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Bibliothèque historique tome 1 sur 4
EAN : 9782251004358
226 pages
Les Belles Lettres (15/02/2003)
4/5   2 notes
Résumé :
Composer une histoire de l'humanité toute entière depuis ses origines jusqu'à la période de rédaction de la Bibliothèque historique, tel est le projet titanesque entrepris par Diodore de Sicile au Ier siècle avant J-.C. En effet, avant Diodore, les historiens les plus brillants s'étaient cantonnés soit à une période, soit à une aire géographique donnée. La Bibliothèque de Diodore réussit le tour de force d’englober la somme des savoirs tant d’un point de vue tempore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Diodore de Sicile vécut au premier siècle avant Jésus-Christ, et écrivit une Histoire Universelle dont une partie nous est parvenue. le premier volume de l'édition bilingue des Belles-Lettres présente l'introduction générale à cet auteur, et le premier livre de son histoire. Bien sûr, l'introduction générale est indispensable pour connaître l'historien, son époque et son oeuvre ; la description des manuscrits et de leur tradition concernera un public spécialisé, mais le reste est accessible à tout le monde.

Quel est l'intérêt de ce livre I ? D'abord, Diodore ouvre sa Bibliothèque par un magnifique éloge de l'histoire, de son utilité et de sa noblesse : il résume et reprend les principaux arguments que les Grecs avaient forgés depuis Hérodote, cinq siècles avant lui, jusqu'à son époque, enrichis de l'apport des trois grandes écoles philosophiques de son temps. On doit préciser que la philosophie antique ne se limite pas, comme discipline, à ce que nous entendons par ce mot aujourd'hui, mais inclut toutes les branches du savoir humain, jusqu'à la physique et l'astronomie. Donc, lire l'éloge de l'histoire par Diodore, c'est prendre connaissance des fondamentaux de la culture grecque de son temps.

L'ouvrage se poursuit par une pré-histoire et une réflexion sur les origines de l'humanité et de la civilisation. Diodore place le début de tout en Egypte, où il voit l'origine de toute vie, de toute société et de toute culture humaines. Sa description de l'Egypte n'est pas une copie du livre II d'Hérodote, qui avait marqué les esprits. Diodore s'appuie sur d'autres sources et se distingue souvent du grand modèle ancien : il spécule et raisonne sur les origines de l'espèce humaine, sur les dieux et les héros, les mythes et l'histoire, à l'école d'Evhémère qui voyait dans les dieux et les demi-dieux de la mythologie des hommes supérieurs dont l'humanité fit des divinités pour les adorer. On ne cherchera pas dans ce livre des renseignements égyptologiques : mieux vaut se fier à la science moderne, car les auteurs antiques ne se conforment pas, évidemment, aux protocoles en vigueur aujourd'hui chez les égyptologues. La collection de faits et d'anecdotes qu'on trouve ici charmera par sa variété, la multiplicité des détails et des réflexions, plutôt que par l'exactitude de l'information. On prendra la mesure de la plus belle des vertus grecques : la curiosité pour autrui.

Enfin, le grec de Diodore a tout pour plaire à ceux dont le niveau de langue est insuffisant pour aborder Hérodote, Thucydide ou Polybe. On est content de s'orienter, si peu que ce soit, dans le texte, en s'aidant de la traduction.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[Origine divine des lois.]
Il nous faut parler aussi des législateurs qui ont vécu en Egypte, et qui ont établi des coutumes si étranges et si surprenantes. Eh bien donc, après la plus ancienne organisation de la vie en Egypte qui, selon les récits mythiques, remonte au temps des dieux et des héros, le premier, disent-ils, qui persuada le peuple d'utiliser des lois écrites fut Ménas, un homme qui non seulement avait l'âme élevée, mais qui, dans ses actes, fut le plus dévoué au bien public parmi tous ceux dont la mémoire est conservée. Il prétendit que ses lois lui avaient été données par Hermès, avec l'assurance qu'elles seraient cause de très grands avantages. C'est d'ailleurs de la même façon qu'ont agi, dit-on, chez les Grecs Minos en Crète et Lycurgue chez les Lacédémoniens, l'un affirmant qu'il avait reçu ses lois de Zeus, l'autre d'Apollon. Et chez nombre d'autres peuples, on raconte que ce genre de subterfuge a existé et s'est révélé cause de grands avantages pour ceux qui y ont cru. Ainsi chez les Ariens Zathraustès, selon la tradition, prétendit que le "Bon génie" lui donnait ses lois. Chez ceux qu'on appelle les Gètes qui se croient immortels, Zalmoxis déclara de même tenir les siennes d'Hestia, qui lui était associée ; et chez les Juifs, Moïse attribua ses lois au dieu qu'ils nomment Iao. C'est ou bien qu'ils jugeaient qu'une conception destinée à être utile à la communauté humaine était merveilleuse et vraiment divine, ou encore qu'ils estimaient que la foule, considérant la majesté et la puissance de ceux que l'on prétendait inventeurs des lois, serait davantage portée à leur obéir. [94-1/3]

XCIV Ῥητέον δ´ ἡμῖν καὶ περὶ τῶν γενομένων νομοθετῶν κατ´ Αἴγυπτον τῶν οὕτως ἐξηλλαγμένα καὶ παράδοξα νόμιμα καταδειξάντων. Μετὰ γὰρ τὴν παλαιὰν τοῦ κατ´ Αἴγυπτον βίου κατάστασιν, τὴν μυθολογουμένην γεγονέναι ἐπί τε τῶν θεῶν καὶ τῶν ἡρώων, πεῖσαί φασι πρῶτον ἐγγράπτοις νόμοις χρήσασθαι τὰ πλήθη τὸν Μνεύην, ἄνδρα καὶ τῇ ψυχῇ μέγαν καὶ τῷ βίῳ κοινότατον τῶν μνημονευομένων. Προσποιηθῆναι δ´ αὐτῷ τὸν Ἑρμῆν δεδωκέναι τούτους, ὡς μεγάλων ἀγαθῶν αἰτίους ἐσομένους, καθάπερ παρ´ Ἕλλησι ποιῆσαί φασιν ἐν μὲν τῇ Κρήτῃ Μίνωα, παρὰ δὲ Λακεδαιμονίοις Λυκοῦργον, τὸν μὲν παρὰ Διός, τὸν δὲ παρ´ Ἀπόλλωνος φήσαντα τούτους παρειληφέναι. Καὶ παρ´ ἑτέροις δὲ πλείοσιν ἔθνεσι παραδέδοται τοῦτο τὸ γένος τῆς ἐπινοίας ὑπάρξαι καὶ πολλῶν ἀγαθῶν αἴτιον γενέσθαι τοῖς πεισθεῖσι· παρὰ μὲν γὰρ τοῖς Ἀριανοῖς Ζαθραύστην ἱστοροῦσι τὸν ἀγαθὸν δαίμονα προσποιήσασθαι τοὺς νόμους αὐτῷ διδόναι, παρὰ δὲ τοῖς ὀνομαζομένοις Γέταις τοῖς ἀπαθανατίζουσι Ζάλμοξιν ὡσαύτως τὴν κοινὴν Ἑστίαν, παρὰ δὲ τοῖς Ἰουδαίοις Μωυσῆν τὸν Ἰαὼ ἐπικαλούμενον θεόν, εἴτε θαυμαστὴν καὶ θείαν ὅλως ἔννοιαν εἶναι κρίναντας τὴν μέλλουσαν ὠφελήσειν ἀνθρώπων πλῆθος, εἴτε καὶ πρὸς τὴν ὑπεροχὴν καὶ δύναμιν τῶν εὑρεῖν λεγομένων τοὺς νόμους ἀποβλέψαντα τὸν ὄχλον μᾶλλον ὑπακούσεσθαι διαλαβόντας.
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[ I-11 : les premiers hommes, apparus en Egypte, inventent les dieux]
Quoi qu'il en soit les hommes nés en Egypte dans les temps anciens, ayant levé les yeux vers le monde céleste et frappés à la fois de stupeur et d'admiration devant la nature de l'univers, reconnurent qu'il existait deux divinités éternelles et primordiales, le soleil et la lune. Au premier ils donnèrent le nom d'Osiris, à l'autre celui d'Isis, chacune de ces appellations ayant une justification étymologique. [...]

XI. Τοὺς δ´ οὖν κατ´ Αἴγυπτον ἀνθρώπους τὸ παλαιὸν γενομένους, ἀναβλέψαντας εἰς τὸν κόσμον καὶ τὴν τῶν ὅλων φύσιν καταπλαγέντας τε καὶ θαυμάσαντας, ὑπολαβεῖν εἶναι δύο θεοὺς ἀιδίους τε καὶ πρώτους, τόν τε ἥλιον καὶ τὴν σελήνην, ὧν τὸν μὲν Ὄσιριν, τὴν δὲ Ἶσιν ὀνομάσαι, ἀπό τινος ἐτύμου τεθείσης ἑκατέρας τῆς προσηγορίας ταύτης.

13. Mais, à côté de ces dieux, il en est d'autres, disent-ils, terrestres ceux-là, qui ont été mortels, mais qui, du fait de leur intelligence et des services rendus au genre humain, ont acquis l'immortalité. Plusieurs d'entre eux ont aussi régné sur l'Egypte. Tantôt leurs noms, une fois traduits, sont identiques à ceux des dieux célestes, tantôt ils portent des appellations qui leur sont propres : tels sont Hélios, Cronos, Rhéa, et même Zeus, que certains nomment Ammon, en outre Héra et Héphaïstos, et aussi Hestis et finalement Hermès. Le premier à régner sur l'Egypte aurait été Hélios, qui portait le même nom que l'astre du ciel.

XIII. Ἄλλους δ´ ἐκ τούτων ἐπιγείους γενέσθαι φασίν, ὑπάρξαντας μὲν θνητούς, διὰ δὲ σύνεσιν καὶ κοινὴν ἀνθρώπων εὐεργεσίαν τετευχότας τῆς ἀθανασίας, ὧν ἐνίους καὶ βασιλεῖς γεγονέναι κατὰ τὴν Αἴγυπτον. Μεθερμηνευομένων δ´ αὐτῶν τινὰς μὲν ὁμωνύμους ὑπάρχειν τοῖς οὐρανίοις, τινὰς δ´ ἰδίαν ἐσχηκέναι προσηγορίαν, Ἥλιόν τε καὶ Κρόνον καὶ Ῥέαν, ἔτι δὲ Δία τὸν ὑπό τινων Ἄμμωνα προσαγορευόμενον, πρὸς δὲ τούτοις Ἥραν καὶ Ἥφαιστον, ἔτι δ´ Ἑστίαν καὶ τελευταῖον Ἑρμῆν. Καὶ πρῶτον μὲν Ἥλιον βασιλεῦσαι τῶν κατ´ Αἴγυπτον, ὁμώνυμον ὄντα τῷ κατ´ οὐρανὸν ἄστρῳ.
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[A la mémoire de Sarah Halimi, n.d.l.]
En ce qui concerne les procès, ils [les anciens Egyptiens] n'y attachaient pas seulement un intérêt de circonstance, car ils pensaient que les décisions des tribunaux influent fortement sur la vie sociale, dans un sens ou dans l'autre. Il était évident en effet que le châtiment des coupables et l'appui apporté aux victimes seraient la meilleure façon de réparer les crimes. Si, en revanche, la crainte que les coupables éprouvent envers les jugements des tribunaux pouvait être dissipée par de l'argent ou des faveurs, ils voyaient bien que ce serait la ruine de la société. (I-75)

LXXV. Περὶ δὲ τὰς κρίσεις οὐ τὴν τυχοῦσαν ἐποιοῦντο σπουδήν, ἡγούμενοι τὰς ἐν τοῖς δικαστηρίοις ἀποφάσεις μεγίστην ῥοπὴν τῷ κοινῷ βίῳ φέρειν πρὸς ἀμφότερα. Δῆλον γὰρ ἦν ὅτι τῶν μὲν παρανομούντων κολαζομένων, τῶν δ´ ἀδικουμένων βοηθείας τυγχανόντων, ἀρίστη διόρθωσις ἔσται τῶν ἁμαρτημάτων· εἰ δ´ ὁ φόβος ὁ γινόμενος ἐκ τῶν κρίσεων τοῖς παρανομοῦσιν ἀνατρέποιτο χρήμασιν ἢ χάρισιν, ἐσομένην ἑώρων τοῦ κοινοῦ βίου σύγχυσιν.

[En mémoire de Sarah Halimi, n.d.l.]
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