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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En l'an 390 000 070 003 de l'Empire du Congo, le puissant sultan Mangogul règne tranquillement sur son royaume. Tellement tranquillement qu'il s'ennuie, en fait, à mourir. Il convoque alors le génie Cucufa, pour lui demander des distractions. Ce dernier lui offre alors une bague aux propriétés spéciales : il suffit de la tourner vers une femme pour que ses bijoux intimes se mettent à parler, à confier leurs aventures et leurs déceptions. Très vite, les masques tombent : les maris se découvrent cocus, les prudes sont prises en flagrant délit d'hypocrisie, les veuves réclament des pensions pour les enfants qui ne sont pas toujours celui du mort.

Ce Congo imaginaire (et qui ressemble bien plus à l'Inde qu'à un pays africain) est bien entendu un prétexte pour se moquer des grand personnages de l'époque. Si tout le côté scandaleux du texte a disparu aujourd'hui, on reste sensible à la belle satire de l'époque. Personne n'est épargné : la cour, ses prudes et ses coquettes, les prêtres, les scientifiques, … nul doute que les premiers lecteurs de ce récit ont dû reconnaître beaucoup de leurs contemporains dans les personnages qui font leur apparition dans ce texte.
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Un sultan s'ennuie dans son royaume. Il convoque alors un génie, Cucufa, afin que celui-ci s'emploie à le distraire.
Il lui offre une bague magique, qui quand on en oriente le chaton vers une femme provoque ses confidences par la voix de ses parties intimes (ses bijoux indiscrets). Ces dames vont donc voir exprimé "tout haut" ce qu'elles pensent "tout bas".
C'est l'occasion d'explorer tout un tas de situations plus ou moins érotiques.

L'argument de départ est original, sûrement assez misogyne, (mais n'oublions ni le contexte ni l'époque)
On aurait peut-être pu rire aussi si les hommes avaient été soumis aux mêmes contraintes.

Le mérite de ce livre est au moins de changer notre vision "scolaire" de Diderot !
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Quel plaisir de lire cette langue du XVIII ème siècle, où l'art de la conversation était l'une des qualités les plus prisées de la haute société.

Un Sultan se voit offrir un bijou magique. Toute femme qui le portera verra ses parties les plus intimes dévoiler "tout haut" ce qu'elles pensent "tout bas". Mais comme nous sommes chez Diderot elles parleront en latin. Voilà de quoi me faire regretter de ne pas avoir été plus assidu dans mes cours de latin en 4eme!

Ce roman était de loin l'oeuvre la plus célèbre du vivant de l'auteur. Elle lui causa bien des ennuis en une époque autrement plus puritaine que la nôtre.
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Pourquoi j'adore la littérature libertine du XVIII° siècle ? Pour la façon inimitable qu'ont les auteurs de l'époque de raconter les pires énormités dans la langue la plus pure, la plus allusive, la plus policée, en un mot la plus délicieuse qu'on puisse imaginer.
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Lettre d'pour le Challenge ABC.

Quand j'ai commencé à m'intéresser à la littérature érotique j'ai entendu parlé des Bijoux indiscret comme d'un incontournable. J'en ai profité également pour lire mon premier Diderot. Cet auteur m'a toujours paru indigeste (les classique en général me paraissent indigeste...) mais force est de constaté que la lecture de celui-ci m'a fortement amusé.
Pour commencer, après avoir lu Sade je ne suis pas sûr de trouver dans le genre érotique quelque chose qui puissent me choquer. Alors m'a première réaction fut: Tous ça pour ça !! A l'époque de sa sortie (1748), je me doute bien que la réaction n'a pas du être la même. Mais avec une lecture approfondis, on découvre une oeuvre romanesque qui puise ces fondements dans l'époque même où elle a été écrite (soit disant que cet ouvrage caricature Louis XV et sa cours).
Au final, j'ai trouvé cette lecture intéressante et loufoque (je pense que c'était voulu par l'auteur) quoi que un peu longue et un peu répétitive. Mes soupçons sur le côté lourd de cette lecture étaient fondés (j'ai eu du mal à en venir à bout, la persévérance fut ma seule compagne).
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Le sultan du Congo, Mangogul, curieux de connaître la vie amoureuse des dames de sa cour reçoit du brahmin Cucufa l'anneau permettant de faire parler leur petit bijou;-)

Beaucoup d'humour dans ces révélations intimes, mais également de belles réflexions sur l'amour et beaucoup de respect pour 'l'autre sexe'.

Le style d'époque, dense et ardu nécessite cependant une attention soutenue.
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Un conte philosophique libertin - sans jamais être érotique. Diderot manie l'art de l'euphémisme et de la spiritualité pour tout dire sans jamais montrer, décrire l'anatomie féminine ou les plaisirs de la chair.
Le sultan cherche désespérément une femme vertueuse à sa cour, mais ne trouve que fausses dévotes, courtisanes intéressées, femmes qui préfèrent les femmes ou femmes préférant leurs petits chiens... Mais pour que les femmes trompent tant leurs amants ou leur mari, ne faut-il pas que les hommes eux aussi soient infidèles ? C'est ce qu'illustre l'exemple du courtisan Sélim qui raconte ses voyages, ou plutôt ses aventures galantes dans le monde entier.
Diderot se montre aussi très critique de la société française de son temps, critiquant le théâtre ou la religion.
Cependant, le procédé de l'anneau magique est répétitif, et certains chapitres ressemblent trop aux précédents. J'ai trouvé quelques longueurs.
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Première incursion en terres diderotiennes...

Le Roi du Congo Mangogul reçoit des mains du génie Cucufa un anneau dont le pouvoir est double : celui qui le porte peut se transporter à volonté là où il le désire et si, mis en présence d'une femme, il en tourne le chaton d'une certaine manière, celle-ci voit son sexe (son bijou, d'où le titre) se mettre à parler et à se confesser. du coup, Mangogul décide de distraire sa favorite Mirzoza des révélations recueillies auprès de tout ce qui porte jupon dans son royaume.

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." (Les Tontons flingueurs, Michel Audiard)

Dans ce mille-feuille littéraire, on découvrira entre les couches de pâte feuilletée craquante (un style direct et une écriture sobre avec de nombreux clins d'yeux directement adressés au lecteur) trois couches de crème pâtissière plus ou moins légère : libertine, philosophique et allégorique.

Le récit licencieux est amusant qui libère une parole d'habitude lésée par la bienséance et l'hypocrisie des moeurs. Diderot, s'il se montre contempteur de ces vertus publiques qui cachent tant de vices privés (les liaisons secrètes font florès dans le roman), défend les femmes de son siècle que les hommes asservissent, enferment dans des couvents ou des mariages, achètent ou bradent sur le marché de l'amour... le con comme outil de vengeance et la liberté par le sexe !

Diderot, à l'instar de ses collègues libertins, ne nous évite ni les amours saphiques, ni les relations bestiales (la distinguée Haria et ses petits toutous), ni le dévergondage des nonnes : si le sujet de départ est original son traitement ne l'est pas toujours. S'il se fait pornographe, il se sert pour cela d'un bijou polyglotte, travestissant une crudité de bon aloi sous la défroque de langues étrangères : un peu faux-jeton tout de même !

Le philosophe, lorsqu'il prend la parole, est piquant : Diderot fustige les religieux, les hommes de pouvoir, les arrivistes et les savants se noyant dans leurs paradoxes. Ce qu'il en dit résonne curieusement aujourd'hui et s'applique à nos mentalités.

L'allégorie est plus indigeste : bien entendu, grâce à un copieux corpus de notices, le lecteur a accès aux critiques déguisées contre la monarchie, les querelles d'artistes ou les controverses savantes mais que cela alourdit le récit (déjà bien long) ! Les historiens en feront leurs choux gras mais pas le lecteur lambda.

Entre sourires et agacements, les Bijoux de Diderot sont cependant divertissants.
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Catalogué comme roman "libertin", je me suis demandé comment le célèbre Diderot avait pu traiter un tel sujet.

En fait, il n'y a rien de licencieux, ni de scabreux. Pas l'ombre d'une description "osée".
Nous avons plutôt affaire à une suite d'historiettes sur la tromperie de femmes peu fidèles, libertines sous des apparences vertueuses.
La fameuse bague magique est un moyen de connaitre des indiscrétions sur des aventures secrètes et non avouables.

Diderot s'est inspiré de ce qui se passait à la cour de Louis XV, et en profite pour brocarder les uns et les autres
et finalement persifler sur le comportement des arrivistes, courtisans et courtisanes (rien de bien nouveau même à notre époque),
et sur le comportement humain en général (rien de bien nouveau non plus).

Tout est en allusion, et il n'est pas très facile pour nous de faire le rapprochement avec les gens concernés, malgré des notes bienvenues de la part de l'éditeur.
D'ailleurs Diderot a pris bien soin de rester vague, pour éviter les foudres du pouvoir.

La succession de ces petites histoires devient même un peu fastidieuse à la longue, et aucune ne me laissera un grand souvenir

Finalement une petite déception, surtout après avoir lu "La Religieuse".
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Un sulfureux retour aux classiques : "Les bijoux indiscrets" de Denis Diderot, aux éditions Macha Publishing.

Le pitch : Mangogul, Sultan du Congo, règne paisiblement en son royaume et s'y ennuie ferme, malgré la galante compagnie de sa favorite Mirzoza. le génie Cucufa lui confie alors une bague aux troublantes propriétés : Il suffit de l'orienter vers une femme pour que ses bijoux (intimes, entendons-nous) se mettent à révéler au grand jour ce qu'il aurait mieux valu garder secret... Nombreux sont alors les masques qui se mettent à tomber lorsque les bijoux de ces dames se mettent à parler...

Voilà bien longtemps que j'escomptais me replonger dans quelques classiques... Et ce sont les éditions Macha Publishing, à la suite d'un chaleureux échange sur Facebook, qui m'en ont généreusement offert l'opportunité en m'envoyant ce trésor disparu dans une version particulièrement élégante et soignée, ce dont je leur suis vraiment reconnaissante.

M'éloignant bien volontiers de ma zone de confort habituelle, je retrouve ici un classique qui ne l'est pas tant, un petit chef d'oeuvre du libertinage qui a valu bien des soucis à son auteur à l'époque de sa parution. On se doute bien évidemment que, sous couvert de personnages inventés dans un pays largement imaginé, l'auteur ne s'est pas gêné pour dresser un cruel portrait de ses contemporains et s'est allègrement gaussé des grands personnages de l'époque.
Cette dimension satirique s'est aujourd'hui logiquement estompée et, n'ayant jamais eu la fibre sensible pour ce genre de littérature, je ne peux malheureusement pas vous dire avoir aimé cette lecture. Pour autant, ce roman frivole n'en reste pas moins un (allez, j'ose!) petit bijou à l'élégance très caractéristique de ce XVIIIème siècle qui se lit vite et vous procure malgré tout un plaisant moment de lecture.

En bref, adeptes de la littérature badine et libertine ? Ce petit classique est fait pour vous !
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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