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Critique de isabelleisapure


Ma première lecture de « La religieuse » a été consécutive au scandale provoqué par le film de Jacques Rivette qui fut interdit pendant 2 ans.
Je n'ai jamais vu ce film, mais le battage médiatique lors de sa sortie m'avait donné envie de découvrir ce roman.

Nous étions en 1967.
J'étais une jeune étudiante crédule et rêveuse et je me souviens très nettement de mon émotion et de ma révolte sur le sort de cette pauvre jeune fille contrainte de vouer sa vie à Dieu, pour expier la faute de sa propre mère.

Il m'a fallu 50 ans pour rouvrir ce livre.
Ma lecture en est bien différente. Je me suis maintenant attardée davantage à l'étude précise et sans concession que Diderot fait de la religion catholique.

Il évoque sans détour l'expérience de la narratrice sur la cruauté qui régnait dans les institutions monastiques et de sa découverte de l'érotisme et de la spiritualité.

« La religieuse » est une relecture assez fidèle au souvenir que j'en avais.

Une phrase m'a particulièrement marquée :

« Faire voeu de pauvreté, c'est s'engager par serment à être
paresseux et voleur ; faire voeu de chasteté, c'est promettre à Dieu l'infraction constante de la plus sage et de la plus importante de ses lois ; faire voeu d'obéissance, c'est renoncer à la prérogative inaliénable de l'homme, la liberté. Si l'on observe ces voeux, on est criminel ; si on ne les observe pas, on est parjure. La vie claustrale est d'un fanatique ou d'un hypocrite. »

Je me pose une question en refermant ce livre : comment serait perçu un tel pamphlet s'il était écrit en 2017 où le politiquement correct est presque une règle dès qu'il s'agit de religion ?


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