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La poésie est un genre à part. Aussi cette chronique m'a-t-elle pris un certain temps pour être rédigée. Je n'ai pas l'habitude de lire de la poésie, du moins pas des recueils comme celui-ci, et je ne suis absolument pas capable de parler correctement de la forme. Mes connaissances en la matière s'arrêtent à mes cours de français de lycée, et j'étais - à mon plus grand malheur - en section scientifique. Alors ne vous attendez pas à quelque chose de vraiment construit et constructif. La poésie de Nassuf Djailani est à la fois douce et dure. Ses textes ont des sujets variés et causent des émotions toutes aussi variées. Honnêtement, j'ai du mal à vraiment trouver un fil directeur, d'autant plus que les poèmes n'ont pas de titres. J'ai été assez déstabilisée par cette structure totalement libre. Il y a en tout six catégories (en réalité 5 regroupements de textes et un épitre à part) dont les titres n'ont pas du tout éclairé ma lecture. J'ai donc choisi, plutôt par contrainte d'ailleurs, de ne pas m'y fier et d'apprécier les poèmes de façon plus indépendante. Je me doute bien que le regroupement a été fait pour une raison mais je n'ai pas réussi à la saisir, d'autant plus qu'il y a parfois un poème traitant de la protection d'un enfant qui côtoie directement un autre abordant les journaux télévisés. Cependant, cela ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture. Je me suis concentrée sur le fond de chaque poème, et je dois dire que je les ai tous beaucoup appréciés. On ne s'ennuie pas en les lisant. Un élément m'a troublée : il s'agit de l'usage de la ponctuation. Vous avez peut-être remarqué que le poème choisi pour la quatrième de couverture ne comporte ni points, ni majuscule. C'est le cas d'un certain nombre de textes. La ponctuation est utilisée avec parcimonie. Il y a quelques majuscules, quelques points, quelques virgules, mais nombreux sont les poèmes sans aucune ponctuation. La concentration est alors nécessairement accrue pour pouvoir saisir le propos et trouver le rythme des vers. Ce recueil, en plus d'être agréable à lire, est intéressant à découvrir. Chaque texte est unique, raconte une histoire, parfois en de nombreux mots, parfois en seulement quatre vers. On est bien loin des exigences de la poésie qu'on nous fait étudier à l'école. Les rimes ne sont pas une considération essentielle. Ce qui compte, ce sont vraiment les mots, et c'est assez délicieux. Bilan : ♥♥♥♥♥ Naître ici est un recueil que j'ai vraiment adoré. Formes et fonds sont divers, ce qui empêche tout ennui. Il n'est pas nécessaire d'être versé dans le genre poétique pour apprécier ce recueil. de même, la compréhension en est relativement abordable même si j'avoue m'être parfois creusé la tête pour comprendre certains textes. N'hésitez pas à aller découvrir la plume de ce poète, vous plongerez dans un univers très riche, celui de Nassuf Djailani, un homme riche de ses nombreux projets et de ses origines. Lien : http://sweetie-universe.over.. + Lire la suite |
Avec Nawel Ben Kraïem, Caroline Boidé, Nassuf Djailani, Louis-Philippe Dalembert, Bruno Doucey & Murielle Szac
« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles… » Pour le 23e Printemps des Poètes, les éditions Bruno Doucey ont suivi la voie ouverte par Rimbaud parce que le désir donne des couleurs à la vie. Dans cette anthologie qui rassemble des poètes français et étrangers, contemporains pour la plupart : un désir blanc de silence, d'absence et d'éternité ; un désir jaune de fraîcheur, d'éveil et de rayonnement ; le rouge désir des lèvres qui s'unissent et du sang qui pulse en nos veines ; un désir bleu de voyage, d'espace et de mer… Sans omettre ces orangers qui font aimer la pulpe de la vie, ou le désir obscur, né des profondeurs de la nuit, que tant d'êtres ont approché dans une brûlure. 88 poètes, dont la moitié sont des femmes… Et la main verte de Thierry Renard et Bruno Doucey lorsqu'il s'agit de satisfaire notre désir de poèmes.
À lire – le désir aux couleurs du poème, Anthologie du 23e Printemps des Poètes établie par Bruno Doucey et Thierry Renard, éd. Bruno Doucey, 2021.