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3,49

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Alors de deux choses l'une, soit tu t'identifies à M.-A., personnage principal de « La condition pavillonnaire », et la dernière page tournée tu n'as plus qu'à te défenestrer pour cause de moral dans les chaussettes ; soit tu ne t'identifies pas et alors c'est le bouquin que tu as très envie de passer par la fenêtre.

Quelle que soit l'option retenue, cet ouvrage n'est pas du genre hilarant par conséquent.

De mon côté j'ai beau pavillonner depuis quelques années, « La condition pavillonnaire » m'est passée carrément au-dessus de la cafetière expresso nouvellement acquise à crédit chez Darty, dans le cas contraire d'ailleurs je ne serais plus là pour en parler (cf. premier postulat ci-avant).

Bref, nous voilà donc avec sur les bras une M.-A. Bovary façon vingtième siècle, insatisfaite chronique, pas très sympathique, un peu pathétique, moyennement épanouie dans sa vie domestique, et sûrement encore plein d'autres trucs en hic, excepté fantastique. Une vie gentiment étriquée narrée, de l'enfance à la sénilité, d'un trait factuel et sans âme censé illustrer – ai-je présumé dans ma grande indulgence – la routine conventionnelle de ce personnage ordinaire.

Or donc, le factuel dilué c'est peut-être un genre, mais quand la seule définition du mot automobile (voiture quoi) se répand en détails sur trois pages entières, on se demande quand même si Sophie Divry ne pousse pas le bouchon stylistique un peu trop loin. Ce doit sans doute être tendance, le réalisme à outrance – déjà repéré (entre autres) dans la fâcheuse liste des envies du sieur Delacourt (là je vais encore me faire plein de copines), et certains auteurs de talent tels que Maylis de Kerangal excellent dans l'art de cet étirement particulier des détails, mais ici pour moi ça ne fonctionne pas. Simplement j'ai trouvé ce roman littérairement inesthétique, et par-dessus tout hélas, effroyablement amer.

Ҩ

Quoi qu'il en soit, merci à Babelio et aux éditions J'ai Lu pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Crit'hic de septembre.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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M.A.,fille unique de gens modestes,née en 1954 dans un petit village de l'Isere, à l'adolescence ,va vite avoir honte de ses parents et vouloir échapper à ce milieu qu'elle trouve banal et ennuyeux. Le problème, est que, même après des études universitaires,travail,mariage et enfants,tous, ses propres choix,incapable de profiter de sa vie présente,apparemment parfaite(si ça existe ),la trouvant toujours aussi banale et ennuyeuse,elle va partir à la recherche du Nirvâna.....et va tout essayer,adultère,ésotérisme,maternité,humanitaire...mais rien n'y fera....
Tout m'a énervée chez cette femme "idiote", qui n'apprécie aucune de ses chances et méprise un mari pourtant pas plus mauvais qu'un autre, un homme gentil et fiable.
Un livre qui n'est pas mal écrit,mais je n'ai pas aimé le style narratif à la deuxième personne,qui donne l'impression de lire un essai sociologique plutôt qu'un roman,et trouvé beaucoup de longueurs dans les paragraphes descriptifs.
Pour être bref,ce genre de livre n'est malheureusement pas de mon goût,je me suis vraiment ennuyée....
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Ce roman m'a furieusement fait penser à Arlington Park, de Rachel Cusk, et j'ai donc une folle envie de commencer cette chronique en recopiant ici la conclusion de mon avis sur le bouquin précité : « il ne sert à rien de rester assis à se lamenter sur son sort : soit on se contente de ce qu'on a et on arrête de se plaindre, soit on se révolte et on cherche le bonheur là où il se cache ». Evidemment, ici, M.A., notre « héroïne » qui bovaryse à tire-larigot sur son ennui sans fin et sans fond, n'est pas heureuse de ce qu'elle a, et, à part un bref amant et un encore plus bref bénévolat, n'est pas fichue de se bouger les fesses pour sortir de sa déprime. Au moins, le personnage de Flaubert a eu le courage de se suicider, tandis que M.A. n'a même pas l'idée de « suicider » son couple en demandant le divorce. A la décharge de cette pauvre fille, il y a des années d'inertie et d'engluement dans une vie étriquée. Curieux comme à l'adolescence on est pressé de quitter le cocon familial pour prendre sa liberté à l'Université, avant de reproduire exactement le même schéma qu'on s'était pourtant promis d'éviter à tout prix, et de s'enfermer dans le cocon conjugal avec boulot tranquille à défaut d'être exaltant, maison, enfants, courses du samedi et vacances de juillet. Evidemment, c'est douillet, un cocon, c'est confortable et c'est connu. Oui mais ça enferme et ça frustre. Et quand on s'en rend compte, la vie – l'idée qu'on se fait de la « vraie vie » – est passée pour ne plus revenir. Alors M.A. se lamente sur son sort et contemple les photos sur son frigo.
M.A. est la caricature de l'insatisfaite chronique, donc malheureuse. Alors bon, moi c'est le genre de personnage qui m'énerve prodigieusement, là où d'autres âmes plus indulgentes éprouvent compassion et sympathie. Tant pis pour moi. Mais comme si ça ne suffisait pas, le style d'écriture n'a pas non plus trouvé grâce à mes yeux. Outre les descriptions pathétiques et interminables, le procédé d'un narrateur qui tutoie M.A., efficace et accrocheur au début, finit, à force, par être ressenti comme agressif, culpabilisant, voire méprisant, dans la mesure où il semble faire de la situation de M.A. une généralité valable pour tout propriétaire de pavillon en France. Je reste sidérée par le commentaire de l'auteur « Ce livre s'adresse aux jeunes qui commencent leur vie, et aux parents qui veulent que tous leurs enfants soient des bourgeois. Il tend un miroir et il leur pose la question : est-ce cela une vie réussie ? Cet enfermement en soi-même et en son petit confort ? Mais il s'adresse à un grand public, puisqu'il s'adresse à tous ceux d'entre nous qui ont trouvé un jour leur existence absurde, et le paysage mental de la France dépourvu de charme ». Pour moi, il sous-entend que les propriétaires de pavillons sont des loosers repliés sur eux-mêmes et dans leur « petit confort », et sont forcément malheureux. C'est d'un goût douteux, et réducteur. Evidemment la vie de M.A. ne fait rêver personne. Mais on dirait que l'auteur ignore qu'il peut exister quelque part des Français (et des Belges) moyens qui sont assez sages pour se contenter de leur vie moyenne dans leur maison moyenne, et pour y trouver, si pas l'illusoire Grand Bonheur Perpétuel, des moments, petits et grands, qui les rendent heureux de temps en temps. Carpe diem.
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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La condition pavillonnaire est ennuyeuse, voilà la thèse de Sophie Divry... le problème, c'est que son livre pour la raconter l'a été tout autant à mes yeux !

L'histoire simple de cette Emma Bovary moderne me séduisait pourtant, moi qui échappe pour l'instant à cette condition pavillonnaire, ou même moi à qui échappe pour l'instant cette condition pavillonnaire (tant la situation n'est pas uniquement le fait d'un choix). Je me suis donc plongée dans ma lecture avec enthousiasme.

L'enthousiasme fut malheureusement de courte durée devant le tutoiement artificiel employé par l'auteure, ses descriptions interminables qui n'apportent rien ou ses allusions pompeuses. Autrement dit: Sophie, tu avais un quota de mots ou de pages à atteindre pour nous saouler comme ça avec tes longues tirades grotesques sur notre quotidien ? Je te donne un exemple : "tu veux faire des courses donc tu vas en voiture dans un centre rassemblant des boutiques puis tu choisis dans les rayons quelques vêtements qui te plaisent et ensuite tu vas les essayer dans un espace carré fermé par un rideau". Au secours ! En plus, des fois tu racontes n'importe quoi, notamment sur le travail et la vie en entreprise.

Certes, j'ai eu quelques bons moments au cours de ma lecture, comme l'amusement quand j'ai compris le rappel astucieux MA/Emma à Flaubert qui m'était tout d'abord passé complètement au-dessus, le plaisir sucré devant l'amour débutant parfumé à la guimauve de MA et son mari ou encore l'émotion sincère devant le déchirement étonnamment bien rendu d'une rupture.

Mais fondamentalement j'ai été agacée par le style et ennuyée par la narration, au point de ne pas pouvoir m'identifier à l'héroïne. Décidément, la condition pavillonnaire, ce n'est pas pour moi !
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Portée par la curiosité de la découverte, j'ai abordé ce livre avec enthousiasme...L'auteure semble avoir un certain succès.

Des le début, curieuse écriture! L'utilisation du point-virgule est pour le moins bizarre et peu logique. Un exemple:" A force; donc; tu es tombée enceinte;" Si c'est un effet de style, je le trouve sans intérêt. Et bien sûr, il y a cette narration à la deuxième personne, sans doute une volonté de distanciation, voire de dichotomie du personnage de M.A. Femme anonyme , censée représenter bon nombre de ses semblables. Jeu de mots aussi évoquant Emma Bovary, une citation du livre apparaît.

Car M.A est une Emma des années 1970 et suivantes , insatisfaite, toujours en attente d'autre chose. Comme elle m'a énervée! Pour moi , elle n'est en aucun cas une représentation juste de la femme de cette époque . Heureusement d'ailleurs, car quel pessimisme ambiant, quelle amertume!

Surtout, ce qui m'a gênée, c'est cet aspect hybride du livre, entre roman et essai de sociologie. On suit certes le parcours de M.A, mais il y a d'ennuyeuses descriptions, par exemple de l'évolution de l'automobile, ou du cycle d'une machine à laver.

J'ai eu l'impression d'un produit marketing, se voulant original et différent dans sa structure, mais il ne m'a pas du tout convaincue. Déçue! Mais de nombreux lecteurs l'ont aimé. A vous de voir...
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J'aimais l'idée de dénoncer les vies étriquées et le peu de rêves de certains parcours mais je me suis heurtée à l'écriture.

Je ne peux pas dire qu'elle est mauvaise mais elle ne me convient pas et cela m'a empêché de terminer ma lecture. C'est rare.

Mon problème est la manière qu'à l'écrivain de dire "tu" à longueur de phrases. Au lieu de m'impliquer dans le récit, ce choix m'a au contraire laissé à distance.

J'avais l'impression d'être dans un "livre dont vous êtes le héros". Sauf qu'en plus comme il s'agit d'anti-héros, je me suite vite découragée de cette description d'une vie qui me semble plus relever de mes parents ou grand parents que de ma génération.

Dommage...
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La quatrième de couverture dit tout. Mais il faut dire que dans ce roman, il ne se passe rien de surprernant ! C'est d'une platitude incroyable, écrit tout en pâté très serré de surcroît. Seul le tutoiement du narrateur envers le personnage tout au long du récit peut surprendre. Je ne me suis attachée ni au personnage principal, cette banale M.A-. qui s'ennuie dans sa vie et ne trouve comme échappatoire que de tromper son mari. Ouais, bof.... Il faut vraiment manquer d'imagination !

Récit de la vie d'une femme qui ne s'intéresse à rien. Si ce n'est (par ordre chronologique) : se trouver un mari ; devenir propriétaire ; fonder une famille. Pourtant, elle n'a pas l'air sotte, elle a fait des études, elle est cadre. Mais apparemment aucune sensibilité artistique et culturelle. M.-A. est un être désincarné. Elle a tout du zombie. Elle finit comme tel : rien de tel qu'une bonne petite dépression et le tour est joué ! Elle manque d'imagination et de curiosité. Ce n'est pas une Bovary ou du moins une pâle copie sans originalité.

Un roman qui manque de piquant, sans vraiment de surprise : on pressent tout ce qui va arriver. Je me suis profondément ennuyée et je regrette que l'analyse de la société contemporaine soit inexistante. Une histoire triste qui laisse néanmoins de marbre.
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Si votre jauge de joie de vivre n'est pas au top ou que vous souffrez d'un mal-être existentiel caractérisé, je ne saurais que vous conseiller de passer votre chemin car la lecture de ce roman est légèrement plombante.

Toute la vie de M.-A. (en référence à Emma Bovary) est retracée dans ces pages : l'enfance solitaire et ennuyeuse, les études à Lyon vécues comme une échappatoire à la médiocrité parentale, le mariage avec François, agent d'assurance plan-plan, le job administratif chez un fabricant de meubles en zone industrielle au bout de l'autoroute, l'amant aux dents longues qui vient ponctuellement mettre un peu de piment dans la vie de notre héroïne mais qui n'envisagera pas de quitter sa femme (ah bon ???), les gosses, puis la retraite et son pendant inéluctable… le décès.

C'est un parcours de vie des plus banals qui est relaté ici mais tout le but de la manoeuvre est d'en démontrer l'immense vacuité, comblée autant que faire se peut par une consommation à outrance. Nouvelle cafetière, nouvelle télévision, shopping au centre commercial tout beau tout neuf le samedi, puis yoga, psy, humanitaire quand la satisfaction matérielle ne suffira plus… on sent bien que l'autrice a une dent (enfin, tout le dentier je pense) contre ce genre de personne, jusqu'à faire dire à M.-A. des horreurs histoire de la faire passer pour une idiote, du genre qu'elle aurait quand même bien préféré être otage quelque part plutôt que de vivre une seule journée de plus de sa vie morne et routinière.

Le choix étonnant d'écrire le livre à la deuxième personne du singulier renforce le côté « tribunal » du bouquin : « tu » as fait ci, « tu » as acheté ça, « tu » es un vrai mouton de la société de consommation, « tu » es complètement débile de déprimer parce qu'on t'a volé ta télé. Au final ça en devient vraiment caricatural.

Ce côté militant m'a laissée de marbre, voire même un poil agacée car c'est fait sans art et sans saveur, le pire étant que je suis du même bord ! La prose de l'autrice est en effet à l'image de ce qu'elle raconte : ennuyeuse. Plusieurs critiques ont relevé la ressemblance avec l'écriture plate et soporifique d'Annie Ernaux. Je n'y avais pas pensé mais je confirme qu'il y a une ressemblance ! La digression sur l'automobile insérée au milieu du roman en est l'illustration la plus frappante, quatre pages de description d'une simple voiture : le coffre, les pneus, le volant… Elle n'est ni drôle, ni intéressante, ni bien écrite, alors me vient en tête une question : à quoi bon ?

Donc souvenez-vous, vous qui avez acquis à grands frais une petite maison individuelle, vous qui posez vos fesses dans votre voiture tous les putains de matin de la semaine pour aller bosser, vous qui êtes bénévole au resto du coeur le samedi parce que vous avez rien d'autre à foutre de votre journée et que ça vous donne bonne conscience : vous avez des vies de merde et en plus, c'est de votre faute si le monde court à la catastrophe. Ne feriez-vous pas mieux d'en finir tout de suite, à l'image d'Emma Bovary, comme ça on n'en parlerait plus* ?

*Au choix : empoisonnement, « accident » de voiture, saut dans le vide, tranchage de veines, tête dans le four, pendaison, noyade, hara-kiri, arme à feu, explosif, émanations de gaz, doigts dans la prise… pour rigoler je vous conseille les livres d'Andy Riley « Le coup du lapin », ça fera passer une pilule décidément très difficile à avaler !
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J'ai mis un petit moment pour être sûr de ce que je ressentais après avoir terminé La condition pavillonnaire. Etait-ce de l'énervement car le livre est bien écrit et fait ressortir la souffrance des personnages, notamment M-A ? Ou alors était-ce de l'énervement lié au fait que ce livre est au final une perte de temps à la portée bien moindre que ce qui nous est suggéré ?


J'ai finalement opté pour la deuxième option. Alors qu'il y avait matière à pondre un roman grandiose, on se retrouve avec quelque chose de très convenu, et ce n'est pas un exercice de style recherché par l'auteure... trop peu politisé, trop sage et porté par un prétendu élan féministe qui me parait très léger, sinon douteux. Même la satire se contente d'écorcher. Une déception.
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Impossible. Il fallait que quelqu'un écrive un livre comme ça, sans doute. Mais c'est tellement plat, le récit d'une vie d'une banalité parfaite, rien que des clichés, une vie cliché de bonne femme et mère de famille. Clichés, poncifs, banalités, je ne peux rien dire (d'ire) d'autre. Et j'en suis désolé car j'ai bien apprécié deux autres romans de Sophie Divry, dont le Diable sort de la salle de bain (sorry j'écorche peut-être le titre) qui était un bijou de trouvailles et de créativité narrative et stylistique.
Ici tout est normal et banal. La fin est un peu moins pénible, et l'écriture s'améliore aussi. Sophie Divry est un écrivain, elle a sa plume, dommage qu'elle l'ait utilisé pour d-écrire cet amas de banalités.
Voilà, je passe à autre chose.
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