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sur 340 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je redécouvre Philippe Dijan que j'avais délaissé depuis 37,2 le matin et Oh. Après cette lecture je me demande bien pourquoi. Je retrouve une plume décomplexée qui a su me désarçonner.
Ici, dans Impardonnables, on se demande si la disparition de l'actrice n'est pas prétexte à nous raconter le père, écrivain renommé, veuf, remarié, chiant, prétentieux et pédant égoïste. Et c'est avec un sérieux parfois rigolo qu'on nous présente les réflexions menant aux gestes et décisions de Francis le détestable!
Donc reprenons. Francis, auteur reconnu, a perdu son épouse et une de ses filles dans un terrible accident. Il ne lui reste plus qu'Alice, son autre fille devenue actrice et en pleine ascension. Francis s'est remarié avec Judith, agent immobilier qui connait énormément de succès et s'est installé au pays basque, pays de son enfance. Puis, Alice, sa fille, disparait , laissant désemparés ses jumelles et son mari. C'est le drame! Il faut donc s'occuper des ces petites filles, de ce mari au désespoir, des journalistes, de retrouver sa fille...et Francis, l'écrivain dérangé par tout ce brouhaha autour de lui ne se gênera pas pour nous dire ce qu'il en pense.
C'est le soir d'une vie, on se questionne, on se révise et c'est ce que nous livre le personnage de Dijan en nous présentant ce qui peut être pardonner et ce qui ne l'est pas .
Et malgré la tristesse du propos, voilà qu'on a l'impression que Dijan s'amuse tout en étant sérieux avec ce Francis, et ce, pour notre plus grand plaisir. J'adore cette façon de raconter. le style abrupt qui m'a semblé désordonné mais qui au contraire est efficace, cohérent et toujours implacable.
Il y a de ces questionnements existentiels et de ces réflexions sur la capacité de pardonner, tant pour l'auteur et son personnage que pour nous qui resteront sans réponse, comme en suspension...
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Encore une fois Philippe Djian nous sert dans Impardonnables une intrigue improbable, non identifiée, loin des schémas scrupuleusement préconçus d'un John Irving, on quitte le rivage, on largue les amarres on peut même oublier l'ancre, l'important est de naviguer et pour Djian d'écrire.

Chaque jour, Philippe Djian se met à la tache, délivrance du quotidien, oxygène et apnée se conjuguent pour trouver le bon souffle, avancer d'une phrase, ruminer la suivante, comme un jeu de cache-cache avec lui même, se perdre pour mieux trouver un nouveau filon et surtout ne pas reproduire le truc qui a fonctionné, et réinventer un langage. Il le dit et l'affirme écrire est épuisant c'est un travail sérieux, pour tenir la note trouver à chaque récit le ton juste et ne jamais tomber dans le facile ou le déjà vu pire le déjà écrit.

Les personnages dans ce récit sont un peu paumés, Alice la fille de Francis, le devient, paumée, mais où disparaît-elle, ailleurs, pour se révolter, pour exister et donner à réfléchir à son père.

Chaque membre de cette famille recomposée et rerecomposée, est acteur de leur drame commun puis victime, l'auteur impardonnable de ce qu'il impose aux autres. La mélancolie imprègne ces pages, au point de rendre le bonheur illusoire, Francis se réfugie dans l'écriture d'un nouveau roman, comme l'unique chemin possible. Francis s'accroche à l'écriture pour ne pas sombrer, pour ne pas prolonger indéfiniment le deuil de sa fille, meurtri douloureusement par la perte de sa femme.

A chacun de trouver son mythe de Sisyphe pour fonctionner en dérivation d'un quotidien trop lourd.

Mais chez Philippe Djian le témoin, c'est le langage, témoin de ses frasques comme de ses succès, et "Perdre un lecteur est pire que de recevoir cent coups de fouet. Perdre un lecteur est une terrible sanction."
 
Ce que l'on attend de Djian, c'est du style, de la fougue de l'énergie, surtout dans le désespoir, "Lorsque j'y réfléchissais, je devais admettre que l'on ne connaissait rien de la douleur d'autrui, qu'il n'y avait pas d'étalon, que l'on pouvait être surpris, stupéfait, abasourdi par les dégâts que l'on occasionnait chez les autres.." 

Un langage qui s'ouvre sur des clins d'oeil, ou de l'humour, "Je les retrouvai dans la cuisine.... Ils étaient penchés tous les trois au dessus de mon navarin comme s'il s'agissait d'un berceau - en dehors du fait que celui-ci fumait " .
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Mon avis : Lectrice « de la première heure » de Philippe Djian, avec 37°2 le matin bien sûr et aussi Bleu comme l'enfer, deux livres qui m'ont forcément marquée car ils étaient plutôt originaux pour l'époque (ciel, on croirait que cela remonte à un siècle !), j'ai retrouvé aussi dans mes rayonnages Echine et Assassins, qui, eux ne m'ont laissé pratiquement aucun souvenir. Je crains que ce dernier roman, ouvert par curiosité, ne me laisse guère d'impression durable non plus.
Le narrateur est un écrivain de soixante ans, quelque peu en panne d'inspiration, dont la vie personnelle est marquée irrémédiablement par la perte de sa femme et de sa fille aînée dans un accident de voiture. Lorsque sa deuxième fille, avec laquelle il a des relations plus que compliquées, disparaît, il ne sait où ni comment la chercher : est-ce un enlèvement, une sorte de fugue, est-elle vivante ? Autour de ce noyau familial perturbé gravitent Judith, nouvelle compagne de notre écrivain, Roger, le mari de sa fille, et d'autres personnages décrits finement par la plume de Philippe Djian. C'est avec plaisir que j'ai entamé cette histoire familiale plutôt complexe, découvert les personnages, apprécié l'habileté de l'auteur à ne dévoiler les points cruciaux de ce psychodrame qu'au détour d'une phrase, après qu'on les ait deviné depuis un moment… Mais le procédé a ses limites et pourrait lasser si le livre ne se lisait pas aussi rapidement.
L'autodérision est aussi un des moteurs de ce roman, et l'écriture est sans doute plus travaillée que son apparente simplicité ne le laisse croire. Les phrases courtes font souvent mouche, que ce soit dans la dérision ou dans l'émotion. Les thèmes du mal que l'on fait aux autres sans le vouloir ou en plein conscience, et de l'irréversibilité de nos actes, ne m'ont pas laissée indifférente. Les paysages du pays Basque forment une belle toile de fond à l'intrigue. Je me suis laissé emporter et n'ai été légèrement déçue que par la fin, pas tout à fait à la hauteur du reste, à mon avis.
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La construction du livre permet l'installation d'un climat d'interrogations, de suppositions très agréable. Je me suis laissé prendre par ce roman qui mêle le drame au quotidien d'un écrivain tourmenté.
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La trahison en amour est infiniment douloureuse et donne souvent naissance à la haine. Comment peut-on haïr ce que l'on a adoré ? Comment peut-on haïr au point de ne plus ressentir qu'une profonde indifférence pour un être autrefois si cher. Que s'est'il passé ? Quel est le processus ? Philippe Djian nous entraîne dans les allées obscures et mélancoliques du souvenir et des rancoeurs tragiques.
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Moi, je suis client. Pas lu beaucoup de Djian, mais quand même un peu. Celui-ci, comme tous les autres, m'a accroché. le style est simple, concis, rose à l'arrête. Et il faut avouer, il existe un art de cuisiner le poisson comme de trousser une intrigue en usant d'ellipses savamment placées.
On imagine l'auteur dans son canapé, fumant une cigarette en songeant à ses trouvailles structurelles, un sourire aux lèvres. "Tu vas voir que ça va marcher, pourtant c'est con comme tout." pense-t-il d'abord. Puis ensuite il se souvient qu'il est aussi difficile d'être simplement génial que génialement simple.
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Francis, écrivain à succès, a vu mourir sous ses yeux sa femme et sa fille aînée. Les années qui ont suivi le drame ont été particulièrement pénibles, on peut s'en douter. Alice, sa plus jeune fille, ne lui a pas facilité la vie, usant et abusant des paradis articifiels. Après avoir touché le fond, elle a fini par se ressaisir, menant parallèlement une vie d'actrice et de mère de famille. Francis s'est remarié, tout va donc à peu près bien pour lui, jusqu'au jour où Alice disparaît mystérieusement, le plongeant dans une angoisse terrible. Après de longues semaines sans nouvelles, Francis découvre la vérité sur la disparition de sa fille…



J'ai trouvé presque attachant le personnage de Francis, sexagénaire meurtri par la vie, sans être aigri pour autant. Ce qui le sauve, sans nul doute, c'est une pratique de l'autodérision qui lui permet de garder le recul nécessaire pour ne pas plonger. Il n'est pas parfait, Francis : nombriliste, souvent nonchalant, jaloux et rancunier de surcroît (sur ce dernier point, on le comprend) mais j'ai bien aimé son regard ironique sur le couple vieillissant, sur le poids de la famille que l'on traîne toute une vie, pour le meilleur et pour le pire… J'ai un peu moins aimé les états d'âme de l'écrivain en quête d'inspiration, peut être parce que l'on sent un peu trop Djian derrière lui ? On peut imaginer que Francis, c'est un peu (beaucoup ?) Philippe.

L'histoire m'a accrochée dès le début et j'ai aimé l'ambiance, avec en toile de fond le Pays Basque en hiver. Je n'avais jamais lu Philippe Djian. J'ai apprécié son style "brut de décoffrage" ainsi que les non-dits qui permettent au lecteur de faire un bout de chemin sans tout comprendre immédiatement. C'est un roman noir, qui laisse pas indifférent. Une semaine après avoir fini ma lecture, j'y pense encore, je me pose des questions sur la psychologie de Francis. J'imagine bien une adaptation pour le cinéma.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Francis , écrivain , vit au pays basque avec sa deuxième épouse . Il attend sa fille Alice , son mari et ses jumelles pour quelques jours de vacances mais Alice n'est pas dans l'avion ; elle a disparu . S'ensuivent des jours terribles pour Francis qui cherche sa fille et qui semble trouver bizarre l'attitude du gendre .
Ce roman oscille entre présent et passé .On apprend par bribes l'accident qui a coûté la vie à sa première femme et à leur fille ainée : on s'étonne de cette drôle d'amitié entre lui et la détective qu'il a engagée , on se demande quels sont ces liens qui se tissent entre lui et Jérémie ...
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Philippe Djian est un malin et de surcroît un très bon romancier, (j'ai adoré "oh") parce que rendre lisible et compréhensible cette histoire de la façon dont il l'a raconte c'est un exploit. Il fait tout ce qu'il peut pour obscurcir les faits, dont il se désintéresse la plupart du temps, seul une phrase, quelques mots pour les relater, ce qui l'intéresse ce sont les conséquences, sur Francis tout d'abord, un écrivain qui n'écrit plus depuis 10 ans, et ses proches.
Tout se qu'on subit détermine t'il se que l'on est ? en tout qu'a ça permet à Francis d'écrire ou pas
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Dans ce roman, Francis, le narrateur est un écrivain d'une soixantaine d'années qui vit avec sa femme au Pays Basque. Il a aussi une fille, mariée et mère de jumelle qui a disparu un jour sans donner de nouvelles. Il est extrêmement attaché à sa fille. Ils ont partagé beaucoup depuis que sa première femme et son autre fille sont mortes sous leurs yeux dans un accident. Ils ont traversé des moments très durs car Alice est passée par une période très destructrice avant de devenir mère.

Au moment de sa disparition, il renoue avec Anne Marguerite (qu'il appelle A.M), une ancienne amie du lycée devenue détective privée, qui va mener l'enquête pour retrouver Alice. le fils de A.M qui vient de sortir de prison, est un jeune homme de 25 ans rempli de colère et assez déprimé. Francis se sent pourtant proche de lui au point d'être presque une figure paternelle pour lui.

Francis est un homme bourru et détaché qui est pourtant aussi obsédé par l'idée que sa femme le trompe. Il est partagé entre l'envie d'aider certaines personnes autour de lui et l'envie d'être laissé en paix. Il souffre du manque de sa fille mais aussi de l'impossibilité de lui pardonner. Il vit aussi dans la culpabilité d'avoir fait souffrir sa première femme juste avant sa mort...

Il est à la fois exaspérant et touchant car il traverse la vie sans vraiment sortir d'une sorte de passivité et il subit de nombreux revers de la part des gens qu'il aime ou auxquels il s'attache. Il y a un côté désenchanté chez lui.

C'est le premier roman de Philippe Djian que je découvre et j'ai trouvé que la lecture par Jean-François Stévenin, avec sa voix profonde et rauque, était excellente. Il avait exactement la voix que Francis devrait avoir!

Le style de Philippe Djian est très direct, très parlé et je pense que la lecture à voix haute a vraiment mis en avant un style qui ne m'aurait peut-être pas plu "sur papier".

Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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