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Citations sur 16 ans et des poussières (18)

La lumière de l'été, forte, mange les murs et les ombres minuscules qui s'y réfugient. Elle absorbe la colère qui navigue dans mes yeux quand je pense à ma mère. Et j'y pense souvent. C'est ma mère, elle rime avec colère.
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Ce matin, au bas de l'immeuble, un chien nous a suivis. Il fouillait dans les poubelles, sans collier. Dès qu'il nous a vus avec nos sacs, en direction du bus pour le lycée, il a foncé vers nous en remuant la queue. Je me suis accroupie à sa hauteur et j'ai pris son museau dans mes mains. Je l'ai caressé. Il avait de la douceur sur son pelage, quelque chose de tendre qui ne devait pas disparaître. [...]
Le chien nous suit partout, et personne n'a pensé à nous le réclamer. Personne n'est venu le pleurer.
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Lorsque j'arrive dans la rue, essoufflée, anéantie, ils ne m'ont pas rattrapée. Je crois entendre les sirènes de la police approcher, je décampe vers mon immeuble en pensant à Enzo. J'ai un goût sale dans la bouche. Et je cours, les mains sur les yeux. La lumière, trop forte, les grignote peu à peu, et je me rends compte maintenant que je n'arrive plus à fixer la mer. Elle est quelque part derrière mes paupières, et je sais que, si je la regarde encore, elle va me dévorer les yeux.
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La chaleur et la poussière font un shampooing mixte à la ville en contrebas. On dirait qu'une haleine chaude sort de la terre, des rues et des habitations. Mais, là où je suis, on sent l'air passer sur la peau, pour calmer. J'ai presque l'impression d'être à l'abri, dans le nid du vent. Ce doit être ça, la famille. Un endroit où je me sens protégée et vivante. C'est si beau que je m'arrête un moment, dans cette rue qui pue l'urine sous la lumière crue de l'été à midi. Je suis dévorée par une joie trop forte pour moi, à laquelle je n'ai pas droit. C'est ce que je crois. Ce que je croyais... Ma ville rétrécie par la distance et la mer à ses pieds, je les prends en plein dans les yeux, sans filtre, destination le coeur...du moins ce qu'il en reste.
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J'aimerais à cet instant prendre mon cœur à bout de bras et le lui jeter au visage, sanglant, palpitant. L'obliger à me voir pour de vrai, la forcer à comprendre que j'existe, que je suis de la même chair qu'elle - vivante, sa fille, sa vie -, que quoi qu'elle fasse et dise je l'aimerai quand même, je l'aimerai. Avec toute ma haine aussi. Et ma blessure qu'elle entretient ouverte, à vif. Mais je ne peux pas. C'est au-dessus de mes forces.
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Les gens ne voient rien, ils ne lèvent pas les yeux vers le ciel, car ils les font plutôt glisser vers leurs chaussures et le trottoir.
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- La bibliothèque, ou la médiathèque, est là pour subvenir à tous, riches et pauvres. C'est le plus démocratique des lieux culturels. J'approuve que tu le fréquentes, que tu empruntes des livres et que tu découvres les musiques du monde, le rap, le slam, les textes d'Abd al Malik... bref, tout ce qui te plaît, Shayna. Simplement, j'espère que peu à peu tu cesseras de dérober ce qui t'appartient déjà, à savoir ces CD de la bibliothèque. C'est un bien public, notre bien à tous.
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Christian aime bien préciser qu'il écrit de la poésie pour le plaisir ou alors pour partager avec les autres, et c'est tout. Il nous a confié qu'il distribuait régulièrement ses textes dans les boîtes aux lettres, pour les gens qui ne reçoivent jamais rien de bon et pour ceux qui sont seuls. De cette façon, en plus d'être "poétiques", ses textes deviennent utiles.
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Quelques hurlements banalisés de voisins ont renchéri, pour la forme et pour le bruit, puis tout a très vite repris sa place : le journal de 20 heures à fond chez les Raulier, la mère Dalal hurlant au téléphone chaque soir à cause de son tympan crevé par une explosion en Palestine, la fine pellicule de poussière sur les meubles Henri II du salon sans le petit rayon de lumière qui la fait danser. La routine indéracinable. Ma mère qui criait, qui criait.
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Ici, dans la cité, chacun crie pour ce faire entendre. Les voisins, la télé, les chiens de garde enfermées... Surtout maman
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