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Critique de Dinoscope


Livré à lui-même sur la Planète Rouge depuis son amarsissage dans le cratère de Gale, le 6 août 2012, Curiosity voudrait adresser un message à tous les futurs rovers avant de s'éteindre. En effet, sur Mars, Curiosity se sent seul et s'ennuie. Sous la plume de Sophie Divry, nous aussi.
Aguichante, la couverture rouge avait fait son petit effet, provoquant l'envie de lire cette courte nouvelle publiée en 2021 dans la collection Notabilia des Éditions Noir et Blanc. La quatrième de couverture promettait un voyage introspectif du rover Curiosity. Hélas, dès la première phrase, l'enthousiasme retombait comme un mauvais soufflé : "Dieu me parle tous les matins entre 8h et 10h."

L'éditeur nous promettait une « interrogation sur notre solitude et notre humanité » et on y est. Si pour Curiosity l'Homme est un Dieu (même s'il ne sait pas que l'Homme est l'Homme), alors qui est Dieu et qui sommes-nous ? En soi, rien de bien révolutionnaire et surtout, rien de bien surprenant à partir du moment où l'Homme est associé à un Dieu pour Curiosity. Dès la première phrase. Dès le premier mot.
En plus, pourquoi mêler Dieu à cette histoire ? le questionnement serait le même avec plus de subtilité si on avait fait un CTRL + H dans Word pour remplacer « Dieu » par « Centre de Contrôle » ou tout simplement « Contrôle ». A cette conscience de Dieu qui, jusqu'à preuve du contraire, est le propre de l'Homme, s'ajoute l'anthropomorphisme du célèbre rover qui, au-delà de la pensée, est doté de sensations quasi-humaines. Ce faisant, on annihile toute interrogation sur l'humanité d'un robot créé par l'Homme : une approche qui aurait été à mon goût beaucoup plus intéressante et originale. La question ne se pose pas : Curiosity est humain ! Il a été créé sociable et un point c'est tout.
Au final, on s'étonne presque que l'auteure ait mis deux ans à écrire cette nouvelle d'une grosse quarantaine de pages dont on retiendra – peut-être – quelques passages cocasses. Sophie Divry a surtout réussi à retranscrire le regard que nous, Humains, avons porté sur Curiosity : ce sympathique rover martien qui a son compte Twitter et nous envoie des selfies devant ses copains cailloux. Abonnez-vous à son compte Twitter, ça vous évitera la dépense et ce sera sans doute plus intéressant, voire même instructif.

Heureusement, le livre nous propose une deuxième nouvelle de Sophie Divry : L'Agrandirox, inspirée de « La Superficine » de Sigismund Krzyzanowski.
Sans attente, la déception est moins grande. On y suit les aventures inachevées de Josiane, une septuagénaire confinée dans son petit appartement parisien. Une coquette studette qui deviendra un appartement bien trop grand grâce à un bon coup d'agrandirox.
Ne sachant pas ce qui relève de Sophie Divry ou de Sigismund Krzyzanowski, je me contenterai de dire que j'ai trouvé le texte un poil plus subtil et intéressant que Curiosity, sans pour autant me sortir de la lande martienne dans laquelle je m'étais paumé.
Lien : https://www.dinoscope.photo/..
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