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Citations sur Animale, tome 1 : La malédiction de Boucle d'Or (64)

Telles étaient Bérénice et Blonde, la brune de feu et la blonde de glace, deux éléments chimiques contraires dont les rencontres ne pouvaient être qu'explosives.
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Blonde avait toujours eu l'impression de pouvoir comprendre Brunet, et qu'il pouvait la comprendre en retour. En réalité, il lui semblait plus facile de parler avec lui qu'avec bien des pensionnaires. Ce n'était point tant qu'elle le rendait humain à travers leurs conversations ; c'était plutôt qu'elle se sentait devenir elle-même féline et, pour peu, elle eût remplacé les mots par des feulements. Mais elle se l'interdisait, bien sûr, de peur qu'on ne l'entendit et qu'on la crût possédée par des démons...
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Ce conte-là, c'était le leur, débarrassé des sortilèges du passé. Sans doute serait-il court, sans doute ne se terminerait-il pas bien, mais au moins n'appartiendrait-il qu'à eux de l'écrire jusqu'au bout.
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 Une table m’apparut sur le sol de terre battue, entourée de trois chaises faites de rondins.
 Je frémis : le couvert était mis ; trois bols de terre cuite, flanqués chacun d’une cuiller en bois.
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Ce fut ainsi que j’entrai dans la chaumière, comme un moucheron dans la gueule d’un crapaud.
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Et j’irai droit à Gaspard, comme Baldur est allé à sa promise; affamée d’amour, mais incapable d’aimer.
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« Je me hissai en chancelant sur la chaise la plus haute. Mais son bois mal dégrossi m’égratigna les chairs à travers l’étoffe trop fine de ma robe. Je reposai pieds à terre, et je m’apprêtais à me laisser tomber sur la 2eme chaine. Je me retins au dernier moment : des chaines aux maillons rouillés pendaient lugubrement le long de son dossier.


Je me rabattis sur la 3eme chaise ; sa surface était douce sous mes doigts : avec soulagement, je me rendis compte qu’elle était polie.


Alors seulement, après m’être assise, je m’autorisai à reprendre conscience de mes jambes. Je me souvins de mes chevilles tordues dans mes escarpins aux talons cassés ; des entailles que les ronces avaient creusées dans mes mollets nus ; des bleus dont mes cuisses s’étaient couvertes chutes après chutes. J’étais brisée mais, plus encore, j’étais affamée. »
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L’obscurité soudaine, après la grande lumière du jour, m’aveugla un moment durant lequel je ne perçus rien que l’odeur étouffante du foin sec et les craquements provoqués par les pas de Paulin au-dessus de ma tête. Puis, peu à peu, mes yeux s’accoutumèrent à la pénombre. Des stalles grossières m’apparurent, faites de rondins empilés. Elles étaient toutes vides, noires et creuses comme des caveaux attendant leurs occupants. Malgré la chaleur, je frissonnai ; déjà, je tournais les talons pour sortir à l’air libre.
Mais à cet instant, un bruit retentit, qui ne provenait pas de l’étage. Je me figeai. Quelque chose se trouvait là, à quelques pieds devant moi, derrière la dernière stalle au bout de la grange. Je portai la main au sabre dont je ne m’étais encore jamais servi, et j’avançai pas à pas en retenant mon souffle.
Je ne vis d’abord que deux grosses perles noires qui luisaient faiblement dans la pénombre. De longs cils battirent, et je m’aperçus qu’il s’agissait des yeux d’une vachette brune. L’ombre d’un veau se serrait sur son flanc droit, contre les pis gonflés de lait ; à sa gauche, accroupie dans la paille, se tenait une jeune fille aux longues nattes blondes. Ces trois êtres étaient parfaitement immobiles, et tous les trois me regardaient fixement dans le silence le plus total.
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Elle s'abstint cependant, car son tempérament n'était pas celui d'un vautour charognard, mais d'un aigle qui croise loin au dessus des charniers ; la hauteur de son silence édifia davantage la classe que toutes les réparties.
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Le sentiment de perte irrémédiable lui fendit le cœur, à l'en faire crier de douleur.
Peut être fût-ce pour ne pas hurler qu'elle se mit à fredonner. La mélodie qui naquit sur ses lèvres était tout ce qui lui restait de Gaspard. C'était la mélodie avec laquelle il l'avait caressée toute une mâtiné durant en l'aimant du regard.
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