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Critique de RomansNoirsEtPlus


Benjamin Dierstein nous avait habitué dans ces deux précédents romans à hanter les zones sombres des milieux politico-financiers , il nous offre aujourd'hui une intrigue foutraque , hommage aux brèves de comptoirs et à leurs acteurs , mettant en vedette deux olibrius aux caractères bien trempés et un brin imbibés …

Freddie Morvan et son pote Didier ont une mission à accomplir: retrouver la petite Romane et sa mère Marilou en chair et en os et de préférence en vie . Une mission confiée par Virgile de Larochelière à son ancien copain d'enfance , à l'époque où les deux habitaient dans le même village .
Depuis Freddie a fait du chemin enfin ...il s'est surtout éloigné de sa ville natale pour gagner la région parisienne ,avant de rentrer dans l'armée , puis dans la Police et de terminer détective privé , trois secteurs d'activité où sa hiérarchie a su reconnaître à sa juste valeur son intolérance pour le travail pour lui proposer de réorienter au plus vite son activité vers d'autres cieux moins laborieux . Sans boulot, Freddie s'est recroquevillé dans des réflexions existentielles basées essentiellement sur la couleur de l'alcool qu'il allait ingurgiter les prochaines minutes avant que Virgile le rappelle à son bon souvenir .
Une fois sa mission terminée ( non sans mal ) et avoir sorti des griffes de dangereux apaches la jeune Romane , ce n'est pas sa mère, également disparue , qui a surgi à côté d'elle , mais une ado black au caractère bien trempé , Lily -Prune .
Pour toucher sa prime, Freddie n'a pas d'autres choix que de retourner dans le village de son enfance qu'il a quitté des années plus tôt . Il va découvrir une ville bien changée , entièrement aux mains de la famille de Larochelière , dont les différentes exploitations emploient une majorité d' habitants de la commune et qui tente de modeler le village en fonction de ses ambitions économiques .
Mais la mort étrange de nombreuses vaches , la disparition mystérieuse d'un jeune vont mettre en ébullition une population aux abois et remettre Freddie et son pote Didier sur les rails de nouvelles périlleuses investigations .

L'auteur nous montre une autre facette de son talent avec cette histoire haute en couleur même si le (gros) rouge prédomine .
Outre des dialogues fortement dosé en humour noir dont la tonalité dépend du taux d'alcool dans le sang de nos protagonistes en goguette , on découvre une très belle brochettes d'énergumènes , un bestiaire (a)varié d'une incroyable variété : des piliers de bar qui soutiennent l'économie locale à leur manière , un type légèrement barré en couple avec une chèvre , David Croquette le chanteur qui anime le danse-floor du bar de Mado , des loups aux dents longues , une épouse -esclave , des vaches mortes et d'autres presque vivantes avant de passer à l'abattoir , une avaleuse d'assiettes , un “Général” dont la caboche est rempli de souvenirs de l'Indochine , le chien Enfoiré , Francis un fan inconditionnel de Cabrel et Michel le presque grand gagnant au Rapido.
Un Western post-moderne en Renault super 5 au milieu d'un grand nulle part , truculent et déjanté , savamment arrosé au Piconard ( Cocktail Picon-Ricard) , Ricard Suze ou autre gnôle de compost .Ça défouraille sec côté boutanches et côté pétards qui sortent comme par enchantement dès que ça sent le grabuge . Une lutte des classes à coeur ouvert où ceux d'en bas se rebiffent contre l'injustice , comme la saveur d'un roman social qui baigne dans une mare de Valstar frelatée .

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