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4,14

sur 1220 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Orienter : du latin orient, qui signifie surgir, se lever. Désorientale, avec le jeu que le mot laisse entendre, laisse perplexe. Il contient tant de renoncements pour un récit tonitruant, à l'opposé d'un résignation. Alors, est-ce le fait d'avoir été soulagée de tourner le dos à l'est qui l'a vu naître, et qui porte dans un fardeau de traces mnésiques tout un passé à la fois rêvé et fui. Est-ce l'évocation du tourbillon que fut cette enfance tumultueuse, remuante, bariolée au cour d'une famille ancrée cependant dans une saga familiale consolidée par les légendes qu'elle s'est créées?
Est-ce une allusion au regard de l'opinion engoncée dans la tradition bien-pensante sur une orientation qui dicte le choix de partenaires de vie?

C'est sans doute tout cela. Et bien plus.
Certes, il faut s'accrocher et il est dommage de ne découvrir le lexique des personnages qu'à la fin (un petit mot de l'éditeur n'aurait pas été superflu).

Désorienté, donc, le lecteur dans les premiers chapitres du roman, perdu entre les générations et leurs cohortes de fratries fourmillantes. Au point de confondre les oncles avec les grands-pères, sans parler des enfants adultérins.

Lorsque l'histoire se recentre sur le noyau familial de la dernière génération, les ancêtres se font souvenirs et transmissions, et le lecteur pourrait s'apaiser s'il n'était régulièrement sorti de l'ambiance conflictuelle qui était celle de l'Iran à la fin des années de règne du Shah, pour se retrouver dans la salle d'attente terne d'un service de procréation médicalement assistée! Et c'est finalement cette temporalité qui crée le suspens : l'histoire, de l'Iran, l'auteur nous la rappelle, mais l'histoire de son héroïne, c'est par petites touches qu'elle la construit peu à peu.

Autant dire que la lecture laisse peu de répit. C'est éclectique, ça part dans tous les sens mais c'est au final sacrément bien pensé et construit.

Exil, identité, guerre, famille, deuil, destin, les mots clés abondent, pour construite un puzzle chamarré, complexe et envoutant.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Si vous voulez vous amuser en lisant un livre sur l'Iran. Si vous désirez être enchanté et ému par un récit entre Orient et Occident, plein de fantaisie et de vie, il faut absolument lire Désorientale.

L'histoire fabuleuse des trois dernières générations de Sadr, une famille de bourgeois intellectuels persans, dont certains se sont opposés au Shâh et à Khomeiny, contée par Kimiâ Sadr, une jeune femme exilée en France qui tente de surmonter le déracinement et s'occidentalise à sa manière, avec humour, liberté et intelligence.

Un premier roman aux accents autobiographiques, brillant et insolent, qui parle de l’identité et des réalités de l’exil, et n'est pas sans rappeler le remarquable Persépolis de Marjane Satrapi.
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A l'image de ces récits orientaux chatoyants, l'histoire que nous conte Négar Djavadi nous replonge dans la Perse luxuriante des harems, peuplés de femmes volubiles et soumises à l'autorité de leur maître, mais aussi dans l'Iran des années 70 qui verra le déclin du Shah, la révolution de 1979 et l'avènement de Khomeiny.

C'est avec humour que l'auteure parsème son récit de notes de bas de page éclairant le lecteur sur l'histoire de son pays et lui éviter un recours à Wikipedia. Et c'est avec curiosité que nous découvrons, à travers le destin de la famille Sadr, l'histoire d'un pays, de ses traditions, de ses moeurs et leur évolution.

Kimiâ, dont les parents sont de grands activistes opposés au régime, découvrira la France à dix ans, ce pays tant convoité et sa réalité plus sombre qu'espérée, elle s'y sentira étrangère, sera en rupture avec sa famille et cherchera refuge auprès des laissés pour compte de la société. de Paris à Berlin en passant par Bruxelles, elle se noiera dans l'alcool et le rock'n'roll, deviendra ingénieur du son pour des groupes undergound et finira par tomber amoureuse...

Voici un livre sur l'identité, l'exil, la famille, mais aussi sur la politique d'un pays qui n'en finit pas de se révolter.
L'écriture est alerte, vivante et nous fait aller de la France d'aujourd'hui au souvenir de l'Iran.

L'amour pour le pays quitté est immense, les personnages sont colorés, la famille est omniprésente.

Beaucoup d'émotion, de sensibilité, une ode au pays natal et aussi beaucoup d'informations qui permettent de comprendre ce qui s'est passé lorsque les mollahs ont succédé à la monarchie.
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Pour son premier roman, l'écrivaine d'origine iranienne Négar Djavadi s'inspire de son vécu pour nous livrer une saga familiale sur plusieurs générations qui nous emmène de Téhéran à Paris.

« Désorientale » démarre en compagnie de Kimiâ Sadr dans la salle d'attente d'un service de procréation médicalement assistée. Alors qu'elle est en train de patienter, la narratrice laisse ses souvenirs affluer : son pays d'origine, son exil et sa famille…

« Désorientale » propose une fresque familiale sur trois générations, qui démarre en compagnie de l'arrière-grand-père aux cinquante-deux femmes et aux vingt-huit enfants, pour ensuite faire la connaissance de Nour, la grand-mère aux yeux bleus, puis de ses parents : Sara, la mère débordante d'amour et Darius, le père journaliste surveillé de très près par le régime…

« Désorientale » est un roman sur l'exil, sur le déracinement, sur la différence, sur la recherche d'identité, sur les origines et sur la transmission, qui permet d'une part de dresser le portrait de l'Iran du Shah, tout en offrant le regard d'une exilée sur notre société.

Mon esprit cartésien aurait probablement préféré une narration un peu plus linéaire, surtout qu'il faut déjà solidement s'accrocher pour ne pas tomber de l'arbre généalogique sur lequel la narratrice bondit d'une branche à l'autre, tout en multipliant les digressions. Je n'ai cependant jamais eu l'impression de véritablement perdre le fil rouge, parsemé d'émotions, de cet excellent récit.

Si vous avez aimé l'excellent « Persépolis » de Marjane Satrapi ou « Une métamorphose iranienne » de Mana Neyestani, ce roman ne devrait pas avoir trop de mal à vous séduire !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Désorientale, j'ai aimé ce mot dès la première fois. J'ai aimé ce mot comme une caresse, comme une errance, comme un exil.
J'ai aimé ce mot comme un mot magique inventé pour ouvrir des portes, faire surgir des familles, un mot que l'on pourrait transmettre comme un feu blotti entre deux mains réunies, de générations en générations.
J'ai aimé conjuguer ce mot comme si c'était un verbe. J'ai aimé le conjuguer au féminin. Et de préférence au féminin pluriel.
J'ai aimé ce mot comme une quête, comme le désir de venir, le désir d'aimer, celui de transmettre aussi...
J'ai aimé ce livre de Négar Djavadi. Il ressemble a quelque chose d'autobiographique, j'ai ressenti à chaque détour de page l'écho d'une histoire vécue, le poids d'une vie, d'une émotion palpable comme un battement d'ailes. C'est pourtant un roman.
C'est un livre de femmes où quelques hommes occupent une place importante.
Ce livre parle de la fuite d'une famille hors d'un pays, fuir l'Iran au plus vite, après la chute du Shah et l'arrivée d'une autre dictature, bien plus atroce, celle de l'ayatollah Khomeyni, dictature religieuse, où les femmes n'auront désormais plus d'espace de parole, plus d'espace de liberté dans l'espace public. Plus d'existence, sauf celle d'être emmurées.
Puis dès lors, c'est l'exil en France. Il faut marcher plusieurs jours, traverser la frontière turque...
La narratrice, Kimiâ Sadr, native de Téhéran, remonte le fil de son histoire, l'histoire de sa famille, depuis la salle d'attente d'un hôpital parisien, précisément dans le service de procréation médicalement assistée, où elle suit un protocole pour avoir un enfant avec son amie, Anna. Elle se souvient et convoque le souvenir de trois générations déracinées.
Désorientale, j'ai aimé ce mot comme un regard, les yeux portés une dernière fois sur un pays d'enfance qui s'éloigne comme un continent à la dérive. Les terres d'enfance sont souvent des îles de mélancolie, mais lorsqu'on pense que peut-être on n'y reviendra jamais, cela devient une terre douloureuse enfouie comme une boule de soleil qui roule au fond du ventre et se noie dans les sanglots intérieurs.
C'est comme une déchirure, une nouvelle naissance. J'ai aimé ce mot comme une blessure.
Et puis j'ai aimé ce mot comme une désobéissance. Qu'il est excitant de désobéir aux tyrannies, aux voiles qui couvrent les formes les plus harmonieuses, aux pierres qui ne servent qu'à lapider ! Briser les cailloux que l'on jette sur les femmes là-bas, en faire du sable qui rejoindra le désert...
Déshabiller. J'ai aimé ce mot pour cela aussi. Comme s'il fallait se dépouiller des habits anciens, entrer nu sur cette toute nouvelle terre, une terre inconnue encore vierge de nos pas, de nos gestes, de nos souvenirs. Tout est ici à inventer, à réinventer. C'est un vertige pour l'enfant comme pour le vieillard.
J'ai enfin aimé ce mot comme une forme d'oubli. J'aime ce mot comme s'il fallait presque renoncer. Pourtant, comment renoncer, oublier ce qui fut ? Mais partir n'est jamais renoncer, tout juste se désunir du passé, se désagréger le temps d'un envol, lâcher prise aux souvenirs, puis rebondir ailleurs...
Peut-on dire qu'un mot est inventé lorsqu'il porte en lui tant de renoncement et tant d'espérance ?
J'ai aimé ce mot comme un déracinement.
L'exil est un voyage, faut-il tout emporter dans ses bagages ?
Dans cette saga féminine, il y a des hommes aussi.
Il y a des personnages extravagants, fous d'amour et de liberté, engagés, ce livre grouille d'âmes belles et parfois délurées, émouvantes par-dessus tout.
C'est une saga familiale. Il y a bien sûr un père, une mère, et puis aussi un arrière-grand-père, des oncles, des soeurs...
C'est un récit vivant, émouvant, palpitant, drôle aussi par moment. C'est foisonnant comme dans un conte oriental.
Désorientale, j'aime ce mot comme une différence. La différence sexuelle de la narratrice est exprimée dès le début du récit. Elle prend un sens particulier, exprimée dans un territoire où désormais cette différence peut enfin trouver sa place, sa légitimité, son expression, le bonheur d'aimer et de vouloir transmettre la vie en portant cette différence, tout simplement.
J'aime ce mot comme une écriture, comme un commencement.
J'aime ce mot comme une faille et je voudrais m'y lover encore un peu. Un mot qui inventerait d'autres mots comme cela.
Un ciel où une à une des étoiles réapparaissent à des milliers de kilomètres de distance.
Et tant mieux si les mots de Négar Djavadi nous désorientent, car ils sont faits pour nous faire pencher vers un autre monde.
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Pendant qu'elle attend son tour dans un centre d'aide en vue d'une maternité assistée, la narratrice voit ressurgir des souvenirs de son passé familial et choisit de nous les livrer. Un passé familial riche en époques et en personnages qu'elle a pris soin de resituer en fin de livre: ce qui est bien utile pendant la lecture, surtout quand on doit l'interrompre souvent.
Née en 1969 Kimiâ quittera son pays en 1981 pour arriver clandestinement en France avec sa famille.
Elle ne s'étend pas beaucoup sur sa vie personnelle mais plutôt sur ses origines iraniennes et les caractères de son père, sa mère, ses oncles qu'elle nous présente de façon originale par des numéros bien qu'ils aient chacun leur personnalité.
Kimiâ fait partie d'une famille de nantis et ses parents sont des intellectuels très libérés, présentant une admiration sans borne pour la France. Son père a vécu et étudié en France avant de revenir se marier en Iran.
Ils ont vécu sous le régime du shah reconnu pour son désir d'occidentalisation mais aussi pour un culte excessif du régime impérialiste, se faisant sacrer lui-même roi des rois et s'entourant d'un luxe indécent.
Ils ont aussi vécu le début du régime de Khomeiny qui était loin de leur convenir car radicalement opposé à l'occident et à la liberté de la femme et du culte.
Le livre est riche en réflexions au sujet de l'intégration dans une culture étrangère qu'elle appelle d'ailleurs la désintégration.
La narratrice est très attachée à sa famille, mère, père, soeurs, oncles. Lorsqu'elle imite par écrit l'accent français de sa mère, de ses oncles, je me suis replongée dans l'ambiance de "L'étrangère" de Valérie Toranian avec dans ce roman l'exil arménien du début du vingtième siècle.
J'avais approché le régime du shah par le très beau roman de Jehane Sadate "Une femme d'Egypte" où elle admire les progrès réalisés pour les femmes en Iran mais pas le luxe beaucoup trop ostentatoire du shah et de sa famille. Les deux témoignages se recoupent avec le livre de Négar Djavadi.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture, l'humour et bien sûr l'apprentissage de l'histoire iranienne vue par une personne exilée.
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Désorientale, un titre qui m'a interpellée par ce qu'il évoque de prime abord, c'est-à-dire l'idée de perte : perte des repères ? perte de soi ? C'est de tout cela, mais pas seulement, qu'il est question dans le roman de Négar Djavadi. Roman déroutant aussi pas sa structure arachnéenne car il se déroule sur trois époques qui s'entrecroisent au gré de la narration : l'histoire des ancêtres de Kimiâ, la narratrice, celle de sa famille et d'elle-même lors de leur fuite d'Iran et de leur exil en France et enfin celle de Kimiâ et de ses soeurs devenues adultes.
Le premier temps fort du roman est pour moi l'histoire de ses ancêtres aux allures de conte oriental que l'auteure s'amuse à parodier avec beaucoup de plaisir. C'est ainsi que l'on fait connaissance avec des personnages fabuleux : Montazemolmolk, seigneur féodal qui n'est pas sans rappeler Barbe-Bleu ou Oncle N°2 (appelé ainsi par ses nièces), dépositaire de l'histoire familiale et qui, en bon comédien, règle au fil de sa narration, ses effets de scène -larmes et autres mimiques- sur son auditoire. le tragi-comique est donc toujours très présent sous la plume de l'auteure et les situations ubuesques où rire et larmes se mêlent inextricablement ne manquent pas ! Emergent aussi de cette saga familiale de beaux portraits féminins comme celui de Nour la grand-mère de Kimiâ, née d'un viol de Montazemolmolk sur une adolescente de quinze ans morte en couches,qui va devenir, au fil de sa vie une femme autonome et fera figure de chef de famille auprès de ses six fils !
Si l'oppression qui vise les femmes est, vous l'aurez compris, un thème qui traverse tout le livre, celui de l'oppression politique n'est pas moins présent. Et si l'auteure se livre à une vigoureuse dénonciation de la dictature du Shah puis de celle des mollahs, elle ne mâche pas ses mots non plus pour dénoncer non moins vigoureusement les atermoiements de la France et son aveuglement hypocrite devant l'instauration de tels régimes.
Mais le deuxième point fort du roman est pour moi tout ce qui touche à la fuite précipitée d'Iran de Kimiâ, sa mère et ses deux soeurs, à travers deux récits qui se font écho : celui de Sarah (la mère) et de Kimiâ. Deux passages très marquants où le suspense et les ressentis sont extrêmement bien mis en valeur par la plume de l'auteure qui court, s'emballe ou contraire analyse au plus près toute la palette des sentiments éprouvés lors de cette marche forcée : hébètement, atonie émotionnelle dans laquelle on plonge pour se protéger, peur animale, perte des illusions et des repères, traumatismes qui ne surgiront que plus tard au fil des cauchemars... Non moins émouvants sont les passages qui évoquent l'exil en France. Repliement sur lui-même du père de la narratrice, Darius, un beau personnage, pétri de contradictions. Opposant farouche du Shah puis du régime des mollahs, il le paiera de sa vie. Détresse de Sarah, la mère, qui voit sa famille partir à vau-l'eau et ne se sauvera momentanément que par l'écriture patiente et clandestine de son exil dans un livre Notre vie, devenu un succès en Iran auprès de tous ceux qui sont entrés en résistance. Perte des repères pour Kimiâ qui va plonger dans une marginalité qui anesthésiera pour un temps son trop plein de souffrance !
J'ai beaucoup aimé ce roman fort, émouvant, à la fois drôle et dérangeant et qui hélas évoque aussi une actualité brûlante ! Deux bémols : la complexité inutile de la structure à certains moments et l'évocation de deux thèmes celui de l'homosexualité et de la PMA, dont je comprends tout à fait qu'ils soient chers à l'auteur mais qui n'ont pas trouvé vraiment leur place dans le roman, du moins à mes yeux...
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Désorientale est un roman sur l'identité. Après s'être exilée avec sa famille en France pour fuir le régime iranien, Kimia Sadr raconte sa quête pour pouvoir être inséminée artificiellement. Désorientale, c'est l'histoire d'une famille, c'est l'histoire de l'Iran. Kimia, née dans des conditions particulières, porte un lourd héritage. Il faut s'accrocher pour comprendre cette famille car elle remonte loin dans l'arbre généalogique, côté paternel puis maternel, les grand-parents, oncles… J'ai parfois été un peu perdue dans les différentes branches mais cela est nécessaire pour arriver à comprendre ce qu'elle est exactement.
Au milieu de tout ça, il y a l'Evènement, celui qui va changer leur vie mais il faut d'abord comprendre un autre pan de l'Histoire/histoire… Negar Djavadi a un style lent, très agréable, avec une pincée d'humour, qui prend le temps de poser les pièces du puzzle de sa famille, de son pays, d'abord les bords puis les pièces centrales. Un portrait de famille touchant qui est sans doute en partie autobiographique…
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Négar Djavadi nous propose un premier roman très personnel. Née en Iran d'une famille d'opposant au régime du Shah puis de l'ayatollah Khomeiny, c'est à l'âge de 10 ans qu'elle quitte son pays pour s'installer à Paris. « Désorientale » est donc un roman inspiré sur son histoire et celle de sa famille.

Dans une salle d'attente de l'hôpital Cochin dans le service de procréation assistée, Kimiâ Sadr attend l'arrivée du médecin. C'est l'occasion pour elle de se plonger dans ses souvenirs, sa famille, son pays.

Un arrière-grand-père qui avait un harem de cinquante épouses. Une grand-mère Arménienne. Une famille d'intellectuels aisée de Téhéran. Kimiâ est la cadette d'une famille de trois filles. Alors qu'elle est encore petite, Darius Sadr, son père entre en dissidence d'abord avec la monarchie iranienne, puis avec les ayatollahs de la révolution islamique. Après des années de clandestinité, c'est à l'âge de onze ans qu'elle fuit l'Iran à travers les montagnes du Kurdistan.

Commence pour la famille Sadr, une nouvelle vie en exil, « rien ne ressemble plus à l'exil que la naissance ». Les difficultés d'intégration, la quête d'une nouvelle identité, la crise d'adolescence, la recherche de son identité sexuelle, la poussent sur les routes Européennes.

« Désorientale » est un magnifique roman, une grande fresque familiale. Un texte qui mêle la comédie et le drame et qui se lit d'une traite.
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Bizarrement j'ai eu du mal à entrer dans cette biographie, faut dire que la bibliothécaire me l'avait un peu survendu. Dernier des cinq livres que j'avais emprunté, j'avais déjà eu le temps de commencer l'histoire bien avant, ayant eu pour ami un refugié Iranien, Saïd, au début des années 80. Alors sur l'histoire de Négar Djavadi est venue se superposer une autre que je connaissais bien.
Kimiâ Sadr née le jour où sa grand-mère, Nour, Décède. Deux frangines plus âgées, des parents opposants au régime du Shah puis à celui des Ayatollahs et qui le crient haut et fort. Ils seront contraints de fuir, imprégnés de culture française ils émigrent en France.
Kimiâ déroule son histoire par bribe alors qu'elle est dans une salle d'attente de l'hôpital Cochin à Paris.
Il est constitué de deux faces : la A et la B. Comme dans pas mal d'album j'ai préféré la seconde. Si la première partie est intéressante la seconde nous emporte dans un tourbillon d'événements de recherche identitaire.
Une lecture ou l'intérêt est grandissant au fil des pages. Si j'ai eu du mal à pénétrer ce bioroman, je pense avoir pas mal de difficulté à la quitter.
A toi Saïd, que nous avons perdu de vue, ma femme et moi t'adressons notre plus chaleureuse affection.
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