Un premier écrin où jamais les mots de
Molière ne paraissent de trop chez celle dont la famille Dupire se plaît à rabaisser, ramener à sa condition de femme noire donc étrangère, sous-éduquée, sous-dotée intellectuellement.
Le rire l'emporte car la répartie bien amenée est un plaisir littéraire, surtout lorsqu'elle montre une ignorance crasse chez l'opposant.
Le tout forme un premier livre des deux côtés de la Méditerranée où les discriminations semblent toujours actuelles et les amours toujours froids du même côté de la rive.
Quelque part, un trait d'esprit de
Fatou Diome nous donne à réfléchir: dès qu'une femme qu'on pensait inférieure montre sa supériorité intellectuelle, le regard méprisant de l'homme devient celui du désir. Il pose ses mains et son regard lubrique sur ce corps qu'il ne parvient pas à soumettre par des mots.
Le talent était là, avant l'euro, avant
le Ventre de l'Atlantique et avant le roman.
Nouvelles nationales d'un talent international à la voix rieuse.
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