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EAN : 9782246856986
200 pages
Grasset (06/04/2016)
4.06/5   657 notes
Résumé :
Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.

Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire.>Voir plus
Que lire après Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (171) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 657 notes
Un achat d'impulsion... fortement influencé toutefois après avoir écouté l'auteure, Chahdortt Djavann, il y a une dizaine de jours à l'émission matinale "Thé ou café" où elle était invitée parallèlement à un autre invité, scientifique et féministe convaincu, Axel Kahn...

Un grand coup de poing avec cette dernière lecture spontanée , au titre des plus frappants !!!
Le premier écrit que je découvre de cette femme, d'origine iranienne, qui a déjà une douzaine de publications à son actif...dont plusieurs où elle décrit , dénonce le radicalisme, les excès islamistes...et les comportements indignes faits aux femmes !
Dévoré cet ouvrage entre roman et documentaire, qui prend "aux tripes"...par son sujet et son style cru et direct... qui épingle avec une force inouïe la tartufferie infinie des intégristes !!

"Je prends mon pied avec vos pères, vos frères, et vos maris. Ca vous choque ? Eh bien, c'est votre problème, bande d'hypocrites ! je ne vends pas mon corps. Je couche en échange d'argent. C'est un métier honnête et les gens en ont pour le fric. (...)
C'est drôle que, dans ce monde de putes où la corruption, le crime et la prostitution de tout genre gangrènent les sociétés, on s'en prenne à nous, ça en dit long sur la régression de notre époque. Ce n'est pas pour rien que , dès que les extrémistes islamistes s'emparent du pouvoir, ils s'en prennent tout de suite au plaisir en général, et au plaisir sexuel en
particulier. Comme les mollahs ici ou les Frères Musulmans en Egypte...
Ils ne supportent pas l'idée que leur mère ait écarté les jambes pour les fabriquer.Remarquez, elles auraient mieux fait de s'abstenir." (p. 79-80)

Il est question à travers ce texte bouleversant, à partir de faits malheureusement réels, de constats essentiels, qui font perdre à une communauté humaine toute dignité et respect envers elle-même: la misère affective, l'ignorance, l'intolérance religieuse , ainsi que le mépris et les maltraitances faites aux petites filles, aux femmes... sans omettre la maintenance sous terreur de toute une population... les premières victimes, et personnes sacrifiées se trouvant toujours être en première ligne les "Femmes".....

Un ouvrage inoubliable dont on ne ressort pas indemne !!
Aussitôt achevé, je me suis précipitée à ma médiathèque emprunter trois
autres livres de cette auteure... et j'ai débuté immédiatement un texte
publié en 2013, chez Fayard, "La dernière séance"...

Un livre des plus dérangeants qui, au-delà de la dénonciation des maltraitances faites par les intégristes et les mollahs aux iraniennes
depuis 1979...met à mal également tous les préjugés, comportements
déviants quant la sexualité est rejetée, transformée en péché, en une "chose" répugnante"... où le Féminin devient "unique objet de
persécution"... et ceci dans trop de pays et d'époques. !!!!..

Je vous demande "excuse" de finir ces impressions de lecture par un extrait abondant qui exprime au plus près ce que l'auteure a voulu transmettre dans ce texte mi-roman , mi-documentaire ..

"D'outre-tombe. Je vais nommer ces prostituées, assassinées dans l'anonymat, leur donner la parole pour qu'elles nous racontent leur histoire, leur vie, leur passé, leurs sentiments, leurs douleurs, leurs doutes, leurs souffrances, leurs révoltes, leurs joies aussi. Certaines ont été assassinées sans que nul ne déclare leur disparition, sans que nul ne réclame leur corps ou pleure leur mort. (...)
Ces femmes parleront avec une Liberté Totale, avec une Liberté Absolue. sans la moindre crainte, puisqu'elles n'ont rien à perdre, puisqu'elles ont déjà tout perdu: leur vie.
Assassinées, pendues ou lapidées. Je vais exhumer ces femmes et les faire exister dans votre imaginaire pour le malheur des ayatollahs, et écrire noir sur blanc qu'elles n'étaient pas des souillures, que leurs vies n'étaient pas condamnables, et que LEUR SANG N'ETAIT PAS SANS VALEUR. Qu'elles méritaient la vie et non pas la mort. Qu'elles n'étaient pas la honte de la société. Qu'elles n'étaient pas des coupables, mais des victimes assassinées. Des femmes mal nées, malmenées, mal loties, des femmes fortes, des femmes fragiles,vulnérables, sans défense, des femmes meurtries. Des écorchées vives d'une société hypocrite, corrompue, et surtout criminelle jusque dans sa pudibonderie.

Une société qui réprime, étouffe, pend, lapide, torture, assassine sous le voile. Je ne chercherai pas à les décrire ni comme des anges, ni comme des putains, ni comme des pures victimes. Mais comme des femmes. des Femmes Etonnantes. Et ce livre sera leur sanctuaire. Leur Mausolée. (p. 63-64)"

© Soazic Boucard- -@ 25 avril 2016
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Toutes les femmes sont des putes sauf ma mère.. et bien même pas en Iran a partir du moment ou tu n'as pas un appendice dépassant quelques centimètres entre les jambes et bien tu es une pute... On pourrait penser que cette idée est valable pour le sexe masculin.. et bien même pas, toute la population le pense.

Ce roman te prend aux tripes. Il oscille entre fiction et réalité... mais cette dernière est bien là.
Tu as envie de vomir en lisant ces pages. le dégoût et l'incompréhension s'installe. Comment peut-on traiter ces jeunes filles (qui sont loin d'être des femmes, comme ça) ? Comment peut-on accepter une once de cette logique masculine au nom d'une politique sans nom? Ces hommes qui ont tellement peur du pouvoir de ces femmes si elles se révoltaient un jour..qui se cachent derrière une fausse religion pour se trouver des excuses . Mais surtout comment certaines gamines de nos rues peuvent penser que leur avenir se situe là bas ?

Enfin bref un livre qui fait mal. Je crois que du début à la fin j'en avais la chait de poule de dégoût et d'horreur... de ne pouvoir rien faire sur le futur de ces femmes.
Je sais que ce livre ne changera pas grand chose à la donne dans ces pays ou la politique et la religion intégriste sont les maîtres.. mais si il pouvait seulement ouvrir les yeux a certaines ou même a certains ce serait déjà énorme.
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01/09/16 : Première pensée après avoir refermé « les putes voilées n'iront jamais au paradis ! » de Chahdortt Djavann : ce livre est d'utilité publique ! Il devrait être lu au lycée ; on devrait inciter tous ces jeunes gens ou jeunes filles que le djihad fait rêver à le lire ; on devrait conspuer toutes les justifications de cet État-là – au nom de qui ? de quoi ? –, on devrait, on devrait, on devrait... Et cela changerait quelque chose ?
Dégoût, colère, incompréhension, rejet, condamnation, impuissance..., dans un premier temps tout se bouscule en moi. Une envie de crier et de coller certaines pages de ce livre sous les yeux de ceux et celles qui rêvent de cette société-là, de cet avenir-là, de cette loi-là : c'est ça que tu veux ? Pour toi, tes gosses ? Pour moi, pour nous ? de quel côté tu t'imagines ? Celui des baiseurs. Pas celui des baisé(e)s ?! Tu m'étonnes...
Parce que dans le pays où est née Chaddortt Djavann – comme dans beaucoup d'autres – ça ne compte pour rien la vie (l'avis) de la moitié de l'humanité, celle dont les organes entre les cuisses sont féminins. C'est rien que des putes ! On s'en fout ! Des moins que rien, des moins qu'un chien !
Comme le dit l'auteure dans une interview, ce n'est qu'un objet de tentation, « un trou », empaqueté dans une burqa, pour protéger les hommes d'une pulsion sexuelle qu'ils ne peuvent maîtriser : « le viol ou le voile » plutôt que « le contrôle de soi et le respect de l'autre ».

« Habiter un corps de femme, dans l'immense majorité des pays musulmans, est en soi une faute. Une culpabilité. Avoir un corps de femme vous coûte très cher, et vous en payer le prix toute votre vie. »
« ce n'est pas un être humain, c'est une pute, et l'islam dit que si après deux avertissements une pute n'arrête pas son activité, on peut la tuer. »
« ce n'est pas un assassinat, c'est du nettoyage »
« ce n'est pas un meurtre, c'est de la désinfection, de la purification. »
« lorsqu'un homme commet l'adultère, il déshonore non pas sa femme, mais un autre musulman, en lui volant, violant son bien : mère, soeur, femme fille ou nièce. »

Et cet empire de la drogue qui ruine toute cette jeunesse : hommes, femmes et même les enfants...
« ça arrange le régime que les jeunes sombres dans la drogue : comme ça, ils ne se révoltent pas contre le système. »
ça arrange… le viol, la drogue, la frustration sexuelle et toute cette violence qu'elle génère, le meurtre, l'asservissement… rien ne semble choquer, pas de contradictions ni d'incohérences relevées. Ce qui est odieux et condamnable : la liberté (des autres) !

« Mettre en mots les crimes, c'est le pire crime aux yeux des mollahs. »

02/09/16 : Sentir toute cette hargne et cette colère et se dire qu'il est trop tôt pour écrire sur ce livre, se dire que cracher tout ce que j'ai sur le coeur, c'est pas ce qui va inciter à le lire, c'est pas ce que j'ai envie d'écrire.

15/09/16 : Alors attendre une semaine pour rédiger ce billet. Puis deux. Et se rendre compte que rien ne retombe. Et puis se dire qu'il y a de saines colères. Et tant pis si certains veulent y voir autre chose, je ne vais pas édulcorer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre.
Ne me parlez pas d'islamophobie, parce que je vous le dis tout net : cela n'a rien à voir ! Je ne souhaiterais pas vivre non plus chez les mormons ou dans d'autres contrées où le sort des femmes n'est pas plus enviable.
Alors arrêtons avec ce mot brandit plus souvent pour faire taire que pour aider à penser ou comprendre – si cela est possible – tant toute amorce de débat tourne vite en pugilat. Et si vous tenez vraiment aux étiquettes, alors dîtes-moi : Ne pas aimer l'égalité, la liberté, les femmes, la fraternité, la laïcité, les athées, les cerfs volants, la musique, les jupes, les talons aiguilles, les livres, la philosophie, les homosexuel(le)s, le théâtre, le cinéma, l'éducation, la science, le sexe, la recherche, la différence, le plaisir, la vie..., cela s'appelle comment ? Est-ce qu'il existe un mot pour toute cette haine ?

21/09/16 : Je reprends la plume sans rien ôter ni effacer de ce que j'ai écrit plus haut la semaine dernière, mais juste ajouter mon admiration pour ces femmes qui « osent » circuler à vélo aujourd'hui dans les rues iraniennes, pour ces hommes qui « osent » passer le voile et s'afficher avec sur FB, en protestation du sort réservé à leurs femmes, leurs soeurs, leurs filles et leurs mères…
C'est une goutte d'eau me direz-vous ? C'est un poing levé, je répondrais… un espoir.

22/09/16 : Et parce que toutes les colères retombent, je ne dirais plus qu'une chose : ce livre est bouleversant et magnifique, et cette fin... ce voeu de vie et d'espérance laissé par l'auteure, là où il n'y a pas d'issue favorable à espérer (je n'en dis pas plus, pour ne rien dévoiler) : c'est admirable ! Admirable de courage, d'esprit et de respect pour ces femmes si nombreuses, "putes" parfois par le seul fait d'être seules, par le seul fait d'être belles...
Lisez ce livre. Lisez-le ! Il est dur, dérangeant, incisif, extrême.
Et nécessaire...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Que personne ne se voile la face, en Iran, et dans bien d'autres pays, la femme est moins que rien, et bien que les hommes passent leur temps à acter sexuellement leur pouvoir, vis-à-vis des légitimes et des prostituées, ils se targuent ensuite de purifier le pays. Surtout les intégristes islamistes qui détournent les textes selon leur bon vouloir et leur mauvais pouvoir. Il faut éradiquer le mal, et on doit tuer en toute impunité tout ce qui de près ou de loin s'apparente à une prostituée, mais sans oublier de tirer un coup avant, tant qu'à faire. J'en deviens vulgaire de colère. Car ils voient des prostituées partout.

Les vraies en meurent, assassinées dans l'indifférence la plus totale, voire la joie de savoir que l'une d'elles n'est plus. Et les autres, les femmes qui ne monnayent rien, que leur reste-t-il sinon la peur ?

Malédiction de naître fille pour n'être rien au final qu'une fille mariée trop tôt, violée sans que ce soit le dit, puis terrorisée d'enfanter une fille, et ainsi de suite.

C'est sur un grand voile noir de tristesse que j'ai terminé ce livre fiction-documentaire, de révolte et de sentiment d'impuissance contre la toute-puissance.

La femme continuera donc d'être bafouée et violentée encore longtemps ? Existe-t-elle seulement dans certains pays ?

N'est-ce pas juste un fruit que l'on cueille trop tôt, et que l'on fait pourrir au lieu de le laisser mûrir, pour bien l'écraser ensuite ?

J'en ressens un goût amer, et je me dis que ce livre doit être lu, par le plus grand nombre.

Il me rappelle le livre de Marina Carrère d'Encausse, sur le même genre de sujets, « Une femme blessée », et j'en profite pour remettre le lien de la fondation SURGIR ci-dessous.

Entre les femmes tuées pour l'honneur, et celles au nom de la religion, bientôt il ne restera plus que des hommes là-bas.

Lien : http://www.surgir.ch/fr
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Chez Chahdortt Djavann, c'est cash, pas la moindre envie d'adoucir son récit.
Un chat est chat (pour Hugo ce sera au féminin), le sexe, la prostitution, le sort des femmes réduites à vendre leur corps pour survivre, sont malmenées, torturées, assassinées. Comme des moins que rien !
Djavann nous décrit le quotidien de ces compatriotes jusqu'à la nausée. L'homme décide, soumet, écrase, humilie, assassine avec une parfaite sournoiserie. Avec aussi une hypocrisie abjecte.
Il décide, entend, voit ce qu'il veut !
Alors forcément, il faut accepter de se faire bousculer comme le fait l'auteur, mais si son livre nous met plus d'une fois, mal à l'aise, « Les putes voilées n'iront jamais au Paradis » est un mal nécessaire. Un cri de révolte dans un monde obscur, un monde de fou.
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critiques presse (1)
LePoint
20 avril 2016
Chahdortt Djavann livre un roman explosif et poignant sur l'Iran d'aujourd'hui (...) et porte un jugement sans langue de bois sur son pays d'origine.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (224) Voir plus Ajouter une citation
Je prends mon pied avec vos pères, vos frères, et vos maris. Ca vous choque ? Eh bien, c'est votre problème, bande d'hypocrites ! je ne vends pas mon corps. Je couche en échange d'argent. C'est un métier honnête et les gens en ont pour le fric. (...)
C'est drôle que, dans ce monde de putes où la corruption, le crime et la prostitution de tout genre gangrènent les sociétés, on s'en prenne à nous, ça en dit long sur la régression de notre époque. Ce n'est pas pour rien que , dès que les extrémistes islamistes s'emparent du pouvoir, ils s'en prennent tout de suite au plaisir en général, et au plaisir sexuel en particulier. Comme les mollahs ici ou les Frères Musulmans en Egypte...
Ils ne supportent pas l'idée que leur mère ait écarté les jambes pour les fabriquer.
Remarquez, elles auraient mieux fait de s'abstenir. (p. 79-80)
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D'outre-tombe. Je vais nommer ces prostituées, assassinées dans l'anonymat, leur donner la parole pour qu'elles nous racontent leur histoire, leur vie, leur passé, leurs sentiments, leurs douleurs, leurs doutes, leurs souffrances, leurs révoltes, leurs joies aussi. Certaines ont été assassinées sans que nul ne déclare leur disparition, sans que nul ne réclame leur corps ou pleure leur mort. (...)
Ces femmes parleront avec une Liberté Totale, avec une Liberté Absolue. sans la moindre crainte, puisqu'elles n'ont rien à perdre, puisqu'elles ont déjà tout perdu: leur vie.
Assassinées, pendues ou lapidées. Je vais exhumer ces femmes et les faire exister dans votre imaginaire pour le malheur des ayatollahs, et écrire noir sur blanc qu'elles n'étaient pas des souillures, que leurs vies n'étaient pas condamnables, et que LEUR SANG N'ETAIT PAS SANS VALEUR. Qu'elles méritaient la vie et non pas la mort. Qu'elles n'étaient pas la honte de la société. Qu'elles n'étaient pas des coupables, mais des victimes assassinées. Des femmes mal nées, malmenées, mal loties, des femmes fortes, des femmes fragiles,vulnérables, sans défense, des femmes meurtries. Des écorchées vives d'une société hypocrite, corrompue, et surtout criminelle jusque dans sa pudibonderie.

Une société qui réprime, étouffe, pend, lapide, torture, assassine sous le voile. Je ne chercherai pas à les décrire ni comme des anges, ni comme des putains, ni comme des pures victimes. Mais comme des femmes. des Femmes Etonnantes. Et ce livre sera leur sanctuaire. Leur Mausolée. (p. 63-64)
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J’ai acheté ce roman à sa sortie en 2016. Des commentaires e sur Babelio sur d’autres romans de l’auteur me l’ont rappelé en mémoire
Si je loue bien évidemment les intentions de l’auteur, qui dénonce la manière dont sont traitées les femmes en Iran en particulier les prostituées, et bien d'autres aberrations propres à ces pays de religion musulmane, je n'ai pas du tout apprécié la manière de traiter le sujet. Car ce n'est ni un roman ni une étude de mœurs. D'ailleurs l'auteur interpelle en cours d'écriture son lecteur et lui fait part de ses difficultés à aborder le sujet, ne sachant pas trop elle-même comment le traiter ! On s'en est malheureusement aperçu tout au long.
Cela aurait pu être un témoignage remarquable, ou encore un véritable roman avec plusieurs personnages. Au lieu de cela c'est un mélange de genres qui déroutent le lecteur.
D'ailleurs on a déjà parlé maintes fois de ces prostituées victimes de la folie des hommes dans d'autres reportages, cela se trouve même sur Youtube.
Le plus regrettable est la crudité des propos que tiennent les prostituées quand elles racontent leur propre histoire. On croirait lire un livre pornographique des plus facile et banal, et ce qui aurait pu et dû être un témoignage bouleversant de la part de ces jeunes femmes, devient une suite de pensées et d'idées qui ne sont pas crédibles, même si elles ont pu germer dans l'esprit de ces femmes.

C'est vraiment dommage d'avoir voulu traiter ce grave sujet sur un ton parfois badin et léger. Le point d'exclamation dans le titre de l'ouvrage laissait présager qu'il y aurait de l'humour... Mais - et ce n'est que mon avis qui importe peu - il me semble qu'il aurait fallu faire tenir aux personnages des propos moins salaces. Ces pauvres filles, d'ailleurs, avaient-elles vraiment envie de plaisanter, dans leur condition ?

Mais:peut-être-alors était-ce pour l'auteur une sorte de prudence et de sauvegarde pour elle-même. On peut comprendre que ses écrits puissent la placer un jour ou l'autre, dans une position délicate. Voire mettre ses jours en danger.

Vraiment j'ai été un peu déçue par ce "roman" qui d'ailleurs ne nous apprend rien de nouveau sur la condition des femmes et sur les lois de ces lointains pays.Il faut dire que j’ai déjà beaucoup lu et vu d’atroces témoignages et documentaires, voire des lapidations.
La récente révolution de 2022 après la mise à mort d’une jeune femme au prétexte d’avoir laissé dépasser ses cheveux, les emprisonnements et empoisonnements divers, les corps de fouets, montrent que l’Enfer et rien d’autre règne en ces lieux d’un autre monde.
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Vous voulez connaître une société ? faites parler ses prostituées ! Vous découvrez tout sur les gens, sur leur culture, leurs coutumes, leurs préjugés, leurs croyances, sur les violences sociales, sur le commerce, la politique et même sur le système judiciaire...Parmi les clients des putes, il y a des hommes de tout rang et de out milieu. (...) Et puis la plupart parlent librement à une pute, surtout ici, parce que nous sommes considérées comme des déchets de la société et que notre vie comme notre témoignage ou notre parole n'a aucune valeur. (p. 151)
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En tant que mollah, il s’occupait essentiellement des sighehs. Sigheh est le terme à la fois juridique et populaire dans l’islam chiite pour ce qu’on peut appeler mariage temporaire. Selon l’article 1075 du code civil de la charia iranienne, un homme marié, outre ses quatre femmes officielles, peut contracter autant de sighehs simultanés qu’il le désire. Deux…dix… vingt… quarante… Sans limite. Excusez du peu. Très pratiqué en Iran depuis l’instauration du régime islamique, le sigheh est une sorte de CDD sexuel. Contrat à durée déterminée, dont la durée minimale peut être seulement de quelques minutes. La femme consent, en échange d’un prix fixé à l’avance, à servir sexuellement l’homme. Le type de pratique sexuelle, classique, fellation, sodomie…n’est pas précisé dans le contrat. J’emploierai le mot sigheh indifféremment sous forme d’adjectif et de substantif, comme on le fait en persan, pour désigner aussi bien le contrat de mariage temporaire lui-même que la femme qui en est l’objet. La femme devient la sigheh de l’homme, mais aucun terme ne s’applique à l’homme qui prend une ou plusieurs femmes en sigheh. Je m’accorderai ici, en français, le plaisir d’une fantaisie en les appelant « maris d’intérim ». Je tiens à préciser, pour éviter toute confusion avec le terme polygamie galvaudé en Occident, qu’à l’opposé de l’homme marié, une femme mariée ne peut avoir qu’un seul mari et aucun homme Sigheh. Toute relation sexuelle extraconjugale la condamnerait à la lapidation.
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