. Prenons un éditeur aux canines dignes de faire pâlir Dracula; un auteur d'un unique best-seller en proie au syndrome de la page blanche; un contrat pour 5 ouvrages non respecté. Il est dans la logique américaine que de déchirer ledit contrat pour offrir au pauvre génie en déroute un nouveau contrat de 1 million de dollars dès son dégrippage neuronal.
Passons, passons, cher Harry.
Je vous abandonne pour m'adresser à nos Académiciens français qui ont primé ce livre.

Un homme de 34 ans tombe amoureux d'une adolescente de 15 ans. Faire de cette relation (habituellement sulfureuse) une bluette digne d'une liaison entre Oui-Oui et Bécassine, il fallait oser. Est-ce cette innovation qui vous a bluffés? Nola chérie. Harry chéri. Nola chérie. Harry chéri. Je t'aime Nola chérie. Je vous aime Harry chéri. Et? L'amoureux passe la main dans les cheveux de son amoureuse. On ne frémit pas, on ne tressaille pas. On est désincarné. de purs esprits, ces deux-là. Messieurs les Académiciens, certes, l'Amérique est puritaine mais l'Amérique se reproduit (ou pas). Elle se passionne, perd ses repères, se perd. Elle est charnelle sauf chez Joël Dicker et chez vous a priori. Souvenez-vous lorsque vous étiez dans la force de l'âge. Moi, j'ai regardé évoluer des ectoplasmes. Et je n'ai pas cru davantage aux autres personnages: clichés, attendus, téléphonés, caricaturaux, prévisibles.
J'en veux pour exemple Gahalowood. Pourquoi coller au cliché du bougon-râleur-pas-aimable-au-début-qui-révèle-un-coeur-d'or-à-l'usage?

Reste le thriller. Convenu aussi.

Messieurs les Académiciens, en 1968, vous aviez distingué Belle du Seigneur. Est-ce cette réflexion sur l'amour qui vous a conduits à récompenser, en 2012, l'affaire Harry Quebert?
« Vous essayez de me parler d'amour, Marcus, mais l'amour, c'est compliqué. L'amour, c'est très compliqué. C'est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L'amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l'amour, c'est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C'est pour ça que souvent, on pleure après »
Là, je soupire très fort. Et je passerai sous silence l'indigence stylistique parce que, à cette heure, "la lune brillante illumine tout au-dehors".
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Un gros pavé, une première de couverture hoppertuniste et deux récompenses littéraires font-ils d'un livre un best-seller ?
Là, il faut croire que oui.
Un best-seller est-il forcément un excellent bouquin ?
Euh... non, pas là non.
La vérité sur l'affaire Harry Quebert n'est pas toutefois un nanar absolu. En revanche, le concept de "chef-d'oeuvre magistral" employé à son endroit m'arrache quelques gloussements furtifs.

Point positif : la construction du récit, intéressante, complexe et néanmoins facile à suivre. de retours en arrière en témoignages divergents, ce roublard de Dicker embrouille son lecteur, le rattrape par les bretelles, feint de délivrer des réponses avant l'heure et nous trimbale dans les détours habiles d'une histoire ficelée comme une cagole dans sa toilette estivale en dentelle de macramé, la sensualité en moins car force est d'observer qu'on s'approche plus ici du scenario commercialement efficace que d'un récit authentique et puissant.

Point négatif numéro 1, aarrgg : le style. Joël Dicker n'écrit sans doute pas avec les pieds mais ça y ressemble, et quand je lis «elle préparait à manger» ou «elle disposa un coussin sur sa chaise pour qu'il soit confortable» (l'écrivain, pas le coussin) c'est plus fort que moi, je coince. Une écriture indigente engendrant manifestement des dialogues sans substance, voilà du coup un roman lesté d'une narration aussi envoutante et suggestive qu'une fille qu'aurait pas de shampooing, nan mais aallô quoi.

Point négatif numéro 2, aarrgg (bis) : les clichés. Ami philosophe réjouis toi, en ce livre prolifèrent de bouleversantes pistes de méditation sur la vie, l'amour, le métier d'écrivain tout ça… à vous propulser Marc Levy au panthéon des métaphysiciens d'envergure planétaire. Au hasard : «L'amour c'est très compliqué», «l'amour ça peut faire très mal» ou «L'important, ce n'est pas la chute […] l'important c'est de savoir se relever» (Joël Dicker, Coelho helvète).

Dans ma grande mansuétude (et un peu par flemme aussi) je passerai rapidement sur la relation invraisemblable et niaiseuse entre Harry et Nola-chérie (précisons quand même que l'insipidité des dialogues atteint là son apogée) ainsi que sur les rebondissements multiples et furieusement capilotractés qu'inflige la fin de l'histoire au lecteur en mal de révélations.

Bref, quantité au détriment de qualité… voilà sans doute le postulat fondamental de ce prétendu chef-d'oeuvre.

Mais sous le gros pavé, la plage, et comme jamais deux sans trois, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert pourra bientôt prétendre à un nouveau prix, celui de Le-bouquin-spécial-transat-été-2013 (si tant est que ce dernier se pointe), de loin la récompense la plus pertinente à l'égard d'une aussi brillante réussite… marketing.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Dimanche matin. Il pleut. Autant rester au lit avec un (bon?) livre.

«  Maman, qu'est-ce que tu lis ?
- Un navet.
- On ne les lit pas les navets ! On les mange !
- Oui, tu as raison, ma chérie. On peut même les dévorer. »

C'est bien ce que je fais depuis samedi matin. Je dévore, sans les mâcher, les feuilles de ce navet, - euh pardon- les pages de ce pavé qui en contient presque 700 et qui comptabilise à ce jour 841 critiques sur Babelio.

«  Et il est bien ton livre ?
- Non.
- Non ? Pourquoi tu le lis alors ? (Autrement dit : «  C'est complètement idiot de lire un bouquin qu'on n'aime pas ! » )
- (Je ne te le fais pas dire...) J'ai juste envie de savoir qui a tué la fille et pourquoi il l' a tuée. Alors je me dépêche de le lire. Et puis, comme ça, plus vite je le lirai, plus vite j'en serai débarrassée ! »

Yououh !! C'est quoi cette excuse bidon ? D'habitude, quand un livre ne me plaît pas, je n'ai aucun remords à le lâcher. Tsss..

«  Si tu veux savoir la fin, regarde sur Internet !  me dit mon cher et tendre qui a l'esprit pratique.
- Oui, enfin, c'est plus compliqué que ça .. »

Ah Non ! Je ne vais pas me mettre moi aussi à faire des répliques à la Harry Quebert quand Marcus – le super héros de cet illustre roman- lui demande d'éclaircir les zones d'ombre qui subsistent et qui l'empêchent de vraiment comprendre ce qu'il s'est passé ce jour-là, le jour du meurtre de Nola. Jugez par vous-même de la richesse du dialogue :

«  C'est compliqué, Marcus.
- Mais je suis là pour comprendre..
- C'est trop compliqué...
[...10 lignes plus bas...]
- Je ne peux pas vous dire. Vous ne comprendriez pas.

Ça c'est juste un aperçu. Il y a bien pire ! Hormis la pauvreté des dialogues, Joël Dicker nous abreuve, à travers le personnage d' Harry, de conseils, de phrases philosophiques d'une rare éloquence sur la manière d'écrire un livre du style « Parce qu'écrire des livres, ce n'est pas rien. », « Écrire un livre, c'est comme aimer quelqu'un : ça peut devenir très douloureux. » ou encore « Un livre, c'est une bataille. » C'est joliment dit tout ça, c'est tout plein de bons sentiments..mais quand l'auteur continue son délire en faisant passer les deux personnages principaux Harry et Marcus pour de « grands écrivains » ayant écrit des « chefs-d'oeuvre », ça coince. Dîtes, Monsieur l'auteur, vous vous moquez de nous ? C'est une mauvais blague ?
Vous allez me dire, il est auteur, il fait ce qu'il veut..S'il a envie que ces personnages soient de sublimes écrivains de génie, il a le droit, non ?
Oui, mais dans ce cas, il aurait dû s'abstenir de nous dévoiler des passages de leurs prétendus « chefs-d'oeuvre ». Des extraits médiocres et insipides. En exemple, cette fin de roman écrite par Quebert jugée « tellement belle » par Marcus, que je ne résiste pas au plaisir de vous en dévoiler quelques phrases. Mesdames ! Attention ! C'est de très haute volée ! Sensation garantie : papillons dans le ventre, jambes qui flageolent, petite larme intempestive !
Extrait : «  Ma chérie, vous me manquerez. Vous me manquerez tant. Mes yeux pleurent. Tout brûle en moi. Nous ne nous reverrons plus jamais ; vous me manquerez tant. »

Ahh ! Vous êtes sur le cul, là, hein ?! Moi aussi.. mais c'est parce que je suis sagement assise devant l'écran de mon PC.

Vous l'aurez bien compris, côté romanesque, inutile d'attendre le grand frisson. Il ne viendra jamais. Je n' ai jamais lu la collection «Harlequin » mais j'imagine que ça y ressemble fort.
Quelle torture tous ces chapitres évoquant la relation amoureuse d'Harry Quebert avec Nola ! L'écrivain mûr d'une trentaine d'années avec une gamine de quinze ans. Histoire déconcertante, peu crédible à nouveau..Qu'il est tarte cet Harry de tomber fou amoureux de cette adolescente en manque d'affection ! Au point de passer ses journées à noircir des pages et des pages de son seul prénom : N.O.L.A.
Affligeant et pathétique.



Dimanche après-midi. Retour du soleil. Youpi !

Je m'installe dans le jardin, le chat sur les genoux, avec le polar de Dicker. Il y a des mauvaises langues qui disent que c'est un livre qui se lit très bien à la plage. Dans mon jardin, y a pas la plage, mais les lunettes de soleil et le transat feront l'affaire pour tester cette théorie.
Eh bien, croyez-moi ou pas, ça marche !
Me voilà dans de meilleures dispositions à l'égard de ce roman que j'ai gentiment incendié ce matin.
Il faut dire aussi que j'en suis à la deuxième partie et qu'on a largement dépassé le stade des présentations. Je me suis familiarisée avec Marcus et j'ai même adopté son acolyte Gahalowood, le flic de choc bourru. Ceci dit, je n'en suis toujours pas à apprécier le portrait caricatural de certains personnages mais au moins, Quebert se fait plus discret. Ouf ! Je respire...(Ce qu'il m'agace celui-là avec son air niais et ses leçons de vie !).
Cette deuxième moitié du roman se concentre plus sur l'enquête à proprement dit et c'est tant mieux.
Le scénario est truffé de rebondissements, de fausses pistes, de nombreux suspects à ne plus savoir qu'en faire. Mordue par l'enquête, j'ai fait abstraction de tout ce qui me dérangeait...C'est sans doute cet aspect qui a donné à ce roman toute la notoriété et le succès qu'on lui connaît : une trame haletante et bien construite.
Je ne suis pourtant pas fervente de roman policier, mais je me prends doucement au jeu et cherche de mon côté qui pourrait bien être le coupable. A partir de la page 450, j'ai bien cru l'avoir trouvé ! Un homme qui ne figurait même pas sur la liste des suspects ! Celui auquel personne ne pense. le mec sympa mais pas très futé, vous voyez auquel je pense ?! J'étais sûre de moi. Mais, quelques pages plus loin, j'ai abandonné cette piste. Ça ne collait plus du tout avec ce que je m'étais imaginé.
Bah, je ne suis pas douée à ce jeu-là. Quand on regarde des séries policières à la télé avec mon chéri, c'est toujours moi qui perds !



Lundi. Très tôt le matin.

Hier soir, j'ai repris « L'affaire Quebert ». Oui, je sais, j'escamote le titre mais je ne me souviens jamais des titres à rallonge.
Repris à 22 heures. Terminé à 1heure 40.
C'est un record. Je suis une lève-tôt, ça c'est certain, et la plupart du temps, je me couche avec les poules, en m'endormant sur un livre.
Cependant, hier soir, je n'avais pas sommeil. Je voulais absolument savoir le nom du coupable. Maintenant, je sais. (Petit sourire en coin.)
Ouh la la ! Quelle fin ! le dernier conseil donné à Marcus par Harry, enfin plutôt le premier ..
Bref ! Ultime conseil du livre : « Le dernier chapitre d'un livre, Marcus, doit toujours être le plus beau. » Décidément , Dicker a des problèmes de formulation ! Elle n'est pas « belle » cette fin, encore moins magnifique, elle est juste palpitante !
Là, pour le coup, j'ai eu le coeur bondissant  !
Dicker a bien mené sa barque. Il trimbale le lecteur là où il veut, l'emmène dans les remous, le perd dans des coins broussailleux, le pousse dans une cascade, l'inonde, le noie, le repêche un peu plus loin...La promenade est loin d'être envoûtante mais elle a le mérite d'être surprenante !
Voilà, que dire de plus ? le scénario est bien ficelé. Ce livre fera sans doute un très bon film …

Alors, bon ou mauvais  ?
Soupir...
Si on met d'un côté de la balance les dialogues médiocres, la mièvrerie de l'histoire d'amour, les gros clichés, le style commun, les personnages trop caricaturaux et peu crédibles, la psychologie de bas étage, la philosophie de comptoir, et de l'autre côté l'intrigue policière très bien menée, cette dernière ne pèse pas bien lourd, c'est indéniable.


Mot de la fin : Si vous n'avez pas encore lu ce roman et que ma critique vous en donne l'envie, je tiens à préciser que je décline toute responsabilité !

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Attention… risques d'insomnie ! Entre fausses pistes, coups de théâtre et rebondissements en chaîne, Joël Dicker nous offre un roman captivant qu'il est très difficile, voire impossible, de lâcher une fois commencé. Vous voilà prévenus ! J'ai dévoré ces 670 pages savamment maîtrisées en 2 jours…

Marcus Goldman a écrit un premier roman au succès retentissant. Mais depuis, c'est la page blanche. Il appelle à l'aide son mentor, Harry Quebert, grand romancier américain qui lui a tout appris. Cependant, Quebert est arrêté pour le meurtre d'une adolescente, Nola Kellergan, disparue trente ans plus tôt et avec laquelle il entretenait une liaison secrète. Malgré le scandale, Goldman se rend sur place pour soutenir et faire innocenter son ami. Son éditeur, à qui il devait rendre un nouveau manuscrit, l'oblige à écrire sur cette juteuse histoire au succès assuré. L'Affaire Harry Quebert prend donc forme sous nos yeux. Un manuscrit dangereux pour l'auteur, car non seulement il risque de lui faire perdre un ami, mais encore parce qu'il se retrouve menacé par un habitant d'Aurora (New Hampshire) où le drame s'est déroulé. Qui a intérêt à ce que la vérité reste cachée ? Et, quelle est cette vérité ? le roman alterne entre la vie à Aurora aujourd'hui, au coeur de l'enquête, et trente ans plus tôt, en revenant sur la genèse de cette tragique disparition.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert est une fiction remarquablement bien construite où le lecteur assiste à la naissance d'un roman dans un autre roman. Au-delà de l'intrigue au suspense incroyable, l'auteur révèle une peinture des moeurs de l'Amérique, une analyse sans complaisance de la nature humaine, une réflexion sur le métier d'écrivain et sur la création littéraire. Ce livre nous parle de la vie, de nous, de nos contemporains. Tout y est dit : les travers, les secrets, les démons, les personnalités aussi diverses que torturées, le rôle dictateur des médias, la pompe à fric du monde éditorial, les affres de l'écriture. Il nous parle aussi d'amour et d'amitié. Autant dire que Joël Dicker est un sacré bon raconteur d'histoires ! Certes, tout n'est pas parfait, et si on cherche la petite bête, on peut reprocher à l'auteur le côté caricatural (mais franchement drôle) de certains personnages secondaires (l'éditeur, la mère...). Il y a quelques passages répétitifs, quelques longueurs, des pièces du puzzle qui s'assemblent trop parfaitement pour qu'on ne flaire pas un peu l'artifice. Mais qu'importe, ce sont des défauts mineurs comparés au plaisir de lecture que procure à chaque instant ce roman, car
"Un bon livre, Marcus, est un livre qu'on regrette d'avoir terminé."


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A travers ma critique, je vais tout simplement passer un appel : je cherche un EXORCISTE (bon, voir très bon) parce que voilà, une fois de plus un livre primé et aux critiques médiatiques élogieuses me passe à côté.
Je pensais avoir endigué la malédiction avec Lemaître (Au revoir là-haut), mais que nenni ... j'ai du me faire une violence extrême pour arriver au bout.

Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir été prévenue (hein, The Wind ?). Nombreux Babélionautes en phase avec mon ressenti ont fait de "magnifiques" critiques : constructives et bien écrites, contrairement à ce roman ( mais qui suis-je pour mépriser la façon d'écrire d'un auteur ? Moi qui n'ai aucun talent d'écriture... oui, mais moi je le reconnais !)

En général, lorsque je lis un policier je ne m'arrête pas à la façon d'écrire mais plus à l'intrigue. J'avoue quand même que pour cela ce roman est bien fait. Il se tient mais devoir lire 600 pages de mièvrerie pour avoir un relent de suspens c'est un peu fort de café. Et trop, c'est trop : une histoire d'amour qui n'a aucun sens et avec des dialogues encore pire que ceux de la collection Harlequin. (et c'est peu dire !) (oui j'ai honte, mais oui, dans ma pré adolescence j'en ai lu quelques uns des Harlequin) Sans parler des citations et de la philosophie de basse-cour sur les écrivains et l'écriture.

En bref et pour conclure je me suis ennuyée a mourir avec ce livre.. le seul point positif c'est que ma prochaine lecture n'en sera que meilleure.
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J'ai .....hésité, longtemps hésité, mais aujourd'hui c'est décidé : j'assume !
......j'ai ADORE, je l'ai lu en Octobre 2014, c'est vrai j'étais encore quelque peu perturbé de mon retour de St Jacques de Compostelle, trop imprégné de bons sentiments, encore tout ébloui par cette "Lumière", alors oui ce livre m'a transporté, m'a ramené sur les plages de Galice ...point de vue mélancolique, peut être nostalgique, j'ai pris ça au premier degré, sans chercher à interpréter....alors avis à tous ceux qui ont eu la main lourde de critique : Touchez pas à Harry, c'est un ami qui vous veut du bien ....:-)
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« Ecrivez la vérité sur l'affaire Jeranjou. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis 4 mois » (1)

Plusieurs lecteurs me soupçonnent depuis quelque temps de rouler pour « Rivages » et me harcèlent de commentaires remettant en cause la probité de mes critiques. Heureusement, les accros aux médocs et à l'oseille comme Armstrong ou Cahuzac m'ont ouvert les yeux. le fardeau du mensonge était trop lourd à porter pour un seul homme comme moi…

Et oui, je possédai bien un compte en suisse non déclaré… mais négatif, je le jure. En effet, en échange de critiques sur les livres de la collection Rivages, je devais toucher via un courtier financier un pactole transféré sur un compte suisse si mes critiques atteignaient 200 appréciations.

Malheureusement, loin d'atteindre de tels niveaux, je me suis rendu compte que «Rivages» était peu lu comparé aux best-sellers ou aux «classiques». Autre fait marquant. Nos amis belges, omniprésents sur ce site, ont toutes les peines du monde à acquérir les meilleurs crus de chez « Rivages ». Il fallait se rendre à l'évidence. Me serais-je fais berner par un courtier peu scrupuleux comme une société de surgelés peut acheter du cheval à la place du boeuf?

Alors, hier, la banque suisse «Tout-Est-Caché-En-Toute-Légalité» a fermé mon compte car je lui devais des frais de gestion exorbitants dont j'étais bien incapable d'honorer le remboursement. Oui, j'ai menti honteusement depuis quatre mois et je vous demande pardon. Mais on ne m'y reprendra plus et je serai impartial dorénavant. Fini les Thompson, Behm, Cook, Williams, Hansen ou autres Lehane de Rivages ! Place désormais aux autres talents venus d'ailleurs…

Et oui, je vous le prouve aujourd'hui en oubliant mes romans noirs américains et en découvrant «La vérité sur l'affaire Harry Quebert»… aux éditions Fallois… du suisse Dickens. Au moins un type que l'on ne va accuser de posséder un compte suisse illégalement ! D'autant plus que Joël Dicker est un juriste suisse de 27 ans qui travaillait jusqu'en juillet 2012 au Parlement constitutionnel du canton de Genève…
Alors, l'affaire Harry Quebert ! de quoi s'agit-il au juste ?

En deux mots, une histoire d'écrivains et de meurtres. Comme le merveilleux film, au passage, « The Ghost-Writer » de Polanski que j'avais adoré. Fermons la parenthèse.

La logique du roman repose intégralement sur l'enquête que mène un jeune auteur Marcus Goldman sur son mentor, le célèbre écrivain Harry Quebert, qui est accusé d'avoir assassiné une jeune de fille de quinze Nola Kellergan il y a près de trente ans aux Etats-Unis.

Bien que l'enquête soit très intéressante en soi, l'ouvrage m'a vraiment paru très long et terriblement dilué, comme une bonne confiture que l'on aurait étalée à l'infini. Comment peut-on répéter deux ou trois fois le même passage à trois cent pages d'écart ? On comprend bien sûr le but de la manoeuvre mais l'écriture est tellement téléphonée que le subterfuge en devient grotesque à la longue.

Hormis cet aspect, j'ai trouvé l'écriture trop lisse et sans humour (seuls les échanges avec la mère de Marcus sont intéressants). Trop de dialogues sont stéréotypés et pas suffisamment crédibles.

Les allers-retours permanents entre 2008 et l'année 1975 restent une réussite du roman mais sont exploités à l'excès. Plusieurs fois, je me suis un peu perdu entre ces têtes de chapitres qui n'apportent pas grand-chose, le présent et le passé. Heureusement, les cinquante dernières pages nous emportent littéralement pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.

Si l'on compare ce roman au premier tome de la trilogie de Millénium, notamment sur l'enquête à propos des meurtres d'enfants, le livre de Larson était d'un tout autre calibre car le personnage de Lisbeth Salander pimentait littéralement le récit et apportait cette force de caractère que nous ne retrouvons pas dans « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ».

Enfin, si vous êtes à la recherche de romans en quête d'amour impossible comme entre Harry et Nola, je vous recommande les deux magnifiques romans de Williams, noir pour « La fille des collines » et polar, pour « La filles des marais ». Plus concis mais beaucoup plus intense. Toute la différence entre chocolat blanc et chocolat noir…

Pour rassurer les fans de Rivages et de la littérature US, je vais rechausser mes bottes de sept lieux pour regagner l'Amérique de Thompson et son «Sang mêlé». Une Amérique moins lisse et plus noire que celle de Dickens. Bref, l'Amérique, la vraie…

(1) Citation extraite du livre adaptée pour la critique : « Ecrivez la vérité sur l'affaire Harry Quebert. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis trente ans ». Je dois avouer que ce texte figurant à la fin du roman colle, au delà de toutes mes espérances, au style de ma critique fortement adaptée à l'actualité politique et sportive.

PS : Pour tout de même donner une note objective à ce roman, j'ai apprécié le fil de l'histoire et son enquête (5) mais j'ai trouvé le style et la forme (2) très en dessous des grands polars, notamment américains. Qui plus est, oser écrire à la fin de roman, « Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé » est très présomptueux et ne fait que confirmer ma note de trois étoiles au final. En comparaison, «Crime» ou «Des souris et des hommes» que j'ai lus en 2013 m'ont hanté des jours et des nuits, et me marqueront toute ma vie assurément.
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La seule vérité de La vérité sur l'affaire Harry Quebert est que ce roman, primé par des académiciens et des lycéens (les seconds sont pardonnables pas les premiers), est un succès commercial à défaut d’une réussite littéraire. L’un n’impliquant pas l’autre et vice versa.

Ce qui me conduit à saluer le professionnalisme de ses marketeurs qui ont su faire d’un livre mal écrit à l’histoire indigente, un objet vendu à des milliers d’exemplaires, autrement dit un best-seller. La littérature n’ayant bien entendu rien à voir dans cette affaire… de commerce.
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Joël Dicker - La Vérité sur l'affaire Harry Quebert - 2012 : Magistral, fabuleux, grandiose, chef d'oeuvre ! Et puis quoi encore ? Il serait bon de se poser et de se demander finalement si ce roman qui semble avoir été scénarisé par une équipe spécialisée dans l'optimisation financière fait l'affaire ? Heureusement la réponse est oui. On peut même dire que ce livre est bon et cela même si son statut de best-seller mondial peut paraître pour le moins exagéré. de toute façon il faut savoir de quoi on parle. Pas d'un livre qui pourra un jour briguer le prix Nobel de littérature mais d'une oeuvre qui trouve justement sa place entre un bon Marc Levy (ça existe?) et un Mary Higgins Clarck. "L'affaire Harry Quebert" c'est quoi ? Tout d'abords l'opprobre jetée sur un adulte qui a vécu une histoire d'amour lénifiante et coupable avec une gamine de 15 ans. Ce genre d'histoire malheureusement les tribunaux spécialisés en voient tous les jours. Sauf que là il s'agit de l'auteur d'un des plus gros best-sellers de son temps et que comble de l'horreur (Booooo !!!!) on découvre le corps de la petite disparue depuis trente ans enterrée au fond de son jardin. Heureusement pour lui l'homme n'est pas seul, Marcus Goldman un de ses anciens élèves lui-même écrivain à succès en panne d'inspiration va fouiller la fange pour tenter d'innocenter son vieil ami du meurtre. S'en suivra sur plus de 700 pages une enquête interminable qui va en boucle utiliser les mêmes schémas à chaque chapitre avec une telle intelligence que le cerveau des lecteurs bluffés n'y verra que du feu. Les plus récalcitrants lâcheront le livre à mainte reprise avant de le reprendre vaincu par l'attraction terrestre d'une histoire très solidement agencée. "L'affaire Harry Queber" est aussi une réflexion quelque peu sentencieuse sur l'écriture qui séduisit même l'académie française (après quel lobbying?) pourtant plus encline à couronner d'habitude le classicisme littéraire. On ne peut le nier, malgré ses défauts et à cause de ses évidentes qualités, ce pavé reste un ouvrage marquant du début du XXIème siècle, le triomphe de l'écriture érigée en symbole d'une réussite commerciale assumée...
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1975 New Hampshire : une adolescente de 15 ans disparaît sans laisser de trace.
33 ans plus tard, le grand écrivain Harry Quebert est accusé du meurtre lorsqu'on découvre le cadavre de la jeune fille dans son jardin. Aussitôt, Marcus, un jeune écrivain en mal d'inspiration plaque le roman qu'il doit rendre à son éditeur pour venir en aide à Harry qui a été son mentor et son ami.
A partir de l'exploitation d'un fait divers, Joël Dicker a construit un thriller haletant qui est en même temps une affaire dans l'affaire, un roman dans le roman, une étude sociologique de l'Amérique moyenne et de ses travers à la veille de l'élection d'Obama, en même temps qu'une enquête et un cours de littérature appliquée
Roman à tiroirs, La vérité sur l'affaire Harry Quebert vous promet quelques nuits sans sommeil car vous n'aurez de cesse de découvrir cette vérité qui se dérobe constamment. Joël Dicker tire habilement les ficelles d'un magistral roman noir en appliquant à la lettre la leçon n°4 : « Lorsque vous arrivez en fin de livre, Marcus, offrez à votre lecteur un rebondissement de dernière minute. … il faut garder le lecteur en haleine jusqu'au bout »
Avec en petit bonus un tableau d'Edward Hopper en couverture pour donner envie d'aller voir l'exposition au Grand Palais !
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Thème : La Vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël DickerCréer un quiz sur ce livre

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