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Manifest Destiny tome 5 sur 7

Matthew Roberts (Illustrateur)
EAN : 9781534302303
136 pages
Image Comics (12/09/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
As winter begins, Lewis & Clark hunker the Corp of Discovery down in their new fort on the very frontier of civilization. All is calm... until old enemies emerge from the fog... and the real nightmare begins.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Manifest Destiny Volume 4: Sasquatch (épisodes 19 à 24) qu'il faut avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire continue, il faut avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 25 à 30 initialement parus en 2017, écrits par Chriss Dingess, dessinés par Matthew Roberts, encrés par Tony Akins, et mis en couleurs par Owen Gieni.

En novembre 1804, les membres du corps exploratoire achèvent de construire leur fort, celui dans lequel ils s'apprêtent à passer l'hiver. Sacagawea (guide et interprète shoshone) se contente de ramasser les lièvres pris dans ses pièges, n'étant plus trop en état de chasser du fait de sa grossesse avancée. Meriwether Lewis se réjouit de cette étape sédentaire car il va pouvoir consacrer du temps à l'étude des spécimens qu'il a collectés jusqu'alors. le second lieutenant William Clark organise des patrouilles régulières aux alentours du fort pour sécuriser les parages. Assisté par Toussaint Charbonneau, Lewis effectue quelques sorties pour rendre visite à la tribu indienne des Mandan, et accepter leurs cadeaux, essentiellement des plantes diverses et variées. Il en expérimente les effets directement sur lui-même, avec quelques crises de courante. Magdalene Boniface accompagne Sacagawea pour relever ses collets, tout en essayant de la raisonner sur le repos qu'elle doit prendre.

Les soldats ont décidé d'appeler la camp Mandan en l'honneur de la tribu indienne, étant prêt à prétendre qu'il s'appelle Teton si des représentants de l'autre tribu viennent le visiter. le sergent Welgoss se moque du visage défiguré du sergent Burton, alors que celui-ci vient lui signaler la fin de son tour de garde. Il s'en suit une bagarre. Clark y met fin. le lendemain, un épais brouillard recouvre les alentours du fort. Afin de forcer la réconciliation et l'entraide, Clark constitue une équipe de patrouille composée de Welgoss, Burton et du caporal Imes. Ils sortent du camp fortifié et commencent à avancer dans la purée de pois. Imes entend du bruit et s'éloigne des 2 autres, bientôt suivi par Burton qui part à sa recherche. Welgoss s'inquiète de leur disparition dans le brouillard, fait quelques pas et se retrouve face au caporal totalement rongé de l'intérieur par les plantes, à l'instar de l'épidémie contre laquelle ils avaient dû lutter quelques semaines auparavant.

À l'issue du tome précédent, le lecteur y voyait un peu plus clair sur la mission réelle de Lewis & Clark et avait constaté que l'expédition s'était installée pour passer l'hiver. Il avait aussi pu voir qu'elle n'avait pas choisi le meilleur endroit du fait la présence insoupçonnée d'une arche d'une nature inconnue. Comme à chaque tome, il s'attend à la manifestation d'une nouvelle créature surnaturelle, ce qui ne manque pas d'arriver. Il constate également que Tony Akins est de retour pour l'encrage, ce qu'il regrette par avance, car il aurait préféré que l'artiste initial Matthew Roberts continue à s'encrer lui-même. Il remarque effectivement que les dessins ont un peu perdu de leur substance. L'encrage d'Akins est professionnel et de bonne qualité, respectant les traits du dessinateur, mais sans les enrichir par des variations d'épaisseur, comme le fait Matthews lui-même. du coup, les tracés de contour perdent en richesse, et en relief. de même les traits de texture à l'intérieur des surfaces deviennent plus uniformes et les matériaux et tissus plus neutres. Matthews n'a pas changé sa manière de dessiner. le lecteur découvre régulièrement des paysages ou des scènes étonnantes : les baies dans la paume du chef Mandan, Sacagawea découvrant une arche pour la première fois, sous la tutelle de son mentor Morning Fox, la statuette de bois taillée au couteau par Reed, les plantes à sécher sur la table de travail de Lewis, un accouchement à haut risque, etc.

Mais alors que le brouillard à couper au couteau s'installe dans la durée, le lecteur constate que c'est l'occasion pour Matthews de s'affranchir de dessiner des arrière-plans (tous mangés par le brouillard), et de laisser Owen Gieni donner de la consistance aux fumerolles rapidement esquissées. Là aussi, il éprouve l'impression que le coloriste a mis en oeuvre un mode de colorisation plus rapide, en diminuant les couches de couleurs qui donnaient tant de relief à chaque surface. Les teintes utilisées sont moins riches, plus ternes, ce qui est cohérent avec le brouillard omniprésent, mais ce qui obère d'autant la texture des surfaces, à commencer par la peau humaine maltraitée par l'infection florale, ou celle inhumaine des monstres. de fait, Owen Gieni n'arrive pas à donner de la consistance à cette brume omniprésente, appliquant une mise en couleur beaucoup plus traditionnelle, faisant ressortir qu'il habille des dessins pauvres en décors, sans arriver à pallier ce dénuement. le lecteur ressent une forme de déconvenue à ce qu'il perçoit comme une diminution du degré descriptif des dessins, et donc une baisse dans la qualité d'immersion induite.

Roberts, Akins et Gieni s'investissent toujours autant en ce qui concerne les personnages. le lecteur les identifie aisément, et il peut également apprécier la qualité de leurs tenues vestimentaires, que ce soit les uniformes des soldats, les tenues des civiles, ou celle indienne de Sacagawea. le scénario se concentrant sur les affrontements dans le brouillard, l'artiste doit mettre en scène des affrontements physiques dont il varie les mises en scène par le découpage des pages et par les angles de prises de vue, mais il n'arrive pas à masquer que ce passage est étiré au-delà du raisonnable. En particulier, il doit montrer les individus en train de sa battre contre des monstres, tout en ménageant systématiquement le suspense sur l'issue du combat, ce qui l'amène à représenter des blessures mais pas trop graves pour que le combat puisse s'étirer. Ce mécanisme se répétant, le lecteur finit par repérer la technique et se dire que ces affrontements n'offrent pas beaucoup d'intérêt du point de vue de l'intrigue, et pas assez du point de vue visuel. Dans le même temps, quelques individus sont amenés à réfléchir sur ce qui se passe vraiment pour essayer de trouver une parade adaptée. Là encore, Roberts se retrouve vite à dessiner des têtes en train de parler dans les cases, limitant l'intérêt de la narration visuelle, même si le lecteur aime bien les personnages en question.

Pourtant Chris Dingess ne manque pas d'idée pour le scénario, avec toujours une pincée d'humour pince-sans-rire, se manifestant ici par les problèmes de transit intestinal, mis en scène avec taquinerie, sans tomber dans la vulgarité. Au début du tome, le lecteur apprécie de pouvoir regarder Meriwether accomplir ses tâches de botaniste, étudiant les plantes. Il regarde les soldats devoir vivre ensemble sans ennemi commun à affronter, l'oisiveté générant des tensions entre individus. Il découvre une scène du passé de Sacagawea apprenant à utiliser un arc, sous la tutelle de Morning Fox, avec un objectif sous-entendu quant au destin de Sacagawea. Il sourit en voyant s'exprimer la tension qui existe entre Lewis et Magdalene Boniface. le scénariste n'a rien perdu de sa capacité à faire exister ses personnages, générant une empathie savoureuse chez le lecteur. L'arrivée du brouillard se produit de manière organique par rapport à la région et l'époque de l'année. le suspense qui s'installe quant à ce que recèle le brouillard est classique et efficace. L'auteur montre que les 2 chefs d'expédition réagissent de manière raisonnée et intelligente par rapport à la gestion de cette crise, en appliquant une quarantaine et des mesures conservatoires pour éviter des lynchages.

Puis le brouillard s'installe et les membres de l'expédition commencent à se conduire d'étrange manière. Quelques individus sont épargnés par ses effets : c'est expliqué pour quelle raison pour certains, pas pour d'autres. La solution arrive d'un élément présenté en début de tome, auquel le scénariste a su donner assez de consistance. Par contre, les affrontements s'étirent, Dingess usant d'arbitraire pour décider du sort de chaque combattant, en ménageant certains de manière artificielle, uniquement pour les besoins de l'intrigue. le lecteur finit par se désintéresser de ces combats factices, la narration visuelle n'arrivant pas à leur insuffler assez d'ampleur ou d'horreur. Les dilemmes moraux entre combattants manquent également de tension parce qu'ils s'appliquent à des personnages pas assez étoffés. Il faut attendre la fin de cette phase pour que l'intrigue reprenne le dessus et redevienne intéressante, avec une nouvelle arche, et un membre de l'expédition qui comprend intuitivement comment l'utiliser, et qui le fait pour son gain personnel.

Ce quatrième tome est la première déception (relative) de la série. Les dessins perdent en consistance et en relief car Tony Akins n'arrive pas à se montrer aussi tactile que Robert quand il s'encre lui-même, et Owen Gieni semble avoir simplifié son processus de mise en couleurs, diminuant là aussi la finesse des informations visuelles. Chris Dingess a imaginé une nouvelle épreuve pour l'expédition Lewis & Clark dans la droite ligne des précédentes, mais avec une réalisation pataude qui fait ressortir le côté mécanique des affrontements. Fort heureusement, le premier tiers et le dernier quart ne sont pas phagocytés par le brouillard et racontent une histoire dans la droite lignée des tomes précédents, avec un niveau de qualité analogue.
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