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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Inquiète de le laisser passer l'hiver seul dans sa ferme des Vosges qu'il ne quitterait pour rien au monde, sa fille ne lui a pas laissé le choix : le vieux Germain va devoir supporter la compagnie d'un lointain neveu, Basile, trentenaire qui, chaque saison, vient s'employer comme conducteur d'engin de damage dans la station voisine. D'ailleurs, cette année, la ferme d'à-côté, à l'abandon depuis le départ d'un couple, qui, quarante ans plus tôt, avait tenté d'y élever des chiens de traîneaux, sera aussi habitée. Une jeune femme, également conductrice d'engins des neiges, s'y est installée. Mais voilà que la neige s'est mise à tomber, des mois entiers sans discontinuer. Dans le village bientôt totalement isolé, les conditions de vie deviennent de plus en plus compliquées, voire très préoccupantes. C'est alors que resurgissent les ombres du passé, en particulier celles des malamutes, qui, il y a près d'un demi-siècle, n'avaient pas fait l'unanimité à La Voljoux…


L'on est immédiatement séduit par les personnages plus vrais que nature, tant l'auteur a réussi à les saisir dans une parfaite justesse de comportements et de reparties, souvent savoureuses. Tandis que se précise la silhouette bougonne et taiseuse d'un vieil homme alourdi par un mystérieux vécu ombré de remords et de culpabilité, l'on s'imprègne peu à peu du décor âpre et majestueux de ce coin de montagne ouaté d'épaisses forêts. D'abord riant lorsqu'il se soumet à la domestication des bûcherons et des dameurs de pistes de ski, cet environnement a pourtant tôt fait de devenir hostile et de nous rappeler notre vulnérabilité. En particulier lorsqu'il l'enferme dans l'implacable huis clos d'un déluge de neige, propre à réveiller, en même temps que ces peurs viscérales qui nous glacent l'échine à la seule évocation d'un long et lugubre hurlement de loup, ce qui ressemble bien à la crainte diffuse d'une sorte de châtiment divin.


Dès lors, tout semble ligué pour forcer Germain à enfin affronter sa mauvaise conscience et à apporter réparation dans un sacrifice qui n'est pas sans évoquer quelque rite païen censé calmer on ne sait plus quelle divinité ou esprit de la forêt. Ce qui, commencé dans la légèreté pleine d'humour d'un inoffensif enchaînement de circonstances, vire au cauchemar un rien fantastique, s'avère une impressionnante histoire de rédemption, aussi noire et réaliste que poétique et magique. Et comme la plume de l'auteur nous réserve quelques trouvailles de toute beauté, c'est avec délice que l'on se laisse emporter par tant de justesse et d'inventivité.


Ayant plusieurs fois pensé à Franck Bouysse au cours de cette lecture, je ne suis pas surprise de découvrir qu'il est l'auteur qui inspirait le plus particulièrement Jean-Paul Didierlaurent. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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«  Toute cette blancheur qui venait couvrir le monde tel un linceul recelait du malheur, il en était sûr.Il craignait sa venue comme un enfant qui a peur du noir redoute l'arrivée de la nuit » .
«  le vieil homme enviait les arbres . Leur faculté à se retirer du monde à l'approche de l'hiver , à figer la course du temps dans le coeur des racines avant de laisser la sève gorgée de vie affluer de nouveau vers leurs branches à l'arrivée des beaux jours le fascinait , Une existence passée à mourir pour mieux ressusciter » ...
Deux extraits significatifs de ce beau livre dévoré en quelques heures , je remercie chaleureusement Masse Critique privilégiée et Babelio pour son envoi .
J'ai tout aimé: l'histoire , l'atmosphère oppressante , intrigante, pesante de ce huit- clos montagnard , l'immersion dans une vallée perdue où des zones d'ombre , des noirceurs comme «  La bête partout dans les esprits » côtoient la blancheur immaculée de la neige ,un épais rideau neigeux tel un duvet froid où dehors le ciel floconnait et floconnait sans cesse .


C'est l'histoire de Germain Grosdemange , un octogénaire ronchon, grognon , voûté , perclus de douleurs , ancien bûcheron force de la nature .
Il vit seul , depuis le décès de sa femme Cécile , rétif aux conseils de sa fille unique Françoise , et de son gendre Eric , passant son
temps à repousser leurs tentatives à lui imposer une vie plus saine jusqu'à le menacer d'un placement en EHPAD.
Refermé sur lui- même , lisant les arbres et leurs essences de la même manière que d'autres lisent des livres , passant d'un cerne à l'autre , comme on toune des pages : il interroge ces géants à travers leurs cernes comme des tranches de vie , à l'ombre de sa cave ......
Un homme pétri de mystères , de secrets enfouis au creux de sa mémoire , amoureux de ses essences de bois que l'arrivée d'une voisine Emmanuelle , dameuse de pistes bouleversera .

Deux histoires en parallèle à trente ans de distance,, l'une en 1976 : le journal de Paulina Radovic, mariée à Dragan , ancien légionnaire installé à Valjoux dans l'idée de vivre de balades à traîneaux tirés par des chiens , projet hélas mort - né , l'autre en2015 , année où Basile , petit neveu de Germain qui l'héberge pour un temps , lui aussi dameur de pistes qui tente de sortir doucement d'un cauchemar après un dramatique accident survenu deux ans plus tôt ....
Je n'en dirai pas plus .
lL'auteur se révèle un merveilleux conteur, l'écriture est agréable , fluide , la narration équilibrée , bien conçue et construite , plaisante , tout y est : drame rural, zeste de fantastique , bête qui rôde, personnages truculents , insolites et forts , décrits au petit point , une intrigue qui nous emporte , des émotions à la pelle , de la neige , beaucoup de neige, suspense entretenu jusqu'à la fin . ....

J'ai passé un très bon moment , je vais lire «  Le-liseur-du-6h27 » .
Grand merci à l'auteur !
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Cela fait quelques jours que j'ai fini de lire cette histoire et depuis je réfléchis pour vous retranscrire mon ressenti.

C'est une lecture agréable pour une histoire bouleversante. C'est dérangeant de se sentir si bien dans un livre avec un tel récit.

Il est vrai que dans les villages de montagne c'est la neige qui dicte ses lois, les hommes et les animaux courbent le dos face à la toute puissance de Dame Nature. Mais cette neige, surtout si elle arrive, furieuse, en tempête, exacerbe les sentiments.

À la Voljoux, comme ailleurs, on n'aime pas trop les étrangers. On veut bien les supporter quand ils passent, pas quand ils veulent rester et s'installer pour une vie meilleure.

Et quand les troupeaux sont attaqués, autant accuser les malamutes des étrangers. Avec un petit coup de pouce au destin pour aviver la haine mais le sordide est ailleurs.

Ensuite il faut vivre avec ça toute sa vie et une vie c'est long dans un village de montagne quand on se retrouve seul avec toute cette neige dehors et ce froid qui vous glace jusqu'aux os quand ce ne sont pas les souvenirs.

Parfois le passé vient vous rechercher et il est difficile de l'affronter.


Un grand merci aux Éditions Au Diable Vauvert ainsi qu'à Babelio Masse Critique Privilégiée.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Huis-clos noir dans un paysage blanc
Jean-Paul Didierlaurent, l'inoubliable auteur du Liseur de 6h 27, nous revient avec un récit très noir autour de trois solitudes qui vont remuer un lourd passé. Dans un massif montagneux pris par la neige, il va bouleverser leurs existences.

Est-ce parce qu'il a été écrit durant le confinement que ce nouveau roman nous plonge dans une atmosphère lourde, un huis-clos noir dans un massif couvert de neige? Toujours est-il que l'auteur du Liseur de 6h 27 décrit merveilleusement bien ce décor et cette ambiance oppressante.
Tout commence par l'extrait d'un journal intime rédigé en 1976 par une femme qui a émigré des Balkans pour commencer une nouvelle vie dans les Vosges. le projet de Dragan, son mari est d'élever des Malamute, chiens de traineau originaires de l'Alaska, pour proposer des balades aux touristes. Mais on en saura pas davantage pour l'instant, car on bascule en 2015, au moment où Germain est confronté à un choix cornélien. Ce vieil homme vit seul dans sa ferme et ne demande rien à personne. Sauf qu'il avance en âge et commence à avoir quelques soucis. de petits accidents qui inquiètent sa fille Françoise, installée à Marly-le-Roi. Aussi décide-t-elle de laisser son père choisir s'il va en EHPAD ou s'il accepte la compagnie de Basile, son lointain neveu, qui a accepté de veiller sur lui. «Entre la peste et le choléra, il avait choisi la peste», même s'il n'entend rien céder de sa liberté. Au volant de son van aménagé, Basile vient pour sa part tenter d'oublier le drame qu'il a vécu deux ans auparavant, lorsqu'une fillette s'est fracassée avec sa luge sur sa dameuse, lui qui est chargé de préparer les pistes aux skieurs. Alors que les deux ours essaient de s'apprivoiser, Basile fait la connaissance d'Emmanuelle, leur voisine. Une autre solitaire qui exerce le même difficile métier que lui, au volant de son engin de damage sophistiqué, un Kässbohrer PistenBully 600 Polar SCR pour les spécialistes. On ne va pas tarder à comprendre qu'Emmanuelle Radot est en fait la fille de Pavlina Radovic et qu'elle est revenue vivre dans la ferme où ses parents s'étaient installés quarante ans plus tôt.
Si Germain se réfugie dans sa cave où il fait de la dendrochronologie, c'est-à-dire qu'il étudie des tranches d'arbres remarquables, les lisant «de la même manière que d'autres lisent les livres, passant d'un cerne à un autre comme on tourne des pages, sans autre prétention que celle d'interroger les géants sur la marche du temps, à la recherche d'une certaine logique dans ces successions concentriques», il se rappelle aussi qu'il a bien connu la mère d'Emmanuelle.
Après le départ de Françoise, venue passer le réveillon auprès de son père, le temps s'était adouci au point que les habitants ont organisé une procession pour faire venir la neige. «Que la neige soit avec nous, que son règne vienne! Que la neige soit avec nous, que son règne vienne!»
Leurs voeux seront exaucés bien au-delà de leurs attentes et c'est dans un enfer blanc que la part d'ombre de chacun va peu à peu se dévoiler.
En insérant les extraits du journal intime de Pavlina tout au long du roman, Jean-Paul Didierlaurent fait remonter le passé à la surface du présent et dévoile des blessures encore vives. Et quand viennent les ultimes révélations, on est passé du roman blanc au roman noir. La parenté avec son compatriote vosgien Pierre Pelot est alors une évidence. Mêmes décors, mêmes histoires d'hommes confrontés au poids du passé, chargés de lourds secrets. Qui a écrit que la géographie, le climat dans lequel on vit était consubstantiel à l'oeuvre que l'on écrit? Ajoutons-y une puissance de narration qui vous emporte et vous comprendrez que Jean-Paul Didierlaurent est ici au meilleur de sa forme!


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C'est une histoire bien étrange, oppressante, angoissante que nous décrit ce roman.
Tout commence par l'extrait du journal de Pavlina Radovic en avril 1976. Elle arrive, avec son mari Dragan et leurs 4 chiens Malamute dans la station vosgienne de Voljoux. Ils viennent de Slovaquie pour s'installer dans une vieille ferme qu'ils ont achetée. Dragan souhaite ouvrir une agence de promenade à traineau traîné par des chiens.
Mais tout se passe en 2015, à Voljoux. Germain, octogénaire, vit dans sa ferme en ermite depuis le décès de sa femme Clotilde, ce qui inquiète beaucoup sa fille Françoise, la soixantaine, qui vit en région parisienne. Elle serait plus tranquille si son père acceptait d'aller en maison de retraite, mais ce dernier refuse obstinément. Ses passions : la forêt et surtout les arbres
Françoise va trouver une alternative mais sera-t-elle du goût de Germain ? Elle a retrouvé un petit-neveu de Germain, Basile, qui, par un heureux hasard, est saisonnier (dameur de pistes) à Voljoux. Elle lui propose de le loger gratuitement chez son père, en échange de la surveillance de celui-ci.
Basile arrive chez Germain et se rend tout suite compte que cette surveillance ne sera pas facile, Germain a un caractère bien trempé, il sera difficile à apprivoiser et bravant l'interdiction de sa fille, il a pour habitude de se retrancher dans sa cave dont il interdit l'accès. Que peut-il donc y faire ? Qu'y cache-t-il ?
Puis un soir apparaît Emmanuelle, leur voisine, dameuse également et collègue de Basile. Emmanuelle n'est autre que la fille de Pavlina, elle est revenue s'installer dans la ferme de ses parents, délabrée par les années.
La saison ne s'annonce pas sous les meilleurs jours, il n'y a pas de neige et les vacances de février approchent. Alors les gens du village décident d'organiser une procession, pour demander de la neige à Dieu.
Ils ont voulu de la neige, ils en ont eu beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. On n'a jamais vu ça, une catastrophe.
Je ne vous ai donné qu'une infime partie de l'histoire, je ne voudrais pas spolier.
Sur fond de tempête de neige, dans une ambiance étouffante et angoissante, nous allons découvrir le fil d'une histoire peu ordinaire où les Radovic et leurs chiens, l'étrange bête des Vosges, Germain et Clotilde, ont tous leur part de secret. Et pas des moindres.
J'ai beaucoup aimé ce livre, il mérite bien ses cinq étoiles, l'auteur a une belle écriture, je l'avais déjà constaté en lisant « le liseur du 6 h 27 » et « le reste de leur vie ». Cette fois encore, il met en scène des personnages attachants dans une ambiance lourde. Nous y découvrirons des secrets bien gardés, des amours, des rancoeurs. Une très belle lecture que je ne saurais que recommander.
Je remercie Babelio –masse critique privilégiée – et les éditions Diable Vauvert pour l'envoi de ce très beau livre.
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1976, Pavlina s'installe avec Dragan un ancien légionnaire et leurs chiens malamutes à la Voljoux un village des Vosges dans une ferme posée au milieu des près. Ils ont fui l'usine qui vous mange littéralement, une envie d'aller voir ailleurs. Ils ont le projet de proposer des balades en chiens de traîneau aux touristes pendant la saison d'hiver.

2015, Germain est un octogénaire acariâtre, un taiseux, un vieux bouc qui commence à être gâteux, depuis la mort de sa femme, sa fille a décidé de régenter sa vie. Pour éviter le placement en EPHAD, il accepte à contrecoeur de cohabiter avec Basile, un petit neveu qui conduit une dameuse pendant la saison. L'arrivée de la belle Emmanuelle dans l'équipe de dameurs, une brebis égarée au milieu des loups, va susciter des jalousies et bien des questions.

Des secrets bien gardés, un vieil homme bougon et de la neige, beaucoup de neige. L'auteur brosse merveilleusement l'ambiance oppressante dans un huis clos montagnard avec une écriture fluide et des personnages forts. le récit de ce village coupé du monde par une tempête de neige alterne avec des extraits d'un journal, écrit quarante ans plus tôt par une jeune femme slovaque, qui fait remonter un passé douloureux. Si le lecteur comprend bien qu'à quarante ans de distance, les deux histoires sont liées, Jean-Paul DidierLaurent réussit à nous emporter dans de ce roman d'atmosphère.

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"Ouvrir un livre comme on pousse la porte d'une maison inconnue " et
se laisser porter par l'écriture de Jean-Paul Didierlaurent.

Principale protagoniste LA NEIGE
et ce voile cotonneux qui semble tout étouffer et fait, cependant, ressortir
les sentiments avec encore plus d'acuité.

Sous des mètres de neige, la vie, les secrets, les rivalités et l'amour.

La vie des dameurs sur leurs engins, qui, tels de gros insectes mordent la neige et la lissent inlassablement.

Germain, qui s'adonne à la dendrochronologie dans les profondeurs de sa cave depuis des lustres.
Germain, vieil ours, taiseux qui va cohabiter, contraint forcé par sa fille, avec Basile et faire connaissance avec sa jeune et jolie voisine, pas si étrangère que ça.

Beaucoup d'émotion et de fluidité dans l'écriture de cet auteur que j'avais déjà beaucoup aimé dans "Le Liseur du 6h27" ;

"Malamute" est d'un genre très différent, mais je ne l'en ai pas moins apprécié.

L'auteur nous a malheureusement quitté en 2021, à l'âge de 59 ans, il n'en reste pas moins un Conteur né.

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Acte I : entrée en scène de Germain, 84 ans, veuf, toute sa tête ( quoique ) mais en perte d'autonomie physique. Il a une passion pour les arbres.
Acte 2 : entrée en scène de Basile, jeune homme dans la force de l'âge, qui passe huit mois à fouailler la terre et quatre mois à brasser de la neige. Il a une passion pour les engins de chantier.
Acte 3 : rencontre de ces deux extrêmes. Ils vont devoir cohabiter dans la ferme de Germain. En a décidé ainsi Françoise, fille d'icelui.
Acte 4 : entrée en scène d'Emmanuelle, célibataire sans enfant, venue elle aussi brasser de la neige. Elle manie l'énorme dameuse , la PistenBully 600, avec dextérité.
En incrustation, le journal intime de Pavlina Radovic, datant des années 1970.
Chacun de ces personnages cache un mystère, un secret, une fêlure, une souffrance.
Ils vont devoir s'apprivoiser, se supporter, se comprendre.
La nature est un personnage à part entière qui a façonné paysages, humains, animaux. Elle est omniprésente, magnifique, dangereuse, poétique, mystérieuse.
Un beau voyage, de belles rencontres grâce à l'écriture lumineuse de Jean-Paul Didierlaurent que je remercie pour ce moment hors du temps.
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Une nouvelle découverte littéraire pour moi, quand j'ai appris la disparition de Jean-Paul Didierlaurent, j'ai voulu lire une de ses oeuvres pour lui rendre hommage.

C'est un auteur que je voulais lire depuis longtemps, Malamute m'a emporté dans une histoire glaçante et incroyable, la cause est toujours l'esprit tordu et malsaine de l'âme humaine.

Un vieux bougon du nom de Germain vit seul dans sa maison isolée à coté du village de Voljoux au coeur des Vosges. Il tombe régulièrement en descendant dans sa cave qui regorge de secrets et où il pratique sa passion la dendrochronologie, la science qui permet d'étudier les arbres en lisant les cercles au centre de leurs tranches. Sa fille lui donne un ultimatum, la maison de retraite où la compagnie de son neveu Basile pilote de dameuse.

L'arrivée d'Emmanuelle Radot va chambouller la vie de l'ancien et faire remonter en lui des souvenirs douloureux.

Nouvellement affectés dans le domaine skiable les deux jeunes vont rapidement tisser des liens qui leur permettront de faire face à ce qui les attend.

À l'époque où le couple Radovik et leurs quatre magnifiques Malamutes viennent s'installer dans leur nouvelle maison, les habitants du village n'avaient que de la haine et du mépris envers ces immigrés slovaques différents, qu'ils nommèrent les Russkoffs. C'est en lisant leur histoire que j'ai ressenti beaucoup d'émotions d'injustice, de la rage et du dégout.

Leurs rêves et leurs projets seront définitivement enterrés tout comme leurs raisons de vivre, le début d'une véritable descente aux enfers.

Des moments du passé aux moments présents l'auteur m'a emporté dans un roman qui prend aux tripes, des moments de lecture qui glacent le sang.

J'ai adoré ce livre qui est une grosse bouffée d'oxygène grace à ses décors enneigés jusqu'à la sensation d'étouffement dû à la tempête qui affronte Germain.

Je vous conseille vivement de le lire ce roman magnifique.


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Germain,vieil homme bougon et isolé dans une masure des Vosges, doit cohabiter à contrecoeur avec un petit neveu que sa fille a contacté afin de ne plus laisser l'octogénaire seul dans sa demeure. Sur l'insistance de sa fille, Germain ne peut qu'accepter ce "deal", sinon il devra être placé en Ephad.
Basile le neveu, accepte car son loyer est élevé et l'appartement pas très adapté. Il rencontrera dans la station de ski où il est dameur saisonnier, une jeune femme au doux nom d'Emmanuelle, qui est aussi depuis peu, la voisine du vieil homme, dameuse elle aussi.
Des liens forts entre ces trois personnes vont se tisser même si Germain cause peu. La solitude, il connaît depuis que son épouse est décédée. Il cache des secrets, bien enfouis au fond de sa mémoire, mais qui lui causent toujours et bien malgré lui, une culpabilité profonde. C'est pourquoi, il nourrit régulièrement "La Bête" avec des cuissots de sangliers et de cerfs comme une sorte de punition.
Le récit comporte également, des extraits d'un journal intime tenu par une certaine Pavlina Radovic dans les années 70, jeune femme des pays de l'Est installée avec son époux Dragan, dans la masure qu'occupe actuellement la belle Emmanuelle et venue dans le pays avec leurs chiens Malamute afin d'en faire leur gagne pain.
L'histoire nous fera découvrir assez rapidement, les liens entre ses deux êtres du passé et la jeune femme.

J'avais beaucoup aimé le liseur de 6h27, histoire d'un jeune homme lisant des passages de livres dans le métro. C'est donc avec un énorme plaisir que j'ai ouvert les premières pages de Malamute. J'ai savouré cette merveilleuse histoire avec délectation, ne réussissant pas à lâcher ce livre une seconde au détriment de la pile de repassage qui m'attendait bien sagement.
Jean Paul Didierlaurent nous charme avec son écriture et sa douceur. Mais malgré cette douceur, j'ai bien failli verser une larme et j'ai refermé la dernière page avec nostalgie. J'ai éprouvé de la colère sur les événements malheureux du passé qui auraient pu être évités sans la lâcheté d'un seul homme qui n'a jamais assumé les sentiments contradictoires qui l'animaient et qui n'a pas hésité à attiser la rancoeur des habitants du village, toujours peu joyeux d'accueillir de nouveaux venus, les "Russkoffs.

Merci à Masse critique et aux éditions "Au diable Vauvert" pour l'envoi de ce magnifique roman.
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