Exterminateur 17, tome 1

Je préfère presque le Bilal de la première période (jusqu'à "la Foire aux immortels"), où son dessin est encore au trait, à l'encre, moins "Sfumato", plus proche de Moebius. Ici c'est Jean-Pierre Dionnet qui est à l'oeuvre au scénario. Un scénario assez classique de science-fiction, avec des clones créés pour la guerre, un savant qui fait migrer sa conscience et une poursuite spaciale de planètes en planètes. du bon Space Opéra avec un dessin envoutant et riche qui rappelle les premières oeuvres de Bilial, "Les mémoires d'outre-espace".

J'avais adoré la trilogie Nikopol et la tétralogie du monstre d'Enki Bilal (dessinateur et scénariste). Là, je suis un peu déçu. Pas mauvais pour autant, le scénario de Dionnet sur le thème de la révolte des machines n'est pas aussi innovant et visionnaire que celui des oeuvres citées plus haut. Concernant les dessins, on est loin de la qualité graphique proche de la peinture de ces mêmes oeuvres. Réalistes, ils sont assez détaillés durant une douzaine de planches avant de devenir de plus en plus succincts et inesthétiques. Plus on avance dans l'album, plus les cases sont épurées et vides. J'ai l'impression que les dessins n'arrivent pas à suivre le rythme des idées, plutôt bonnes au demeurant (les néo-manichéens, le vaisseau Génétic qui erre dans l'espace au hasard des mondes, l'astéroïde avec sa ville style western peuplée de cow-boys etc.). Ne vous fiez pas à la très belle couverture. Elle est postérieure à l'édition originale.

Jean-Pierre Dionnet signe un scénario sur les androïdes assez confus qu'Enki Bilal, malgré de superbes planches, ne rattrape pas tout à fait. Petite déception.

Le premier album d'Enki Bilal, publié dans "Métal hurlant" puis dans la (alors) prestigieuse maison "Les humanoïdes associés". Tout est déjà là : ce style de dessin si particulier (les murs faits d'une étrange mosaïque qui tien de l'art abstrait) et cet univers (un futur déjà archaïque) qui ne cessera de s'étoffer. Plus que d'un simple document, il s'agit vraiment d'un très bel album.

Paru la première fois en 1979, les auteurs nous présentent un concept futuriste, visionnaire, mêlé d'ésotérisme, de religion. Dans un futur lointain, les guerres sont menés par des androïdes. Suite à un pacte de paix signé, les commanditaires ont l'obligation de déconnecter définitivement les androïdes concernés par le conflit. Mais ils retrouvent le premier, celui qui était parfait. Son concepteur, vieux, a trouvé comment au moment de sa mort de se ressusciter, dans son androïde.

Une question se pose, devons nous laisser la vie dans un androïde alors qu'il ne doit être qu'une machine aux ordres des hommes, peut-il avoir une conscience, apprendre…

Une bande dessinée comme Bilal a l'habitude de proposer, dans laquelle la réflexion sur l'avenir, la technologie qui se mêle à l'homme, prend son contrôle.

Graphiquement, c'est simple mais efficace, pourvu de cases assez grosses, les auteurs arrivent de manière succincte textuellement à faire passer le message.

Une bonne dessinée très intéressante, dont l'apport philosophie reste à mon sens important.
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