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Critique de Fanvin54


« Là où la terre est rouge » constitue le premier roman de Thomas Dietrich, étudiant à Sciences po, lequel connaît très bien le continent africain pour avoir notamment passé son enfance au Togo.
Icare est un jeune provincial oisif installé à Paris. Il rencontre de façon fortuite Anténor, un général de l'armée de la République du Tshipopo, lequel l'introduit dans les milieux africains de la Capitale. Lorsque Anténor est nommé Ministre de cette République, il emmène Icare avec lui en Afrique, en le nommant comme conseiller. Icare va alors devenir un proche du Régime dirigeant de façon brutale ce pays…
Ce roman est une version moderne du mythe d'Icare, ce jeune homme s'étant brûlé les ailes pour s'être approché trop près du soleil. N'étant pas (loin de là) un spécialiste de la mythologie grecque, j'ignore si Icare est semblable au personnage si antipathique de « là où la terre est rouge ». Car, il faut bien avouer que dans ce roman, Icare semble concentrer sur sa personne de nombreux défauts : il est lâche, profiteur, affabulateur, opportuniste, n'en jetez plus.
Pourtant, ce personnage va finalement (mais très lentement) évoluer en se confrontant à la terrible réalité de ce régime qu'il va pourtant si docilement servir initialement. Dommage pour lui que cette prise de conscience soit si tardive…
Cette évolution est d'ailleurs soulignée au niveau de l'écriture : le roman est généralement écrit à la 3ème personne, à l'exception des passages dans lequel Icare, ayant fui la République de Tshipopo (je n'en dévoile pas les circonstances), s'exprime à la 1ère personne, un peu sous forme de confession. On découvre un personnage plus humain, plus lucide vis-à-vis de ce régime de terreur, à la recherche d'une forme de rédemption.
Un premier roman bien écrit et au final assez plaisant à lire, en dépit de ce personnage central vraiment détestable, ce « teint clair » qui va (comme tant d'autres) largement profiter des largesses d'un pouvoir autoritaire et corrompu. Un roman qui souligne aussi la sombre réalité de nombreux pays encore aujourd'hui, lesquels sont aux mains d'une petite minorité armée qui confisque l'ensemble des richesses, et qui ne recule devant aucun moyen pour conserver le pouvoir (l'Afrique n'ayant malheureusement pas le monopole en la matière)…
En conclusion, je souhaite remercier Babelio et Albin Michel pour m'avoir fait parvenir un exemplaire de ce roman.
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