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Critique de MsGoliath


Phobos 2 c'est très logiquement la suite de Phobos (tout court), un roman de science fiction pour adolescents (ou jeunes adultes) de Victor Dixen.

Le premier tome m'avait laissé une impression en double teinte : une thématique accrocheuse, de bonnes idées, mais un traitement qui laisse très souvent le lecteur sur sa faim avec une panoplie de personnages très faibles en couleurs. Dans mon challenge lecture 1 mois = 1 consigne, j'avais donc mis pour février (mois de l'amûr) ce deuxième tome de la série.

La descente aux enfers du tome 2

Autant le tome 1 laissait entrevoir beaucoup de possibilités – et donc d'espoirs pour la suite – autant le tome 2 s'acharne à tout piétiner. C'est bien dommage. Alors non, les personnages ne sont pas plus creusés, les approximations du premier se transforment en rafale d'incohérences et on avance carrément au point de patinage.

Pour être parfaitement honnête, je suis très certainement une mauvaise cible pour cette lecture, mais il y a quand même des choses qui ne me semble pas pardonnables.

Les incohérences, il y en a un paquet dont la plus grosse est très certainement le retournement de situation final. Même si j'ai distillé ici et là des spoilers sur l'histoire, je n'irais pas jusqu'à en dévoilé la fin. Mais tout de même, je suppose qu'il y a bien d'autres lecteurs qui sont restés perplexes sur le What The Fuck final.

Pire encore que la toute fin, il y a tout le déroulement et surtout, surtout, les personnages. Au bout du deuxième roman, je n'en peux plus de ses 12 ados qui sont aussi irréels que peuvent l'être des personnages fantasmés dignes de Barbara Cartland.

Rappelons une chose : tous ces ados en orbites ont été choisis parce qu'ils étaient de rebus de la société. Leur quotidien, c'est les favelas et les usines de pâté pour chien, abandonné dans des poubelles ou livrés à la rue depuis toujours. Bref, le petit wesh au coin de votre rue c'est le Bachelor en comparaison.

Alors excusez-moi du peu mais, ok.

Admettons qu'ils soient tous canons, que leurs dents ne soient pas pourries jusqu'à la gencive, qu'ils n'aient pas une gueule cassée ou les paroies nasales défoncées par la drogue.

Admettons qu'ils soient “classe mannequin”, parce qu'après tout ça serait « potentiellement possible » que mère nature ai eu pitié, et tout ça sans l'intervention de Miss Swan, et qu'ils soient tous dédiés corps et âme au programme Genesis.

Admettons qu'ils aient envie d'aller sur Mars et que s'échapper de leur condition humaine, de tout ce qu'ils connaissent et de leur repères soit aussi facile que de participer à une télé réalité pour trouver l'amour le vrai, l'unique (arc qui est un autre grand problème de ce roman).

En revanche, non, je n'admet pas que des ados s'expriment comme ils le font dans ce livre. Jamais, pas un jour, je n'ai entendu quelqu'un parler comme ça. Ils viennent de la rue, ce n'est pas 1 an de formation qui va leur permettre de renier tout ce qu'ils ont été pendant 18 ans.

Non seulement devraient être bien plus proches des enfants bâtards de Paye ta Schneck et des Boloss des Belles Lettres que d'un Rimbaud de pacotille philosophe de cuisine.


Mais en plus de leur verve poético-niaisarde ils sont tous les 12 (car il n'y a pas de remplaçants de prévus… Je suis sûre que même Motus dispose d'un plan B si mamy se foule la cheville) aptes à apprendre en 365 jours :

- un métier “finger in da nose” de type, conduire une navette spatiale de la Terre à Mars (Phobos) où ils devront se poser de manière totalement autonome. Alors pour ajouter au ridicule de la situation, il y a un pilote fille et un pilote garçon… mais chacun à sa navette ! Alors deux pilotes juniors chacun de son côté c'est vachement intelligent plutôt que de combiner les forces.
- un métier essentiel à la survie de l'espèce, médecin. Chez nous, on fait 8 ans d'études minimum pour soigner des rhumes, sur Phobos, en un an tu seras médecin, chirurgien et vétérinaire (on oublie pas qu'ils ont deux chiens, il faudra bien que quelqu'un les soigne)
- les rudiments de l'espace : rien que ça. Vivre sur une lune de Mars ce n'est quand même pas comme vivre sur Terre, et déjà je ne suis pas persuadée qu'en otarcie terrienne ces 12 gamins soient capables de survivre bien longtemps. Sachant qu'ils n'ont même pas eu Matt Damon comme prof ! Et là, je ne parle que de la survie.

Avec trois exemples, seulement trois, on a déjà un petit aperçu de la situation. Alors oui, c'est romanesque… dans le mauvais sens du terme.

Les histoires d'amour finissent mal… en général !

Et je ne me suis pas encore attaqué au problème de base, la pierre angulaire de tout le roman. L'Amour. Cela avec un grand A. Alors oui, il faut aller chercher la midinette avec des histoires d'amour improbables (quand bien même je ne suis pas convaincu de ça, mais bon). Il y a une limite.

Dans le monde réel, il ne faut pas avoir fait 10 ans de psycho pour savoir comment fonctionne les gens et encore plus en huis clos. le principe du jeu est qu'il y a une fille pour une garçon. Ni plus, ni moins. Il doit y avoir 6 mariages accompagnés de 12 dotes une fois le pied posé sur Phobos.

Et personne ne se pose de questions ? Personne n'est stratégique ? Putain les mecs, si vous n'êtes pas prêts pour Koh Lanta, comment vous pourriez survivre à Mars, seriously !

Si vous étiez laissé à l'abandon sur une planète désolée, que vous deviez vous marier et utiliser l'agent de vos dotes commune pour survivre… il y a fort à parier que quelque part l'idée d'être pragmatique et calculateur frôle votre esprit. Vous avez besoin de survivre, merde !

Tournez ménages de l'espace

Phobos tome 2 victor dixenLe plus important, c'est qu'en plus vous n'avez que 6 choix pour trouver le parfait amour et que ça soit réciproque. Devinez quoi ? Tous ont trouvés chaussures à leurs pieds. Même dans Cendrillon, il a fallu au prince tripoter des dizaines de doigts de pieds pour trouver la perle rare !

Cerise sur le gâteau, tous sont heureux en ménage (même si parfois jaloux), la bonne affaire ! Ca aurait beaucoup plus intéressant d'avoir des personnages déçus, intéressés et oui… calculateurs, qui choisissent par dépit, ou par raison en optant pour le moindre des maux.

Soyons fous, pourquoi pas tout simplement refuser de se marier après n'avoir parler en tout et pour tout que quelques minutes avec votre « promis ». Mais non, on est dans le meilleur des contes de fées.

Je pourrais en dire bien plus, mais je vais m'arrêter la pour ma diatribe de Phobos 2.

Non je n'ai pas aimé, et encore plus je pense que ce roman a été totalement gâché. Ca aurait pu être un bon roman jeunesse (même s'il avait tourné autour d'histoires d'amours peu plausibles) car il y a des idées intéressantes mais qui ne sont malheureusement pas exploitées ou alors complètement laminées.

Un ratage interplanétaire.
Lien : http://www.cappuccino-time.f..
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