Tout ce que façonne
Renaud Dillies me parle, me touche, m'interpelle, me transporte. Toujours déstabilisant de constater un artiste si proche de votre univers, vos aspirations, vos thématiques de prédilection, d'en mesurer le travail sans faute, de tout admirer de lui. J'adhère, je colle à l'oeuvre comme à la poêle, à l'instar des oeuvres
Boris Vian,
Eric Chevillard,
Nicolas Dumontheuil, Fred,
Eugène Ionesco,
Richard Brautigan et quelques autres raretés.
Ici, musique, amour et mémoire sont au coeur de
Loup, en quête de lui-même. Perdu, paumé, sa reconstruction passe par le souvenir du passé. En l'attendant, il se laisse porter par le courant, et nous avec lui. le musicien jaillit sous nos yeux, impression d'entendre les notes derrière les aplats de couleur, les rythmes sous les coups de crayon. C'est brillant, doux, torturé et touchant.
Visuellement, de toute beauté, créatif et généreux, on retrouve le monde de
Dillies, sa patte reconnaissable, fort précise ici je trouve. Un régal. La gifle finale peut décontenancer dans sa brièveté. N'est-ce pas ce que cherchait
Dillies, coller au sujet, faire que forme et fond se rejoignent ? Je prends. Sans demi-mesure.