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EAN : 9782867469954
352 pages
Liana Lévi (05/04/2018)
  Existe en édition audio
4.14/5   1220 notes
Résumé :
Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaînerait bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (262) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 1220 notes
Orienter : du latin orient, qui signifie surgir, se lever. Désorientale, avec le jeu que le mot laisse entendre, laisse perplexe. Il contient tant de renoncements pour un récit tonitruant, à l'opposé d'un résignation. Alors, est-ce le fait d'avoir été soulagée de tourner le dos à l'est qui l'a vu naître, et qui porte dans un fardeau de traces mnésiques tout un passé à la fois rêvé et fui. Est-ce l'évocation du tourbillon que fut cette enfance tumultueuse, remuante, bariolée au cour d'une famille ancrée cependant dans une saga familiale consolidée par les légendes qu'elle s'est créées?
Est-ce une allusion au regard de l'opinion engoncée dans la tradition bien-pensante sur une orientation qui dicte le choix de partenaires de vie?

C'est sans doute tout cela. Et bien plus.
Certes, il faut s'accrocher et il est dommage de ne découvrir le lexique des personnages qu'à la fin (un petit mot de l'éditeur n'aurait pas été superflu).

Désorienté, donc, le lecteur dans les premiers chapitres du roman, perdu entre les générations et leurs cohortes de fratries fourmillantes. Au point de confondre les oncles avec les grands-pères, sans parler des enfants adultérins.

Lorsque l'histoire se recentre sur le noyau familial de la dernière génération, les ancêtres se font souvenirs et transmissions, et le lecteur pourrait s'apaiser s'il n'était régulièrement sorti de l'ambiance conflictuelle qui était celle de l'Iran à la fin des années de règne du Shah, pour se retrouver dans la salle d'attente terne d'un service de procréation médicalement assistée! Et c'est finalement cette temporalité qui crée le suspens : l'histoire, de l'Iran, l'auteur nous la rappelle, mais l'histoire de son héroïne, c'est par petites touches qu'elle la construit peu à peu.

Autant dire que la lecture laisse peu de répit. C'est éclectique, ça part dans tous les sens mais c'est au final sacrément bien pensé et construit.

Exil, identité, guerre, famille, deuil, destin, les mots clés abondent, pour construite un puzzle chamarré, complexe et envoutant.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Désorientale n'est pas seulement un mot inventé. C'est un roman assez exceptionnel doté d'une structure inédite. La colonne vertébrale s'enroule sur elle-même puis s'étend à nouveau d'une façon tantôt vive tantôt langoureuse entrainant des dizaines et des dizaines de ramifications, de viscères avec au centre un coeur qui bat. Un coeur qui cogne la douleur de l'exil, celle de l'injustice mais qui chante aussi au rythme fou des amours répétés tant de fois et tant de fois rassasiés du bonheur d'exister.

C'est l'histoire d'une famille iranienne contée par Kimiâ Sadr le personnage principal. Une fresque extrêmement vivante de la famille Sadr, bourgeois intellectuels, sur quatre générations. L'arrière-grand-père est à la tête d'un harem de cinquante-deux femmes et a vingt-huit enfants. Bien sûr, seuls les acteurs principaux entreront en scène.

« Avec le temps et la distance ce n'est plus leur monde qui coule en moi, dit Kimiâ, ni leur langue, ni leurs traditions, ni leurs croyances, ni leurs peurs, mais leurs histoires…. Alors elle raconte ses impressions, ses sensations, ses émotions. Elle raconte l'évasion, la révolution, les risques, les armes, les mots en trop. Elle raconte le quotidien, les trahisons, les jours heureux et les galères.

L'auteur, Négar Djavadi, iranienne elle aussi, ne se prive pas. Elle nous conte des histoires et nous la suivons. Née en 1969 elle a grandi à Téhéran comme Kimiâ. Comme elle ses parents, des intellectuels, ont fait partie des opposants au régime du Chah puis de l'ayatollah Khomeiny. A l'âge de 11 ans elle a fui l'Iran et la révolution islamique avec sa mère et ses deux soeurs en traversant à cheval les montagnes du Kurdistan. Elle a vécu à Bruxelles et à Paris. La comparaison avec l'histoire du livre s'arrête là, Négar Djavadi, confie avoir eu une vie plus calme que celle de son héroïne Kimiâ.

Mais un auteur laisse toujours dans ses romans un part de lui. Et c'est justement son expérience qui lui a permis de bâtir, à partir de l'Histoire de son pays, un roman où les personnages, taillés sur mesure, ont de tels accents de vérité.

De nombreuses critiques ont été faites sur ce livre. Alors je laisse le soin à l'auteur de vous dire quelques mots de son ouvrage.
J'ai pris des notes lors d'une conversation audio quelle a accordé à un journaliste.

« Je suis iranienne, mais je me sens maintenant plus française qu'iranienne. Je me sens même apatride………….
Le monde s'ouvre malgré la douleur de l'exil. Je m'inscris plutôt comme citoyen du monde. On subit l'exil. C'est une injustice incroyable………Il faut trouver un chemin plus lumineux pour avancer......

L'écriture de ce livre m'a obligée à me poser, à revenir en arrière......

La mémoire est parcellaire, éclatée comme un puzzle…… J'ai voulu emmener le lecteur dans tout un univers et partager l'oralité de la culture iranienne, la complexité de son histoire, ses personnages.......

C'est en 1953, lors de l'opération AJAX menée par le Royaume-Uni et les Etats-Unis et visant à renverser le premier ministre Mohammad Mossadegh que la véritable révolution iranienne a commencé……….

Dans cette saga familiale les personnages sont très vivants……… Des personnages jaillissent alors qu'on les avait oubliés. Il y a des digressions comme dans les contes persans avec des personnages hauts en couleur. Puis il y a l'introspection plus intimiste dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin.

J'avais envie de parler de la différence. L'homosexualité. La monoparentalité. La différence entre la culture française et la culture iranienne. On n'est pas que ça. Derrière tout ça il y a des histoires, des bonheurs, des malheurs……….
Et en Iran il y a les yeux bleus qui donnent un statut à part. On les admire. »

Désorientale c'est ce chemin sur lequel parfois on se tord un peu les pieds, on se trompe de route de temps en temps mais où on entend si bien les conversations, parfois quelques cris de douleur et souvent, très souvent le chant de l'espoir.

J'enlève la moitié d'une étoile. Pourquoi me direz-vous? Et bien le temps de quelques pages je me suis endormie sur le bord du chemin. Je ne vous dirais pas où, cela n'est pas très important et tellement passager! tellement personnel...

Je reviens d'un voyage magnifiquement orchestré, d'une manière un peu désordonnée, volontairement désordonnée comme les souvenirs qui surgissent comme bon leur semblent, un voyage très enjoué, très musical, un voyage tellement oriental..


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Si vous voulez vous amuser en lisant un livre sur l'Iran. Si vous désirez être enchanté et ému par un récit entre Orient et Occident, plein de fantaisie et de vie, il faut absolument lire Désorientale.

L'histoire fabuleuse des trois dernières générations de Sadr, une famille de bourgeois intellectuels persans, dont certains se sont opposés au Shâh et à Khomeiny, contée par Kimiâ Sadr, une jeune femme exilée en France qui tente de surmonter le déracinement et s'occidentalise à sa manière, avec humour, liberté et intelligence.

Un premier roman aux accents autobiographiques, brillant et insolent, qui parle de l’identité et des réalités de l’exil, et n'est pas sans rappeler le remarquable Persépolis de Marjane Satrapi.
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La Perse , Hafez de Chiraz, Ispahan..La Perse est en chacun de nous. Nous avons tous en nous le goût familier des parfums de l'Orient. Notre grand « imaginier »... Lumière, poésie, jardin, vins et merveilles, douceurs et miels.
C'est le pays des mille et une nuits. Passez la grande porte et vous voilà embarqués
le pays où la parole est capable de vous sauver, même si un seul mot est capable de vous tuer.
C'est la rivière qui sauve ou le silence de la pierre qui vous tue.
C'est un chant sur le fil d'un sabre.
Alors...« raconter , conter, fabuler, mentir dans une société où tout est embûche et corruption, où le simple fait de sortir acheter une plaquette de beurre peut virer au cauchemar, c'est rester vivant. C'est déjouer la peur. Prendre la consolation où elle se trouve, dans la rencontre, la reconnaissance, dans le frottement de son existence contre celle de l'autre.C'est aussi l'amadouer, le désarmer, l'empêcher de nuire.Tandis que le silence, eh bien, c'est fermer les yeux, se coucher dans a tombe et baisser le couvercle ».
Et Négar Djavadi a su « belle et bien » donner vie à Kimiâ. Elle a su lui donner la rapidité et la force de l'esprit. L'intelligence de l'âme qui se reflète toujours sur les éclats de nos coeurs. C'est comme cela que l'on garde la lumière.
Kimiâ l'enfant différente, celle qui voit le jour lorsque Nour entre dans la Nuit. « Désorientale » c'est une galerie extraordinaire de portraits. Les grands mères, la mère , les soeurs, le père, les oncles. « Désorientale » c'est une vision plus nette sur une partie de l'histoire du moyen orient, mais également celle de la France, tant nos histoires sont liées.
Nos silences ont été liés, bien trop souvent, et le sont encore , si souvent,…. il est temps que certaines paroles soient déliées.
Ce n'est pas sans une certaine émotion qu'à la lecture de « Désorientale » j'ai pensé à ce cher libraire parisien, amoureux de littérature, des livres, de l'esprit des mots, qui fut jadis un jeune homme étudiant torturé par un régime totalitaire, et qui a dans les yeux toute la douceur de ceux qui sont restés vivants. Autrement peut être, mais vivant.
« Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre.Un être qui s'est traduit dans d'autres codes culturels. D'abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. Et comme il est généralement admis que quelque chose se perd dans la traduction, il n'est pas surprenant que nous ayons désappris, du moins partiellement, ce que nous étions, pour faire de la place à ce que nous sommes devenus »
« Désorientale » c'est également une parole posée sur l'exil. Ce qu'est l'exil.Ce qu'il peut être. Ce qu'il provoque, convoque, emporte. Nous pouvons tous nous retrouver dans cette parole. L'exil peut être corporel, spirituel, temporel. Quitter l'enfance est un exil, quitter le carcan social, familial est un exil. Question de survie. Voilà sans doute pourquoi ce livre éveille en beaucoup d'entre nous ce grand intérêt.
Désorientale c'est également une parole de liberté. Et c'est important que cette parole soit portée par Négar Djavadi. Femme, née en Iran, vivant à Paris, diplômée de l'INSAS de Bruxelles, issue d'une famille d'intellectuels opposants aux régimes de Shah ET de Khomeiny.
Liberté donc, liberté de penser, d'écrire, de parler, d'aimer, droit à la différence. Droit de vivre selon ses choix et non tenter de survivre misérablement sous leurs lois ; Opposition, révolte, indignation. Face à l'injustice des « castes », l'impérialisme de l'argent, la suprématie des dogmes et des clergés. Dire non, briser la fatalité, le destin, donner d'autre mot : espoir, confiance, possible, connaissance, savoir, vérité lendemain, égalité, beauté.
Prendre la seule arme possible : prendre son stylo et écrire.

Reprendre le stylo comme on reprend le flambeau.

« Darius je pense détestait son père pour lui-même. Parce qu'il incarnait l'aveuglement et la crainte, la ruine de ce bien précieux qu'est la pensée(…) toute sa vie, d'abord par ses lectures, puis par son engagement politique et son réveil révolutionnaire, il combattit des êtres comme lui,(…) dont l'action principale consiste à protéger leur pouvoir en maintenant les peuples dans une hiérarchie sociale sclérosée et l'ignorance absolue d'un autre monde possible. A plusieurs reprises, j'ai entendu dire que la religion, comme la tyrannie, asséchait la capacité d'analyse dans le but d'imposer un unique sentiment : la peur. « La peur est leur arme et la révolution consiste à la retourner contre eux « ».

Désorientale c'est un regard tendre et sans concession sur notre société. Toutes nos sociétés. Désorientées. Que nous croyons pourtant différentes mais qui se ressemblent tellement.
Ce genre humain qui tremble, qui aime, qui espère de la même manière. Que l'on égare, que l'on trompe. Et qui sert toujours la main de ses enfants dans ses mains, pour ne pas les perdre, ne pas se perdre, et qui écoute le moindre bruit qui vient du lointain.
Qui prend les mêmes bateaux, que l'on jette dans les mêmes trains, sur qui on referme les mêmes portes des camions, ce genre humain qui a la même faim, qui ressent le même froid, qui craint la même vague, qui rit et rêve de la même façon, qui frappent aux mêmes portes.
Et que 'on fait taire toujours pour les mêmes raisons. Pétrole, pognon, canon, or ou béton...à vous faire oublier toutes vos chansons.

Et l'écriture de Négar Djavadi sait rendre hommage à la sororité de nos humanités. oui qu'attendons nous ? « Et pendant que nous attendons, par nécessité, besoin, désir ou mimétisme, nous ne nous révoltons pas. La ruse consiste à détruire chez les individus leur énergie, leur capacité à réfléchir, à s'opposer. Les réduire à des objectifs instantanés, aussi fugaces qu'une jouissance. »

« Désorientale » parle également de nos failles. de nos places dans nos familles. de ces places qui définissent déjà quelles seront nos places dans la société . Elle parle de ce qu'est une famille, un couple. de nos silences, des non dits, de la difficulté d'être soi avant d'être comme les autres . Elle parle d'exil et d'exclusion, de tolérance plus que de renoncement, parle d'intégration et désintégration. Mais tout cela avec la langue de l'espoir, cette terre maternelle : cet espoir toujours en nous.
Cela nous interroge également sur les mots d'identité, quelque soient nos identités, qu' elles soient culturelles, religieuses, sexuelles, sociales. Et c'est par le prisme du roman que la parole peut se dérouler avec sincérité, clairvoyance, sans manichéisme enfantin. C'est avec grande maturité sagesse et humanité que Kimiâ s'adresse à nous. Et c'est en cela que ce roman est extrêmement bien mené. Il faut quelque fois des boucliers pour pouvoir vaincre certaines gorgones. le roman est dans ce cas un très beau bouclier.

« Désorientale » parle de tous nos exils, de nos naissances, renaissances, de nos deuils, de nos défaites, de vos victoires aussi. « rien ne ressemble plus à l'exil que la naissance ». Alors souvenons nous. Rappelons nous que nous sommes tous naissants. Tous exilés, tous fugueurs. Nous revenons tous un jour devant la porte de nos maisons. Devant nos maisons intérieures celles que nous gardons en nous toujours quelque soit la tempête de nos saisons. Rappelons nous chacun de notre porte. Et ouvrons.
Rappelons nous qu'il faut une mémoire et qu'il faut la préserver. « Au fur et à mesure, la chair se décompose et ne demeure que le squelette des impressions autour duquel broder. Viendra sans doute un jour où même les impressions ne seront plus qu'un souvenir.Il ne restera alors plus rien à raconter » .

Nous avons tellement à nous dire. Il reste tellement à raconter.

Rappelons vers nous notre génie de survie. Cette lampe merveilleuse. Ce merveilleux "mécanisme de défense »

« Un chien aboie au loin et annonce la possibilité d'une vie ».

C'est cet instinct qui nous sauve, l'instinct qui nous fait crier Terre, en nous faisant toucher le ciel.

Fragilité, cruauté, trahison, barbarie, pot de fer contre peau de chair verse toujours le sang.
« le déracinement avait fait de nous non seulement des étrangers chez les autres, mais des étrangers les uns pour les autres;On croit communément que les grandes douleurs resserrent les liens. Ce n'est pas vrai de l'exil.La survie est une affaire personnelle »
Il en est ainsi de toute vie, comme de l'intelligence de toute oeuvre, de tout récit.
Premier roman de Négar Djavadi et c'est un très très bel événement.
Générosité, humanité, densité et bel architecture du récit, qualité d'écriture, justesse et beauté du dessin des personnages, tout est là , tout est présent dans ce livre, pour que demain tout cela soit mis en images. Souhaitons lui la Lumière !
Astrid Shriqui Garain
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Comme l'a si bien dit quelqu'un quelque part, je ne sais plus qui ni où, les primo romanciers ont parfois tendance à vouloir trop en faire, à chercher à tout mettre dans leur premier livre. Ça me semble être le cas de ce "Désorientale" si bien nommé, où l'on passe sans transition ou presque de la grande histoire à la petite, de la révolution d'Iran au combat d'une narratrice en pause dans les couloirs d'une procréation assistée, de son histoire familiale, la découverte de sa sexualité ou son exil occidental. Sans parler de l'EVENEMENT. Comme si l'auteure était pressée de tout raconter : « Au fur et à mesure, la chair des événements se décompose et ne demeure que le squelette des impressions autour duquel broder. Viendra un jour où même les impressions ne seront plus qu'un souvenir. Il ne restera alors plus rien à raconter ».
Et pourtant.
Pourtant le joyeux foutoir m'a paru malgré tout habile.
Pourtant le récit foisonnant m'a embarqué sans me perdre.
Pourtant la supposée maladresse m'a semblé irradier un charme indicible.
Pourtant le récit aux contours flous - saga familiale, roman de l'exil ou autobiographie -, m'a paru prendre une forme magistrale, grâce à la musique intime de l'écriture, au travers de lignes au ton nostalgique et envoûtant.
Une sorte de Persépolis remixé dans un fourre-tout aux mille et une inventions, tour à tour dramatique et drôle, empreint d'une saveur orientale miraculeuse.
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critiques presse (4)
Culturebox
07 septembre 2017
"Désorientale" est un premier roman. Passionné et saisissant, il évoque l'exil, l'identité et la transmission.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeJournaldeQuebec
15 décembre 2016
En plus d’être carrément captivant et de réussir à nous faire passer par toute la gamme des émotions, il nous permet très facilement de mieux comprendre l’Iran du Shah et de Khomeini.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaLibreBelgique
22 novembre 2016
Sans doute inspirée par son vécu, Négar Djavadi signe une saga familiale d’une palpitante authenticité.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
10 octobre 2016
Maternité, sexualité, machisme oriental, douleurs de l'exil, Désorientale est d'une richesse impressionnante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (298) Voir plus Ajouter une citation
Juché sur son vélo et enveloppé dans un horrible poncho protecteur, le Néerlandais va son chemin sans se soucier des autres, tout en respectant scrupuleusement les règles pour éviter accidents et conflits. La culture calviniste clef de voûte de cette société de liberté, de confiance et d'indifférence organisées, ne pouvait trouver meilleur terreau pour s'implanter. Voilà ce que j'avais appris d'eux : chacun est libre d'être ce qu'il est, de désirer ce qu'il désire, de vivre comme il l'entend, à condition de ne pas nuire à la tranquillité d'autrui et à l'équilibre général. Un principe de vie à l'exact opposé de la culture persane, où dresser des barrières, se mêler de la vie des autres et enfreindre les lois est aussi naturel que la respiration. Mais aussi en décalage avec la rigidité judéo-chrétienne de la culture française, où le verbe entrave sans cesse l'action.
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Ce matin-là, loin de Téhéran assoupi sous la neige, Indira Gandhi entamait sa première journée en tant que premier ministre du pays qui avait renvoyé les Anglais chez eux à coups de pied dans le derrière. Une femme premier ministre à la tête d'un pays de plus de cinq cents millions d'habitants ! Un événement considérable ! Inouï !
L'Historique et le Domestique se fondirent l'un dans l'autre et Darius baissa d'un coup son journal. Il pointa son regard assombri sur Sara.
" Pourquoi tu veux un autre enfant ? Indira Gandhi était fille unique, tu sais ! "
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Quand on a grandi avec la certitude que la France est l'alliée infaillible, toujours à vos côtés pour vous protéger, on a du mal à accepter qu'elle vous plante délibérément un couteau dans le dos et vous observe vous rétamer sur le bitume. Toutes ces belles citations, tous ces beaux personnages, les Hugo, Voltaire, Rousseau, Sartre, autour desquels avaient gravité vos existences, n'étaient qu'une fiction moyen-orientale, une fable naïve pour des individus à l'esprit romantique comme Sara. Nous n'avions ni allié, ni ami, ni refuge. Nous n'avions de place nulle part, telle est la vérité.
Commenter  J’apprécie          360
Nos sociétés organisent habilement l'attente. [..]
L'attente est un phénomène progressif et sournois, une activité en soi. Et pendant que nous attendons, par nécessité, besoin, désir ou mimétisme, nous ne nous révoltons pas. La ruse consiste à détruire chez les individus leur énergie, leur capacité à réfléchir, à s'opposer. Les réduire à des objectifs instantanés, aussi fugaces qu'une jouissance.
Commenter  J’apprécie          430
Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre. Un être qui s'est traduit dans d'autres codes culturels. D'abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. Et comme il est généralement admis que quelque chose se perd dans la traduction, il n'est pas surprenant que nous ayons désappris, du moins partiellement, ce que nous étions, pour faire de la place à ce que nous sommes devenus.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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