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Pour être sincère je n'ai pas accroché du tout à ce roman moi qui avais pourtant adoré la lecture de "oh". J'ai mis un temps fou à le lire et j'ai failli abandonner au 3/4 de ma lecture. J'ai trouvé ce roman ennuyeux et bourré de clichés (alcool, fumette et médocs à chaque page ça en devient lassant). Un couple à la dérive après le décès mystérieux de leur fille aînée par noyade, un peu trop à mon sens, elle est actrice, lui est un écrivain sur le déclin. Le récit tourne autour de leur fils Evy adolescent "perturbé"... Drogue, sexe, dépravation, on sombre dans le pathos au grand détriment de l'histoire qui elle n'avance jamais. le style se veut percutant mais on tombe dans le vulgaire. Déçue...
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Un jeune adolescent Evy doit se remettre de la mort de sa soeur Lisa. de nature taciturne sa famille n'apprécie pas son silence et son mutisme quand on lui demande ce qui s'est passé. Cette introspection lui porte préjudice, et les amies de sa soeur le soupçonne d'en savoir plus qu'il ne le dit. Son entourage est singulier et perturbant pour ce jeune adolescent. Sa mère une actrice sur le retour, est provocatrice et aurait tendance à confondre son fils avec un jeune premier. Son père ancien junky et défaitiste accepte comme un purgatoire l'attitude cinglante de sa femme. Ses amis (es) le testent et ne peuvent pas vraiment le soutenir. Les amies de sa soeur le testent tout le temps voire lui porte préjudice. Un entourage où il est difficile de ne pas perdre pied. Mais il y arrivera, pus mûr que certains adultes.
Je n'ai pas aimé ce monde de provocation entre les adultes et les jeunes. Les rapports mère-enfant m'ont en particulier perturbée.
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Lisa est retrouvée noyée dans le lac. Toute la colline soupçonne son frère Evy. le mutisme de celui-ci ne plaide pas en sa faveur. Entre son père, ancien junkie, et sa mère, actrice dépressive sur le retour, tout semble rendre son existence cauchemardesque. Initié trop tôt aux drogues et au sexe, Evy sombre lentement dans un gouffre. Et tombent avec lui les proches de Lisa et tous ceux qui ne prennent pas garde à la force d'une jeunesse désabusée.

L'auteur a un don dérangeant, celui de mettre des mots sur le malaise, sur cette frontière ténue entre le moral et l'immoral. Les mots collent à la peau, visqueux et lourds. La narration, entre ellipses et faux-semblants, se traîne de page en page. C'est trop glauque pour moi.
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Un monde déjanté, une société à la dérive, des ados paumés et sans repères dans un milieu hyper friqué de starlettes "has been", de producteurs sur le retour d'âge et d'écrivains sur le déclin. Et toujours ces mots crus qui frappent dur, nous remuent et nous interpellent. Impuretés: du pur Djian!
Philippe Djian, romancier de talent, dont Bleu comme l'enfer a été adapté au cinéma par Yves Boisset et 37°2 le matin par Yves Beinex, s'est essayé également à la nouvelle, nous propose ici un roman policier contemporain.
Evy Trendel,14 ans, au visage angélique, a t il tué sa soeur Lisa retrouvée noyée? Il se tait. C'est un accident.
Sa mère,Laure, actrice à succés sur le déclin, noie son chagrin dans l'alcool et son père Richard écrivain sur le déclin aussi, ancien drogué, se balade en porsche complètement dépassé par les évènements.Tous les parents de tous les ados de toute façon sont dépassés, étant eux mêmes pourris jusqu'à l'os. Quels exemples!
Un groupe d'amis , jeunes désoeuvrés et sans morale, gravite autour d'Evy.Son copain Andréas flirte sans vergogne avec la petite Michèle.
Anaïs, jeune obèse de 100 kilos refile de l'herbe à ces "petits merdeux".
Patrick, qui couchait à la fois avec Gaby séropo et Lisa, après avoir mis le feu au lycée, se suicide.
Sur la plateforme d'un arbre, où ils allaient fumaient, se trouve une malle pleine de souvenirs et de photos de Lisa. Contient elle des éléments qui expliqueraient les faits? Quels étaient les rapports entre le frère et la soeur? Pourquoi Evy scie t il une marche en bois quitte à provoquer un accident? Pourquoi se mutile t il? Et quelle est cette étrange pillule bleue qui fait perdre les pédales?
Avec son brio habituel, Philippe Djian capte l'ambiance "destroy" et nous ouvre grand les portes d'un monde inconnu à la Béverly Hills qui doit bien exister quelque part dans des beaux quartiers résidentiels de Los Angeles ou d'ailleurs!
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L'univers de Djian est toujours sombre et cruel, avec des personnages désabusés et abîmés, voire détruits par la vie. Son écriture ne fait pas dans la dentelle, mais elle n'est pas dénuée d'humour. Ici, c'est autour d'un drame familial que l'intrigue s'organise. Celui des Trendel dont la fille, Lisa, est morte noyée dans un lac à deux pas de la maison. le récit s'intéresse plus particulièrement au jeune frère de 14 ans, Evy, adolescent mutique, étrangement soupçonné d'en être responsable. le père, Richard, quant à lui, typique personnage masculin de Djian, écrivain has been, ex-junkie, est en pleine déchéance avant même le terrible accident. Il pourrait bien faire son hymne du morceau des Smiths, This charming man, à moins que ce ne soit plutôt Evy, son fils. Laure, la mère, sorte de Mrs Robinson qui se morfond en province, a amorcé une carrière de vedette fulgurante mais de courte durée. Les rapports des parents sont de nature violente et les enfants s'en accommodent comme ils peuvent. Comme si le tableau n'était pas complet, il faut ajouter les grand-parents, avec principalement, André, le père de Richard, psychanalyste retraité qui s'efforce de recoller les morceaux, à sa façon.

On ne nage pas dans le bonheur ; rien d'étonnant chez Djian. Aux éditions Gallimard, le volume arbore une superbe jaquette, pourtant, d'un bleu profond, qui reflète bien le contraste dans l'oeuvre de Djian entre ses personnages déchirés et leur environnement souvent d'une beauté renversante. Comme s'ils s'efforçaient de gâcher les conditions paradisiaques originelles. On est dans le registre de la tragédie. On ne sait pas où se situe exactement le quartier résidentiel huppé que décrit Djian. Los Angeles ? L'élément central du récit est un lac maléfique. du jardin d'Eden subsiste une plate-forme en bois aménagée tout en haut d'un grand chêne. C'est une sorte de vestige des jours heureux où Evy se réfugie encore, qui lui permet de s'extraire de la réalité morose, et de prendre de la distance. Mais les ados s'échappent aussi du monde par d'autres moyens.

Djian s'est-il inspiré de sa propre expérience? le monde adolescent de son roman semble cohabiter tant bien que mal avec celui des adultes. En fait, il décrit deux univers parallèles qui se jaugent, parfois se croisent mais ne se rencontrent jamais vraiment. Et l'effet qui en ressort est très réaliste. Chez les ado, contrairement aux adultes, aucun souci de la bienséance, le sordide l'est sans masque, dans toute sa brutalité. La dépravation est totale du côté des adultes, et la relève s'annonce bien pire encore.
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Evy est un ado, avec ses corollaires : un peu largué, pas mal désoeuvré, bien mal dans sa peau, totalement obsédé et entièrement désabusé. Et mutique. Surtout mutique. Alors que tout le monde autour de lui, son père ex-écrivain et ex-drogué, sa mère ex-star de cinéma prête à tout pour un come-back, son grand-père psychanalyste retraité, ses amis, ses camarades, ses professeurs, ses voisins, même ses plus vagues connaissances, tout le monde attend de lui qu'il parle. Qu'il raconte ce qui c'est passé. Comment sa soeur, Lisa, s'est-elle noyée. Mais Evy se tait. « C'était un accident. »

« C'était un accident. Une chute accidentelle dans les eaux glacées. Il n'en avait jamais dit davantage et n'en avait jamais démordu. Il demandait quel genre de détails on voulait, il évoquait un faux mouvement, un déséquilibre, un fichu plongeon par-dessus bord, et c'était là tout ce qu'il racontait, il ne voyait pas ce qu'il aurait pu ajouter. Au risque de passer pour un attardé mental.
Un soir, sa mère s'était enflammée comme un tonneau de poudre noire, arrosé de whisky pur, à cause de son mutisme. Elle l'avait empoigné, elle l'avait secoué, elle lui avait férocement postillonné au visage, elle l'avait assourdi de ses cris, trempé de ses larmes dans l'espoir de lui arraché trois mots de plus, mais elle n'avait obtenu aucune information supplémentaire, Evy n'avait pas tenté d'esquiver les coups qu'elle faisait pleuvoir sur lui mais elle n'en avait rien tiré. »

C'est donc une histoire de conflits de générations qui tourne autour d'Evy, adolescent accablé par ce deuil et par les insuffisances des adultes (des parents plutôt paumés et un entourage assez déjanté). Djian, incontestablement, a choisit le parti d'Evy, ce gosse qui prend la vie de plein fouet et ne supporte plus son univers cloaqueux. Cet ado tourmenté qui va être saisi d'une soudaine envie de pureté. Cet enfant que les adultes, impuissants et désemparés, ont "lâché". Ce gamin qui va se fracasser contre ses rêves.

Ainsi, sous le regard d'un énigmatique narrateur, qui semble toujours en savoir plus qu'il n'en révèle, Djian dissèque les échecs d'une microsociété friquée et repue qui ne semble avoir d'autre souci que de tromper l'ennui, d'autre finalité que jouir. Mais plus elle s'attache à ce but et moins elle est capable de l'atteindre. Elle se délite alors dans l'alcool, la drogue, le sexe triste et les désillusions et s'achemine ainsi inexorablement vers le drame.

J'ai aimé l'écriture de Djian, au cynisme réjouissant, qui use toujours du mot juste pour nous rappeler à l'ordre au moment où on allait presque compatir. J'ai aimé son érotisme brut et sa chair triste. J'ai aimé ses personnages à la dérive et le ton désenchanté de son roman. Certes, j'ai eu du mal à y entrer. J'ai aussi parfois eu du mal à y rester. Et puis, surtout, j'ai eu du mal à en sortir... Car on suit non sans fascination cette plongée aux abysses du désespoir existentiel dont on ressort troublé et inquiet, avec un sentiment de malaise qui persiste une fois le roman refermé. D'autant que l'émotion, qui va crescendo, n'empêche pas l'essentiel : la réflexion. Car Djian dit le monde tel qu'il est aujourd'hui : ordinaire, complexe et souvent confus.
Lien : http://descaillouxpleinleven..
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Bon, je ne vais pas vous raconter l'histoire en détail puisqu'il ne s'agit pas ici de faire un résumé mais une critique. (Si seulement les spoilers professionnels babeliophiles pouvaient comprendre cela !)
Juste, comprenez avant de vous lancer dans la lecture de ce bouquin que c'est du Djian plus djianesque que jamais.
Et vu le contexte, je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'on avait droit à un récit de Bret Easton Ellis à la française.
20 ans après "moins que zéro", même thématique, même adolescence corrompue et désabusée. Mêmes modèles parentaux inexistants et méprisables.
Si vous voulez vous mettre le coeur en joie, lisez autre chose.
Si vous aimez Djian, ou la littérature qui sort des sentiers battus et rebattus du easy reading, ou les deux, lisez-le, faites-vous plaisir.
C'est du bon Djian.
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Suite à la noyade de sa soeur, Evy le personnage principal et ses amis semblent partir à la dérive, partageant leur vie entre drogue et sexe, à seulement 14 ans ! Mais c'était finalement leur vie avant le drame, et ils ne font que suivre l'exemple des adultes : le père de Evy est un ancien junkie, et sa mère actrice couche avec un producteur pour un rôle. J'ai naïvement espéré une fin un peu optimiste, mais ce n'est pas le cas. du coup, même si j'ai lu ce livre très vite, avec toujours l'envie d'avancer dans l'histoire (enfin plutôt celle des adolescents que des adultes), elle me laisse une impression de tristesse et de malaise.
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Un très bon roman.
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Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2007)

Ma première impression, dès les premiers chapitres, fut celle du déjà vu. Déjà lu, en l'occurrence. Et puis, oui, j'y étais, je savais où, je savais qui. Mon seul et unique Bret Easton Ellis, dont je ne me rappelle plus le titre. Cet univers élitiste, cette colline sans nom qui ressemble étrangement à Beverly Hills, ces familles riches et ces villas, cette vie de débauche et d'excès, la drogue, le sexe, les parents riches et célèbres, une pomme pourrie. Tous les ingrédients sont là.

Quand on a passé cette légère déception, ce sentiment de déjà vu ailleurs (même la couverture donne cette impression de “déjà vu” sur la pub Air France), on prend tout de même du plaisir à lire Djian. le style est direct mais fluide, la psychologie des personnages est bien creusée, parfois un peu complexe, un peu poussée, mais dans l'écrit tout est permis. Mea Culpa.

Le seul reproche que je ferais à ce livre, c'est une sorte de manque de crédibilité. Certes, c'est une oeuvre de fiction, et comme toute fiction on ne lui demande pas d'être ancrée dans la réalité ni d'être probable, mais d'être cohérente vis à vis d'elle-même pour ne pas perdre le lecteur. Sur ce point, je suis d'accord. Mais, tout de même, la psychologie d'un groupe de jeunes de 14 ans écrite par un adulte produit toujours une sorte de décalage assez étrange. Pas que je nourrisse de vaines idées sur la candeur de la jeunesse en 2007, non, mais le tableau semble radicalement et sombrement perverti. Certes ce ne sont déjà plus des anges, mais de là à en faire des démons…

Un livre qui se laisse lire quand même, et qui n'est pas désagréable.
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