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3,77

sur 46 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Editions Noir sur Blanc pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.

En lisant cet essai, il m'a semblé qu'il s'agissait d'un discours d'auteur à auteur. D'où la question : comment est-ce que je me situe, moi lectrice?

Pourquoi les auteurs écrivent des romans? Pourquoi les lecteurs en lisent? Il y a matière à réflexion.

J'aime lire des romans même si je n'y connais pas grand chose en théorie de la littérature (le Nouveau Roman je ne savais même pas ce que c'était). Quand j'aime le livre d'un auteur, j'en lis un autre. Comme l'a écrit Sophie Divry : "on aime certains livres comme on en fuit d'autres." (p. 108)

Le lecteur lit des romans, je suppose, pour des tas de raisons qui lui sont propres. Cela me fait penser à ce qu'a écrit Martinique Domel dans la préface d'un Bifrost : "moi quand je lis une histoire d'extraterrestre, c'est une histoire d'extraterrestre que je veux lire, et certainement pas une parabole sur l'altérité qui m'aiderait à mieux comprendre mon voisin de palier."

L'histoire doit plaire, le style aussi et le message... ma foi parfois on a juste envie d'apprécier la balade. Je n'ai pas toujours envie de me poser des questions sur "le pourquoi du comment" un auteur a écrit un livre.

J'ai trouvé cet essai vraiment intéressant qui est, en quelque sorte, une visite dans les coulisses. Il y a beaucoup de références si on a envie d'aller plus loin (Virginia Woolf, Nathalie Sarraute, ...).

Il m'a donné envie de lire "Le Tunnel" de W.H. Grass, de découvrir l'oeuvre de S. Krzyzanowski, j'ai aussi noté le titre "Nuit" d'Edgar Hilsenrath (auteurs et livres dont je n'avais jamais entendu parler).

Voilà, je pense avoir fait le tour de ce que j'avais à dire...
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Rouvrir le roman autrement dit donner des clés pour redonner vie à la littérature (française). (J'aime d'ailleurs beaucoup l'image du la couverture, le titre comme une page d'une livre, un livre ouvert en éventail, très visuel.) Un essai qui semble s'adresser aux auteurs (ainsi qu'aux futurs écrivains qui sommeillent en nous) pour comprendre où en est la littérature contemporaine et comment la faire évoluer de la bonne façon.
La première partie permet à l'auteur de se retrouver dans cette littérature déjà bien élaborée par une belle quantité d'auteurs classiques (Zola, Flaubert…) : se trouver un style original propre à lui, savoir se renouveler. L'essayiste compare l'avant et l'après, la différence de classes des écrivains. Leurs livres peuvent refléter leur vision du monde de deux façons : soit ils vengent leurs races, soit ils trahissent leurs classes. Beaucoup d'exemples pour étayer sa théorie. Finalement, pour être auteur, il faut prendre beaucoup de paramètres en compte : son style, sa classe, l'éditeur, faut-il obligatoirement faire passer un message… ? (Sophie apporte une belle réponse en prenant un exemple de la lecture d'un roman SF, très juste !)
J'ai préféré la seconde partie, moins complexe que la première et plus courte, où Sophie Divry donne quelques pistes à l'auteur à l'élaboration de leurs romans pour donner un côté original à leurs romans : la mise en page du roman, le non-sérieux, les dialogues… (et quelques pistes de lecture pour la lectrice que je suis).
Un essai intéressant, parfois un peu complexe (beaucoup de mots que j'ai dû chercher pour comprendre le sens des phrases) qui donne à réfléchir sur la littérature.
Merci aux éditions Noir Sur Blanc et à Masse Critique pour cette lecture !
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Un grand merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc de m'avoir choisie lors d'une MC privilégiée, pour lire cet essai sur le roman.

Sophie Divry nous cite les différentes figures de style à travers les âges, la supériorité de l'élite sur le démuni, le lettré sur l'illétré. L'évolution de la narration. La bataille pour pouvoir imposer sa façon de faire et de penser, mais aussi le fait qu'il n'est pas toujours évident pour les écrivains de vivre de leur art, s'ils n'ont pas les moyens financiers de l'assumer. Et donc la main mise et la réglementation des maisons d'édition sur leurs manières et leurs choix d'écriture. Un tel a du succès avec tel modèle, ainsi il continuera…Il faut de la force et du génie pour sortir du moule et s'imposer en tant que tel.

Je ne suis pas très à l'aise avec ce genre d'essai et c'est bien dommage. Je pense que ce livre s'adresse plus aux écrivains et auteurs, qu'à nous lecteurs de romans. Je n'ai pas les notions littéraires voulues pour apprécier à sa juste valeur un auteur comme Sophie Divry et j'en suis désolée.
Par contre, le positif pour moi lors de la lecture de ce livre c'est que j'ai découvert le courant Nouveau Roman qui prône notamment l'abandon des éléments traditionnels de l'écriture romanesque et que je ne connaissais pas. Ainsi que de nombreux auteurs dont j'ai bien l'intention de voir de plus près leur bibliographie. Très instructif.
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Passionnée de lecture, tout particulièrement de romans, j'aborde très rarement la lecture des autres types d'ouvrage comme par exemple l' essai.
J'ai reçu, dans le cadre de masse critique, l'essai de Sophie Divry , "Rouvrir le Roman".

Bien que la biographie de S. Divry sur internet soit très succincte, j'ose penser, compte tenu notamment des nombreuses références littéraires dont son ouvrage est rempli, qu'elle a du suivre des études de lettres très approfondies.

J'ai lu cet essai avec beaucoup d'attention. J'espère, même si je me suis sentie parfois très néophyte, en avoir saisi l'esprit. Heureusement, à quelques exceptions près, la très grande majorité des auteurs cités ne m'étaient pas inconnus.

A plusieurs reprises des recherches sur internet ont été nécessaires, pour avoir des informations sur certains auteurs (Federman, Gass) ou connaitre le sens de certains mots (plurivocité, surfiction, menippée boustrophedon....).

Le plan de l'ouvrage est très claire, il comporte deux grandes parties, l'une consacrée à la discussion sur des idées reçues, l'autre sur des aspects de la fabrique d'un roman.

En conclusion, je pense que cet ouvrage est plutôt destiné aux écrivains ou futurs écrivains qu'aux lecteurs : "cet essai se voulait avant tout un plaidoyer pour une réappropriation par les écrivains de leur métier.", et c'est pourquoi j'avoue sans aucune honte que son contenu m'a paru parfois ardu pour la simple lectrice que je suis.

Je remercie Babélio et les éditions Noir sur Blanc de m'avoir adressé ce livre qui m'a, sans aucun doute, enrichie intellectuellement.






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Au premier abord, Sophie Divry semble discuter savamment avec ses pairs, de cuisine littéraire, un peu haut par dessus nos têtes de lecteurs. Sauf à considérer qu'il n'y a pas de lecteur sans auteur, et réciproquement.

Tout compte fait, L'essai de Sophie Divry pourrait être rebaptisé : Les droits imprescriptibles de l'écrivain.
Droit de changer de nom, droit de changer de style, droit de changer d'éditeur, droit de changer de genre littéraire, droit de ne pas changer le monde, droit de dénoncer les horreurs ou les abus de ce même monde, droit de dire le vrai, droit de dire le faux, droit de faire rêver, droit de ramener à la réalité, droit d'être théoricien de son art, droit d'être un artiste, droit de s'affranchir des règles, droit d'être de son temps, droit de s'échapper de son temps, droit d'écrire au passé simple quand c'est considéré comme ringard et daté, droit d'échapper à la mort du roman, droit d'écrire un essai contre la « mort du roman ».
De quoi passionner les lecteurs de Babelio, dont les critiques sont toutes en rapport avec l'une ou l'autre de ces problématiques, et dont les propres droits imprescriptibles ont été énoncés par Daniel Pennac à qui j'ai emprunté l'usage de la formule, transposée à l'auteur.

Je ne connaissais pas la romancière, j'entre dans son oeuvre par la porte de l'essayiste.
Je ne peux qu'applaudir l'idée qu'un roman doit être romanesque, c'est à dire comporter une dimension narrative et des mises en situation de personnages dont la psychologie peut-être fouillée ou seulement esquissée, du moment qu'ils existent. le Nouveau Roman, que j'apprécie, a permis à l'écriture de s'affranchir des règles narratives, de dialogue, du choix de la perspective bref d'un classicisme qui aurait à terme étouffé le Roman. Je ne crois pas à la mort du roman, au sens où ce genre littéraire serait condamné à se dessécher à force d'interdits aussi contraignants que les règles d'écriture d'antan. le roman peut vivre et palpiter en restant connecté à son époque. Cette époque lance des défis aux écrivains romanciers. L'évolution des relations humaines transitant par les échanges numériques, les « contacts » remplaçant les relations « physiques » (que d'ambiguïtés !) la disparition programmée du support papier, tout cela nous propulse sans que nous ayons le choix, dans un après Gutenberg mais aussi dans un après Nouveau Roman.

Le métier de romancier, c'est l'invention, qu'elle passe ou non par la fiction, la disparition de la subjectivité des personnages, l'abandon de certains temps et modes de conjugaison.
Un écrivain, un lecteur. A partir de ce degré zéro du roman, tout est possible.
J'ai adoré cette problématique que je résume à travers le filtre de ma subjectivité. La seconde partie de l'ouvrage ne m'a pas passionnée, car je la trouve trop proche d'un cours de Français. Je la conseille aux étudiants, ou même aux lycéens, désireux d'aller plus loin que le simple usage d'une « boîte à outils » (quelle horreur) ou le décryptage savant de l'art, ou du génie.Même si un peu de mystère ne nuit pas., explorer les nouvelles directions que pourrait prendre le roman présente aussi son intérêt.
Tel que, ce livre est fort recommandable et je le recommande à ceux qui aiment l'écriture autant que la lecture.
Merci à Babelio, grand merci à Pierre Krause, aux Editions noir sur Blanc, et bien sûr à l'auteur, Sophie Divry.
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Je trouve que ni le titre ni la couverture de ce livre ne rendent justice à l'essai de la jeune romancière Sophie Divry. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet essai où la romancière nous faire part de ses interrogations sur le roman et partage avec nous quelques uns de ses enthousiasmes et de ses secrets de "cuisine". Passant en revue quelques unes des thèses les plus célèbres sur le roman (Flaubert, Woolf, Sartre, Robbe-Grillet, Fuentes, Bergougnioux, ...) et donnant une place particulière au "nouveau roman" qui "a jeté la vieille boite de jouets par la fenêtre" pour inventer de nouvelles formes de littérature, elle propose au (futur) romancier de délaisser la voie "soustractive" (on enlève l'intrigue, on supprime les personnages, etc.) pour privilégier la voie additive : aller piocher dans toutes les incroyables inventions littéraires que nous a offert la littérature depuis ses débuts, et, sans prendre ombrage des critiques conservatrices qui ne manqueront pas de maugréer, prendre des risques en inventant de nouvelles formes romanesques ! La recette n'est sans doute pas révolutionnaire mais l'argumentation m'a semblé bien charpentée et l'enthousiasme de Sophie Divry est sincère et communicatif.

Je me suis alors précipité sur le dernier roman paru de Sophie Divry "Quand le diable sortit de la salle de bain" et on y trouve justement une mise en pratique des préconisations de "Rouvrir le roman" : titres de partie à rallonge à la mode "XVIIIe siècle", moults jeux calligraphiques, listes interminables, mots valise à gogo, etc, tout un patchwork de techniques littéraires adossées à un récit d'où les personnages n'ont pas disparu. Le résultat ne m'a hélas pas convaincu peut-être parce que les ficelles stylistiques m'ont paru trop grosses et de nature à étouffer les personnages. J'ai nettement préféré la leçon magistrale à la séance de travaux pratiques. Peu importe : "Rouvrir le roman" est un essai vivifiant que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à la "fabrique de littérature" (je fais référence ici au livre jouissif de Duchesne et Leguay, "La petite fabrique de littérature", paru à la fin du siècle dernier, qui, j'en fais le pari, a dû inspirer Sophie Divry).
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Quoi de plus sain pour une romancière, un romancier que de se poser de bonnes questions sur le roman ? Alors que depuis trente ans, une chape anti-théorique s'est abattue sur les écrivains, Sophie Divry en soulève une autre, celle des idées reçues qu'elle époussette avec à-propos, de manière engagée et tonique, sans se départir d'une sage modestie. Et elle tente de proposer quelques "chantiers" sur l'art d'écrire.

À la présentation de "Rouvrir le roman" dans La Grande Librairie, on l'imagine intimidée entre E. E. Schmitt (gros tirages assurés) et Kamel Daoud (réputation et fatwa). le premier s'étonne qu'on puisse se préoccuper du Nouveau Roman (sous-entendu mort et enterré) : mademoiselle Divry s'explique et incarne une fraîcheur empreinte d'honnêteté artistique et intellectuelle, à l'encontre de ce qu'elle nomme le roman «as usual» qui fait de la vente au risque d'abêtir.

Dans une première partie de l'essai, la plus copieuse, il s'agit d'analyser ce que peut le roman et les raisons de continuer la recherche. Et surtout démonter minutieusement des contraintes qui peuvent inhiber un jeune auteur.
- "Le style c'est l'homme" (Buffon) : Divry défend la pluralité stylistique pour un même auteur.
- Pourquoi le narrateur omniscient, le passé simple seraient-ils proscrits ? Elle convoque et critique clairement Pierre Bergougnioux et son essai "Le style comme expérience" : "C'est un peu fatigant de voir sortir des lapins politiques de chapeaux littéraires". La question est moins de bannir certaines techniques que de se poser la question de ce qu'il faut en faire et quand.
- L'illusion que les histoires sont des outils de combat politique : selon Divry, les romans ne peuvent changer le monde au contraire de l'engagement actif. "Si on veut changer la donne politique, il faut se frotter à la fois au réel et aux groupes humains ; deux choses pénibles pour les écrivains qui ont choisi la rêverie et la solitude."
- Vient ensuite la question de l'autonomie du roman, le fameux "l'art pour l'art" de Pierre Bourdieu, contestée par l'auteure. Utile exposé synthétique du Nouveau Roman avec lequel Sophie Divry éprouve la nécessité de régler des comptes, dont elle rejette la composante soustractive (tout ce qu'il ne faudrait jamais plus faire) mais acquiesce vivement à la composante créatrice porteuse d'innovations nécessaires. Divry est pour un "roman à haute dose" (hétéronomie), par opposition aux oeuvres "ascétiques" d'un Robbe-Grillet et d'autres nouveaux romanciers. [À cet égard, Sophie aurait pu citer l'intelligent "L'imitation du bonheur" de Jean Rouaud, qui me semble répondre parfaitement au cahier des charges.]

Parmi les aspects de la fabrique du roman suggérés dans la seconde partie de l'essai, on retient "le comique comme stimulant littéraire". Il ne s'agit pas de traiter gravement l'art comme une chose sacrée – le sacré incite davantage à la soumission et à la déférence – car "l'esprit de sérieux est, avec le snobisme et la peur de fâcher, un des grands stérilisants artistiques". Par le comique, l'artiste peut travailler les oppositions et bousculer les certitudes.

Enfin Sophie Divry appelle (à continuer) à changer le roman, par l'innovation, par une magie de l'écriture, sans laquelle le roman restera sur le quai "en voulant répondre à un lectorat prédéfini". Si la narration (raconter une histoire) est constitutive, plaisir archiconnu, il est important que l'écrivain propose d'autres plaisirs (voir l'extrait De Maupassant). "C'est très efficace de raconter une histoire, mais ça ira toujours plus vite ailleurs", écrit-elle en pointant le cinéma et les séries télévisées, "machines narratives si puissantes qu'il est à mon avis vain de chercher à les concurrencer". Les écrivains doivent mettre dans leurs textes une beauté, une finesse, une profondeur que ne peut l'écran. Et une esthétique.

Innover ne signifie pas faire du tape-à-l'oeil littéraire, mais admettre que "les formes littéraires courantes dirigent notre propos et écartent de notre champ de vision une grande partie du réel [d'aujourd'hui]."

La qualité du livre repose sur des références judicieuses, maintes citations de choix (Christian Prigent, Jacques Roubaud,...), des influences littéraires intéressantes et une mine d'auteurs à (re)découvrir : Günther Grass, Edgar Hilserath, Raymond Federman, Hubert Selby, Annie Ernaux, Michel Butor, ...

Voilà pour l'essentiel. Un travail combatif et bien informé, que la Lyonnaise a mis six ans à boucler, clair, rassérénant et stimulant. Merci à elle, au service presse des éditions Noir sur Blanc et à Babelio.

Lien : https://christianwery.blogsp..
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Sophie Divry, née en 1979 à Montpellier, vit à Lyon. Entre 2004 et 2010, elle a été journaliste au journal La Décroissance, un mensuel anticonsumériste, syndicaliste et engagée sur une liste de gauche aux élections municipales de sa ville d'adoption avant de se lancer dans la littérature, tout en exerçant un job de serveuse dans la restauration. Après une petite poignée de romans, Rouvrir le roman, un essai, est sorti en début d'année.
Avec cet essai, Sophie Divry ôte sa casquette de romancière pour s'offrir un moment de réflexion sur son art, s'interrogeant sur le roman et les formes qu'il prend. Explorant les voies empruntées par la littérature, dans la forme et le fond, le rôle voulu ou pas des écrivains et des éditeurs, soulevant de passionnantes questions sur chacun.
En termes, globalement simples à comprendre par tous, elle « démonte » le roman comme un mécanicien le ferait d'un moteur, pour en rendre apparent chaque pièce. Et pour chacune d'elles, Divry en révèle le sens : par exemple, les dialogues dans certains romans sont marqués par des tirets ou des guillemets, mais dans d'autres ils sont directement inclus dans le texte, qu'elle est la logique derrière tout ça ? Ses explications, appuyées par des citations d'écrivains célèbres, ne manquent pas d'intérêt, et pour moi qui n'aie pas fait d'études littéraires, elles sont sources d'éclaircissement ; voici donc, écrit noir sur blanc, ce que je ressentais dans mes lectures sans en avoir théorisé le sens.
La première partie de l'essai est plus dans l'histoire de la littérature, avec les grandes questions que se posent les écrivains, comment sortir du roman traditionnel (des personnages, une histoire etc.) ? La tentative de réponse donnée par le Nouveau Roman. L'écrivain est-il complètement libre, devant sa feuille blanche ? Que veut-il réellement : « Tu veux être lu(e) ou tu veux écrire pour ton plaisir personnel ? » La seconde partie s'attache plus à la forme, les dialogues comme je l'ai déjà dit, la typographie employée, les comparaisons ou métaphores utilisées par l'écrivain, la narration même…
Bien entendu je ne suis pas d'accord avec toutes les « révolutions » menées par certains écrivains pour moderniser la littérature, citées par l'auteure. Dans l'ensemble Divry ne prend pas trop parti, « En littérature il n'y a pas de panacée ». Moi-même je ne suis guère amateur de chamboulements trop voyants dans le roman, ma vision bornée de la chose s'accommodant parfaitement des romans simples, pour autant, je n'ai rien contre ceux qui veulent trousser le genre de multiples façons ! Ils font ce qu'ils veulent et moi je lis ce que je veux. Rien n'est plus simple.
Pour conclure, un essai indispensable qui s'adresse aux écrivains, aux lecteurs pour qu'ils prennent mieux conscience de ce qu'ils lisent (et aux blogueurs donc), en fait à tous ceux qui aiment la littérature et lire. Beaucoup de monde en somme.
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Dans cet essai, l'auteur nous fait un état des lieux sur la place du roman dans notre société actuelle en prenant pour socle la situation du siècle précédent, très riche en évolutions. Sa grande connaissance du sujet force le respect et s'avère à son tour très instructive. La mise en perspective des diverses théories de critiques littéraires et la réflexion sur la posture de l'auteur dans notre société actuelle au regard des siècles précédents est vraiment très intéressante.

Si l'accent est mis sur l'écriture d'une oeuvre plutôt que sur l'acte de lecture, cet essai n'en reste pas moins très captivant pour qui s'intéresse à la question. C'est mon cas et je suis très contente d'avoir eu matière à réflexion à propos de cette thématique.

Question attentes... J'étais dans une posture de réception du point de vue de l'auteur, mais pas dans une envie critique. Je suis toujours intéressée par la lecture de théories sur le sujet et à mon sens, chaque théorie est bonne à prendre tant qu'elle est étayée. Et celle de Sophie Divry l'est, assurément.
La suite sur le blog !
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Tout d'abord, merci à Babelio pour ce livre. Un livre critique, ou plutôt conseil dirigé vers tous les auteurs en devenir ; leur donnant ainsi des repères. Des repères historiques d'abord, en replacant la littérature dans son contexte, mais aussi des repères pratiques pour savoir, à l'heure d'aujourd'hui, où ca en est. Certains voient la mort de la Littérature dans le 21ème, d'autre un renouveau (se basant sur les mêmes auteurs cités par Sophie Divry, comme Nathalie Sarraute qui a marqué le nouveau roman à la fin du siècle dernier). le parallèle entre histoire et contemporain est intéressant, mais je trouve qu'il reste trop superficiel à mon goût, et on est un peu perdu entre une histoire de la Littérature et un livre conseil. Néanmoins, il se laisse lire tout de même assez bien, bien mieux que d'autres livres théorisques dans le genre.
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