Citations sur La sirène qui fume (24)
...
Des centaines de points rouges, je ne vois plus rien, je ne sens plus rien, je n’entends plus rien seulement des milliers de points rouges des milliers de cadavres, je ne veux pas mourir...
Mon cœur explose mon cerveau explose mon corps explose, je suis la forêt, je suis l’univers, des milliards de points rouges des milliards de milliards de points rouges des milliards de milliards de milliards de points rouges et puis ...
Je m'allonge sur le canapé avec le reste de joint, je tire une taffe, c'est du shit dégueulasse, non seulement elle fume à son âge mais en plus elle se fait arnaquer par un petit salopard de dealer qui vend de la merde. Ça ne m'apaise pas du tout, alors je rallume la télé et je regarde Émile Louis, ma berceuse a moi. (p. 72)
- Moi j'ai bien envie de me la taper.
- T'es gouine ?
- Ça te dérange ?
- Non, tu fais ce que tu veux.
- Ça tombe bien. Ça me dérange pas non plus que tu sois une balance, je te rassure.
- Merci, ça fait plaisir. (p. 62)
Tu ne sais pas quelle heure il est.
Tu ne sais pas quel jour on est.
Tu ne sais pas comment tu es arrivé.
Tu sors de la voiture.
Tu ouvres la porte.
Tu rentres.
Noir complet.
C’est comme si elle était morte, comme si tous les vivants étaient morts, et que seuls les morts étaient vivants, les morts et les disparus, ceux avec qui je vis toutes mes journées…
Tu laisses défiler la vidéo. Elle se met dos à la caméra. Bombe son cul et le plante sous l'objectif. Dans son dos, un petit tatouage, juste au-dessus des fesses. Tu fais une pause. Une sirene qui fumé à ce un porte-cigarettes. Impression écran et copie de l'image. (p. 56-57)
— L’argent et le pouvoir, le vice de tous les hommes. Bienvenue au 36, capitaine.
— Ah le voilà, le justicier.
— Capitaine, ça suffira.
— Laurence Verhaeghen. On se connaît, non ?
J’acquiesce, on s’est déjà rencontrés lors des réunions intersyndicales pour lesquelles je montais souvent à Paris : Verhaeghen est à la tête de Synergie-Officiers Paris, syndicat réac contre lequel je me bats depuis des années avec le SNOP.
— Gabriel Prigent. On se connaît oui, je m’occupais du SNOP Rennes.
— Ah, un idéaliste, parfait. Courage Prigent, ici les belles idées ça finit souvent à la broyeuse.
Il est 22h30 quand elle m'ouvre la porte, visage de glace mais joues pourpres, les yeux qui vacillent, elle a bu, robe de soirée, noire, élégante, très courte, deux bagues étincelantes sur la main gauche, sourire à demi assumé, et derrière elle tout ce luxe qui s'étend sur des dizaines de mètres carrés.
Je suis les indications du GPS à la découverte de ces rues de Paris que je connais peu,rue de Rivoli,place de la Concorde,puis les Champs-Élysée,des pompes à fric à droite et à gauche,des enseignes jusqu'à la nausée,la plus belle avenue du monde ça m'étonnerait,la plus belle arnaque opérée par les promoteurs immobiliers,là d'accord.