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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Recueil de six nouvelles dont ma préférée est "Le visage de l'emploi". Biographie d'une jeune sénégalaise partagée entre son pays natal et la France. Douée pour les études, on sent qu'elle se retient de rentrer dans le lard de ses employeurs qui lui parlent comme une inculte parce qu'elle fait le ménage pour payer ses études. C'est percutant, des conclusions qui font mouche.
Fatou Diome a réglé son compte avec ceux qui l'ont humiliée. Mais quand est-il de celles et ceux qui sont restés sur le carreau parce que non doués intellectuellement ?
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Salie est partie en France. Son frère veut la rejoindre. Pour lui, la France représente le pays où tout est possible, où tout peut lui réussir, une Terre promise. Il a ses modèles : les footballeurs sénégalais. Ils sont les rois dans leur pays d'origine et leur avenir en France est une réussite, une intégration parfaite… Une seule idée en tête : fuir son triste destin. Mais Salie voit les choses différemment. Elle vit en France, rencontre quotidiennement des galères, se frotte à la ségrégation, au racisme, à la pauvreté. Comment faire comprendre l'autre coté du miroir à son frère ? Un frère qui ne comprend pas les craintes de sa soeur, qui ne veut pas croire en ses difficultés et n'accepte pas que la France ne soit pas le pays idéal alors que ses idoles arrivent si bien à le faire rêver là-bas…

"La préférence nationale" parle simplement de la vie d'une jeune sénégalaise venu étudié en Alsace. C'est sa vie, son intégration, sa vision d'immigrée dans ce pays qui fait tant rêver les Africains. Mais, une fois sur place, cette vie ressemble plus à une galère, une vision désenchantée de la France. Un sombre tableau où Fatou Diome se sent exclue, en France mais aussi au Sénégal où là-bas, on ne comprend pas ses difficultés.

Un constat bien amer de ce que peut être la vie d'une expatriée dans un pays qui est loin d'être une terre d'accueil.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Six nouvelles, six tranches de vie entre Dakar et Paris.
L' âme de l'écolière, qui a subi la douloureuse injustice du nerf de boeuf pour un vol qu'elle n'a pas commis, reçoit le baume au coeur d'une mendiante lépreuse et aveugle.
Le coeur de la lycéenne, qui bat pour l'un sur le tempo d'Aimé Césaire, cinq ans plus tard, scelle son destin sous ses yeux avec un autre.
Le destin de la jeune femme qui répond petit nègre à ses employeurs qui lui parlent petit nègre, en niant son intelligence, court à vitesse grand V.
L'intelligence de l'ex-épouse d'un français dont le cerveau n'est pas reconnu à sa juste valeur préfère ne pas rester sur sa faim.
La valeur d'une fausse femme de ménage qui faute de mieux vit le pire chez les Dupire n'attend pas le nombre des années.
Le pire repas de l'étudiante en faculté qui passe à la casserole d'un égoïste professeur va exclure le mot bio de ses menus.
Professeur de français,Fatou Diome, la sénégalaise obstinée, l'est à présent devenue.Douée pour les études,mariée à un français puis divorcée,après avoir travaillé comme femme de ménage, elle a écrit ce premier livre de nouvelles autobiographiques :une réussite!
Que de chemin parcouru entre larmes et vitriol!
Quelle belle carapace d'espoir et de détermination pour conserver une dignité qu'à chaque coin de rue on voudrait vous oter!
Une sacrée leçon de vie et de courage que nous livre Fatou Diome dans La préférence nationale, récit émaillé de citations africaines empreintes de bon sens, points de repère dans un monde où la loi du plus fort s'exerce plus que de raison,aussi bien en Afrique où le patriarche a tous les droits qu'en France où les bourgeois bourrés d'idées préconçues affichent leur mépris sans vergogne.
Une plume mordante, un sourire à toutes épreuves celui qui dit "Oui Madame" et pense "Je vous emmerde".
Un beau témoignage puisqu'il s'agit de vécu.
J'avais chroniqué Celles qui attendent avec plaisir mais ce premier livre vaut lui aussi le détour!
A lire et à méditer!


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Une demi-douzaine de nouvelles qui racontent le Sénégal et la France, le pays d'adoption de Fatou Diome. Elle raconte une amitié, un mariage et… du racisme en France. Les dernières nouvelles racontent l'attitude de certains Français avec les Africains.
On commence avec les couleurs joyeuses mais pauvres de l'Afrique, on finit en France avec une triste réalité. J'ai beaucoup aimé le dépaysement avec la découverte de l'Afrique, les autres nouvelles déclinent le racisme au quotidien et surtout à l'emploi. Je pensais pas qu'il pouvait être pénible à ce point (je suis d'origine antillaise). Nouvelles assez inégales mais l'ensemble a le mérite d'être vrai et sincère.
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Un recueil, témoignage sur l'émigration vécue par l'auteur, avec une écriture très proche de l'oralité. Voici un résumé de certaines des nouvelles.

• La mendiante et l'écolière : Les portraits et les paysages de cette nouvelle sont tracés comme un dessin à l'encre de chine, qui permet la visualisation de la scène et des lieux. L'écriture va droit au but. Les personnages ont un rôle à jouer : comment une mendiante au ban de la société peut-être le révélateur de pratiques sociales ?
La narratrice apparait au bout de 8 pages. Nouvelles descriptions et nouvelle compréhension des mentalités. le quotidien forge le caractère de cette fillette, future auteur de ce recueil.

• le visage de l'emploi : Ce qu'on attend d'une jeune sénégalaise au travail, où l'expression « avoir la tête de l'emploi » n'a pas tout son sens. Ou bien : Comment clouer le bec de petits bourgeois qui acceptent difficilement que leur femme de ménage soit plus cultivée qu'eux.

• La préférence nationale : Une tirade incendiaire, haute en couleur et truculente au sujet des lois françaises de naturalisation. Un régal qui sent le vécu et qui donne toute sa puissance au texte.

• Une Cunégonde à la bibliothèque : Une autre nouvelle qui dénonce l'étendue de la bêtise d'un employeur vexé d'avoir une femme de ménage en DEA de lettres moderne.
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Un premier écrin où jamais les mots de Molière ne paraissent de trop chez celle dont la famille Dupire se plaît à rabaisser, ramener à sa condition de femme noire donc étrangère, sous-éduquée, sous-dotée intellectuellement.

Le rire l'emporte car la répartie bien amenée est un plaisir littéraire, surtout lorsqu'elle montre une ignorance crasse chez l'opposant.

Le tout forme un premier livre des deux côtés de la Méditerranée où les discriminations semblent toujours actuelles et les amours toujours froids du même côté de la rive.

Quelque part, un trait d'esprit de Fatou Diome nous donne à réfléchir: dès qu'une femme qu'on pensait inférieure montre sa supériorité intellectuelle, le regard méprisant de l'homme devient celui du désir. Il pose ses mains et son regard lubrique sur ce corps qu'il ne parvient pas à soumettre par des mots.

Le talent était là, avant l'euro, avant le Ventre de l'Atlantique et avant le roman.

Nouvelles nationales d'un talent international à la voix rieuse.
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