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Résumé :
Une Archéologue en Perse (4ème partie) De Bagdad à Bassora : Les derniers rayons du soleil babylonien.

Marseille, février 1881 : Jane Dieulafoy, habillée en homme, cheveux coupés très courts, a embarqué avec son mari pour un fabuleux voyage exploratoire à travers la Turquie, l’Arménie, la Géorgie, l’Iran et l’Irak actuels pour étudier l’influence artistique de l’Orient sur l’art du Moyen Âge : ils pratiqueront les premières fouilles archéologiques eur... >Voir plus
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Que lire après Une Archéologue en Perse - 4ème partie - De Bagdad à Bassora : Les derniers rayons du soleil babylonien (1887)Voir plus
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Un seul monument, encore en assez bon état de conservation, la masdjed Djouma, témoigne de l’ancienne richesse de la ville.
Cette mosquée est abandonnée à cause de sa position excentrique : on n’y fait même plus la prière le vendredi, et elle sert d’asile à des mendiants et à des derviches de tous pays qui viennent se reposer à l’ombre de ses épaisses murailles. L’un de ces derniers présente un type des plus étranges. Il a la peau jaune des Indiens, les cheveux blonds et crêpés ; son torse, largement modelé, se dégage des lambeaux d’un burnous de laine brune qui traîne à terre et drape le bas du corps de ce pieux personnage. Pour toute arme le derviche porte un bâton noueux, pour tout bagage un cachcoul (coque d’un fruit indien) sculpté avec art.
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En dehors du mur d’enceinte j’aperçois, sur ma droite, les ruines d’un vieux minaret bâti en briques cuites et revêtu d’une très belle mosaïque monochrome dont les éléments sont juxtaposés avec une précision merveilleuse. Sous la chaude lumière d’un soleil radieux, les ombres projetées par les briques en relief prennent une coloration azurée qui s’harmonise d’une façon charmante avec la teinte vieux cuivre de la construction. La présence de ce minaret indique que la mosquée seljoucide, restau-rée par chah Tamasp, fut elle-même élevée sur les ruines d’un monument dont il faut faire remonter l’origine aux Guiznévides.
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Deux hommes se tenant debout dirigent la barque, chacun avec une barre. L’un tire sa perche, tandis que son compagnon pousse la sienne au fond de l’eau. On construit sur ce modèle de grandes et de petites embarcations ; les plus vastes reçoivent une cargaison du poids de cinq mille talents. Lorsque en naviguant elles sont arrivées à Babylone et que les mariniers ont disposé du fret, ils vendent à l’encan les roseaux et la car-casse, puis ils chargent les peaux sur leurs ânes et s’en retournent en Arménie, car il est impossible de remonter le cours du fleuve à cause de sa rapidité. C’est pour cela qu’ils ne font point leurs bateaux en bois, mais en cuir. Lorsque les conducteurs des ânes sont de retour en Arménie, ils se remettent à construire leurs bateaux par le même procédé. »
Hérodote parle positivement de barques ; il ajoute que ces barques n’ont ni proue ni poupe, et qu’elles sont rondes comme des boucliers. Il décrit donc, à mon avis, un corps évidé sem-blable à un bateau, mais en différant, par sa forme circulaire. Afin de ne laisser à ses lecteurs aucun doute à ce sujet, l’auteur indique même que les côtés et les bordages sont faits en branches de saule, c’est-à-dire en bois flexible pouvant se cour-
ber avec facilité, et en roseaux, jouant dans ce système de construction le rôle de l’osier dans le clayonnage des corbeilles. La forme de l’embarcation est acquise au débat : Hérodote décrit une couffe semblable à celles qui tourbillonnent sous mes yeux et que représentaient sur leurs bas-reliefs, huit cents ans avant notre ère, les sculpteurs assyriens.
Il y a cependant une différence entre la couffe actuelle et la barque d’Hérodote : l’une est seulement enduite de bitume, l’autre est « couverte de peaux préparées ». Mais, de ce que ces peaux étaient enlevées dès l’arrivée des barques à destination et rapportées à leur lieu d’origine, faut-il conclure qu’Hérodote ait voulu dépeindre le kelek ? Je ne le crois pas. Le dernier des matelots grecs n’eût point employé le même mot pour désigner des peaux apprêtées et des outres gonflées d’air : il eût encore moins parlé de proue et de poupe à propos d’un radeau. Enfin conçoit-on un radeau de forme circulaire ? Comment assemblerait-on en ce cas les poutres et les pièces maîtresses, et dans quel but compliquerait-on à plaisir et sans profit une charpente qui doit par sa nature être fort simple et qu’il est si facile de rendre solide en la faisant sur plan rectangulaire ? En définitive, je crois qu’il faut s’en tenir à la description d’Hérodote sans y rien ajouter, sans en rien retrancher. L’embarcation babylonienne était évidemment une couffe de plus ou moins grandes dimensions, habillée de peaux cousues ensemble, et qu’il était aisé de fixer sur la carcasse ou de détacher quand on voulait vendre les bois. La couffe des bas-reliefs ninivites, sur laquelle on voit se dessiner d’une manière très apparente de grands panneaux carrés, répond de tous points à cette description.
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J’ai terminé mes promenades à travers la cité des califes en allant visiter les marchés aux vivres. Est-il spectacle plus ré-jouissant et plus coloré que la vue des étalages où s’amoncellent les produits qu’il faut servir tous les jours aux mille bouches d’une ville ? Seuls le vernis des légumes, leur chaude coloration, le pelage et la fourrure du gibier sont capables de briller dans les atmosphères grises du Nord, et d’égayer les parois utilitaires de nos halles de fer ; mais, quand on sort de l’usine où s’écoule la vie européenne, lorsque le soleil pénètre en souverain au milieu des pyramides de fruits qu’il a fait mûrir, le tableau devient d’autant plus enchanteur que la nature dispose d’ors et d’émaux assez variés pour composer des symphonies toujours nouvelles. À Bagdad en particulier, les bazars, dès la pointe du jour, sont abondamment approvisionnés de vivres et encombrés de marchands et d’acheteurs, parfois contraints de s’ouvrir un passage à l’aide du bâton, tant la foule est compacte. La vie matérielle, quand on s’accommode des mets du pays, ne doit pas être ruineuse. La volaille et le gibier sont livrés à très bas prix ; un mou-ton coûte six francs ; le poisson est abondant. Les légumes, sur-tout les cucurbitacées, apportés en couffes de la Mésopotamie supérieure, ont une valeur dérisoire et s’entassent dans un débarcadère spécial, tant leur masse est considérable et encombrante. Je ne puis comparer le volume des barques qui les con-tiennent à la faible capacité des estomacs européens, sans me sentir prise d’un certain respect pour des gens qui auront digéré avant ce soir les montagnes de melons et de pastèques approvisionnés sous mes yeux.
Pourtant, si jamais je m’égare, que l’on ne vienne pas me chercher dans ce pays de cocagne. Je ne me déciderai à y plan-ter ma tente que le jour où on l’aura purgé des fonctionnaires turcs, de la peste et du bouton de Bagdad. De ces trois fléaux, les deux derniers me paraissent encore les moindres.
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Voilà bien l’édifice religieux d’un peuple nomade, maison hospitalière ouverte à tous les fidèles, dans laquelle le passant trouve de l’ombre, et le voyageur de l’eau pour se rafraîchir et se purifier avant de se prosterner devant Dieu. Telle se présente la mosquée d’Amrou, bâtie au Caire l’an 21 de l’hégire. Les mêmes divisions et les mêmes caractères se retrouvent dans les mosquées d’el-Hakem et de Touloun. Mais bientôt ce type primitif, dont les Maures d’Espagne ont laissé à Cordoue un magnifique spécimen, ne paraît plus aux conquérants arabes en harmonie avec la puissance de l’Islam. Les grêles colonnes qui soutiennent la toiture ne permettent pas d’élever à une grande hauteur l’ensemble de la construction ; elles sont incapables de supporter un poids considérable et encombrent par leur multiplicité l’intérieur des salles ; la mosquée doit donc se modifier.
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« Le monde est un vrai pont, achève de le passer, mesure, pèse tout ce qui se trouve sur ta route : le mal partout environne le bien et le surpasse. »
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Le destin fabuleux de Jane et Marcel Dieulafoy.
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