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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le cabinet de Curiosity

Sophie Divry a trouvé dans la difficile période de confinement le moyen de s'évader. Son imagination, teintée de fantastique, nous offre avec Curiosity deux nouvelles aussi différentes que superbes.

«Dieu me parle tous les matins entre 8h et 10h». Avouez qu'un tel incipit ne peut que vous mettre l'eau à la bouche. Une telle première phrase rend en effet immédiatement vos neurones actifs. Quel Dieu? Pourquoi cet horaire? Pour dire quoi? Sophie Divry a trouvé un formidable biais pour nous parler de l'humanité. Elle s'est mise «dans la peau» de Curiosity, le rover qui a été envoyé explorer la planète mars. Un engin auquel tous les matins, la terre confie le programme du jour. Car bien entendu, Dieu ne peut être que cette cohorte d'ingénieurs penchés sur leurs ordinateurs, analysant les données transmises, cherchant comment réussir au mieux leur programme.
Disons que l'euphorie des premiers jours, l'atterrissage réussi sur la planète rouge, le déploiement de la caméra, la mise en route des instruments, les premiers mètres parcourus, a cédé la place a une grande déprime. Car notre engin martien est un rover sociable. du coup, il a bien dû se rendre à l'évidence: son rêve de partage s'est fracassé sur les cailloux de sa nouvelle planète. Il est seul, condamné au même sort que ses prédécesseurs Pathfinder, les Vikings, Phoenix, Spirit et Opportunity. «Comme eux, je finirai en mode sécurité, englouti dans ce silence effroyable pour des milliards d'années. Autour de moi la petite agitation scientifique que j'aurai provoquée disparaîtra, et hormis mon cadavre rougi par la poussière, il ne restera rien de moi. Mars est un sinistre cimetière ! Une planète de relégation où Dieu nous envoie, puis prend un malin plaisir à nous laisser crever de froid.»
Constat terrifiant et sans appel, alors même qu'il était venu chercher la vie sur mars! «Des traces de vie, des briques de vie, même anciennes, même minuscules» auraient suffi à changer la donne. Alors la romancière prend la main, cherche une nouvelle voie et laisse la poésie gagner, au lieu de «broyer du plutonium». Elle va ouvrir son imagination et nous offrir ce très joli conte que l'on dédiera aux ingénieurs du CNES à Toulouse qui ont confié leurs travaux et leurs espoirs à Sophie Divry.
Cette nouvelle s'accompagne d'un second texte, plus court mais tout aussi savoureux, une «nouvelle confinée» intitulée l'Agrandirox. Derrière ce nom se cache une découverte majeure, surtout pour tous ceux qui, comme Josiane, vivent dans moins de 30m2. Ses seuls compagnons sont un chat et un vibromasseur.
L'Agrandirox permet de faire grandir les espaces, de repousser les murs. L'incrédulité de notre vieille dame va vite céder la place à l'enthousiasme lorsqu'elle constate que le procédé est efficace. L'enthousiasme, puis l'angoisse. N'est-elle pas en train de jouer avec le feu?
Cette seconde nouvelle nous prouve tout à la fois qu'il n'est nul besoin d'aller sur mars pour trouver du fantastique et que le confinement peut faire naître de jolies histoires. Après Trois fois la fin du monde, Sophie Divry nous offre une nouvelle belle occasion d'explorer notre humanité, d'aiguiser notre réflexion, de prendre le chemin de l'évasion. Et ça fait un bien fou!


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Première nouvelle :
Curiosity est un rover créé par la NASA. Il a été envoyé sur Mars, voilà plusieurs années afin d'explorer la froide et poussiéreuse planète rouge. Curiosity n'est pas comme les autres robots, il se sent terriblement seul et souhaiterait se faire des amis mais aussi parler à Dieu. Il sent que ses jours sont comptés et aimerait trouver du sens à son existence.

"De la Terre je sais peu de choses, sinon que c'est une planète bleue. Tout y est bleu : les cratères, le sable, les cailloux, le ciel, la poussière et même les montagnes ... Je n'ai aucune idée de ce que peut être le bleu. Ici je ne connais que le rouge, décliné sur tous les tons d'ocre, d'orangé, de rougeâtre ou de beige. Chaque matin, en ouvrant mes caméras, je retrouve ce désert rouge et inhabité, si bien que cette couleur a fini par devenir pour moi la couleur de la mélancolie, car tout, dans ce décor majestueux, immuable et mutique, souligne l'intensité de ma solitude."

Une histoire poétique, touchante et pleine d'humanité sur le sens de la vie. Beau, tout simplement.

Seconde nouvelle :
Nous sommes en mars 2020, en plein confinement. Josiane est pensionnée et vit dans un petit appartement avec son chat, Ernest et un "lapin". On lui propose de recevoir gratuitement l'agrandirox. Ce qu'elle accepte sans trop y croire, à tort ou à raison ...
Une nouvelle digne d'un épisode de la série "La Quatrième dimension" ou encore de "Black mirror" ! Savoureux.
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Curiosity, un court roman mais un peu plus qu'une nouvelle, qui nous raconte trois jours et trois nuits d'un astromobile ou rover envoyé sur mars pour explorer le cratère Gale, et sa montagne intérieure, le Mont Sharp. Une banale mission pensez-vous ? Pas pour Curiosity, car il n'est pas un rover comme les autres. On peut dire de lui qu'il est « sociable », humanisé en quelque sorte avec ses élans empathiques, ses réflexions et ses angoisses. Il ne doute pas de l'existence de Dieu, car celui-ci lui transmet ses instructions chaque matin, de 8 heures à 10 heures.
Les derniers temps ont été durs pour Curiosity, les messages divins se font de plus en plus rares et sa lucidité lui fait conclure que ses jours sont comptés, qu'une fois sa mission accomplie, il sera abandonné sur cette terre hostile. Alors il écrit, pour ne pas devenir fou, pour donner du sens à son existence, pour conjurer cette solitude insupportable. Pour pardonner aux hommes...

La plume de Sophie Divry est assurément incroyable. Il ne lui suffit que de quelques pages pour nous emporter sur la planète rouge en compagnie de ce petit robot adorable pour lequel on vibre d'émotions. Sa solitude nous émeut, son obsolescence programmée nous révolte, son acceptation du sort qui l'attend inspire notre respect.

Le second récit qui conclue ce petit recueil nous parle également d'espace, mais bien plus restreint cette fois. Nous nous retrouvons dans le petit appartement de 71 m² de Josiane qu'elle occupe avec Ernest, son chat, et un lapin. Elle en connaît chaque recoin, l'active retraitée, de son deux-pièces, surtout depuis le confinement instauré par le gouvernement en ce mois de mars 2020. Alors, quand on lui propose d'utiliser l'agrandirox, un produit incroyable qui va lui permettre d'agrandir la grandeur de ses pièces, elle n'hésite pas, mais pour très vite déchanter...

Avec ce récit digne d'un épisode de « La Quatrième Dimension », Sophie Divry reprend là le concept du huis-clos mais dans un registre plus fantastique encore, et effrayant. Dans ces deux nouvelles, les grands espaces rendent nos protagonistes tout petits, perdus dans l'immensité de leur solitude. Mais ils sont tout autant l'un que l'autre victimes d'une société manipulatrice, jetés après utilisation comme de simples kleenex...

Une très belle réflexion menée là par l'auteure de Trois fois la fin du monde...
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J'avais déjà lu un livre de Sophie Divry : Trois fois la fin du monde, c'était très bien, ici avec Curiosity (qui est suivi de la nouvelle L'Agrandirox), l'autrice change de registre et nous emmène sur la planète Mars auprès du rover d'exploration "Curiosity", robot qui sert à analyser les matériaux, les sols et les lieux que les opérateurs sur Terre lui indiquent.
Cela peut paraître léger mais il n'en est rien car Sophie Divry ajoute un élément de taille, elle donne une conscience émotionnelle à notre rover.
C'est un livre qui n'est pas long mais qui est riche en émotions, je me suis pris d'empathie pour ce robot, ses mémoires, ses questionnements existentiels, ses peurs, ses joies, sa solitude.
Il construit un journal de bord où il note ses pensées à l'intention des futurs modules qui lui succèderont.
L'écriture est très fluide et l'histoire se lit d'une traite tant nous sommes absorbés par les émotions et cet espèce de spleen mécanique qui nous est dépeint.
Le récit est suivi de "L'Agrandirox", petite nouvelle bien sympathique dans le genre fantastique, déstabilisante et étrange qui conte les mésaventures d'une personne qui accepte un démarchage téléphonique vantant les bienfaits d'un procédé miracle pour gagner des mètres carrés dans son appartement.
L'ouvrage est intéressant pour peu que vous aimiez les émotions et surtout l'espace, mais aussi l'originalité pour la seconde histoire.
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2 nouvelles qui se lisent très vite.
Curiosity est touchant. Ce robot seul sur Mars qui nous livre sa solitude, ses attentes, ses sentiments a su me parler. Ses espoirs déçus, ses amours contrariées, sa dévotion inconditionnelle sont décrit avec beaucoup de simplicité (peut-être trop parfois).
L'Agrandirox est plus courte, plus fantastique et en même temps plus ancrée dans le réel. le confinement, la solitude, l'enfermement, le besoin d'espace, le cocon rassurant, l'exploration de l'inconnu, l'incertitude à venir... Là encore, une écriture toute simple, qui donne envie de plus, mais ne tombe pas non plus dans le simplisme. Des inspirations diverses, pas d'invention de la poudre littéraire ici, mais une proposition honnête il me semble.
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« Dieu me parle tous les matins entre 8 h et 10 h. » Cela fait huit ans que Curiosity a atterri sur Mars et qu'il poursuit sa mission exploratoire, recevant chaque matin ses tâches à accomplir, bravant mille périls : le froid intense, le vent, la poussière martienne qui s'insinue partout, les roches acérées qui ralentissent et menacent sa progression, le vide... En proie à un grand sentiment de solitude et dans la conscience aiguë de sa fin prochaine, il sent le besoin de laisser une trace pour les prochains rovers qui vont suivre, en quête d'un sens à son existence… Mêlant science-fiction et réflexions métaphysiques, Sophie Divry réussit à nous faire croire à l'humanité de ce petit robot qu'elle rend bien attachant, qui interpelle tout autant notre propre humanité que la place que nous occupons dans l'univers. Une nouvelle suit, L'Agrandirox, inspirée de la Superficine de Sigismund Krzyzanowski tel que l'auteure l'indique, où une vieille dame confinée se voit offrir la possibilité d'agrandir son appartement avec un produit miracle… une fausse bonne idée ? Une nouvelle tenant davantage du registre fantastique, qui interpelle également la notion d'espace, dans ce qu'elle peut avoir de plus angoissante. Une jolie découverte.
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« Dieu me parle tous les matins entre 8h et 10h »
Est-il possible de ressentir de l'empathie et de l'affection pour un robot ? La réponse est OUI ! Avec Curiosity, premier texte de ce recueil, Sophie Divry donne la parole à un rover sur Mars. Seul depuis des années, Curiosity exécute chaque jour les missions qui lui sont commandées par « Dieu ». Il n'a jamais connu les humains ni la Terre, ne sait pas ce qu'est le bleu, lui qui n'évolue que dans le rouge de sa planète mais le rover possède une particularité : il est sociable. En quête de contacts et d'amitiés, l'euphorie des premiers instants extraterrestres a peu à peu laisser place à la mélancolie d'un quotidien de plus en plus incertain. Il sait, il sent, que sa mission est bientôt terminée… « Comme eux, je finirai en mode sécurité, englouti dans ce silence effroyable pour des milliards d'années. Autour de moi la petite agitation scientifique que j'aurai provoquée disparaîtra, et hormis mon cadavre rougi par la poussière, il ne restera rien de moi. Mars est un sinistre cimetière ! ». Sous forme d'un journal-testament, Curiosity écrit, durant trois nuits, pour les générations futures, qui seront envoyées comme lui pour explorer et répertorier les éléments de cette planète lointaine. Un conte moderne, sous des faux-airs de Wall-E, dans lequel l'autrice questionne avec poésie et humour notre propre existence sur Terre.

Le deuxième texte, L'Agrandirox, est une nouvelle fantastique écrite pendant le confinement. Remake de « La Superficine », de Sigismund Krzyzanowski, on y découvre Josiane. Cette sénior, qui a pour seul compagnon son chat et son vibromasseur, teste L'Agrandirox, un nouveau produit miracle, qui promet d'agrandir votre logement en 72h. Comment ? En diluant des pastilles dans l'eau puis en badigeonnant la mixture sur vos murs. Effet garanti !

Un petit ouvrage que je vous recommande même si ma préférence va pour Curiosity.
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🤖SOLITUDE ROBOTIQUE🤖
.
🦊 Et si nous rentrions dans la tête du Rover Curiosity qui depuis 2012 sillonne le désert martien ? Sophie Divry offre avec concision deux novella, deux récits, appelez-les comme vous le voudrez elles demeureront prenantes. La première entre dans l'esprit de ce Rover qui cherche depuis une dizaines d'années de la vie sur la planète Mars. Esseulé sur une planète rouge où le froid et le vent demeurent les ennemis de tout robot. Extrêmement véloce il prend ses informations de l'Homme, ici appelé Dieu. Pour une fois en effet c'est bien l'être humain qui détient le pouvoir divin.

Avec une acuité et un talent sans limites, Sophie Divry arrive à nous émouvoir en trois nuits sur Mars. À la fois subtil et indolore, chaque émotion traversée par Curiosity vous fait relativiser beaucoup de paramètres. Son bras télécommandé le rapproche indubitablement de l'Homme. En allant faire des recherches dans les instituts d'études spatiales, Sophie Divry nous ramène la substance de la vie d'un robot sur Mars. Poignant par moment, terrifiant par d'autres. Tout le monde rêve de coloniser cette planète et pourtant ses conditions naturelles demeurent incontrôlables.

Avec humour où chaque expression humaine devient celle d'un robot, on plonge avec délice dans le coeur de ce dernier. Un coeur qui ne bat pas mais qui n'en demeure pas moins bouleversant. Sans jamais être larmoyante, la machine est souvent plus digne que l'Homme. Non seulement vous apprendrez certaines choses sur cette planète mais vous découvrirez peut-être comme moi ces machines envoyées en terrain hostile permettant de faire avancée la conquête spatiale. N'oublions pas que sans elles nous n'en serions pas là. Réflexion sur l'humanité même et sur ses fondements, métaphore d'un monde où l'isolement peut devenir mortel, ce premier texte m'a clairement envouté et que j'aurais pu continuer pendant de très nombreuses pages. Sophie Divry avouait hier pendant al rencontre @vleel_ « Je préfère que vous soyez frustré plutôt que gavé ». Elle avait raison. 🦊 🦊 Sophie Divry ne s'arrête pas en si bon chemin car elle déploie dans ce livre un second texte inspiré de Sigismund Krzyzanowski. Lui qui affirmait « Mais n'importe quel coin misérable vaut mieux que le trottoir long et nu de la littérature d'aujourd'hui » fut considéré comme un génie non reconnu à sa juste valeur. Sophie Divry remodèle ainsi l'Agrandirox, un produit vendu par téléphone qui permettra à une vieille dame en plein confinement d'agrandir la surface de son appartement. Avec énergie, cette vieille dame et son chat vont être submergés par la folie des grandeurs. Rêver plus grand peut parfois se retourner contre soi. L'autrice qui fut isolée pendant le premier confinement ne cache pas son malaise par rapport à cette période et le traduit ici avec brio dans une fable ubuesque et fantastique qui en dit pourtant beaucoup sur l'Homme et ses velléités mercantiles.

Deux textes différents qui traduisent cependant le mal-être de la solitude qui ronge tant d'individus dans nos sociétés. Un livre court mais brillant par tant d'aspects•••
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Bonsoir,
Un petit ouvrage étonnant composé de deux nouvelles « Curiosity » de Sophie Divry chez Editions NOIR ET BLANC
Deux nouvelles sur la solitude, la vieillesse sur Mars et sur terre. Des nouvelles que l'on pourrait qualifier de fantastiques et qui méritent bien le nom du recueil. Tout d'abord nous sommes en compagnie d'un robot sur Mars qui semble avoir des envies de sociabilité et d'amitié, puis chez Josiane qui reçoit un produit qui agrandit l'espace de son appartement. Deux protagonistes finalement seuls qui cherchent comment occuper leur espace relationnel. Emouvant et apportant plein de pistes de réflexions.

Quatrième de couv. Curiosity est seul sur Mars. Voilà des années que le robot de la Nasa travaille dans le froid, le vent, le rouge et la poussière. Mais Curiosity n'est pas un rover comme les autres. Il a besoin de se faire des amis et de parler à Dieu, cet être étrange qui vit sur Terre et qui, chaque matin, lui donne du travail. En proie à la solitude, Curiosity s'accroche à une conviction : une mission particulière l'attend. Un matin pourtant, il comprend que sa mort est programmée. Désespéré, il commence à écrire son testament. Les trois nuits suivantes seront pleines de révélations...
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Mon très cher Curiosity,

Je t'écris depuis la planète bleue et toi depuis la planète rouge. L'univers est mal fait à l'image de la distance qui nous sépare, nos couleurs nous éloignent.
Pourtant fait de métal, d'électrodes, d'iodes et d'antennes, je me sens plus proche de toi que de bien d'autres de mes semblables. Car tu es un rover sociable. Difficile à admettre sur la planète des cartésiens !
Mais la littérature et les mots peuvent tout, même ce qui nous semble inimaginable.
Tu pensais être désespérément seul sur Mars, eh bien regarde, aujourd'hui je t'écris parce que Sophie t'a donné la parole et t'a doté de sentiments et d'émotions. Nous sommes déjà au moins deux près de toi …
Elle t'a si bien personnifié que je me suis surprise à être attendrie par tes réactions et à ressentir une empathie singulière mais réelle pour toi, être de métal a priori froid et sans âme.
Ta rouge mélancolie a rythmé les trois nuits précédant ton obsolescence- Trois nuits durant lesquelles j'ai réalisé que tu savais tout de l'homme, sans doute mieux que lui-même. Tu sais son bonheur à se rendre utile, à sentir son coeur battre la chamade, mais tu sais aussi toute sa solitude, la perversité de l'obéissance, l'inquiétude pour les générations à venir, tu sais son besoin de trouver l'amitié et l'amour et la souffrance de se faire éconduire.
Tu es programmé pour être ultraperformant et résistant, pourtant Curiosity tu es un être faible, comme les hommes, c'est-à-dire un être pensant et ressentant.
Et tes émotions à toi sont tellement pures et sincères pour un rover martien qu'il m'a été bien difficile de te quitter. J'ai dû me déconnecter de toi au moment de ton départ, tandis que ta solitude face à la mort croissait à coup de sentiment d'injustice et d'impuissance.
Alors sache Curiosity que quiconque te lira, verra l'univers autrement et se souviendra de cet instant passé près de toi guidé par ta candeur et ton regard lucide sur nos fragiles existences.

Bien à toi,
Sandra de la planète bleue.
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