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Critique de peloignon


Cet excellent ouvrage de Diderot a été connu du public d'une très étrange manière. Ce n'est, en effet, qu'en 1805, par le biais d'une traduction allemande (faite par nul autre que Goethe) qu'il sera publié pour la première fois. Pour ce qui est de la version originale, elle attendra encore plus de quinze ans avant de paraître.
On y trouve le récit « biographique » d'une rencontre entre l'auteur et Jean-François Rameau. Bien que les deux hommes soient tous deux fatalistes, qu'ils ont tous deux réussi à vivre en prodiguant, avec succès, un enseignement, sans connaître leurs sujets, l'interlocuteur de Diderot, resté à l'ombre de son oncle (aussi bien dans l'histoire que dans le titre du livre), manifeste de manière éclatante une opposition dialectique complète au moralisme de philosophe propre à Diderot. Pour l'un, il vaut mieux « se renfermer dans son grenier, boire de l'eau, manger du pain sec, et se chercher soi-même » (171), pour l'autre, la rage de ne pas être son oncle tout en portant son nom l'entraîne à mépriser la grandeur qu'il sait ne pas avoir pour faire le fou, se perdre dans l'instant présent et pratiquer une sorte de culte de l'argent. Comme il dit : « Que le diable m'emporte si je sais au fond ce que je suis. » (109)
Bref, Foucault a eu beau jeu d'y trouver un symbole du rejet de la déraison dans la folie par la raison morale au XVIIIe siècle dans son Histoire de la folie à l'âge classique.
L'ensemble est très élégamment écrit, avec beaucoup de jolies formules très fortes, comme on en trouve si souvent chez Diderot et se termine … d'une manière dont je ne vais pas vous gâcher la surprise … jusqu'à un certain point puisque je vous en donne tout de même la dernière phrase : « Rira bien qui rira le dernier » (187).
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