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Critique de ladesiderienne


Chaque roman de Didier van Cauwelaert est toujours une surprise en soi car la fantaisie de l'auteur s'exerce sur de nombreux tableaux. Avec "Une vie interdite", son imagination nous entraine dans l'univers de la vie après la mort.

Jacques, le narrateur, 34 ans, se réveille un matin dans la caravane qui lui sert d'atelier pour ses talents de peintre amateur et où il a pris l'habitude de dormir depuis que sa femme a décidé de faire chambre à part. Quand il voit d'en haut sa maitresse reposer à coté de son propre corps, puis le quitter pour aller au travail, il doit se rendre à l'évidence : il est mort et Naïla ne s'en est pas aperçu. Tout le monde s'active dans la quincaillerie familiale voisine sans se soucier du patron. Il faut dire qu'il n'y est pas très productif et que depuis longtemps c'est sa femme Fabienne qui en a pris les rênes. Jacques s'inquiète : qui va enfin s'apercevoir de son décès brutal ?

Reconnaissons que cette situation d'être un esprit observant les vivants sans pouvoir intervenir est assez inédite. L'auteur nous en livre sa propre vision. Le chemin pour rejoindre l'au-delà n'est pas facile. Si je puis m'exprimer ainsi, il faut partir "l'esprit tranquille" et pour le moment, les regrets perturbent l'âme de Jacques, surtout vis à vis de son jeune fils Lucien. Il l'a laissé grandir sans vraiment lui montrer son affection, avec comme prétexte celui de ne pas l'étouffer. Il se rend compte également qu'il est passé à côté de sa femme par manque de dialogues dans le couple. Il avait aussi des choses à dire à son père, à sa soeur... Ce qui fait le charme de ce roman c'est que l'humour y côtoie l'émotion. Malheureusement, à part Lucien le fils, je n'ai pas trouvé les personnages très attachants : Jacques est un fainéant de première classe, sa femme est au début du livre aussi amène qu'un général d'infanterie. Comble de moralité, le père rêve de prendre la place de son fils auprès de sa belle-fille désormais veuve. Bref un monde assez loufoque à la Didier van Cauwelaert.
Malheureusement, passée la découverte de la nouveauté, j'ai trouvé que la situation commençait à tourner en rond aux 3/4 du livre. Comme Jacques dans l'attente de gagner son paradis, le lecteur commence à s'ennuyer dans ce monde transitoire entre morts et vivants. La poésie qui nous a accompagnés tout au long du récit, grâce à la passion d'Alphonse qui a élevé Jacques pour le poète Lamartine, prend une dimension irréelle pour nous offrir une fin inattendue, mais décidément bien longue à venir. Cette transmission de talents assez réussie ne rachète qu'à moitié mon impatience d'en finir et j'accorde un 11/20 à ce roman qui a quand même une belle morale : profitons de la vie et de ceux qui nous entourent tant qu'il est temps, après il sera sans doute trop tard.
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