La Baigneuse du Wannsee

Ce roman m'a gracieusement été envoyé par l'auteur, ami d'une connaissance remarquable auteur lui-même d'ailleurs), et je tiens à le remercier pour ce magnifique cadeau. Dans ce ouvrage, nous découvrons non seulement le parcours de trois jeunes idéalistes dans l'Allemagne d'Avant la Seconde Guerre mondiale, celui de peintres ou artistes juifs mais aussi toute l'histoire, non inventée de ce que fut l'enfer de cette période, que ce soit pour le peuple allemand ou français, sans parler des juifs, de ceux, qui afin de sauver la peau d'un être aimé, ont dû trahir leurs convictions personnelles et de tant d'autres.

Muriel, Helmut et Gunther sont trois jeunes remplis d'espérance, ayant foi en la vie et éperdument passionnés d'art. Si Gunther entreprend des études à l'école des Beaux-Arts à Berlin, Helmut, quant à lui, est passionné d'un feu qui le ronge : celui de défendre la cause ouvrière. Entre eux, Muriel, une belle jeune femme qui fait des portraits de nue et à laquelle, les deux jeunes hommes, ont promis de ne pas se "l'approprier" afin de ne pas rompre leur belle amitié naissante. Si Gunther, en tant que "fils à papa" est plus du ôté bourgeois et Helmut, sans un sou, cela restera une éternelle plaisanterie bonne enfant entre eux, sans que cela n'entrave jamais le lien plus que fraternel qui existe entre eux. Puis, ce sera au tour d'Elsa d'entrer en scène et pour une jeune étoile naissance du théâtre contemporain, on peur dire qu'elle aura réussi son entrée et entre elle et Helmut, une passion grandissante naîtra jusqu'à ce que...
En voulant sauver la peau de son meilleur ami, Gunther devra accepter une seule condition mais celle-ci déterminera sa vie entière et : il devra s'engager dans le contre-espionnage et réussir à s'infiltrer dans les milieux artistiques parisiens. A une époque où il ne fait pas bon d'être juif en raison des lois antisémites qui se multiplient, Gunther réussira néanmoins à mener sa double vie en préservant des oeuvres d'art appartenant à cet art dit "dégénéré" avec l'aide de Jacques et de sa soeur Aurore avec laquelle il vivra une grande histoire d'amour.
"La baigneuse du Wannsee", titre éponyme du roman fait référence à l'un des tableau que Gunther réussira à sauver de l'autodafé prévu en 1940 et qui avait pour modèle, je vous le donne dans le mille, eh oui, la belle et insouciante Muriel qui s'est elle aussi engagée dans la résistance et qui ne cessa jamais d'aimer Gunther. Si triangle amoureux il peut y avoir, il n'y aura jamais aucune rivalité entre les deux femmes car leur amitié et, plus que tout, les événements dramatiques qui se déroulent autour d'eux partout en Europe, sont bien plus dramatiques qu'une simple histoire de jalousie ou de convoitise.

Sur fond de Seconde Guerre mondiale puis de Guerre froide, le lecteur suit le périple de nos trois héros de départ puis de ceux et celles qui se sont rajoutés entre temps à savoir Elsa mais aussi Jacques et Aurore.

Intrigues, trahisons, mais aussi amour et amitié, voici les mots-clés de cet ouvrage à couper le souffle tant il est prégnant de réalisme et dans lequel le lecteur ne peut s'empêcher de s'indigner, de frémir et de trembler pour nos personnages, tous aussi attachants les uns que les autres (bien que j'ai une légère préférence pour Gunther) à chaque page ! Une écriture fluide, un ouvrage extrêmement bien documenté, bref une vraie pépite que je ne peux que vous recommander ! Un auteur qui, je l'espère, trouvera lui aussi une belle place dans ce pour quoi il lutte dans cet ouvrage : à savoir la reconnaissance d'un véritable artiste !

La Baigneuse du Wannsee m'a été envoyé par les éditions de L'Harmattan. J'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce roman et puis je me suis lancée. L'auteur nous raconte principalement le destin de Gunther, un jeune allemand, passionné de sculpture. Il fait la connaissance de Muriel, modèle nue pour tableau et Helmut, engagé communiste. Nous sommes en 1933, à Berlin. Les trois amis vivent la belle vie: une vie de bohème faite de petits boulots, de fêtes jusqu'au point du jour et de découvertes dans le domaine de l'art. Et puis la guerre éclate. Les trois amis embrassent des destins différents…

J'ai aimé ce roman globalement parce que c'est un livre qui nous raconte la seconde guerre mondiale à travers le prisme de l'art. du début de l'expressionnisme allemand révolutionnaire à la considération des oeuvres juives « dégénérées », Karl Diegner balade son lecteur de Berlin à Paris. J'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégageait de ces pages, essentiellement dans la première partie du livre. On suit les amis dans leur découverte du monde de l'art: les galeries, les expositions. C'est un monde bouillonnant, inspirant qui s'étale devant leurs yeux. Et puis la guerre survient: les artistes qui étaient portés aux nues sont considérés comme « dégénérés » et sont emprisonnés, déportés. On voit à l'oeuvre le travail de sape des nazis qui détruisent tout ce qui sort de la norme.

Pendant la guerre, Gunther va devenir agent de liaison dans le monde de l'art entre Berlin et Paris. On vit avec lui la guerre du côté français mais vécue par un allemand! Point de vue original ici qui m'a beaucoup plu. J'ai adoré la description des rues de Paris, de toute cette atmosphère très Saint-Germain des Prés, un monde intellectuel qui fait rêver! Gunther échange art, littérature avec ses amis. Il découvre le jazz, les cabarets. Je n'avais aucun mal à imaginer les soirées décrites par l'auteur.

En revanche, j'ai moins apprécié la seconde partie du roman qui se déroule après les années 50. Gunther va de situations extrêmes en situations extrêmes. Il va participer d'ailleurs à la guerre d'Indochine. J'ai moins aimé parce que les choses allaient bien trop vite pour moi. J'aurais aimé que l'auteur prenne plus le temps de raconter car j'ai eu l'impression de sauter d'une situation à l'autre trop rapidement.

Au final, La Baigneuse du Wannsee est un roman intéressant qui nous fait vivre la seconde guerre mondiale par le prisme de l'art.
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