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EAN : SIE334810_147
Buisson (30/11/-1)
2.75/5   14 notes
Résumé :
Extrait : "FLORINDE : Quoi ! je vous ai dérobé quelque chose ? BEATRIX : Vous m'avez volé mon cour. FLORINDE : Si je l'ai volé, ç'a été sans dessein. BEATRIX : Si vous n'avez pas désiré mon cour, moi j'ai désiré le vôtre."
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Première pièce de Diderot, publiée et créée en 1757 dans un théâtre privé (celui du duc d'Ayen) la pièce sera donnée à la Comédie Française seulement en 1771 et chutera après une unique représentation. Elle n'est pas entrée dans le répertoire postérieurement, et elle est généralement considérée comme injouable. Elle constitue néanmoins une date dans l'évolution du théâtre, par elle-même mais aussi par le texte « Entretiens sur le Fils naturel », paru en 1758 qui explicite les principes à la base de sa composition.

Diderot a une ambition forte : celle de réformer le théâtre, tel qu'il est pratiqué de son temps. Une bonne partie des auteurs et du public ont le sentiment que les genres théâtraux, tels qu'ils sont pratiqués à l'époque arrivent à l'épuisement. Par ailleurs, Diderot et les philosophes pensent que le théâtre peut servir de tribune pour faire passer quelques unes de leurs idées. Pour cela, il faut des changements importants. Diderot va donc imaginer de créer un genre nouveau, le drame, qu'on appelle le plus souvent le drame bourgeois.

Il s'agit d'un genre intermédiaire, entre les classiques tragédie et comédie. de la comédie, il garde le statut subalterne des personnages, bourgeois justement, et de la tragédie la gravité des sujets traités. Il s'agit de permettre au public de s'identifier à des personnages qui lui ressemblent, et de délivrer une leçon morale : « … au lieu d'agir négativement par la peinture du ridicule et du vice, agir positivement par celle de la vertu ». le drame doit toucher fortement : c'est par l'émotion, facilitée par l'identification, que la leçon morale va porter.

Diderot veux aussi réformer l'écriture dramatique elle-même. Il préconise la prose, plus naturelle que le vers. Aux personnages figés de la comédie qui étaient définis par leur caractère, l'avarice d'Harpagon par exemple, il souhaite substituer la peinture des conditions sociales (l'homme de lettres, le philosophe, le commerçant ou le juge). Il veut accorder une place à la pantomime (l'expression, en particulier des sentiments, avec le corps) et la constitution de véritables tableaux vivants, à la manière de Greuze, dont il était un grand admirateur. le geste doit accompagner le discours pour provoquer davantage d'émotion. Enfin, les personnages socialement identifiables doivent évoluer dans un décor réaliste. le décor passe-partout laisse place à une recomposition minutieuse des lieux réels ; un salon, une chambre à coucher. Les personnages sont montrés dans des activités quotidiennes.

C'est dans le fils naturel que Diderot expérimente donc pour la première fois ce programme. Il est assez cruel de vouloir résumer cette pièce, qui paraît aujourd'hui très maladroite, sentimentale et invraisemblable. Dorival, le personnage principal, est écartelé entre son amitié pour Clairville, et son amour pour Rosalie, la fiancée de Clarville, qui l'aime également. Il est par ailleurs aimé de Constance, une jeune veuve soeur de Clarville. Il veut quitter la demeure de Clairville, mais ce dernier le supplie de rester, pour parler à Rosalie qui semble ne plus vouloir l'épouser. Dorival va finir par se résoudre à adopter la voie vertueuse, et pousser Rosalie à épouser Clarville, en épousant Constance. Sage choix, au final, Rosalie va s'avérer être la demi-soeur de Dorival, leur père revenant de l'outre mer, suite à des péripéties multiples, leur amenant une fortune et révélant leur parenté. Les héros n'auront donc aucun regret d'avoir suivi la vertu.

Cette pièce est plus un projet, un manifeste, qu'une oeuvre vraiment aboutie. Elle ne présente qu'un intérêt documentaire. Mais c'est une étape, qui va mener, dans un premier temps au drame de la fin du XVIIIe siècle, on peut citer des écrivains comme Sedaine, Mercier, Beaumarchais. Et dans un deuxième temps, elle annonce la comédie de moeurs et le drame réaliste du XIXe siècle, voire du début du XXe siècle.
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Je suis actuellement un MOOC sur les Lumières et l'un des aspects étudié est le théâtre. J'ai donc choisi comme premier exemple cette pièce de Denis Diderot.

Et je dis tout de suite que je suis dubitative. Voilà à nouveau une histoire de vieillard qui apparaît à la fin pour reconnaître son fils, lui épargnant ainsi un amour incestueux avec sa soeur. C'est un chassé croisé amoureux où Clarville aime Rosalie qui partage son sentiment jusqu'à ce qu'elle connaisse Dorval qui est aimé de Constance, soeur de Clairville. Et le tout finit en double mariage. J'ai du mal à voir l'aspect novateur. Si le début est assez plaisant, les tirades deviennent longues et la scène III de l'acte IV verbeuse.

Pourtant Diderot voulait un univers réaliste et passe pour l'inventeur du drame bourgeois.

La pièce fut créée en 1771 à la Comédie Française sans grand succès.

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Actuellement en train de lire avec un certain manque d'enthousiasme les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, j'ai saisi le prétexte d'une référence dans le texte pour changer de lecture... Rousseau date de cette pièce sa rupture avec Diderot, vexé par une phrase "il n'y a que le méchant qui soit seul".
Cette phrase arrive dans une scène où deux personnages présentés comme des modèles pour les autres, Constance et Dorval, discutent de l'importance de la vertu, des progrès moraux de l'humanité, de la bonté des hommes. Si Rousseau l'a pris comme une attaque personnelle, est-ce parce qu'il pensait ne pas correspondre à cette description ?
Le XVIII ème siècle est un grand siècle pour le théâtre, mais ses pièces ne sont rarement jouées aujourd'hui. Et, en lisant celle-ci qui appartient au genre du théâtre bourgeois, je crois comprendre pour quoi...
Que c'est prévisible, le titre annonce déjà ce que sera le deus ex machina, et, en plus, Diderot écrit une préface qui raconte l'intrigue. Que c'est larmoyant, les personnages pleurent, se lamentent, se jettent dans un fauteuil, bougent dans tous les sens pour montrer l'état de leurs nerfs. J'ai d'ailleurs trouvé qu'il y avait vraiment beaucoup de didascalies, souvent inutiles me semble-t-il... Et que c'est moral...
Les éléments de tension sont dans le coeur des personnages, mais ils les résolvent par des discours, raisonnant sur le devoir et la vertu - il y a d'ailleurs une proximité avec Julie et Saint-Preux de Rousseau...
Ou peut-être que j'aime trop Corneille et Hugo...
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Bon j'ai dû lire et étudier ce texte en deuxième année d'université. Dans la liste des lectures obligatoires, c'était la l'oeuvre la plus ardue et la plus vieillotte qui soit. Je trouve que Diderot est un moralisateur et sa pièce outrepassée. Désolé le siècle des Lumières, je ne suis pas très fan.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
DORVAL, seul.
J'aurais donc tout sacrifié. La fortune !
Il répète avec dédain :
La fortune ! Ma passion ! La liberté ! ... Mais le sacrifice de ma liberté est-il bien résolu ! ... Ô raison ! Qui peut te résister quand tu prends l'accent enchanteur et la voix de la femme ! ... Homme petit et borné, assez simple pour imaginer que tes erreurs et ton infortune sont de quelque importance dans l'univers qu'un concours de hasards infinis préparait de tout temps ton malheur ; que ton attachement à un être mène la chaîne de sa destinée ; viens entendre Constance et reconnais la vanité de tes pensées ! ... Ah ! Si je pouvais trouver en moi la force de sens et la supériorité de lumières avec laquelle cette femme s'emparait de mon âme et la dominait...
Acte IV, scène 7.
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